Des résultats très prometteurs pour l’avenir

Vainqueur du Challenge Open A/3 en 2014, Sébastien Dupont a vécu en 2015 une saison de transition, durant laquelle il se familiarisait avec sa nouvelle Seat Léon Supercopa. De retour sur le Championnat cette année, le Normand a été l’auteur d’une constante progression, qui lui permet en fin de saison, de faire jeu égal avec des adversaires mieux habitués à leurs montures.

C’est en suivant le chemin tracé par ses oncles et son père, que Sébastien Dupont est venu au sport automobile. Des souvenirs de sa plus tendre enfance, Sébastien garde les prestations de ses oncles en motocross. C’est par la suite, son père, Patrick, qui dans la lignée de ses frères, disputera dans le cadre d’un championnat Ufolep, des courses de poursuite sur terre.

Du Motocross à la Course de Côte
Deux ou quatre roues ? Le choix Sébastien, à l’heure de participer à ses premières compétitions, se portait sur la moto, et plus précisément sur le motocross. Le jeune normand abordait alors les courses comme un amusement, avec comme seul objectif de partager de bons moments avec ses copains.

Voir son fils courir sans pouvoir partager sa passion, ne pouvait que frustrer Patrick Dupont, qui proposait alors à Sébastien de partager l’habitacle d’une voiture de course. Navigué par son fils, Patrick disputait ses premiers rallyes au volant d’une Talbot Samba groupe F. Si leur premier rallye se soldera par un abandon sur problème mécanique au départ de la première spéciale, par la suite, père et fils réalisaient quelques résultats plus qu’honorables.

En 2008, la Samba laissait place à une Peugeot 106 groupe N, et rapidement, Patrick laissera à Sébastien le loisir de s’installer derrière le volant. Sébastien n’était alors pas totalement novice, puisqu’il avait déjà eu l’occasion de participer à quelques courses de côte.

Le Rallye d’Envermeu sera fatal à la 106, passablement détruite lors d’une sortie de route. L’auto sera reconstruite avant d’être vendue pour faire l’acquisition d’une Clio Cup. S’il était hors de question pour Patrick de s’éloigner du sport automobile, il décidait de délaisser le volant, pour se consacrer pleinement à la carrière sportive de son fils. Un fils qui allait enchainer pas moins d’une dizaine de courses de côte en 2010, et près d’une quinzaine en 2011. De bons résultats lui valaient de se qualifier pour la Finale de la Coupe disputée à Bournezeau.

En 2012, Sébastien Dupont repartait pour une campagne sur des épreuves régionales, avec en bonus des participations à deux manches du Championnat : Hébécrevon et Saint-Gouëno. Sur l’épreuve bretonne, il ressentait un déclic qui allait le motiver à accroitre ses participations au championnat. En 2013, auteur d’une belle performance sur le Mont-Dore, il terminera ensuite en leader des Clio Cup à Turckheim.

Pour 2014, Sébastien établissait un programme plus étoffé sur le Championnat de France de la Montagne, en s’engageant sur un Challenge Open. Toujours entouré de ses parents, tous deux totalement impliqués auprès de leur fils, Sébastien remportait cette année-là le Challenge Open A/3.

En 2015, Sébastien faisait l’acquisition de la Seat Léon Supercopa avec laquelle David Dieulangard venait d’être sacré Vice-champion de France. Pour Sébastien, cette saison 2015 devait avant tout être une saison d’apprentissage, qui lui permettait de mieux cerner le comportement de la Léon, avant d’envisager une participation au Championnat de France de la Montagne 2016.

La découverte de la Seat sur de nouveaux tracés
Une participation qui était en grand partie dépendante d’un emploi du temps professionnel particulièrement chargé. Sébastien savait en début de saison, que l’engagement dans le cadre d’un Challenge Open l’obligeait à certains compromis. Le principal objectif n’était donc pas pour lui de viser un résultat majeur : « Je voulais avant tout me familiariser avec le comportement de la Supercopa sur des épreuves que je n’avais jamais eu l’occasion d’aborder à son volant. », confie le Normand. « Après, j’avais comme ambition de me rapprocher de Rémi (Bernard), Nicolas (Caumon) et Geoffroy (Bouhin), que je savais être des pilotes performants et qui connaissent la Seat un peu mieux que moi. »

Côté préparation, Sébastien concentrait ses efforts sur l’échangeur et la boîte de vitesses : « Comme tout le monde, nous avons essayé de gagner quelques chevaux, mais sans rien faire de révolutionnaire. Pour le reste, je n’ai pas apporté de changements sur les réglages du châssis, et le seul réglage sur lequel je peux encore pas mal travailler, il se trouve entre le siège et le volant », plaisante Sébastien.

