Troisième du Challenge Open A4

Malgré un début de saison marquée par des problèmes moteurs, Geoffroy Bouhin n’a jamais baissé les bras. Et si à l’heure de faire le bilan, il estime qu’il aurait peut-être pu prétendre à mieux, il peut considérer que sa troisième place acquise au sein du Challenge Open lui permet de tirer un bilan largement positif de cette saison 2016.

A l’âge où les enfants s’amusent à emboiter des cubes, Geoffroy Bouhin faisait ses premières initiations avec les outils de son oncle Jean-Marie. Ce dernier animait en effet les Courses de Côte du Nord de la France, et Geoffrey ne manquait pas, dès sa plus tendre enfance, d’accompagner cet oncle qui assouvissait derrière le volant une passion peu commune. Montagnard de renom, Jean-Marie Bouhin ne sera pas le seul de la famille à défier le chrono, Geoffroy aura l’occasion de voir un autre de ses oncles s’illustrer en rallye.

L’adolescence venue, Geoffroy se voyait offrir un karting au volant duquel il allait faire son apprentissage du pilotage. Quelques courses en loisir, au sein de son club, viendront agrémenter ses week-ends, mais il lui faudra attendre ses 18 ans pour prendre part à sa première épreuve. Une première compétition qui aura pour cadre le circuit de Croix en Ternois, sur lequel Geoffroy participait à son premier slalom au volant d’une Peugeot 205 GTI.

Premiers succès en slalom et en côte
Durant deux saison, les participations se succédaient, et Geoffroy Bouhin décrochait son ticket pour la Finale de la Coupe de France des Slaloms. En 2004, le Nordiste décidait de changer de monture, et troquait sa 205 contre une Saxo au volant de laquelle il s’alignait sur des slaloms et des courses de côte régionales. Là encore, les résultats ne se feront pas attendre, et fin 2005 on retrouvait la Saxo à Remiremont, sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. L’occasion pour Geoffroy de remporter une nouvelle victoire de classe.

Le pilote natif de Saint Omer conservait sa Saxo jusqu’en 2012, mais la construction de sa maison et ses obligations professionnelles, l’obligeaient durant cinq ans à ne faire que des apparitions sporadiques. Mais en bon Nordiste, Geoffroy ne pouvait pas laisser passer l’opportunité de se mettre en valeur sur une Finale de la Coupe de France organisée chez lui, à Cassel. Fin 2011, il décidait donc de faire l’acquisition d’une Seat Léon Supercopa, voiture idoine pour s’imposer en Groupe A. Durant la saison 2012, Geoffroy enchainait les victoires de groupe et se qualifiait pour ce rendez-vous tant attendu à Cassel. Prétendant à la victoire de groupe, Geoffroy devait finalement s’incliner face à une autre Supercopa, conduite par les mains expertes de David Dieulangard.

En 2013, Geoffroy Bouhin se lançait sur une nouvelle campagne en régional, et participait à cinq manches du Championnat de France (Bagnols-Sabran, le Col Saint-Pierre, Hébécrevon, Saint-Gouëno et le Mont-Dore). L’opportunité pour lui de se confronter à des rivaux – Anthony Cosson, Francis Dosières, David Dieulangard – dont la notoriété et le palmarès incitent au respect.

Après une saison d’une rare intensité en 2013, Geoffroy repartait en 2014 sur un programme plus light, composé de quelques épreuves régionales. Quelques participations, qui lui permettaient de terminer la saison à Limonest, sur la Finale de la Coupe de France. A l’approche de la saison 2015, le manque de compétition décidait Geoffroy Bouhin de se concocter un calendrier nettement plus relevé. Le Nordiste alternait entre épreuves régionales et manches du Championnat de France pour, en fin de saison, compter une dizaine de victoires de groupe, dont la dernière acquise sur la Finale de Limonest.

Durant cette saison 2015, en remportant le Groupe A à Saint-Gouëno, Geoffroy prenait conscience qu’il pouvait défier les meilleurs pilotes tricolores, ce qui l’incitait à s’engager sur le Championnat de France de la Montagne dans le cadre du Challenge Open : « J’ai accumulé un bon nombre de victoires en régional, mais sans grosse opposition, ce n’est pas ce qu’il y a de plus revalorisant. J’aime bien les défis et me frotter à des adversaires de taille, c’est pourquoi je me suis lancé sur le Championnat », explique Geoffroy.

