Le Franc-Comtois a vécu une de ses plus belles saisons

Partager en famille sa passion pour le sport automobile est un enchantement pour Patrick Cholley qui, en cette saison 2017, s’engageait sur le Challenge Open F3 en compagnie de son fils Ludovic. Une campagne abordée avec la ferme intention de prendre du plaisir au volant, ce qui sera le cas pour le Franc-Comtois qui considère avoir vécu une de ses plus belles saisons.

Au collège de Fougerolles, où il était écolier, Patrick Cholley se lançait très souvent avec deux de ses copains dans des discussions ayant comme thème le sport automobile. Les trois amis partageaient en effet cette passion commune, ce qui les incitait à se rendre durant les week-ends sur différentes courses, ou à trainer du côté de chez Jacques Henry, afin d’échanger quelques mots avec cette figure du sport automobile franc-comtois, dont les exploits au Monte-Carlo au Tour de Corse ou sur les 24 Heures du Mans suscitaient l’admiration des jeunes collégiens.

Si sa passion tournait autour de la compétition automobile, les loisirs de Patrick Cholley étaient centrés vers la course à pied et les sports de combats, puisqu’il pratiquera en compétition le cross-country et le karaté. Mais c’est vers le sport auto qu’allait sa préférence, et après avoir écumé en spectateurs durant de nombreuses années les rallyes de la Haute-Saône et des départements limitrophes, Patrick Cholley décidait de s’impliquer dans la course en devenant commissaire : « J’ai pris ma première licence en 1977 ou 1978. Cela me permettait de donner un coup de main, d’aider à la préparation des épreuves et d’être au plus près des pilotes », se souvient-il.

Un Proto Marcadier pour débuter
Dix années passées à suivre au plus près les prestations des pilotes, ne pouvaient que motiver Patrick Cholley à affronter à son tour l’asphalte. Et c’est en 1989 qu’il prenait part à sa première course : « Avec un copain, nous avons acheté une Marcadier propulsée par un moteur 1600 Renault. Nous participions alors, en double-monte, aux courses de côte de notre région. Cette auto était particulièrement performante, et je me souviens que je remportais systématiquement mon groupe sur chaque épreuve. Par la suite, son arrivée des protos équipés de mécaniques Toyota ou BMW, et là il était plus difficile de concurrencer. »

Durant de nombreuses années, Patrick enchaînait les participations au volant de sa Marcadier, avant de faire l’acquisition, au début des années 2000, d’une March là encore équipée d’un moteur de la marque au Losange : « Par la suite, je l’ai équipé d’un moteur Alfa-Romeo, et avec cette voiture je roulais en courses de côte et en slaloms. » Patrick prenait alors part à ses premières manches du Championnat, essentiellement dans l’Est, puisqu’on pouvait le voir à Abreschviller, à Turckheim, avant de s’aligner à Vuillafans.

Ancienne F3 modifiée pour accueillir un moteur 1600 cm3, la March ne donnait pas réellement satisfaction à Patrick, qui s’en séparait au bout de trois saisons : « Et là j’ai acheté une première F3, une Dallara F390 avec un moteur Volkswagen. » Côté programme, le Franc-Comtois disputait des épreuves régionales et s’engageait sur les manches du Championnat proches de sa région natale : « Sur les régionales, j’ai signé plusieurs victoires. Sur le Championnat, j’ai le souvenir que je me battais à l’époque avec Didier Chaumont, qui était un sérieux client et un garçon adorable. »

Une Dallara F394 remplacera la F390 en 2005, et Patrick poursuivait son implication sur la discipline en se partageant entre épreuves régionales et manches du Championnat de France de la Montagne : « J’ai également participé à des Finales de la Coupe. En 2005, je me suis imposé en F3/B sur la Finale disputée à Remiremont. En 2006, j’ai endommagé ma voiture sur la Course de Côte du Mont de Fourche, et c’est au volant d’une F3 que m’a prêtée Thierry Perron que je termine troisième à Hébécrevon. En 2007, à Saint Gouëno, j’ai signé un nouveau succès dans ma catégorie sur la Finale organisée sur l’épreuve bretonne. »

Les changements dans la réglementation motivaient Patrick Cholley à changer de monture par la suite, et à porter son choix sur une F3 nouvelle génération, disposant de palettes de changements de vitesses au volant. Le Haut-Saônois se partageait toujours entre épreuves régionales et manches du Championnat, avant de décider de s’engager sur le Challenge Open F3 pour la saison 2017 : « Jusqu’à présent je ne disposais pas du temps nécessaire pour pourvoir être au départ de six épreuves, et donc de m’inscrire au Challenge. Cette année, j’ai eu cette opportunité, je n’ai pas manqué de la saisir. De plus, cela me permettait de courir avec mon fils Ludovic, également inscrit au Challenge. Courir en famille est un vrai plaisir, et j’ai la chance d’avoir un fils qui de par son métier connait parfaitement la mécanique sportive, et qui gère donc les réglages de nos deux F3. »

Découverte et plaisir comme objectif
L’idée de départ étant de prendre part à de belles épreuves et de se faire plaisir, Patrick n’avait aucune prétention particulière à l’entame de cette saison 2017 : « Bon, il est clair que je voulais essayer d’améliorer mes chronos, mais il est évident qu’aujourd’hui je suis plutôt sur la pente descendante qu’en pleine ascension », plaisante-il.