Pour préparer sa saison, Sébastien participait à la Course de Côte Régionale d’Hébécrevon, avant de s’élancer sur le même tracé qui, au mois de mai, accueillait les animateurs du Championnat de France : « Sur cette épreuve, j’estimais que mon adversaire direct était Geoffroy, car Rémi et Nicolas n’avaient jamais disputé cette course. Au final, je termine quatrième, sans avoir pu réaliser les chronos que j’avais signés précédemment en Régional. Je ne peux donc être que déçu. »

Sébastien prenait le temps d’analyser ce qu’il considérait comme une contre-performance, et comprenais que son engagement sur le 205 Trophée disputait au Maroc, n’était pas étranger à son manque de compétitivité : « Je suis revenu le samedi soir du Maroc, et le vendredi suivant j’étais à Hébécrevon. J’étais fatigué, car le 205 Trophée est un truc assez intense, et que les notions de pilotage sont radicalement différentes entre ce qu’il est nécessaire de faire sur les pistes marocaines et sur une petite route normande. A Hébécrevon, Je n’étais donc pas dans la course », confie Sébastien qui termine quatrième du Groupe A.

La météo allait sérieusement perturber la 52ème édition de la Course de Côte de La Pommeraye où, là encore, Sébastien terminait quatrième du Groupe A : « C’est la première fois que je disputais cette épreuve. Les conditions n’étaient évidemment pas idéales pour découvrir un tracé. Ce fut compliqué, pas seulement pour moi, mais c’est un tracé que j’aime bien et que je voudrais aborder à nouveau sur le sec. Ce fut difficile, mais j’en garde un excellent souvenir. »

A Saint-Gouëno, Sébastien Dupont retrouvait un tracé qu’il affectionne, et qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter à plusieurs reprises : « Je sais exactement où mettre les roues, et cette fois, même si je termine à nouveau quatrième, je suis très proche de Geoffroy et Nicolas, ce qui pour moi est un vrai motif de satisfaction », explique-t-il. « J’ai amélioré mes chronos au fil des montées, je suis en constante progression, je ne peux que me féliciter de mon week-end. »

Une progression qui allait se confirmer à l’occasion de la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais, où Sébastien montait pour la première fois de la saison sur le podium du Groupe A : « C’est la première fois que je disputais le Beaujolais avec la Seat, et quand tu sors d’une Clio, le changement est assez radical », analyse-t-il. « Je repartais de zéro et tout s’est bien passé pour moi. Là-encore, j’améliore mes chronos sur chacune des montées, et je termine à la troisième place. C’est vraiment satisfaisant. »

C’est un nouveau podium de Groupe qui attendait Sébastien à Vuillafans, où on le retrouvait à nouveau à la troisième place : « C’est une course que j’adore, mais je ne cache pas que je ne garderai pas de cette édition un souvenir impérissable. Traverser la France pour disputer une épreuve, et ne faire que deux montées le dimanche, c’est un peu frustrant. D’autant que sur les deux montées, mais ce sont les impondérables de la course, j’ai été stoppé par des drapeaux rouges. Sur la première montée, j’ai dû me relancer à deux reprises, mais je n’avais plus de pneus à mi-parcours. Sur le seconde, je prends un nouveau drapeau rouge qui m’oblige à gérer mes pneus lorsque je me suis relancé », explique Sébastien. « Le point positif c’est que je parviens à accrocher la troisième place. Le point négatif, c’est que Nicolas (Caumon) sort assez violement et que même s’il est indemne, il nous a fait très peur. En course, nous sommes des adversaires, mais il n’y a rien de plus satisfaisant que de retrouver les autres en haut, à l’issue des montées. »

Le déclic au Mont-Dore
Le Mont-Dore allait apporter à Sébastien un changement majeur, car s’il pointait à nouveau à l’arrivée au quatrième rang, le Normand a le sentiment que l’épreuve auvergnate lui aura permis d’être en parfaire osmose avec sa Supercopa : « J’ai eu une sorte de déclic… J’améliore nettement mes chronos de l’an dernier, et je commence à réduire l’écart sur les autres Seat. Là vraiment, je suis reparti de Chambon sur Lac en ayant le sentiment d’avoir réellement progressé. »

