Cinquième du Challenge Open CN/2

En 2017, Maxime Basset disputait sa toute première saison sur le Championnat de France de la Montagne. A l’heure d’aborder une nouvelle campagne en 2018, le jeune Rhodanien savait qu’à tout juste 23 ans, il avait encore à apprendre et à découvrir. Son apprentissage s’est toutefois poursuivi de fort belle manière, puisqu’à l’heure de faire les compte, Maxime se classe cinquième d’un Challenge Open CN/2 particulièrement relevé.

La saison 2017 de Maxime Basset n’avait pas répondu à ses attentes. Une succession de problèmes, sur une Norma M20F qui laissait entrevoir de nombreuses failles, l’avait empêché de se mettre en valeur. A tel point que Maxime songeait se séparer de son Proto : « Pour être honnête, j’étais déçu d’une saison durant laquelle je n’étais pas bien dans la voiture, ce qui ne m’avait pas permis de signer de bons résultats. Je pensais vendre la voiture, avant de me dire qu’il n’y avait pas de raison de ne pas parvenir à faire quelque chose avec cette Norma. »

Une Norma remise à neuf…
Décision était alors prise de démonter intégralement l’auto, ce qui allait permettre à Maxime de découvrir des problèmes qui n’étaient pas étrangers à ses contre-performances : « Grâce à l’aide de Norma, qui m'a aidé à travailler sur le châssis en faisant un super boulot et en m'aidant sur les évolutions, de Nicolas Mourier de Mourier Compétition pour les réglages châssis et la liaison au sol, et de la structure de Miguel Vidal, MV Rectif Moteur, qui m’a apporté son aide pour refaire le moteur, j’ai pu refaire la voiture de A à Z. » Des travaux conséquents, qui débutaient au mois d’octobre dès la saison terminée, et qui s’achevaient au mois de mars, juste avant le coup d’envoi de la campagne 2018.

« Cette remise à neuf nous aura permis d’apporter des évolutions et de gagner du poids. En clair, je repartais avec une auto plus compétitive. » Mi-mars, Maxime Basset prenait part à la journée d’essais organisée à Vignieu par BP Autosport, le Team de Pierre Béal : « Mais il plu toute la journée et les essais n’étaient donc pas très concluants. Ça m’a toutefois permis de me rendre compte que l’auto était nettement plus saine qu’auparavant, elle n’était plus vicieuse dans son comportement. » Une ultime journée d’essais sur une piste de karting permettait à Maxime de prendre conscience que sa Norma était à présent plus à sa convenance que lors de la précédente saison.

Avec treize pilotes engagés cette année sur le Challenge Open CN/2, dont certains ayant pour habitude de jouer les premiers rôles sur le Championnat, Maxime Basset était conscient que la concurrence serait des plus relevées : « J’avais donc comme objectif de terminer en milieu de tableau. Je manque encore d’expérience, je ne dispose peut-être pas de la voiture la plus rapide, et mes moyens limités m’obligent à participer à un nombre d’épreuves limitées, ce qui me prive de joker. Dans ces conditions, ma priorité était avant tout d’améliorer mes chronos et de me rapprocher des temps réalisés l’an dernier par Damien Chamberod et Maxime Cotleur. »

Le reconstruction de sa voiture durant l’intersaison n’était pas sans conséquence sur son budget, Maxime Basset se devait donc d’aborder cette saison à l’économie : « Je n’avais aucun droit à l’erreur, et je savais qu’il me faudrait faire preuve de sagesse », analyse le jeune pilote.