Les résultats obtenus jusqu’alors par le Nordiste, lui permettait légitimement d’afficher de réelles prétentions au départ de cette saison 2016. Certes, Geoffroy savait qu’il allait devoir faire face à une concurrence affutée, mais il estimait être en mesure de jouer sa carte pour la gagne sur certaines épreuves : « Je n’avais pas vraiment d’objectif pour ce qui est du Challenge, mais j’espérais pouvoir m’illustrer sur certaines manches du Championnat », reconnait-il.

Succession de podiums de groupe
La quatrième place obtenue par Geoffroy à Bagnols-Sabran n’a bien évidemment aucune espère d’importance. Elle ne sera même pas évoquée par le Nordiste, qui ne se souvient que d’une rencontre, faite dans les paddocks de l’épreuve gardoise : « Je ne connaissais Steve que par son palmarès. On s’est rencontré le samedi, lors des essais. Nous avons pu discuter longuement et j’ai de suite compris que j’avais à faire à un super gars », confie Geoffroy. « Nous avons quitté Bagnols en ayant pris un sacré coup sur la tête. »

Pour Geoffroy, ce début de saison n’allait malheureusement pas lui offrir les résultats espérés. En proie à des problèmes de moteur, il ne parvenait pas à tirer la quintessence de sa Seat : « A Abreschviller j’ai dû composer tout le week-end avec des soucis du côté du moteur. Je suis vraiment déçu du résultat car j’espérais vraiment beaucoup mieux », commente Geoffroy qui se classait à la quatrième place du groupe A. « Je suis en retrait d’une seconde et demie par rapport à mon chrono de l’an dernier. Dans ces conditions, difficiles de prétendre à un résultat probant. »

Geoffroy Bouhin décidait alors de prendre part à la Course de Côte de Hersin-Coupigny, afin de mieux cerner l’origine des maux dont souffrait sa Léon. Et si cette participation se soldait par une victoire en Production, elle ne lui permettait pas de venir à bout de ses problèmes.

Le week-end à Hébécrevon ne se présentait pas sous les meilleurs augures : « Samedi, les problèmes se sont poursuivis. A l’issue des essais, je pointe bon dernier du groupe », se souvient-il. Dimanche, les choses rentraient en partie dans l’ordre. Les coupures moteur se faisaient plus rares, ce qui permettait à Geoffroy d’installer sa Seat Léon en tête du Groupe A à l’issue des deux premières montées. Mais Rémi Bernard était le plus rapide sur la troisième, et arrachait la victoire pour trois dixièmes : « Là encore la déception est grande. Je ne suis pas dans mes temps de l’an dernier, et je loupe la victoire de très peu. »

Geoffroy Bouhin misait beaucoup sur la campagne de l’ouest, et ce qu’il considère comme une contre-performance à Hébécrevon, aura des répercussions sur les deux épreuves suivantes, La Pommeraye et Saint-Gouëno : « Après Hébécrevon, je ne me suis pas présenté sur les deux autres manches de l’Ouest dans les meilleures dispositions », reconnait-il.

D’ailleurs, Geoffroy ne cherche pas à se réfugier derrière les conditions météorologiques qui ont perturbé la Course de Côte de La Pommeraye. Il considère que s’il n’a pas pu faire jeu égal avec Rémi Bernard et Nicolas Caumon, c’est qu’il n’était pas dans la course : « J’ai vraiment eu du mal à rentrer dedans, et je limite la casse en terminant troisième. »

C’est à nouveau sur le podium du Groupe A que l’on retrouvait Geoffroy Bouhin à l’issue de la Course de Côte de Saint-Gouëno : « Je me suis lâché sur la dernière montée pour au moins assurer la troisième place », avoue-t-il alors qu’il termine à seulement 224 millièmes de Nicolas Caumon.