C’est donc confiant que Sébastien Dupont se présentait au départ de la Course de Côte de Chamrousse. La compétitivité dont il avait fait preuve au Mont-Dore allait rapidement se confirmer. Troisième du Groupe A, Sébastien pointait à seulement sept dixièmes de Nicolas Caumon : « Nico me passe dans la dernière montée, jusque-là j’étais devant lui. Sept dixièmes, sur un tracé de près de 5 kilomètres, c’est vraiment dérisoire. J’ai le sentiment à ce moment-là de poursuivre ma progression, ce qui ne peut évidemment que me ravir. »

Pour terminer sa saison sur le Championnat de France de la Montagne, Sébastien Dupont se présentait au départ de la Course de Côte de Turckheim. Une dernière confrontation qui lui permettait de signer son meilleur résultat de l’année en accrochant la deuxième place du Groupe A, devant Bruno Fra et Geoffroy Bouhin : « Devancer des pilotes de cette pointure ne peut que me satisfaire. Sur cette épreuve, j’améliore sur chacune de mes montées, et l’écart avec Rémi (Bernard) sur 6 kilomètres n’est vraiment pas énorme. Je ne pouvais pas rêver de beaucoup mieux pour conclure la saison. »

Finale de la Coupe et Masters en bonus
Sélectionner par son comité pour participer à la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Sébastien Dupont se présentait à Limonest : « Cela me permettait de faire du roulage entre Turckheim et les Masters. Au final je termine troisième du Groupe A, à un dixième de seconde de Geoffroy (Bouhin) et sept dixièmes de Julien (Dupont), qui remporte cette épreuve. Le suspense était à son comble jusqu’au final, et j’ai passé un excellent week-end à me battre avec Julien et Geoffroy qui sont des copains. »

Début octobre, c’est en République Tchèque, plus précisément à Šternberk, que l’on retrouvait la Seat Léon Supercopa de Sébastien Dupont, engagée sur les FIA Hill Climb Masters : « C’est un évènement particulier. J’aurais dû participer à la première édition, à Eschdorf, en 2014, avant de devoir renoncer parce que j’avais vendu la Clio. Mais là je tenais à être présent, même s’il fallait couvrir plus de 1.500 kilomètres pour se rendre sur cette épreuve. Et puis je trouvais sympa d’être au départ de ces Masters avec la Seat avec laquelle s’était aligné David (Dieulangard) en 2014 », avoue Sébastien. « Après, pour ce qui est de la réglementation, je me suis retrouvé dans un groupe un peu fourre-tout où il était difficile de s’illustrer. C’est le seul bémol, car pour le reste nous avons passé un superbe week-end. »

Sébastien Dupont ne peut que tirer un bilan pleinement positif de cette saison 2016 : « Je ne peux être que satisfait car je réalise certains chronos au-delà de mes espérances, et que sur certaines épreuves j’ai pu livrer bataille à Nicolas et Geoffroy. Le fait que je les considérais un niveau au-dessus de moi en début de saison, m’a permis de décroitre ma motivation et de progresser. Je ne peux être que très content de ma saison, et je suis en droit de penser que les résultats enregistrés cette année sont prometteurs pour la suite. »

Une suite que Sébastien prépare d’ores et déjà, en peaufinant les réglages de sa Seat : « Là encore, nous n’allons rien faire de révolutionnaire, mais apporter quelques petits ajustements qui, à mon sens, ne peuvent être que bénéfiques. » Pour ce qui est de son programme sportif, Sébastien sait qu’il sera une nouvelle fois dépendant de ses obligations professionnelles. Mais le Normand va mettre tout en œuvre pour prendre part au Championnat de France dans le cadre d’un Challenge Open : « J’ai également une problématique géographique. Il faut savoir que l’épreuve la plus rapprochée de chez moi c’est Hébécrevon, et qu’elle se situe à près de 300 kilomètres. Pour participer je suis donc dans l’obligation d’organiser mes jours de congés en fonction de mon calendrier sportif. Mais il y a de fortes probabilités que je sois présent la saison prochaine. »

Une saison durant laquelle il devrait être accompagné par ses fidèles soutiens, « et en premier lieu mes parents, que je tiens à remercier. Sans eux, il ne serait même pas question que je puisse courir, ils gèrent la logistique et son totalement impliqués dans ma saison. Un grand merci à mes partenaires, les Etablissements Horticole Pavard à Aumale qui nous soutiennent depuis nos débuts, Super U de la Vallée de la Bresle, la Quincaillerie Industrielle Guillemarre, le Volvo Truck Center à Rouen, Aumale Optique, Bonvoisin Caen Echafaudages, et tous ceux qui m’apportent leurs soutiens à titre de mécènes et qui ne souhaitent pas être mis en avant. »


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