Avant de tourner la page de la F3

Régulièrement dans le top 10 du Championnat de France de la Montagne, Marcel Sapin a une nouvelle fois joué les premiers rôles durant la saison 2017. Des performances et une régularité qui lui permettent de se classer sixième du Championnat, deuxième du Challenge Open F3.

Au terme de la saison 2016, Marcel Sapin s’imposait à Limonest, sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Le pilote de Marchampt remportait alors sa troisième Coupe, après celles obtenues en 2009 et 2011. A l’heure d’aborder la saison 2017, celui qui depuis plus de 15 ans anime de fort belle manière le Championnat de France, pouvait débuter sa campagne l’esprit serein, les résultats enregistrés en 2016 ne pouvaient en effet que le mettre en confiance.

Sa Dallara F305 lui donnant satisfaction, Marcel Sapin n’allait pas apporter de changements révolutionnaires durant l’intersaison : « Nous avons travaillé sur les suspensions, qui à mon sens méritaient d’être optimisées. Mais pour le reste, la voiture était performante et je n’avais pas de raisons particulières de faire de grosses modifications », explique Marcel.

A l’attaque d’un Challenge particulièrement relevé
Au sein de la meute des F3, dont le niveau durant cette saison 2017 était particulièrement relevé, Billy Ritchen se présentait comme l’homme à battre. Bien évidemment c’est en prenant l’Alsacien comme référence que Marcel abordait sa saison : « L’objectif était pour moi de me rapprocher le plus possible de Billy. Après, j’étais enthousiaste à l’idée de retrouver Alban (Thomas) au volant d’une F3. C’est un garçon que j’apprécie énormément et dont je connais la valeur. Sa venue annonçait un Challenge particulièrement relevé, et c’est toujours plus sympa de se voir proposer une vraie concurrence. Je savais qu’avec une dizaine de pilotes au départ, dont certains ayant prouvé par le passé leur compétitivité, le combat s’annonçait difficile. »

Comme il s’y attendait, sur les 3 kilomètres de la montée de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du Championnat, c’est Billy Ritchen qui se présentait comme son principal adversaire. Mais en terminant, cinquième au scratch, deuxième des F3 derrière l’Alsacien, Marcel peut être satisfait de sa prestation : « Le week-end s’est particulièrement bien passé, sans que je rencontre le moindre problème. Je suis content du résultat final. »

Même département pour la deuxième manche du Championnat, puisque l’on restait dans le Gard, et même résultat pour Marcel Sapin qui, sur les pentes du Col Saint-Pierre, place sa Dallara au cinquième rang, à nouveau deuxième des F3 derrière Billy : « Samedi j’ai connu une excellente journée… Pour le reste, mes chronos étaient en progression par rapport à 2016, ce qui ne peut que me réjouir. Là encore je suis vraiment content de mon week-end. »

Le tracé d’Abreschviller convient parfaitement à Marcel Sapin qui avoue que, selon lui, c’est sur cette épreuve qu’il avait le plus de chances de venir à bout de Billy. D’ailleurs, si une nouvelle fois l’Alsacien s’impose, ce n’est qu’avec une avance de 293 millièmes : « A l’issue de la première montée, je suis devant. Par la suite, il est parvenu à reprendre l’avantage. Il a énormément travaillé sur cette épreuve, il a fait le job et malheureusement je ne suis pas parvenu à le devancer », confie Marcel avec une once de regret dans la voix.

C’est ensuite à domicile, sur la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais que Marcel poursuivait sa saison. Mais avec la double casquette de pilote/organisateur, son week-end s’annonçait difficile. Totalement impliqué dans l’organisation de son épreuve, Marcel ne parvient pas à aborder ce rendez-vous en toute décontraction : « Je peux difficilement faire autrement, mais c’est très compliqué d’être à la fois absorbé par les divers aspects de l’organisation, et d’essayer d’être concentré sur sa course. Durant cette édition, j’ai dû une nouvelle fois intervenir suite à la sortie de route de Pierre Courroye pour réparer le rail de sécurité. Il n’est jamais évident, par la suite, de s’installer derrière le volant, d’avoir l’esprit totalement à la course. » Bien évidemment, devant un public acquis à sa cause, Marcel Sapin espérait bien accrocher un succès à domicile, mais pour 633 millièmes, il voyait une nouvelle fois Billy Ritchen le devancer.

Lorsque l’on évoque la Course de Côte de Vuillafans, Marcel répond par un immense éclat de rire, jugeant que, le scénario vécu en Franche-Comté fut tellement absurde, qu’il ne peut prêter qu’à rire : « C’est du jamais vu. J’ai bien évidemment déjà dû composer avec la pluie qui faisait son apparition alors que je me présentais au départ d’une montée. Mais là, de manière aussi systématique, c’est vraiment une première », analyse Marcel. Pour rappel, lors de cette édition de Vuillafans, la pluie est intervenue sur chacune des montées, au moment où les dix pilotes les plus rapides des essais se présentaient sur la grille. Marcel faisait évidemment partie du lot, et sera fortement pénalisé tout au long du week-end, au point de se retrouver à la dixième place des F3 : « Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Il faut rester fataliste, c’est comme ça ! »