Geoffroy Bouhin tournait alors la page de la campagne de l’Ouest, pour se concentrer sur la suite du Championnat, et sa participation au Mont-Dore. Et le Nordiste n’allait pas louper ce rendez-vous en terre auvergnate. Huitième au scratch, il terminait deuxième du Groupe A : « Je savais que j’avais les moyens de faire quelque chose sur une course comme le Mont-Dore. Rémi (Bernard) a passé un cap, et il était difficile d’aller le chercher. Mais je suis satisfait de mon chrono et du résultat final. »

Pour la première fois de sa carrière de Montagnard, Geoffroy Bouhin se rendait à Turckheim où devait se conclure sa saison dans le cadre du Championnat : « C’est une épreuve que je découvrais et que je n’ai pas pu suffisamment reconnaitre. Ce fut pour moi un handicap tout au long du week-end. Sur la dernière montée, je commençais à peine à comprendre le tracé, ce qui m’a permis de signer un chrono pour revenir à la quatrième place. Mais ce n’était pas suffisant. »

Podium Production à La Broque, succès à Urcy
Engagé cette saison sur le Championnat de France de la Montagne 2ème division, Geoffroy Bouhin ne pourra malheureusement prendre part qu’à deux manches, La Broque et Urcy : « Je n’avais pas la possibilité d’être au départ de la première épreuve, à Quillan, ensuite Gémenos a été annulé, et j’ai débuté la saison à La Broque », rappelle Geoffroy qui signe en Alsace un excellent résultat en terminant troisième, derrière la Porsche de Nicolas Werver et la Mégane Trophy de Francis Dosières : « Me retrouver sur le podium à côté de deux grands champions fut certainement le moment le plus fort de ma saison. Je découvrais La Broque, je m’impose devant Bruno Fra qui a une parfaite connaissance du tracé, c’est un grand moment pour moi. »

Geoffroy allait connaitre un autre grand moment à Urcy où, cette fois, il remportait l’épreuve du côté du Production : « J’ai bien bossé sur les vidéos, et je pense avoir fait le job. Cette victoire était pour moi importante », reconnait-il. Importante mais pas suffisante, car dans le sillage de Geoffroy on retrouvait Cyril Mallemanche, Champion en titre, et qui s’était déjà constitué à ce stade de la saison une avance importante au Championnat : « J’ai compris que, même en m’imposant sur les deux dernières épreuves, en Andorre et à Lodève, j’aurais du mal à revenir. J’ai donc préféré renoncer. »

Ses participations sur les épreuves régionales lui permettaient d’accrocher un nouveau ticket pour la Finale, où il se classait cinquième du Production, deuxième du Groupe A derrière une autre Supercopa, celle de Julien Dupont : « J’étais bien sur les deux premières montées, et trop vite sur la dernière puisque à la lecture de mes acquis j’ai pu m’apercevoir que je suis rentré, à mi-parcours, 5 km/h trop vite. Cela m’a valu de terminer sur le talus. Mais je garde à l’esprit que j’ai vécu une belle finale et une belle bagarre. »

Au terme de cette saison 2016, on retrouve Geoffroy Bouhin à la troisième place du ’’Challenge Open A/4 – Steve Cabelo’’. S’il ne cache pas qu’il espérait mieux, le Nordiste estime que le bilan reste malgré tout positif : « Malgré la déception due au fait que j’ai connu des problèmes moteur en début de saison, et que je me suis loupé sur les épreuves de l’Ouest, le résultat est plutôt bon. Compte tenu de la concurrence, terminer troisième du Challenge n’est pas si mal. »

Un podium sur le Challenge, une victoire à Urcy, une succession de podium de groupe, ces bons résultats Geoffroy veut les partager avec ceux qui l’ont accompagné tout au long de la saison : « Merci à Delphine, mon épouse, qui me laisse partir durant de nombreux week-ends pour assumer ma passion. » Geoffroy n’oublient pas Marie-Edith et Jean-Michel, ses parents, « qui m’aident énormément dans tous mes déplacements. Et un grand merci à mes partenaires, Karact'r Coiffure à Cassel, et D.L.T (Declemy Location Transport) à Bayenghem. »

Pour ce qui est de l’avenir, 2017 devait être une nouvelle année sabbatique pour Geoffroy Bouhin qui a vendu sa voiture : « Je devrais prendre part à deux épreuves régionales, près de chez moi, au volant de l’Alpine de mon oncle. Pour le reste, je verrai bien au départ de la saison, si le manque est important ou si finalement je vis bien le fait de ne pas rivaliser avec les copains », analyse Geoffroy. « Mais il n’est pas dit que je ne revienne pas dans un avenir plus ou moins proche. »


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