C’est sur les pentes du Col Saint-Pierre que Patrick Cholley débutait sa saison. Une épreuve sur laquelle il avait déjà eu l’occasion de s’aligner : « La première fois, si mes souvenirs sont bons, c’était avec la Dallara F390 lorsque la Finale de la Coupe avait lieu sur cette épreuve. J’avais fait le meilleur temps des F3, le samedi, sous la pluie, mais le dimanche, ma méconnaissance du parcours ne m’avait pas permis de conserver cette position. Par la suite, j’ai dû prendre part à deux ou trois éditions. » Pour ce qui est de l’édition 2017, Patrick en garde un très bon souvenir : « C’est une très belle course, un tracé magnifique, et les paddocks sur la place sont très sympas. La difficulté pour les organisateurs vient des convois pour rejoindre le départ, mais ils se donnent beaucoup de mal et je leur tire mon chapeau. J’ai vraiment passé un très bon week-end. »

Satisfaction également de sa participation à Abreschviller où Patrick connaissait très bien le parcours, nettement plus facile à assimiler que celui du Saint-Pierre : « Là encore, j’ai passé un excellent week-end, comme d’habitude, car on est toujours très bien reçu à Abreschviller. J’ai amélioré mes chronos par rapport à l’an dernier, donc je suis pleinement satisfait. »

On retrouvait ensuite Patrick Cholley sous la chaleur de la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais : « Cette épreuve est plus difficile. Il y a des portions où il faut vraiment se lâcher, et sur lesquelles on peut passer très vite. Mais je n’ai plus l’esprit à prendre de gros risques, et j’ai donc abordé ce parcours avec une certaine prudence. Pour le reste, là encore on peut féliciter les organisateurs qui se donnent beaucoup de mal pour permettre aux concurrents de s’installer dans les meilleures conditions. »

Après la chaleur du Beaujolais, les animateurs du Championnat de France de la Montagne allaient devoir composer à Vuillafans avec une météo capricieuse, et de nombreuses averses qui sont venues perturber le week-end : « C’est toujours difficile à Vuillafans. Sur un tracé étroit, le moindre souci fait prendre beaucoup de retard. L’ASA Séquanie fait vraiment de son mieux pour que tout se passe bien, mais cette année la météo n’était pas avec eux. Mais ça reste une des épreuves que je ne raterais pour rien au monde. »

Patrick Cholley repartait également de Turckheim avec d’excellents souvenirs plein la tête : « Je n’avais jamais réalisé un aussi bon chrono en Alsace, je suis donc ravi du résultat. Cette épreuve est magnifique, mais il faut avouer que la dernière montée, courue dans des conditions de visibilité limite, était assez compliquée. Après, il faut reconnaitre que Franck Mader se donne du mal pour promouvoir son épreuve. »

La saison de Patrick Cholley devait se terminer à Limonest. Malheureusement, le Franc-Comtois ne sera pas en mesure de prendre part à cette ultime épreuve de la saison : « En fait, j’ai vendu la F3, et son nouveau propriétaire n’avait que le samedi de disponible pour venir à Limonest la récupérer. J’ai donc dû renoncer à m’engager. »

En dehors du Championnat, Patrick a pris part à la Course de Côte de La Broque, épreuve comptant pour le Championnat de France de la Montagne 2ème division, sur laquelle son fils Ludovic se classait cinquième, deuxième des F3 derrière Billy Ritchen, et où Patrick accrochait la troisième place de sa classe, derrière le fiston : « Et puis comme chaque année je me suis engagé à Eschdorf et à Saint Ursanne – Les Rangiers qui sont deux courses magnifiques et qui me laissent d’excellents souvenirs. »

Patrick remettra ça en 2018 !
Patrick Cholley avait l’intention avant tout de se faire plaisir, et à ce titre sa saison est particulièrement réussie : « Je suis très satisfait, c’est une de mes meilleures saisons. J’ai retrouvé des tracés que j’apprécie, une fabuleuse ambiance, des moments de partage en famille et avec les amis. Ce fut vraiment une réussite. »

Une réussite qui ne peut qu’inciter Patrick Cholley à renouveler l’expérience en 2018 : « J’ai vendu ma F3, c’est donc avec celle qu’utilisait Ludovic en 2017 que je vais aborder la saison à venir. Je vais essayer d’être au départ de Bagnols-Sabran, et puis je vais enchaîner sur le Saint-Pierre, Abreschviller, Marchampt, Vuillafans, Turckheim et Limonest. On devrait me voir sur quelques épreuves de ma région, et bien évidemment à Eschdorf et aux Rangiers. »

Patrick Cholley s’est vraiment fait plaisir durant cette saison 2017, et pour conclure, il tient à remercier ceux qui l’ont accompagné sur ce Championnat : « Un grand merci à Michèle, mon épouse, qui me suit sur chacune des épreuves, merci également à mes garçons qui m’accompagnent. Et puis je n’oublie pas mes partenaires, Caffè Lattesso et Yacco. »

Propos recueillis par Bruno Valette


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