Une belle entrée en matière sur le Championnat

Après s’être construit un imposant palmarès sur deux roues, Fabrice Flandy a accumulé les succès aux volants de différentes voitures. Pour cette saison 2018, il s’engageait pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne. Une entrée qui n’est pas passée inaperçue, l’Auvergnat ayant signé de belles performances, tant au volant de sa Dallara que de la Tatuus Formula Master qui lui a succédé.

Avec d’autres amis passionnés, c’est au sein de l’écurie La Fayette que Michel Flandy, le père de Fabrice, aura la chance d’assouvir son envie de piloter, en prenant part à plusieurs gymkhanas. Mais si votre père peut être avant tout un passionné d’automobile, quand on nait en Auvergne, dans ce que l’on considère comme le pays de l’enduro, on est facilement enclin à se tourner de prime abord vers les deux roues. Ce fut le cas de Fabrice Flandy qui, dès ses 12 ans enfourchait sa première moto. C’est d’abord en motocross qu’il affinait ses notions de trajectoires, avant de se tourner vers l’enduro.

Les premiers résultats ne se faisaient alors pas attendre, et rapidement Fabrice disputait des épreuves de niveau international : « Cela m’a notamment donné l’occasion de m’aligner au départ de la Gilles Lalay Classic, considérée comme l’épreuve la plus difficile au monde, j’ai couru des manches du Championnat du Monde. J’aurais dû même faire une année le Dakar, avant d’être lâché par un partenaire à trois semaines du départ », se souvient Fabrice, qui compte à son palmarès de très nombreux titres de Champion d’Auvergne.

Chez les Flandy, l’automobile n’est pas qu’une passion, c’est également un métier. Le père de Fabrice gérait un garage dont il lui laissera les commandes en 1996 : « J’ai donc arrêté la moto pour me consacrer pleinement à mon activité professionnelle. » Mais avec la passion du pilotage chevillée au corps, Fabrice ne tardait pas de tourner en rond dans son garage, avec l’envie de plus en plus prégnante de reprendre la compétition.

Gymkhana, slalom, puis course de côte
En 1998, c’est au volant d’une Fiat 850 équipée d'un moteur de Renault 12 Gordini que Fabrice prenait part à ses premiers gymkhana dans le cadre de rencontres Ufolep : « Ça a duré quelques années avant qu’en 2006 je m’attaque aux slaloms au volant d’un Proto PRM équipé d’un moteur de moto. » Suivront diverses monoplaces avec lesquelles il accumulera les victoires et glanera quatre titres de champion de France en catégorie DE/1.

Même s’il continuait à courir en slalom, à partir de 2014 Fabrice Flandy s’essayait à la Course de Côte : « J’ai bien accroché à cette discipline, et par la suite, nous nous consacrerons exclusivement à la côte. » Nous… Parce que chez les Flandy on court exclusivement en famille. C’est accompagné de son épouse Corinne, elle-même pilote, que Fabrice prend part à diverses épreuves régionales : « A nos débuts en côte, on se consacrait avant tout aux épreuves de notre région, en ajoutant quelques participations à des manches du Championnat de France de la Montagne. »

L’occasion pour Fabrice et Corinne de découvrir notamment le Mont-Dore : « C’est une épreuve qui m’a énormément plu et j’ai eu envie de rouler sur des courses plus longues, d’où l’idée de nous engager sur le Championnat pour cette saison 2018. »

Début de saison en Dallara 1300
C’est au volant d’une Dallara F305, propulsée par un moteur Suzuki Hayabusa, que Fabrice Flandy débutait sa saison avec comme principal objectif de découvrir les épreuves : « Avant tout je voulais apprendre ce qui était pour moi des nouveaux tracés, et puis j’espérais avec la 1300 cm3 me positionner dans les 20 premiers au général. »

S’ils avaient eu l’occasion avec Corinne de reconnaitre le tracé de Sabran, c’est la première fois que Fabrice Flandy s’engageait sur la manche d’ouverture du Championnat de France : « La météo était un peu capricieuse est sur la première manche j’avais tout de même décidé de monter les slicks. Ça me permet de faire un hold-up puisque je me classe treizième. Par la suite, la météo s’est encore améliorée et les ’’ténors’’ du Championnat me sont repassés devant », explique Fabrice qui remporte la classe DE/1 sur cette première confrontation.

Un monument comme le Saint-Pierre ne se laisse pas facilement apprivoiser, et Fabrice Flandy, qui découvrait l’épreuve cévenole, avoue avoir connu un week-end compliqué : « Samedi, sous la pluie, je n’ai pu prendre aucun repère et je me suis retrouvé dimanche matin sur une première montée de course que j’ai abordée comme des essais. Sur le bas, ça ressemble à une course de côte régionale, mais une fois passé le Belvédère, ça devient nettement plus difficile. J’ai eu vraiment du mal à savoir où j’en étais, à me familiariser avec ce tracé. » Week-end difficile, ce qui ne l’empêchait pas de signer un nouveau succès de classe.

