Pour une première vraie saison en CFM

Après cinq saisons passées à disputer diverses épreuves du Championnat de France de la Montagne, Christian Sepchat a eu l’envie pour 2018 de s’engager sur ce championnat, afin de se jauger face aux habitués du groupes N. L’occasion pour lui de signer quelques excellents chronos, malgré de nombreux petits déboires qui ont émaillé ses prestations.

Lorsque l’on est natif du Mont-Dore – plus précisément de Bagnols, à une vingtaine de kilomètres – on peut difficilement ignorer que chaque année se déroule sur les pentes qui mènent au Col de la Croix Saint Robert, une des courses de côte les plus légendaires de la discipline. Christian Sepchat a donc eu très tôt l’opportunité de découvrir les différents monstres mécaniques qui affrontaient le tracé de l’épreuve auvergnate.

Spectateur habituel de la course organisée dans le Massif du Sancy, Christian Sepchat appréciait le spectacle qui lui était offert. Au point de se poser la question qui déclenche souvent les grandes résolutions… Pourquoi pas moi ? Un projet qui allait murir durant de nombreuses années dans l’esprit de l’Auvergnat qui, devenu quinquagénaire, décidait d’acquérir une BMW M3 pour, à son tour, s’aligner au départ de courses de côte : « J’ai porté mon choix sur une M3 parce que je voulais rouler avec une propulsion », débute Christian. « Ça me paraissait être une auto qui proposait un bon compromis, en étant à la fois suffisamment puissante et en offrant un réel plaisir de conduite. Et puis évoluer en groupe N me permettait de rouler sans avoir à apporter de grosses modifications à la voiture. »

A l’attaque des monuments du Championnat
C’est donc en 2013 que Christian Sepchat prenait part à ses premières épreuves, en optant pour des manches du Championnat de France, puisque c’est sur le Col Saint-Pierre qu’il fera sa toute première apparition : « Je me souviens que Philippe Poinsignon m’avait dit que je n’étais pas raisonnable de débuter par une épreuve aussi difficile. Je n’étais certainement pas conscient du défi que cela représentait. Je me souviens que c’est même lui qui m’a aidé à mettre mon harnais, car je ne savais pas vraiment comment ça fonctionnait. C’est dire si j’étais novice », confie Christian dans un éclat de rire.

Même si les résultats n’étaient pas au rendez-vous, cette première participation lui laissait un excellent souvenir, et allait le motiver pour prendre part à d’autres manches du Championnat : « Lors de cette première saison je me suis engagé à La Pommeraye, histoire de revoir des amis qui habitent la région. J’étais également au départ de Dunières, bien évidemment du Mont-Dore, avant de conclure la saison à Turckheim. »

Les saisons suivantes, Christian Sepchat se partageait entre épreuve régionales et manches du Championnat de France de la Montagne. L’occasion pour lui de revenir à Saint-Jean-du-Gard, à La Pommeraye, à Dunières, au Mont-Dore et de découvrir Chamrousse.

C’est l’envie de livrer bataille aux habitués du groupe N et de rentrer dans un classement qui motivait Christian Sepchat à s’engager, en 2018, sur le Championnat par le biais du cfm-challenge : « Après quatre saison durant lesquelles j’ai roulé sans réels objectifs, je voulais voir où j’en étais, et me mesurer à des pilotes d’expérience comme Pascal (Cat) et Loulou (Granjon). »

Quelques erreurs d’inattention
Une nouvelle fois, Christian Sepchat débutait sa saison sur les pentes du Col Saint-Pierre, une épreuve sur laquelle il se sent plutôt à son aise, même si cette année il reconnait avoir commis une erreur stupide : « A l’issue des essais, lors de la redescente, je lisais les feuilles de classements et je n’ai pas vu que le gars devant moi était arrêté. Je lui suis rentré dedans. C’est une faute d’inattention, mais je crois que c’est chez moi un problème récurrent », avoue Christian sans se départir de son sourire.

