Champion de France VHC Sport

Les prestations de Sébastien Brisard durant cette saison 2023 lui permettent de remporter un troisième titre de Champion de France de la Montagne VHC Sport. Une couronne obtenue non plus avec une monoplace évoluant dans le groupe 8/9, mais avec une Martini MK43 avec laquelle il s’impose dans le groupe DE.

Pilote multidisciplinaire, Sébastien Brisard a eu l’occasion de remporter des succès tant en rallye qu’en circuit. Depuis 2018, c’est sur la Course de Côte que le Haut-Saônois concentre ses efforts. Quatrième du Challenge Open 8/9 à l’issue de la saison 2018, sur le podium de ce même challenge au termes de sa campagne 2019, Sébastien Brisard remportera par la suite trois titres de Champion de France, en 2020, 2022 et 2023.

A l’heure d’aborder la saison 2023, Sébastien Brisard aurait pu poursuivre sur la lancée des précédentes saisons et s’engager sur le Championnat de France de la Montagne avec la Martini MK25 qui lui avait permis de s’illustrer. Homme de défi, il décidait de changer de groupe et d’aborder les épreuves au volant d’une Martini MK43 propulsée par un moteur 2 litres BMW. Une auto avec laquelle Anne Baverey avait pris part au championnat en 1987, et que Sébastien avait déjà eu l’occasion de lancer en course, l’an dernier, à Abreschviller : « Quand j’ai vu l’engouement que suscitait cette voiture tant auprès des spectateurs que des organisateurs et des pilotes qui évoluent sur le championnat, je me suis dit qu’il fallait que je m’engage avec cette monoplace », explique Sébastien Brisard.

Une changement de voiture qui n’offrait pas au Haut-Saônois la garantie de disposer d’une monoplace plus performante : « Il n’y a pas selon moi de réelles différences entre la Martini MK25 et la MK43, mon choix d’opter pour cette dernière a avant tout été dicté par l’attrait médiatique qu’elle pouvait provoquer », estime Sébastien. En revanche, la mise au point et la maintenance de la Martini MK43 sont plus complexes et nécessitent de disposer de mécaniciens capables d’intervenir. D’ailleurs, à l’heure de débuter la saison, Sébastien se doutait qu’il lui serait difficile d’aligner sa monoplace sur l’ensemble des épreuves : « J’espérais pouvoir disputer l’ensemble du championnat avec la MK43, mais je savais que compte tenu de la complexité de la voiture et des problèmes que nous pouvions rencontrer, cela me paraissait improbable. Clairement, en cas de panne mécanique, dans la majorité des cas il faut être plusieurs pour pouvoir intervenir. C’est une auto fabuleuse, mais qui nécessite une approche différente de la MK25. »

Si la MK43 semble disposer d’une puissance plus importante que la MK25, elle affiche également un poids beaucoup plus élevé : « Ce qui de ce fait offre des performances identiques, les chronos signaient par les deux monoplaces dans les années 80 le démontrent », rappelle Sébastien.

Avant de s’élancer sur la campagne 2023, Sébastien Brisard apportait quelques améliorations à sa monture, ne serait-ce que pour la fiabiliser : « Nous avons tout démonté, révisé le moteur, travaillé sur les amortisseurs, ce qui nous permettait de débuter la saison dans les meilleures conditions », commente le Champion de France qui n’avait d’autres objectifs que de remporter une troisième couronne.

Une succession de victoires au scratch !
La saison de Sébastien Brisard débutait par une victoire scratch sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran. Un excellent résultat obtenu au prix de gros efforts pour pallier une erreur survenue en début de week-end : « Sur la première montée de course, je me suis fait piéger par le l’huile laissée par un concurrent, et je tape un talus. J’endommage un demi-train avant gauche et casse une biellette de direction. J’arrive au bout mais avec le train avant ouvert. » Une nouvelle fois la solidarité entre Montagnard allait pleinement jouer : « Nous sommes allés chez Bernard Cayrier à Montélimar chercher la pièce qui nous manquait et nous avons pu réparer. »

Sébastien Brisard partait ensuite à la découverte du Col Saint-Pierre qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’aborder auparavant : « Je savais qu’il était très difficile d’assimiler le tracé, et j’avais prévu le vendredi de reconnaitre avec mon acolyte Philippe Ginel. Mais finalement il y a eu un changement de programme. Je peux l’avouer aujourd’hui, nous avons fait une cachoterie à nos épouses, qui l’apprendront d’ailleurs en lisant ces lignes », lâche Sébastien dans un éclat de rire. « En fait, au lieu de reconnaitre, nous sommes allés voir une auto de course qui était à la vente pas très loin de Saint-Jean-du-Gard. Mais de ce fait, je me suis élancé samedi matin sans avoir eu l’opportunité de parcourir le tracé. J’avoue que c’était compliqué. C’est la première fois de ma vie que je prends part à une course du championnat sans avoir fait de reconnaissances, et je confirme qu’il ne faut pas le faire, surtout sur un tracé aussi compliqué que le Saint-Pierre. Mais au final, j’arrive à m’imposer, et c’est là l’essentiel. »

