Nouvelle belle saison en F3 pour le Franc-Comtois

L’attrait pour la compétition automobile a poussé Ludovic Cholley à faire de sa passion son métier. Et le peu de temps que le Franc-Comtois - diplômé d’une licence de mécanique de compétition - n’accorde pas à la mise au point de voitures de course, il le passe derrière le volant de sa F3. En cette année 2018, si ses obligations professionnelles ne l’ont pas autorisé à disputer autant d’épreuves qu’il l’aurait souhaité, ’’Ludo’’ a tout de même eu l’occasion de systématiquement se mettre en valeur.

A l’issue de la saison 2017, Patrick Cholley, le père de Ludovic, vendait la F3 avec laquelle il participait au Championnat de France de la Montagne. Ludovic décidait alors de lui laisser sa monoplace pour la saison à venir, et de partir en quête d’une nouvelle F3 : « Nous souhaitions, mon père, mon frère Arnaud et moi-même, disposer de voitures identiques, afin de faciliter l’exploitation et la maintenance », confie Ludovic. « Mon frère avait déjà une F3 propulsée par un moteur Mercedes, identique à la mienne, alors que mon père disposait d’un moteur Opel. Nous voulions donc évoluer tous les trois avec des mécaniques Mercedes. »

L’objectif était alors de trouver une autre Dallara F305, afin que les pièces de rechanges puissent d’adapter aux trois monoplaces : « Mais finalement je n’ai pas trouvé de ce que je cherchais. Je savais que Colin Le Maitre avait une F308, ancienne auto de l’écurie ART Grand Prix qui a fait ses preuves. Elle n’était pas à vendre, mais finalement Colin a accepté de me la céder. C’est donc avec cette voiture, sur laquelle il avait apporté de nombreuses évolutions, que j’ai pu prendre part au championnat en 2018. »

Mais on se souvient qu’au volant de cette Dallara, Colin Le Maitre a été en 2017 victime d’une assez violente sortie de route à Vuillafans. Ludovic Cholley devait donc remettre la monoplace en état avant de songer à s’installer derrière le volant : « Colin avait remonté l’auto, mais n’avait pas roulé depuis, et j’ai donc préféré, pour vraiment la régler comme je le souhaitais, la démonter entièrement et la configurer selon mes attentes. » Expert en mécanique de compétition, ce fut pour Ludovic un pur plaisir que de revoir intégralement sa nouvelle monoplace.

Démontage, reconstruction, mise au point, et nouvelle décoration, la pause hivernale fut en grande partie consacrée à la préparation de la voiture, ce qui laissait peu de temps à Ludovic pour mener à bien des essais : « J’ai pu programmer une demi-journée d’essais sur le circuit de Lurcy-Lévis, mais au bout d’une dizaine de tours, j’ai constaté que je n’avais pas de freins. N’ayant pas la possibilité de régler le problème sur place, j’ai dû me contenter de cette séance abrégée avant de débuter la saison. »

Ludovic Cholley craignait que ses problèmes de freins, dont il ne parvenait pas à trouver l’origine, plombent ses premières courses. Mais finalement le Franc-Comtois solutionnera le souci assez rapidement : « Finalement, contrairement à mes craintes, j’ai été bien dès les premiers tours de roues. »

Ses obligations professionnelles chronophages ne permettaient pas à Ludovic Cholley d’afficher de grosses prétentions en début de saison. Le Franc-Comtois savait qu’il serait dans l’obligation de se contenter d’un programme limité, impossible donc dans ces conditions d’afficher des ambitions : « Mon souhait était d’être au plus près du podium sur chaque course, et d’essayer dans la mesure du possible de terminer parmi les trois premiers. Je savais qu’il serait difficile de rivaliser avec Billy (Ritchen), mais que la deuxième place se jouerait pour pas grand-chose. Après, mon but était avant tout d’essayer d’améliorer mes chronos de l’an passé au volant d’une nouvelle voiture, et bien évidemment de me faire plaisir. »