Marcel brille une nouvelle fois à Dunières
La Course de Côte de Dunières a souvent réussi à Marcel Sapin qui affectionne le tracé auvergnat. On se souvient qu’en 2014, il avait positionné sa F3 à la deuxième place du classement scratch, dans le sillage de la Norma de Sébastien Petit. Cette année encore, Marcel a su tirer profit de sa Dallara F305 pour terminer au quatrième rang et s’imposer en F3 : « Pourtant ça ne s’annonçait pas bien. J’étais moins vite que l’an dernier parce que je me suis mis à l’envers au niveau des réglages », reconnait-il. « La voiture était inconduisible, et avant que je percute, j’ai eu bien du mal à me reprendre. Mais il est vrai que j’affectionne ce tracé, ne serait-ce que parce que j’aime bien la glisse. Ça reste donc malgré tout un très bon souvenir. »

La Course de Côte de Chamrousse, sur laquelle il monte une nouvelle fois sur le podium de la F3, laisse à Marcel Sapin d’autres excellents souvenirs : « J’espérais accrocher la deuxième place, mais c’était chaud face à un Alban particulièrement combatif. Au final il me devance de quatre dixièmes, mais j’ai fait une belle course et je suis plutôt content du week-end. »

A Turckheim, c’est au quatrième rang des F3 que l’on retrouvait la Dallara F305. Marcel avoue toutefois qu’il espérait un peu mieux de l’épreuve alsacienne : « Clairement je pensais aller un peu plus vite, mais j’avais au départ du week-end une petite méconnaissance du tracé. En fait, je n’ai pas pu reconnaitre comme je le souhaitais, et j’ai eu un peu de mal à retrouver mes marques. Mais pour le reste la voiture disposait de très bons réglages et tout s’est bien passé. »

Vainqueur de la Finale de la Coupe de France à Limonest en 2016, Marcel Sapin retrouvait, à l’heure de conclure la saison, le tracé rhodanien. Et il n’allait pas se priver de signer un ultime succès en F3, assorti d’une belle quatrième place au scratch : « Malgré la pluie, le week-end s’est très bien passé pour moi. Mon seul petit regret c’est qu’à mon sens le podium était jouable, et que je termine quatrième, à seulement 49 millièmes de David Meillon. Mais bon, c’est la course, ce n’est qu’un petit bémol. »

Comme il le fait chaque année, Marcel Sapin n’a pas manqué de s’illustrer tout au long de la saison sur de nombreuses courses régionales. Déjà vainqueur en 2016, le pilote de Marchampt remportait un nouveau succès à Donzy le Pertuis au mois de mai. En juin, Marcel rééditait sa performance de l’année précédente en s’imposant une nouvelle fois sur la Course de Côte du Pays de Crussol. On le retrouvait également à la quatrième place de la Course de Côte du Monastier-sur-Gazeille, épreuve qu’il avait remportée en 2015, et il montait également sur le podium à Saint-Savin. Et que dire de la Course de Côte de Bettant, dont il a fait depuis de nombreuses années sa chasse gardée, et sur laquelle il a signé en 2017 un neuvième succès !

Au terme de sa campagne sur le Championnat de France de la Montagne, Marcel Sapin pointe au sixième rang, deuxième du Challenge Open F3 : « Le bilan est positif. C’est un peu ce que j’attendais », avoue Marcel pour qui il était impossible de faire beaucoup mieux, puisqu’il est devancé par trois Proto CN+, la Norma 3 litres de David Meillon, et la F3 de Billy Ritchen : « C’est à mon sens la meilleure place à laquelle je puisse prétendre. »

Un beau parcours et une belle saison pour Marcel Sapin qui ne manque pas de remercier ceux qui l’ont soutenu : « Un grand merci au Team Picard et en particulier à Jean-Paul Picard, à Azergues Transports et au Garage Citroën Guy Fiard à Beaujeu. »

Une Formula Master pour 2018
Pour la saison 2018, Marcel Sapin a décidé de tourner la page de la F3 et de faire l’acquisition d’une nouvelle monture, une Formula Master, avec laquelle il devrait concentrer ses efforts sur le Championnat de France de la Montagne : « C’est une voiture foncièrement différente, avec notamment les palettes de changements de vitesses au volant. Cela va m’obliger à modifier mon approche de la course, et je sais que je vais devoir passer par un nécessaire temps d’adaptation », estime Marcel. « Côté moteur, il est nettement moins ’’coupleux’’ que celui de la F3. Il devrait prendre entre 8.200 et 8.300 tr/mn, alors que celui de la F3 prend au maximum 6.500 tr/mn. Il y a en fait de nombreux paramètres qui vont m’obliger à beaucoup rouler avant de bien cerner les spécificités de la voiture. »

Performant en F3, Marcel Sapin a fait le choix du changement pour découvrir un nouvel univers : « J’avais avant tout envie de changements, et la Formula Master offre selon moi un très bon compromis. Elle est un peu plus puissante que la F3, et dans la logique des choses, elle devrait être devant. Mais pour cela il va falloir travailler pour lui offrir la meilleure configuration, et m’adapter à ses exigences », confie Marcel. « Ma seule crainte, c’est de me retrouver un peu seul. Plusieurs pilotes laissaient entendre qu’ils souhaitaient disposer de Formula Master, mais je ne suis pas sûr qu’ils aient concrétisé. Nous verrons bien, mais j’espère sincèrement être confronté à des adversaires qui évolueront aux volants de voitures similaires. »

Propos recueillis par Bruno Valette

Retrouvez le portrait et le bilan 2016 de Marcel Sapin.


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