Le succès à Abreschviller aura pour Sébastien Brisard un petit goût amer parce qu’il ne lui permet pas d’engranger les 35 points normalement dédiés à la victoire : « Initialement, nous étions trois dans le groupe DE avec la présence du Britannique Ian Philipp Gibson. Mais lors des vérifications, il a été déplacé dans le groupe 8/9. Nous nous retrouvions donc que deux dans le groupe DE avec Jacky Bonnot, et nous savions alors que nous ne pourrions pas enregistrer l’intégralité des points », regrette Sébastien qui signait une nouvelle victoire scratch sur l’épreuve lorraine.

« J’ai adoré ma participation à La Pommeraye l’an dernier, mais cette année avec trois courses qui se suivaient, deux dans l’Ouest et une dans le Sud, il fallait faire un choix, et ce sera Quillan », confie Sébastien Brisard qui alignait non pas sa Martini MK43, mais la MK25 sur l’épreuve audoise : « Je voulais ne pas être pénalisé et pouvoir marquer un maximum de points, d’où le choix de m’engager dans le groupe 8/9. Cela me permet, grâce à une nouvelle victoire, de marquer 35 points puisque nous étions quatre dans le groupe. » Sa participation à Quillan ne sera toutefois pas de tout repos puisque victime d’un problème de pression d’huile, le Haut-Saônois devait se résoudre à ne pas prendre part à la dernière ascension de course.

A Saint Gouëno, Sébastien retrouvait le volant de sa Martini MK43 avec laquelle il signait une nouvelle victoire scratch : « Pour moi, Saint Gouëno c’est LA course du championnat. Je savais en allant en Bretagne que je me déplaçais pour ne pas marquer l’intégralité des points (il était seul dans son groupe, Ndr), mais ne serait-ce que pour l’organisation, l’implication des bénévoles et la beauté des lieux, je voulais impérativement prendre part à cette épreuve. Je voulais également aligner la Martini MK43 parce que les organisateurs étaient particulièrement demandeurs. »

Saison entre Martini MK43 et MK25
A Marchampt, c’est avec une autre Martini MK25 que Sébastien Brisard abordait l’épreuve : « Je devais mettre cette voiture à disposition de Pierre Joly pour qu’il puisse participer à la Course de Côte du Mont de Fourche organisée par mon ASA. La voiture n’avait pas roulé depuis le mois de septembre 2022, et avant de la confier à Pierre, je tenais à faire une séance de roulage, et c’est pour cela que je l’ai engagé à Marchampt. » Malheureusement, un problème moteur contraignait Sébastien à l’abandon.

Même si on ne peut pas parler de course à domicile, Vuillafans et l’épreuve la plus près du lieu de résidence du Haut-Saônois. L’occasion de vivre une course en famille : « En plus de Mylène, mon épouse, j’avais à mes côtes trois de mes quatre filles, c’est toujours très sympathique. C’est un excellent week-end pour nous, d’autant que je signe de très bons chronos », confie Sébastien qui repart du Doubs avec un nouveau succès scratch à son palmarès.

En bagarre pour le titre que pouvait lui contester Viviane Bonnardel, Sébastien se devait de marquer un maximum de points à Dunières, d’où le choix d’engager sa Martini MK25 dans un groupe 8/9 plus étoffé : « Je débute le week-end par un tête-à-queue sur la première montée de course. A l’issue des deux premières ascensions, c’est Pascal Ferretti qui pointe aux commandes, et il a fallu que ''je me crache dans les mains'' pour aller chercher la victoire sur une épreuve qui heureusement comptait quatre montées de course. J’en profite pour remercier l’organisation et le directeur de course. »

Leader à l’issue de la première montée de course du Mont-Dore, Sébastien Brisard ne figurera pas au classement final de l’épreuve auvergnate. Le Haut-Saônois ne sera pas en mesure de prendre part à la seconde montée de course qui, dimanche, mettait un terme à ce week-end dans le Massif du Sancy : « Envisager de faire une course avec quatre montées, sur un tracé où il n’y a pas de route de retour et plus de 210 partants au départ, c’est juste inconcevable. Tout le monde savait que c’était impossible. Ceci étant dit, j’ai pris part à la première montée où je signe le meilleur temps sous la pluie malgré une alerte sur le moteur. Je comprends à la redescente que j’ai un gros problème et je m’arrête chez les Poinsignon pour demander son avis à Guy. Il m’a dit qu’une soupape était en train de me lâcher et qu’il fallait que j’arrête là pour ne pas risquer de tout casser. J’ai bien évidemment écouté ses conseils et à contre-cœur j’ai pris sur moi pour jeter l’éponge. Le seul grand plaisir de ce Mont-Dore c’est de voir Pascal (Ferretti) s’imposer le jour de son anniversaire. »