Le choc occasionnait quelques dégâts sur la BMW qui, malgré la casse d’un phare avant droit, parvenait à prendre le départ de la course : « J’ai bien été aidé par Jérôme Janny et Antoine Uny pour réparer la voiture, et grâce à eux j’ai pu terminer mon week-end. Je garde un très bon souvenir de ce Saint-Pierre, notamment parce qu’à l’issue des essais je devançais Pascal Cat, Vincent Savary et Loulou Granjon. Je pense que j’aurai pu accrocher un podium », analyse Christian qui terminera finalement quatrième du groupe N, « mais dimanche matin j’ai conservé les pneus pluie alors que la route avait séché, et je lâche là de précieuses secondes, et à l’addition des deux meilleures montées, je perds gros. »

Troisième à La Pommeraye derrière Pascal Cat et Ferdinand Loton, Christian Sepchat se dit totalement satisfait de son week-end angevin : « C’est le seul endroit où je n’ai pas fait de conneries ! » lâche-t-il hilare. « Sur celle là je n’ai rien cassé et comme j’apprécie particulièrement ce tracé technique et rapide, je ne peux être que très satisfait. »

Une nouvelle faute d’inattention privait Christian Sepchat de la dernière montée à Marchampt en Beaujolais où, à l’heure de faire les comptes, on le retrouvait à la troisième place du Groupe N derrière la BMW de Louis Granjon et la Mitsubishi de Guillaume Gillet : « Là encore j’ai commis une erreur sur la deuxième montée de course en mettant deux roues dans l’herbe. J’ai alors heurté une pierre, et ça à eu comme effet de casser un triangle… Et la roue est partie en vrac. Je me suis fait une grosse chaleur, mais heureusement je ne suis pas sorti. Mais pour moi le week-end s’arrêtait là. »

C’est ensuite à domicile, sur les pentes du Mont-Dore que Christian Sepchat poursuivait sa campagne de France. L’épreuve auvergnate n’allait malheureusement pas lui apporter les satisfactions espérées : « Encore un faute stupide de ma part puisque j’ai chaussé des pneus neufs le dimanche matin sans prendre le soin de le rôder. Je pensais que ça passait comme ça, mais l’auto est partie en glisse et j’ai tapé. » La BMW subissait quelques dommages, notamment avec la torsion d’une biellette de direction : « Je n’avais pas la possibilité de réparer, et j’ai dû abandonner. C’est dommage parce que là encore j’étais plutôt bien lors des essais. »

Même si les touchettes dont Christian fut victime n’étaient pas d’une exceptionnelle gravité, les réparations nécessaires amputaient son budget, ce qui l’incitait à mettre un terme prématuré à sa saison : « Le cumul de fautes d’inattention commençait à peser, et le changement de nombreuses pièces ont fait que j’ai préféré ne pas poursuivre. »

Arrêt prématuré, mais bilan positif
Christian Sepchat ne parviendra donc pas à boucler son calendrier initialement prévu, mais considère malgré tout que le bilan de sa saison est positif : « J’ai commis des fautes d’inattention qui m’ont souvent coûté cher, mais à côté de ça je me suis fait réellement plaisir. L’ambiance était excellente et j’ai vraiment apprécié cette première participation au Championnat de France de la Montagne. »

Une première qu’il a pu concrétiser grâce à des soutiens qu’il tient à remercier : « La Société de fenêtres Tryba.com à Libourne, l'Auberge la Golmotte et l’Auberge du Pitsounet le Genestoux au Mont-Dore, la Carrosserie Giet à Saint Avit. » Christian veut également remercier Guy, son père, mais également d’autres membres de sa famille : « en premier lieu mon épouse Marie, mon frère Patrick et ma belle-sœur Delphine. »

Satisfait de sa saison 2018, Christian Sepchat espère bien renouveler l’expérience en 2019 : « Pour le moment je suis en phase de réparation de la voiture », confie le gérant d’une société de taxis qui, s’il a l’habitude de conduire, n’est pas vraiment un adepte de la mécanique. « En toute logique je vais repartir pour une nouvelle saison en débutant comme d’habitude à Saint-Jean-du-Gard. »

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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