Abonnement à la quatrième place
C’est sur la manche d’ouverture du Championnat, la Course de Côte de Bagnols-Sabran, que Ludovic Cholley débutait sa campagne de France. Et dès ce premier rendez-vous, le Franc-Comtois allait se distinguer en accrochant la quatrième place des F3 : « Cela faisait trois ou quatre ans que je n’étais pas venu à Sabran. J’avais donc, en plus de ma voiture, tout à redécouvrir. Malgré les soucis de freins toujours présents lors des essais, je m’en tire plutôt bien, avec une auto qui s’est bien comportée. Compte tenu des conditions météorologiques, tout s’est joué sur une seule montée, et je termine à 1’’2 d’Alban (Thomas) qui s’impose, et à une demi-seconde de Billy (Ritchen), donc je suis pleinement satisfait du résultat, car je ne pensais pas être aussi près dès la première course. »

A Marchampt, deuxième rendez-vous de la saison sur le Championnat de France de la Montagne, Ludovic allait une nouvelle fois placer sa Dallara au quatrième rang : « J’aime bien Marchampt, même si c’est toujours assez difficile d’aller chercher les derniers dixièmes. Il faut vraiment bien connaitre la voiture sur les parties rapides et sur les freinages. Billy s’impose, et ce que je retiens c’est que je termine pas très loin de David (Guillaumard) et d’Alban. C’est un résultat qui me correspond quand on considère le peu de course que je dispute. »

Pour ses premières courses de la saison, Ludovic Cholley prenait un abonnement à la quatrième place, puisque c’est à nouveau à cette position que l’on retrouvait la Dallara du Franc-Comtois à l’issue de la Course de Côte de Vuillafans : « Là encore, cela faisait quatre ou cinq ans que je n’étais pas venu, et sur ce tracé très rapide, il faut reprendre ses marques. Je termine à six dixièmes du podium de la F3, je devance Raynald (Thomas) de 29 millièmes à l’issue d’un beau combat, j’ai de quoi être content de mon week-end. »

En Alsace, sur la Course de Côte de Turckheim, Ludovic Cholley parvenait à se hisser sur le podium en terminant derrière Billy Ritchen et Alban Thomas, mais en devançant Raynald Thomas et David Guillaumard : « Au mois de juillet, j’ai été victime d’une sortie de route sur une épreuve régionale, et Turckheim était la première course que je disputais depuis ce faux-pas. Aux essais c’était un peu compliqué, mais en course tout s’est bien passé et j’ai vraiment réussi mon week-end. »

Ludovic était présent à Limonest, manche de clôture du Championnat, sur laquelle il retrouvait la quatrième place : « On arrivait à la fin de la saison, au moment où il faut faire des choix, et je n’ai pas voulu prendre de pneus neufs. Sur ce tracé il m’était difficile de défendre pleinement mes chances dans ces conditions. Dimanche matin, quand j’ai vu que mes adversaires chaussaient des gommes neuves, j’ai compris qu’il était inutile d’aller tenter le diable. »

Des succès sur des épreuves régionales
Durant cette année 2018, Ludovic Cholley a également eu l’occasion de s’illustrer sur des épreuves régionales, ce sera la cas à Gaschney où il terminait troisième au scratch derrière Pierre Mayeur et Maxime Cotleur : « C’est une course super sympa sur laquelle on est bien accueilli, j’en garde un excellent souvenir. »

Vainqueur par la suite à Souhières, Ludovic Cholley ne gardera pas en revanche un excellent souvenir de sa participation : « J’ai fait la première montée et où je m’installe en tête. Ensuite je suis sorti en me faisant éblouir par le soleil, et j’ai dû renoncer. Je suis parvenu à conserver la première place, et donc la victoire, mais j’ai occasionné quelques dégâts sur le carter de boîte. »