Avant de rejoindre Chamrousse, Sébastien Brisard confiait le moteur de sa Martini MK43 à son préparateur, WRS (Wassermann Racing Service), pour une révision : « Je l’en remercie parce que j’ai pu m’aligner à Chamrousse avec une auto pleine de vitalité, et malgré la chicane rajoutée, j’étais dans les temps des années précédentes », se souvient Sébastien qui sort vainqueur de la confrontation iséroise. A Turckheim Sébastien Brisard prenait le soin de valider ses deux premières montées de course afin de s’assurer la victoire, avant de se lâcher totalement sur l’ultime ascension pour tenter de signer un excellent chrono : « Malheureusement, en voulant trop attaqué, j’ai accroché la chicane du côté gauche et je casse un demi-train arrière. »

Sébastien Brisard terminait la saison en engageant à Limonest la Martini MK25 avec laquelle il avait participé en début de saison au Grand Prix de France Historique et qu’il devait aligner sur le Dijon Motors Cup début octobre : « Limonest me permettait donc de peaufiner certains réglages sur une auto vraiment configurer circuit. Au final je m’impose au scratch et je confirme mon troisième titre de Champion de France. »

Triple Champion de France de la Montagne VHC Sport
Bien évidemment Sébastien Brisard ne peut tirer qu’un bilan positif d’une saison qui le voit remporter une nouvelle couronne de champion : « Je ne peux être que totalement satisfait, je prends toujours autant de plaisir et même si ce n’est pas l’émotion du premier titre, les sentiments de satisfaction sont toujours là. J’ai pris part à douze courses, accumulé les succès, donc vraiment pour moi c’est mon plus beau titre. »

C’est vers son entourage que vont les premiers remerciements de Sébastien Brisard à l’issue de cette saison : « Un grand merci à Mylène, mon épouse qui est ma principale source de motivation et qui me pousse à courir, à mon frère Jean-Marie, à FG Racing et WRS (Wassermann Racing Service). Un grand merci à la famille Poinsignon pour leur aide précieuse et à mon acolyte de la saison Philippe Ginel. Un grand bravo également à Pascal Ferretti, je suis très content qu’il gagne le titre à l’Indice de Performance, c’est amplement mérité. »

Sébastien veut profiter de l’occasion pour faire passer un message concernant l’accueil des pilotes évoluant sur le Championnat de France de la Montagne des Véhicules Historiques de Compétition : « Je n’ai absolument rien contre les gens qui nous soutiennent et veulent être présents à nos côtés sur les épreuves, mais je demande aux organisateurs de réserver les parcs VHC aux concurrents. Il faut privilégier ceux qui courent sinon nous allons écœurer certains pilotes qui ne voudront plus venir parce qu’ils ne trouvent pas de place pour s’installer. Chacun doit y mettre du sien. »

Hors de question pour Sébastien Brisard de ne pas remettre son titre en jeu en 2024 : « Je suis d’autant plus motivé que la saison prochaine risque de voir l’apparition de nouvelles F2. Le challenge devrait donc être encore plus difficile à relever et ça ne peut que m’enchanter. » Reste à savoir qu’elle sera la voiture au volant de laquelle évoluera Sébastien la saison prochaine : « Pour le moment j’ai mis mes trois voitures à la vente, la Martini MK43 et les deux MK25. Si une d’entre elles se vend, j’enlèverai les annonces car je compte conserver au moins deux voitures. Donc en fonction de celle qui pourrait partir, j’envisagerai avec laquelle je prendrai part au championnat 2024. »

Si Sébastien Brisard veut se séparer de l’une de ses monoplaces c’est qu’il se projette déjà sur la saison 2025 et sur de nouveaux projets : « Je voudrais faire rouler une March 732, une Formule 2 de 1973 avec laquelle évoluait Roland Salomon. C’est une des rares voitures qui a remporté à deux reprises la Course de Côte de Saint Ursanne – Les Rangiers en Championnat d’Europe. Je ne sais pas si elle sera prête en début de saison 2025, mais je vais faire tout pour que ce soir le cas avec comme objectif de faire un doublé en remportant le titre en Sport et à l’Indice de Performance », conclut le triple Champion de France.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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