Une belle saison au volant de sa F3

La principale motivation de Christopher Giet est de se faire plaisir au volant d’une monoplace. Cet adepte de sensations fortes aborde la Course de Côte comme un moment de détente, qui lui permet de retrouver les amis. Mais ne nous y trompons pas, au moment de chausser casque et gants, son âme de compétiteur reprend ses droits et Christopher ne manque pas d’aligner les bons chronos.

L’Auvergne est terre de volcans, mais également le cadre idéal pour dénicher des tracés qui semblent être destinés à la Course de Côte. Rien de surprenant donc que la discipline suscite un tel engouement dans ce coin de France qui a su garder son authenticité. Lorsque l’on est originaire de Murol, qui se situe à moins de 20 kilomètres du Mont-Dore, on ne se prive pas quand on a un minimum d’intérêt pour les belles mécaniques, d’assister à la Course de Côte éponyme.

C’est le cas de Christopher Giet qui, tout gamin, se rendait chaque année dans le Massif du Sancy pour suivre les prestations des pilotes défiant le tracé qui mène au sommet du Col de la Croix Saint Robert : « Je ne saurais expliquer pourquoi, mais j’ai toujours adoré ça. Je ne suis pas issu d’une famille de pilotes, mais mon père m’amenait quand j’étais gosse sur la Course de Côte du Mont-Dore, et j’ai toujours su qu’un jour je prendrais part à cette épreuve. »

L’Adrénaline comme carburant
Adepte de sensations fortes, Christopher Giet ne pouvait évidemment pas passer à côté d’un sport où les montées d’adrénaline sont aussi abruptes que les pentes des épreuves : « J’aime beaucoup les sports à sensations, j’ai fait du karting, du ski, du motocross, c’est ma manière à moi de dépenser mon trop plein d’énergie et de prendre un réel plaisir. D’ailleurs, excepté en sport auto, j’ai toujours abordé les autres disciplines non pas en compétition mais en loisir, avec comme seul objectif de me faire plaisir. »

Cela fait une douzaine d’années maintenant que Christopher Giet affronte les parcours des courses de côte de sa région, sans se priver de faire des apparitions sur des manches du Championnat de France de la Montagne : « J’ai débuté en 2007, au volant d’une Formule Ford avec laquelle j’ai participé à la Coupe de France des Circuits, et que j’alignais également sur des Courses de Côte régionales », se souvient Christopher. « En fait, j’ai eu la chance de trouver cette monoplace à un prix modique, et j’ai saisi l’opportunité. Je ne l’ai jamais regretté car je me suis fait vraiment plaisir à son volant. »

Après trois saisons passées dans le cockpit de sa Formule Renault, Christopher Giet s’en séparait pour faire l’acquisition d’une Formule Renault : « Je n’y connaissais pas grand-chose et j’avais acheté une ancienne Formule Renault qui n’était pas très chère. Mais cette auto a accumulé les soucis mécaniques, et je m’en suis séparé au bout d’un an pour la troquer contrer une Formule Renault 2000 bien plus récente. » Cette monoplace lui donnait alors entière satisfaction, et le pilote auvergnat accrochait plusieurs podiums à son volant.

La progression logique pour Christopher Giet était de passer à la F3, et après trois saisons de bons et loyaux services, la Formule Renault changeait de mains et Christopher optait pour une Dallara F302 : « J’ai dû la garder trois ans avant de songer à arrêter car mon travail me prenait trop de temps », explique ce chef d’entreprise. Mais le virus fortement implanté allait pousser Christopher à revenir vers la côte, cette fois au volant d’une Mitjet : « J’ai rapidement compris qu’il était impossible pour moi de mettre un terme à mon implication en Course de Côte, et en 2017 j’ai donc acheté cette Mitjet avec laquelle j’ai dû faire trois ou quatre épreuves. Je me souviens avoir gagné ma classe sur le Mont-Dore avec cette auto, mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas une voiture pour moi, car les sensations que j’éprouvais précédemment en monoplace, n’étaient plus au rendez-vous. »

La saison 2018 en F3
Pour 2018, Christopher Giet décidait donc se revenir à ses premières amours, la monoplace, et d’acheter une F3 Dallara avec laquelle évoluait précédemment David Guillaumard : « Avant de débuter la saison, pour me familiariser avec l’auto, j’ai mené des essais sur le circuit du Bourbonnais. Mais j’ai eu le tort de rouler avec des vieux pneus de circuit, ce qui n’était pas terrible. Par la suite, j’ai refait une séance avec des gommes destinées à la côte, et j’ai pu éprouver quelques bonnes sensations et mieux cerner la voiture. »

Mais Christopher savait qu’il allait devoir passer, sur les premières épreuves de la saison, par un nécessaire temps d’adaptation de sa nouvelle monture. De ce fait, difficile pour l’Auvergnat d’afficher de réelles ambitions : « Mon but était avant tout de retrouver des sensations, de me faire plaisir au volant d’une F3. »

L’entrée en lice du pilote auvergnat se fera sur la manche d’ouverture de la saison, la Course de Côte de Bagnols-Sabran, qu’il n’abordait pas dans les meilleures conditions : « Le vendredi j’étais malade… Le samedi, sous la pluie je n’avais pas confiance en la voiture, et le dimanche, sur une route toujours humide, j’ai préféré ne pas prendre part à la deuxième montée de course plutôt que de prendre des risques inconsidérés sur un tracé qui ne pardonne pas le moindre écart. Durant ce week-end j’étais patraque, les sensations n’étaient pas là, donc ce n’est pas ma meilleure course », avoue Christopher.

