Avec une belle progression tout au long de la saison

C’est dans le cadre d’un Challenge Open GTTS/4 qu’Anthony Dubois abordait la saison 2017 au volant d’une Porsche 997 Cup. Une saison d’apprentissage, qui lui a permis de mieux cerner le comportement de sa nouvelle monture, de la faire évoluer, et d’accrocher la deuxième place du Challenge.

Deuxième du Challenge Open FC/4 à l’issue de la saison 2016, Anthony Dubois décidait de franchir un nouveau palier en venant animer les rangs du GTTS. Pour cela, il faisait l’acquisition d’une Porsche 997 Cup, qui durant la saison 2017, allait évoluer dans la classe 3 du GTTS.

Anthony ne se séparait pas pour autant de sa Scora Maxi, au volant de laquelle, depuis 2008, il a eu l’occasion de s’illustrer tant sur le Championnat que sur des épreuves régionales : « Durant l’année 2015, j’ai connu de nombreux soucis de fiabilité avec la Scora, et même si j’ai été plutôt épargné en 2016, j’avais envie de changement », confie le pilote du Cher qui, à 31 ans, se lançait donc un nouveau défi.

La découverte de la Porsche 997 Cup
Après quelques séances de roulages sur circuit, Anthony commençait à mieux cerner le fonctionnement de sa nouvelle monture : « Entre la Scora FC, qui est une auto fabriquée de manière artisanale, et la Porsche 997 qui est une vraie auto de course, nous sommes dans deux univers radicalement différents. Je savais donc que, compte tenu du fossé qui sépare les deux voitures, j’allais devoir passer par un nécessaire temps d’adaptation », analyse-t-il. « Le plus surprenant n’est pas la différence de puissance, mais de poids. La Porsche accuse 400 kilos de plus, ce qui évidemment se ressent sur son comportement. Pour moi, qui jusqu’à présent n’avait roulé qu’au volant de voiture disposant d’un turbo, le passage au moteur atmosphérique n’était pas non plus évident. »

La découverte de sa Porsche, et l’apprentissage qui en découlait, ne permettaient pas à Anthony Dubois d’afficher de sérieuses prétentions. C’est donc sans réel objectif qu’il abordait cette saison 2017 : « J’intégrais un groupe GTTS qui a énormément évolué et dans lequel on retrouvait cette saison des autos particulièrement compétitives. Il aurait été difficile d’avoir des prétentions, et mon but était donc avant tout d’apprendre le maniement de la Porsche et de ne surtout pas griller les étapes. »

Avant de débuter sa saison sur le Championnat de France de la Montagne, Anthony Dubois prenait part à la Course de Côte d’Eschdorf, au Luxembourg : « J’aime beaucoup aller sur cette épreuve, ne serait-ce que parce que Patrick Weber est un garçon que j’apprécie », confie le Berrichon. « Malheureusement, nous avons dû composer avec la pluie, ce qui ne m’a pas permis de peaufiner les réglages comme je l’espérais. J’ai donc fait preuve de prudence, mais malgré tout je suis satisfait de mon week-end. »

Enorme somme de travail à réaliser sur la Porsche
C’est à Thèreval qu’Anthony débutait sa campagne française. Au terme d’une épreuve compliquée, il plaçait sa Porsche au septième rang du GTTS : « Là j’ai pris conscience du chemin qu’il restait à faire avant de pouvoir me rapprocher des meilleurs. Les sensations étaient bonnes, mais le chrono loin de ce que j’espérais. J’ai rapidement compris qu’il allait falloir se remettre en question, travailler sur l’auto avant de défier à nouveau les animateurs du Championnat. »  

A l’issue de l’épreuve normande, Anthony Dubois se penchait donc sur les réglages de sa voiture. Il prenait le temps de régler ses trains, de rectifier la hauteur de caisse, d’apporter des petites modifications qui, souvent font la différence. Rectifications faites, il se rendait à Sancerre, épreuve qu’il connait à la perfection, puisque sur cette Course de Côte régionale, Anthony coiffe la double casquette d’organisateur et de concurrents : « Là je suis à la maison, et je maîtrise le tracé. Comme l’an dernier avec la Scora, je m’impose en Production. Mais ça reste du régional », relativise Anthony. « Toutefois, j’ai le sentiment que la voiture a bien évolué, mais je ne signe pas encore les chronos que j’ai pu réaliser avec la Scora », précise celui qui détient le record de la piste en Production.

Un plateau de choix attendait Anthony à Marchampt en Beaujolais, où pour cette 56ème édition les concurrents devront composer avec une chaleur étouffante. Antony se classait neuvième du GTTS et se voyait devancé par la BMW M3 GTR de Jean-Louis Janioud, également engagée en GTTS/3 : « Je suis autant déçu de mes chronos que du comportement de la voiture. Là encore, j’ai compris que nous allions devoir nous pencher sérieusement sur la question. »

Anthony étudiait alors ses caméras embarquées, afin de mieux comprendre d’où pouvait provenir le manque de performance : « Les caméras extérieures montrent clairement que nous n’avions pas opté pour des pneus réellement adaptés à la voiture. J’ai donc décidé de changer de pneus, afin de réduire les grandes embardées dans lesquelles m’embarquait la Porsche. » Une nouvelle séance de roulage sur circuit permettait de valider les réglages, avant qu’Anthony ne rejoigne Dunières.