Le week-end le plus marquant pour Ludovic sera celui qui le voyait s’imposer sur la Course de Côte du Mont de Fourche, épreuve qui tient particulièrement à cœur de la famille Cholley : « Cette une épreuve que mon père organise depuis de nombreuses années. Mon frère Arnaud nous avait rejoint, et pour ma part je roulais en double monte avec mon père, car mon auto n’était pas réparée. Au final je m’impose, Arnaud termine troisième, mon père cinquième, c’est un super souvenir, même si on aurait préféré monopoliser le podium », lâche Ludo dans un éclat de rire. « Plus sérieusement, j’ai dû remporter cette épreuve quatre ou cinq fois, et cela faisait quatre ans que je terminais deuxième, devancé par mon frère, par Yannick Poinsignon lorsqu’il roulait en F2, et par Pierre Mayeur, et je suis content de renouer avec la victoire. »

Malgré un nombre limité de participations, Ludovic Cholley est parvenu cette année encore à tirer son épingle du jeu : « Je termine quatrième sur la majorité des courses du Championnat, souvent pas très loin de la deuxième place. Bien évidemment je peux espérer mieux, mais quand on tient compte du peu d’épreuves inscrites à mon calendrier et du manque de temps dont je dispose pour préparer les courses, je peux être raisonnablement satisfait de mon parcours » analyse Ludovic « La F3 a énormément évolué. Il y a cinq ou six ans, j’ai remporté des épreuves en étant à quatre secondes des chronos réalisés aujourd’hui par les meilleurs pilotes de la catégorie. »

Mais ce que veux avant tout retenir Ludovic Cholley c’est sa progression tout au long de la saison : « Sur l’ensemble des courses, j’ai été plus rapide avec cette nouvelle voiture, et à ce titre le bilan de la saison est largement positif. J’ai pu partager de très bons moments avec mon père et avec mon frère, et pour moi c’est hyper important d’être avec eux et de pouvoir les aider. »

L’année 2018 de Ludovic Cholley fut bien remplie. Le Franc-Comtois a également eu l’occasion de rouler en circuit : « J’ai pu prendre part au Le Mans Classic avec une Corvette de 1960, et ensuite aux 10.000 tours du Castellet au volant d’une Cobra Daytona. En fin d’année, toujours avec la Cobra Daytona, j’ai pris part à une course à Bahreïn qui avait lieu en parallèle de la Finale Mondiale des GT3 et des GT4. Je partageais la voiture avec mon patron Edwin Stucky, on a pu courir une épreuve de nuit et une de jour, et on termine troisième de la seconde course. On était vraiment content du résultat. »

Montagne, circuit, préparation de voitures de course, Ludovic Cholley a eu à maintes reprises l’occasion de se faire plaisir, que ce soit durant ses loisirs passés sur les week-end de course, que lors de ses activités professionnelles. Le Franc-Comtois veut profiter de l’occasion pour remercier tous ceux qui lui sont venus en aide : « En premier lieu mes proches, ma copine Mélanie qui me suit sur toutes les courses, mes parents, et notamment mon père qui prend en charge le transport sur les épreuves, mon frère Arnaud qui m’a bien aidé pour remettre la voiture en état après ma sortie de route. Je n’oublie pas mes partenaires sans qui rien ne serait possible, un grand merci donc aux Caffè Lattesso, aux huiles Yacco qui me sont fidèles depuis nos débuts, à Navytech, mes patrons Edwin et Bruno Stucky, à Stan du camping des Deux Ballons, et le Swiss Viper Museum qui se situe à Fribourg. J’invite d’ailleurs tous les passionnés à venir le visiter lors de visites de groupes. Pour conclure je remercie tous les amis qui viennent sur les courses me donner un coup de mains ainsi qu’aux organisateurs, bénévoles, commissaires et spectateurs pour leur travail et pour leur passion pour la course de côte. »

Pour Ludovic Cholley, rien n’est encore définitivement arrêté en ce qui concerne sa saison 2019 : « Je serai au départ de quelques manches du championnat, mais je n’ai pas défini exactement mon calendrier. Tout se décidera début février », conclut Ludovic.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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