Le Col Saint-Pierre offrira à Christopher l’occasion de se reprendre : « Durant l’intersaison, j’avais racheté la voiture et le camion. Moi qui fais tout au dernier moment, j’avoue qu’à Bagnols je n’étais pas réellement prêt. Mais à l’heure de me rendre à Saint-Jean-du-Gard, ça allait déjà mieux », confie-t-il. Une bien meilleure approche qui permettait à Christopher de retrouver rapidement de bonnes sensations : « Le plaisir était au rendez-vous-même si le parcours n’est pas évident car j’ai le sentiment que tous les virages sont les mêmes. Mais le tracé est plus large que celui de Sabran, la météo était plus clémente, et j’ai pu finalement me lâcher. »

Les sensations retrouvées seront à nouveau là sur la Course de Côte de Marchampt, troisième rendez-vous de la saison pour Christopher Giet dans le cadre du Championnat : « C’est rapide, et j’ai parfois du mal à vraiment tout donner à haute vitesse, mais sur la fin du week-end, ça allait plutôt très bien. Et même si j’en ai encore beaucoup sous le pied, je garde à l’esprit que je n’ai pas connu le moindre souci, que j’ai pu parfaire certains réglages, et que j’ai eu un bon feeling avec la voiture. »

Pour le pilote auvergnat, le Mont-Dore est un rendez-vous incontournable. Depuis qu’il a débuté en sport automobile, Christopher n’a jamais loupé une édition de l’épreuve disputée dans le Massif du Sancy. Et en 2018, il était bien évidemment présent au départ : « Pour la première fois de la saison, j’ai réussi à refaire les chronos que je réalisais auparavant en F3. J’étais donc en progression, ce qui ne peut que me satisfaire. J’avoue que j’étais tout de même un peu déçu, car ma F3 actuelle est plus performante que la précédente, et j’espérais donc faire mieux. Mais je pense qu’il me manquait des pneus et peut-être un peu de gnaque. Malgré tout je suis ravi de mon week-end. »

Ses obligations professionnelles font que Christopher Giet manque de roulage, ce qui le pénalise. Ce sont ces mêmes obligations chronophages qui lui interdiront d’être au départ des deux dernières épreuves initialement prévues à son calendrier, Chamrousse et Limonest : « J’avais trop de travail, et des obligations familiales, j’ai donc fait l’impasse sur ces dernières courses. »

Malgré son emploi du temps surchargé, Christopher parvenait à aligner sa F3 sur deux épreuves régionales. Au mois de juin, il prenait part à la Course de Côte de Courpière où il terminait septième au scratch et quatrième des F3. En juillet, à La Malène, il accrochait à nouveau la septième place du scratch et montait sur le podium de sa classe : « Il me manque peut-être un peu de coaching ou des conseils avisés pour aller chercher les quelques dixièmes qui font la différence, mais je suis malgré tout satisfait de ces deux week-ends. »

Sensations retrouvées, plaisir au rendez-vous
Christopher Giet a retrouvé ses sensations au volant, ce qui pour lui est une excellente chose, et lui permet de dégager un bilan largement positif de cette saison 2018 : « J’avoue que ce fut un peu compliqué en début de saison, parce qu’avec une nouvelle F3, en ayant roulé pendant un an en Mitjet, il m’a fallu reprendre mes marques et ce n’était pas évident. Après, j’ai tout de même eu l’impression d’être un gamin qui retrouvait son jouet, c’est dire le plaisir que j’ai pu prendre. »

Un plaisir qui devrait inciter Christopher Giet à accroitre son nombre de participations : « Si mon emploi du temps me le permet, je vais essayer de rouler un peu plus cette saison 2019. Mon objectif sera d’essayer d’améliorer mes chronos, de passer de bons week-ends avec les copains, et de tout simplement me faire plaisir. Je vais alléger la logistique, et de ce fait en toute logique plus axer ma saison sur les épreuves régionales, même si je sais que je ferai certainement quelques apparitions sur le Championnat. »

Christopher Giet est donc impatient de retrouver ses copains, qu’il souhaite bien évidemment remercier : « Avant tout je veux remercier mes partenaires, Auvergne Assistance Bâtiment, tous les membres de l’association Label Côte qui m’accompagnent sur les épreuves et qui me suivent de près ou de loin. Un grand merci à mon épouse Myriam, mes enfants Clara et Baptiste et mes parents, qui même s’ils ne sont pas vraiment friands de sport automobile, ne manquent pas de me venir me soutenir. Et je n’oublie pas Pascal Derré pour son aide et notre complicité », conclut Christopher.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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