En 2017, Fabrice Flandy était au départ de la Course de Côte de Marchampt, c’est donc un parcours connu qu’il retrouvait à l’occasion de cette 57ème édition : « Ça s’est plutôt bien passé, même si sur ce tracé rapide nous sommes très vite limités avec un 1300 cm3. Mais j’ai donné le meilleur de moi-même et je ne peux donc être que satisfait. »

Passage à la Tatuus Formula Master
L’épreuve de Marchampt avait fait prendre conscience à Fabrice des limites de sa voiture. A l’occasion de la Course de Côte de Dunières, il allait donc délaisser sa Dallara pour s’installer dans le cockpit d’une Tatuus Formula Master : « Cela faisait un moment que je lorgnais sur cette auto et j’ai eu l’opportunité à ce moment-là d’en trouver une dans mon budget. Ça me donnait l’occasion de préparer la saison 2019. »

Si la prise en main de la Tatuus permettait à Fabrice de signer de bons chronos sur les premières montées de course, la week-end se conclura malheureusement par une sortie de route sur l’ultime montée dominicale : « Ce n’est pas pour autant que je tire de cette participation un bilan négatif. Je suis un compétiteur dans l’âme, et j’ai pu mettre à profit ce week-end pour bien cerner le comportement de l’auto tout en faisant progresser mes chronos », analyse Fabrice avant de revenir sur l’incident de fin de parcours : « Sur la dernière montée, Corinne a été victime d’un tête-à-queue en haut du parcours, je suis donc redescendu pour m’élancer une nouvelle fois. Je savais que je n’étais pas loin de la tête du Groupe DE, et j’ai donc décidé d’attaquer pour tenter d’accrocher la victoire. Je suis parti le couteau entre les dents, et dans le droite avant le ’’transfo’’ j’étais un poil trop vite, et sa sort… »

Une grosse sortie de route qui engendrera pour Fabrice une blessure au pied et causera la casse des demi-trains côté gauche : « Il est clair que quand j’ai récupéré la voiture, et que j’ai vu qu’il manquait deux roues, j’ai pensé que l’on allait avoir beaucoup de boulot pour réparer. Mais je savais qu’en mettant les bouchées doubles nous serions au départ du Mont-Dore. Nous avons fait un voyage express en Italie pour récupérer des pièces, et nous avons pu réparer. »

Fabrice retrouvait donc le Massif du Sancy pour la seconde manche auvergnate de la saison. Un rendez-vous important, sur une épreuve qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter : « Je viens sur cette course depuis que j’ai 5 ans, c’est la course à la maison et je connais très bien ce tracé. » A domicile, Fabrice ne manquait pas de s’illustrer, en plaçant sa Tatuus Formula Master au douzième rang, et en devançant son adversaire direct, Marcel Sapin : « C’est sûr que c’est motivant. Je me suis dit que ce n’était que la deuxième course, que j’étais dans la coup, que le potentiel était là et que c’est une belle perf. »

Contrairement au Mont-Dore, c’est en terre inconnue que se rendait Fabrice en allant à Chamrousse, et sa méconnaissance de l’épreuve n’allait pas lui faciliter le week-end : « J’ai eu du mal à trouver mes repères, le froid m’a empêché de travailler sur la voiture, c’était vraiment compliqué. Ce ne fut pas pour moi la meilleure course de la saison, et j’ai eu du mal à trouver la cadence sur un tracé très rythmé. »

Ses qualifications sur les Finales de la Coupe de France avaient permis à Fabrice Flandy d’affronter à plusieurs reprises le tracé de Limonest, ce qui ne manquait pas de lui faciliter l’approche de l’épreuve : « Le seul truc un peu dommage, c’est que j’étais un peu à l’agonie du côté des pneus, et que je ne voulais pas réinvestir sur des pneumatiques pour la dernière épreuve. Mais au final je ne suis pas très loin de Marcel (Sapin), donc je suis plutôt satisfait de cette dernière épreuve. »

Quelques participations sur des épreuves régionales ont ponctué cette année encore la saison de Fabrice Flandy qui, grâce à ses excellents résultats, obtenait sa qualification pour la Finale de la Coupe de France. C’est donc au volant de sa Dallara F305 qu’il se présentait à Urcy, où finalement il accrochait la quatrième place scratch : « Je reconnais que c’est un excellent résultat… Il n’y a pas une seule Formule 3 devant moi. Après, je suis un peu déçu parce qu’à l’issue des deux premières montées je pointais en tête du Groupe DE, et que je me fais devancer sur la dernière montée par une auto qui n’évolue pas en régional », se désole Fabrice qui doit céder sa place sur le podium à la Tatuus Formula Master de Marcel Sapin.

Malgré ce petit bémol, Fabrice Flandy gardera un excellent souvenir de cette saison 2018 : « La découverte du Championnat m’a énormément plu, nous avons fait de très belles rencontres, nous avons été très bien accueillis et nous avons couru sur de beaux tracés. » Cerise sur le gâteaux pour Fabrice, sa régularité lui permet de se classer à la deuxième place du Trophée Assurances Lestienne : « Ça fait vraiment plaisir, parce que le trophée est très bien doté, avec notamment l’inscription au championnat pour l’année prochaine, et c’est vraiment super sympa. »

Fabrice comptera donc parmi les animateurs du Championnat de France de la Montagne en 2019. On devrait le retrouver sur un calendrier identique à celui de cette année, « avec peut-être une ou deux épreuves supplémentaires. Et si la Tatuus Formula Master est acceptée en régional, j’étofferai mon calendrier de quelques courses »

Fabrice et Corinne Flandy sont indissociables. Il leur est impossible d’imaginer de courir l’un sans l’autre, et à n’en pas douter, ceux qui ont accompagné le couple de pilotes auvergnat cette saison, seront de l’aventure l’an prochain. Pour l’heure Fabrice tient à les remercier : « Un grand merci à ma famille, à mes enfants Kevin et Jade, à ma belle-fille Lauwane et à tous nos amis qui nous ont soutenu et nous sont venus en aide. Merci également à Christian Nicoux d’Autovision, à Total, au Garage du Val d’Allier Agence Citroën à Langeac. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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