Une sagesse dont il fera preuve à Bagnols-Sabran, lors de la manche d’ouverture, en faisant l’impasse sur la deuxième montée de course : « Il pleuvait et je n’avais pas de bons pneus pluie. C’était donc prendre un risque, en ayant la certitude de ne pas pouvoir réaliser une performance. Je savais que m’élancer dans ces conditions allait ralentir ma progression, j’ai donc préféré me réserver pour le dernière montée », confie Maxime qui en abordant ce premier rendez-vous prudemment se classe neuvième du CN/2. « Ce que je retiendrais, c’est que nous avions une bonne base de travail, ce qui m’a permis sans prendre de risque de nettement améliorer mes chronos. »

Il faudra attendre Marchampt pour retrouver Maxime Basset sur le Championnat. Là encore, le jeune Rhodanien allait devoir composer avec un plateau de protos 2 litres particulièrement étoffé : « A l’exception d’un ou deux pilotes, l’ensemble des animateurs du Championnat était présent. De ce fait, je me suis mesuré aux meilleurs de la catégorie… Je suis très content de mon week-end car j’améliore mes chronos de plus de trois secondes », rappelle Maxime qui l’an dernier avait réalisé sa meilleure montée en 1’46’’824, et qui à l’occasion de cette 57ème édition est crédité d’un chrono en 1’43’’647. « Le chrono est meilleur et le comportement de l’auto dans le rapide a nettement évolué, j’avais donc le sentiment que nous étions sur la bonne voie. »

En constante progression
C’est au pied du podium de sa classe que Maxime Basset terminait la Course de Côte de Dunières. Quinzième au scratch, il était devancé en CN/2 par les leaders de la catégorie : Julien Français, Maxime Cotleur et Serge Thomas : « Dunières est une course que j’apprécie, mais samedi soir j’étais carrément dégouté car lors des essais je me suis trainé », se souvient-il. « Je ne comprenais pas pourquoi j’étais ’’garé’’, et je me suis mis la pression pour dimanche parce que la voiture était vraiment bien et que je savais que ça venait de moi. Finalement, j’ai commencé à comprendre comment ça marchait, et je suis super content du résultat final. »

Le tracé mythique et complexe du Mont-Dore permettait à Maxime Basset d’engranger un peu plus d’expérience : « J’ai beaucoup appris durant ce week-end », reconnait Maxime : « Mais j’aurais pu faire bien mieux en termes de chrono. Car samedi, lors des essais, je me suis fait une énorme frayeur sous la passerelle. J’ai commis une erreur de pilotage, et je me suis retrouvé à fond, en travers de la route. Je ne sais toujours pas pourquoi je n’ai pas cassé la voiture. Mais par la suite, tout au long du week-end, je ne suis pas parvenu à effacer cette peur. C’est un peu dommage. » Au final, c’est à la septième place de sa classe que Maxime positionnait sa Norma M20F.

La célèbre épreuve auvergnate n’aura pas été seulement marquée par cette grosse frayeur. Paradoxalement, elle permettra également à Maxime d’être de plus en plus en confiance avec sa voiture : « Elle était littéralement collée à la route, les sensations magnifiques au volant. »

C’est dans ces excellentes dispositions que Maxime Basset se présentait au départ de la Course de Côte de Chamrousse. Et sur l’épreuve iséroise, il se mettait rapidement en valeur : « J’avais regardé les chronos réalisés les années précédentes par ceux qui disposaient d’une auto dans la même configuration que la mienne, et je suis dans leurs temps… C’est pour moi un très bon motif de satisfaction… Cela faisait trois ou quatre courses que la voiture était bien, et ça se confirme sur cette épreuve. J’ai pu me lâcher, me concentrer sur mon pilotage et c’est certainement mon plus beau souvenir de la saison », estime Maxime qui termine au cinquième rang, derrière Julien Français, Etienne Pernot, Maxime Cotleur et Emmanuel Arbant.