Sur l’épreuve auvergnate, il retrouvait Jean-Louis Janioud, et cette fois c’est Anthony qui prendra l’ascendant sur son rival, positionnant par la même occasion sa Porsche au sixième rang du GTTS : « Malgré le manque d’adhérence du tracé de Dunières, le comportement de la voiture était en nette progression. J’avais le sentiment d’être dans une bonne dynamique, et surtout d’enfin comprendre réellement le fonctionnement de la Porsche. Pour moi, le bilan de cette épreuve est particulièrement positif. »

Pneus adaptés, réglages en progression, c’est avec un vrai regain de confiance qu’Anthony se présentait au départ du Mont-Dore. Le plaisir sera au rendez-vous, et les chronos à la hauteur de ses attentes : « Pour la première fois de la saison, je vais plus vite qu’avec la Scora, avec un temps que je considère comme plutôt sympa. »

Pour conclure sa saison, Anthony Dubois se rendait en Allemagne pour prendre part à la Course de Côte de Mickhausen : « L’objectif était de me faire plaisir et de découvrir un nouveau tracé. C’est également l’opportunité de participer à un véritable show et de côtoyer de très belles autos. » La météo n’était malheureusement pas de la partie, et l’aspect sportif de cette manifestation ne sera pas à la hauteur du spectacle. « J’ai passé un super week-end, ne serait-ce que par la découverte d’un environnement particulier. Pour le reste, sous la pluie, j’ai fait preuve de prudence. »

Apprentissage réussi pour Anthony
Sur l’ensemble de l’année 2017, Anthony Dubois aura eu l’opportunité de prendre part à sept épreuves, dont quatre dans le cadre du Championnat de France de la Montagne. Une saison ’’light’’, mais qui lui a apporté son lot de satisfactions : « Ma Porsche est en configuration circuit. Pour le moment, j’ai toujours des suspensions typées circuit. Elles sont très dures, et sur certaines épreuves cela pose problèmes car la voiture à tendance à rebondir sur la moindre bosse. Il va donc falloir travailler encore pour rectifier le tir », explique Anthony. « C’est vrai que c’est certainement une de mes saisons les moins étoffées en termes de participations. Mais j’ai appris à utiliser la Porsche, à en cerner le comportement. Je me suis fait réellement plaisir sur le Mont-Dore, et donc pour moi le bilan est plutôt positif. »

Satisfait, Anthony veut remercier tous ceux qui lui ont permis de relever ce défi de courir en GTTS : « J’ai deux enfants en bas âge de trois et cinq ans, Lisa et Timoté, je veux donc remercier Caroline, ma compagne, qui me permet d’assouvir ma passion et qui me laisser partir les week-ends sur les courses. Merci également à Laurent Lechartier, mon motoriste, à Félix Andres mon mécanicien et à mon père, Guy, qui vient sur les épreuves pour assurer l’assistance. Je n’oublie pas mes partenaires, Mecaparts à Bourges, l’Auberge Joseph Mellot à Sancerre, la SARL Yves David et HP 2 Lab, Société d’additif essence. »

S’il reconnait que le plateau proposé en GTTS est magnifique, Anthony avoue que, financièrement, il va lui être difficile de rivaliser avec des concurrents disposant de voitures plus performantes : « Pour être honnête je suis un peu dans le doute. Je me pose la question d’investir pour faire évoluer la voiture, mais sans la garantie de parvenir à être réellement compétitif face à la concurrence. Ou alors, je reprends le volant de la Scora », analyse Anthony. « Aujourd’hui la Porsche est en vente. Si je m’en sépare, la question ne se posera pas pour cette saison. En revanche, si j’en suis encore le propriétaire, je suis incapable de dire si je roulerais avec la Porsche ou avec la Scora. » Seule certitude dans l’esprit du Berrichon, l’envie d’animer le Championnat ne se dément pas, et il devrait être au départ d’une nouvelle campagne en 2018.

Pour conclure, Anthony Dubois, qui ne cache pas s’être fait plaisir lors de ses participations à l’étranger, tient à évoquer la question d’une harmonisation des règlementations française et européenne : « Cela faciliterai grandement les choses. Pour moi qui n’est pas les moyens d’acheter une GTTS dans des prix que l’on peut considérer comme exorbitants, je pourrais en revanche investir pour faire évoluer ma Porsche, ce qu’aujourd’hui la règlementation européenne me permet, mais que la règlementation française m’interdit. J’espère qu’à plus ou moins court terme, les instances fédérales se pencheront sur le sujet. »

Propos recueillis par Bruno Valette

Retrouvez le portrait et le bilan 2016 de Anthony Dubois.


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