Après deux saisons d’apprentissage de sa Norma

Après une quinzaine d’années passées à avoir animé bon nombre de Courses de Côte au volant de diverses Rallye II, Sébastien Pic décidait de franchir une nouvelle étape en optant pour une Norma 2 litres. Et si les saisons 2017 et 2018 n’ont pas été exemptes de problèmes, elles lui auront permis d’engranger de fabuleux souvenirs à l’occasion de ses participations.

La folie des grandeurs n’est pas un syndrome qui a touché Sébastien Pic durant son enfance. Le gamin du Puy-en-Velay se serait facilement contenté d’un cheval, voir même d’un poney. Mais lors d’un week-end où rien n’était réellement inscrit au programme, ses parents décidaient de lui offrir quelques tours de karting, persuadé que le maniement d’un volant pouvait l’amuser. L’amusement ira bien au-delà de leurs espérances, car s’il n’avait alors que 6 ans, Sébastien tombait sous le charme de cette discipline.

Fini le cheval, ce sont les chevaux d’un moteur de karting qui allait occuper l’essentiel des loisirs du jeune Sébastien Pic : « Tous les dimanches, mes parents m’offraient des tours de karting, jusqu’au moment où, conscients que c’était chez moi une véritable passion, ils ont fini par m’en acheter un », se souvient Sébastien.

Des moyens limités ne lui permettaient pas de s’investir sur un vrai championnat, mais Sébastien enchaînait les compétitions régionales : « J’ai couru en minimes et cadets au sein de la Ligue Auvergne avant de monter en catégorie. Mais je ne disposais pas des budgets nécessaires pour vraiment me mettre en valeur, et à 19 ans j’ai décidé d’arrêter. »

Du karting à la Course de Côte
L’attrait pour le pilotage et les belles mécaniques incitaient Sébastien Pic à suivre, en spectateur, les courses de côte de sa région : « J’ai donc assisté à de nombreuses épreuves entre 1999 et 2002. Plus ça allait, plus je sentais qu’il fallait qu’à mon tour je m’installe derrière un volant. Et la tentation étant trop forte, j’ai fait l’acquisition de ma première Rallye II. »

Lors de la saison 2003, Sébastien Pic prenait part à quatre épreuves, avant qu’une sortie de route sur la Course de Côte de Vernet-la-Varenne ne mette un terme à sa saison : « Les dégâts étaient importants, il a fallu que je retrouve une caisse et que je remonte tout moi-même. Cela à pris du temps, mais j’ai pu reprendre les courses en 2006. » Le pilote, natif d’Auvergne, conservera cette Rallye II jusqu’en 2018, avant de la céder. Mais entre-temps, ce sont trois autres Rallye II aux volant desquelles il aura l’occasion de s’exprimer : « La toute première a été endommagée sur une sortie de route, la suivante je l’ai conservé de 2006 à 2018, et j’en ai eu deux autres, dont une que j’avais achetée pour mon épouse. »

A l’approche de la saison 2017, Sébastien Pic tournait la page de la Rallye II et décidait de s’engageait sur le Championnat de France de la Montagne avec une Norma M20 F, propulsée par un moteur 2 litres : « J’avais vraiment envie de changer radicalement et de rouler en Proto. Mais j’avoue que le changement sera difficile, il m’a fallu du temps pour parvenir à m’adapter à cette voiture. »

Cette saison 2017 sera donc celle des découvertes, de sa nouvelle monture et du Championnat. Une saison qui s’annonçait compliquée, d’autant que Sébastien n’était pas dans les meilleures dispositions : « En 2016, j’ai terminé ma saison à Chamrousse par une sortie de route alors que ma Rallye II était vendue. Financièrement, ça n’a donc pas été évident pour boucler le budget et acheter la Norma… J’ai dû également acheter un camion et l’agencer pour les courses, ça faisait beaucoup de choses en même temps. »

Dès Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison, la course de Sébastien Pic sera perturbée par un souci mécanique : « Nous ne parvenions pas à trouver l’origine du mal, et finalement il s’est avéré que cela provenait d’un capteur papillon. Mais j’ai trainé ce souci tout au long de la saison, ce qui m’a obligé à limiter mes participations à trois ou quatre courses. »

2018 pour retrouver le plaisir !
Sébastien débutait donc la saison 2018 avec l’espoir de résoudre définitivement ses problèmes, et avec comme seul objectif de se faire plaisir : « Je voulais avant tout découvrir de nombreuses épreuves que je ne connaissais pas, et surtout retrouver du plaisir, car depuis la sortie de route à Chamrousse, je ne parvenais plus à vraiment me faire plaisir au volant. »