C’est à Limonest, sur l’ultime confrontation de la saison que Maxime Basset signait sa meilleure performance de l’année en plaçant sa Norma dans le top 10, deuxième de sa classe derrière l’intouchable Julien Français : « C’est une course très difficile et même si c’est pour moi l’épreuve à domicile, j’ai dû mal sur ce tracé. Je voulais malgré tout bien faire, et grâce à l’expérience acquise sur le long tracé de Chamrousse et aux conseils de pilotes qui se reconnaitront, je suis parvenu à tirer mon épingle du jeu. » Maxime, qui l’an dernier avait été victime d’une sortie de route à Limonest, ne pouvait que se réjouir du résultat final : « Franchement, je ne pouvais pas mieux terminer la saison sur le Championnat. »

Bilan positif en Championnat comme en régional
En dehors du Championnat, Maxime Basset a pris part cette année à plusieurs épreuves régionales. Et si à Donzy le Pertuis il signait un résultat en demi-teinte en se classant douzième, sur les autres confrontations il ne manquait pas de se mettre en valeur. Ce sera le cas à Courpière où il terminait quatrième, à Saint-Savin et à Lamure-sur-Azergues où il montait à deux reprises sur le podium. Il viendra également inscrire une épreuve à son palmarès, en s’imposant sur la Course de Côte du Pays de Crussol : « J’étais avant tout concentré sur le Championnat, mais je voulais rouler sur des épreuves régionales pour acquérir un peu plus d’expérience, mais sans l’objectif de me qualifier pour la Finale. Je suis parvenu à monter à trois reprises sur le podium, dont une fois sur la plus haute marche, même s’il faut relativiser car la majorité des animateurs du Championnat était à Vuillafans et que la concurrence n’était pas très relevée », analyse Maxime en toute humilité. « Mais je suis content d’avoir pu me battre, notamment à Lamure-sur-Azergues, face à Miguel Vidal et Jordan La Monica, que je devance sur la première montée avant qu’ils ne me passent devant. C’est là que je regrette de ne pas avoir eu de bons pneus, notamment sur les régionales où j’aurais certainement pu faire mieux. Mais le bilan est vraiment positif. »

Qualifié pour la Finale qui se tenait cette année à Urcy, Maxime Basset passait malheureusement à côté de la course : « C’est mon regret de la saison, je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas parvenu à rentrer dedans. Après, ma voiture était vendue, et je savais qu’il m’était interdit de lui causer le moindre dommages, ce qui incite toujours à être très prudent. »

A l’heure de faire le bilan, Maxime Basset s’avoue largement satisfait d’une saison 2018 qui lui a apporté de nombreuses satisfactions : « Terminer cinquième du Challenge Open CN/2 ne peut que me satisfaire. Je ne suis jamais allé chercher les gars qui sont devant moi, donc la logique est respectée. Pour l’aspect sportif, il est juste dommage qu’Olivier Augusto, Jérémy Avellaneda ou Nicolas Gallet aient dû interrompre leurs saisons suite à des sorties de routes, c’est toujours décevant de voir des concurrents contraints de renoncer. »

Cette saison particulièrement réussie n’aurait pu se concrétiser sans les nombreux soutiens que Maxime ne veut pas oublier de citer : « Je veux remercier pour leurs aides, Norma Auto-Concept, MV Rectif Moteur pour m'avoir refait un super moteur, Mourier Compétition pour avoir réglé et suivi l'auto après chaque course au niveau des liaisons au sol. Merci au Team Petit pour ses conseils et merci à mes partenaires qui m'ont accompagné cette saison : La société Foraspi, Ouest Plomberie, Les transports Ladeuil, Le Gone Sahuc Plomberie, Chavany matériels, Les assurances Buil et Tureau à Lamure-sur-Azergues, Acces Design. Je remercie également toutes les personnes qui m'ont suivi, mon frère Quentin, mes parents, Fanny ma copine, Corentin, les Nico (ils se reconnaîtront), la famille Giraud, la famille Perraud et tous les amies qui me suivent et m'aident et avec qui l'on passe de super moments ! Pour conclure, un grand merci aux organisateurs, commissaires, vidéastes et photographes ! Sans eux rien ne serait possible ! »

Maxime Basset a vendu sa Norma M20F, et il ne sait donc pas de quoi sera faite sa saison 2019 : « Je ne veux pas acheter une auto pour le principe d’acheter une voiture. Je veux prendre le temps de la réflexion, voir quels seront mes budgets, discuter avec mes partenaires, mais il me parait clair qu’au mieux je serai au départ de quelques courses », conclut Maxime.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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