A Bagnols-Sabran, la principale préoccupation de Sébastien Pic était de se solutionner enfin les problèmes qui avaient affecté ses participations l’année précédente : « Nous avions mis les moyens humains pour nous pencher sur la voiture, et finalement on a compris entre la deuxième et la troisième montée que les soucis provenaient du capteur papillon. Sachant que ce défaut représentait un risque pour le moteur, j’ai préféré ne pas me présenter au départ de la dernière montée. »

Sébastien Pic mettait alors à profit la semaine séparant Bagnols-Sabran du Col Saint-Pierre pour changer le capteur et se présenter sur l’épreuve cévenole dans de meilleures dispositions : « Je découvrais le Col Saint-Pierre, épreuve que je rêvais de disputer… Si la météo est clémente, c’est juste magique ! Après, je ne maitrisais pas encore suffisamment la Norma pour prendre le moindre risque, j’ai donc fait une course sage. »

Marchampt sera pour Sébastien Pic l’épreuve sur laquelle la régularité sera le maître-mot, puisqu’il alignait trois montées de course en 1’48’’ : « Ça s’est très bien passé pour moi. La voiture fonctionnait à la perfection, mais une nouvelle fois j’ai pris conscience que j’avais encore beaucoup à apprendre avant de pouvoir l’exploiter comme il se devait… Mais je garde un excellent souvenir de cette magnifique épreuve. »

Marchampt sera la dernière course de la saison de Sébastien Pic qui se concentrait par la suite sur des priorités bien plus importantes : « Mon épouse était enceinte, et ce n’était pas évident dans ces conditions, d’autant que nous avons déjà une petite fille en bas-âge. » Et au mois d’août, Adeline donnait naissance à une autre petite fille, Cassandre, qui viendra rejoindre Cameron tout juste âgée de 2 ans. « Ça bouleversait la vie familiale, et j’ai préféré bien évidemment me préoccuper de ce bouleversement plutôt de de mes courses de voitures. »

Un éloignement des épreuves qui ne pouvait pas plaire à Cameron, qui a biberonné dans l’atmosphère de la compétition : « Elle est née dedans, et dès que l’on regarde une vidéo d’une course elle est déjà totalement obnubilée. On sent qu’elle a la passion », sourit Sébastien.

Remise en question et nouvelle envie
Au mois d’octobre, Sébastien Pic décidait qu’il était temps de comprendre réellement pourquoi il ne parvenait pas à tirer la quintessence de sa Norma : « J’ai donc fait appel à Alain Castellana, l’ancien propriétaire. Nous nous sommes rendus sur le circuit de Lédenon, et il m’a pris sous son aile pour m’expliquer dans le moindre détails ce que je devais faire », explique Sébastien. « Après Marchampt, je pensais vendre cette voiture. Je n’arrivais pas à la piloter, et je pensais qu’à vouloir insister j’allais finir par sortir. Mais à l’issue de cette journée d’essais, j’étais plus motivé que jamais, avec une envie de repartir rapidement à son volant. »

Même si les résultats sportifs ne sont pas réellement à la hauteur de ses espérances, Sébastien Pic est globalement satisfait de sa saison : « Je suis loin des résultats que j’ai pu signer avec la Rallye II, mais cette année m’a permis de découvrir de belles épreuves, comme le Saint-Pierre, Marchampt en Beaujolais ou Sancerre, et ça restera de très beaux souvenirs. »

Des souvenirs que Sébastien partage avec ceux qui l’ont accompagné et qu’il tient à remercier : « Avant tout je veux dire un grand merci à Adeline, mon épouse, qui me suit dans tout ce que j’entreprends. Un grand merci aux copains, au petit cousin et à la petite cousine, Jocelyn et Lucie. Je remercie également mes partenaires, à savoir FR Immobilier, la Sarl Berthoud Barange, ainsi que le Garage Denis et la Carrosserie Hugues Sagnard. »

Sébastien Pic se languit de retrouver le volant de sa Norma, même s’il sait que ça ne sera pas dans l’immédiat : « Des problèmes de santé m’interdisent toutes activités sportives jusqu’à début juillet. Mais je prépare déjà la voiture et dès que tout sera rentré dans l’ordre, j’ai bon espoir de reprendre la compétition au mois d’août. Bien évidemment, dans ces conditions il me semble compromis de m’engager sur le Championnat, même si je compte bien être au départ d’épreuves de fin de saison inscrites au calendrier du CFM. Mais mon objectif est de revenir plus fort encore en 2020 », conclut Sébastien Pic.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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