Premier bilan de sa participation aux European Le Mans Series

Sollicité par Duqueine Engineering pour défendre les couleurs du Team sur les European Le Mans Series, Nicolas Schatz a décidé de se consacrer pleinement cette saison à ce nouveau challenge. A l’issue des deux premières épreuves disputées le septuple Champion de France de la Montagne tire un premier bilan.

Course 1 ELMS : Silverstone

Me voici arrivé à Towcester où plutôt à un des temples du sport automobile : le circuit de Silverstone. Rapide et très technique, il est l'un des plus compliqués de la saison avec pas de moins 5,9 kilomètres en 18 virages.

Première manche du très relevé European Le Mans Championship, je rejoins l'équipe DUQUEINE Engineering qui aligne deux Ligier JSP3. Avec mes coéquipiers Suisses, Antonin BORGA et David DROUX, nous sommes engagés en catégorie LMP3. Il faut savoir que lors de ces meetings, deux autres catégories roulent en même temps que nous : les LMP2 (protos des 24H du Mans qui sont plus rapides) et GT3 (Voitures de Grands tourismes Ferrari, Porsche, Aston Martin qui sont moins rapides).

J'aborde donc cette nouvelle aventure avec beaucoup d'humilité car j'ai tout à découvrir. Deux manches d'essais libres me permettent d'effectuer quelques boucles, mais ça passe vite ! Effectivement en deux fois sept tours, il faut être capable d'avoir pris ses repères... à plus de 200 km/h.

Place maintenant aux essais qualificatifs. La règle stipule qu'un pilote de chaque équipage à cinq tours pour donner le meilleur de sa machine. C'est David qui s'y colle, il ne pourra faire mieux que la dixième performance.

Ce même David est aussi le premier à s'élancer pour la course. Les feux passent au vert et les 35 voitures s'arrachent de la ligne droite des stands. C'est parti pour 4 heures de course ! David garde tant bien que mal sa position. Malgré un tête-à-queue, il effectue un solide relai d’une heure et c'est à mon tour de m'installer. Montée d'adrénaline quand j'entre dans le cockpit pour arriver à m'harnacher rapidement et ne pas perde de temps. Démarrage soutenu depuis les stands car ma hantise est de caler. Fin de la pit lane, j'attaque mon relai... c'est la guerre ! Les Lmp2 sont presque dix secondes plus rapides que nous au tour, alors elles déboitent dans tous les sens. Quant aux GT3, nous sommes plus rapides mais les écarts sont moindres, alors il faut jouer des coudes pour arriver à passer. Max, mon ingénieur me donne les instructions à la radio que je vais essayer de suivre au mieux. Comme nous n'avons pas changé les pneus, je me bats avec une voiture qui a tendance à être légère. J'accumule également de l'expérience sur cette piste qui s'avère rapide, avec des enchaînements très technique. La stratégie est d'effectuer un splash à mi-relai : Changement des pneus et refueling au bout d'une heure. L'équipe effectue un travail impeccable et je repars du stand dans les temps. Et c'est reparti pour une heure. Je retrouve du grip et me mets à fond dans la remontée que je m'étais lancé. Ayant pris la voiture à la 11ème position, je la rends au bout de deux heures à la 6ème position.  Antonin prend la suite et va jouer da malchance avec une crevaison et une alarme de niveau d'essence nous obligeant à rentrer dans les stands une quatrième et cinquième fois. Nous terminons alors 11ème.

Bilan : Sur le plan personnel, je suis satisfait de mon relai, constant malgré sa longueur de deux heures. Mes chronos sont conformes aux espérances du team, ce qui est positif. Quant au résultat final, il est bien en dessous des objectifs. Nous espérons pouvoir jouer les premiers rôles en Italie lors de la course de Monza les 13 & 14 mai.

Course 2 ELMS : Monza

Surnommé "Le temple de la vitesse", je suis heureux de pouvoir en découdre sur ce monument ayant accueilli la Formule un pendant de nombreuses années.

C'est d'abord sur le simulateur du team Duqueine que j'ai aligné mes premiers tours. Après 4 heures intensives et pas moins de 500 kms virtuels parcourus, direction Italia ! Les essais libres se sont plutôt bien déroulés même si quelques passages pluvieux n'ont pas facilité ma découverte. Au terme des trois séries, je me sens à l'aise dans la voiture et mes chronos sont corrects. David Droux, l'un des de mes deux co-équipiers s'attaque à la difficile tâche de la qualification et en seulement 4 tours, il aligne le 6ème temps de la catégorie LMP3.

Place maintenant à la course de 4H. La tension est à son comble. Max, notre ingénieur établi la stratégie : David en premier, deuxième relais pour Antonin et enfin je termine la course. Au feu vert, David prend un super envol pour, après la première chicane, accrocher la quatrième place. Tout le staff est scotché derrière l'écran afin de suivre l'évolution de la n°7. Après plus d'une heure de course, Antonin prend la place de David. Sur un excellent rythme, il continue à bien figurer dans le classement malgré des pneus qui commencent à faiblir.

A mi-course, Yann, le team manager me demande de me préparer. La voiture entre dans les stands, je suis prêt à bondir. Une fois installé, harnaché, on me donne le "top moteur" à la radio : c'est parti pour un véritable combat de boxe de plus de deux heures. J'ai de bonnes sensations au volant, et j'attaque au maximum. Mais après quelques boucles, des "ratés" moteur apparaissent. Malheureusement le phénomène est de pire en pire, je perds beaucoup de puissance et donc beaucoup de temps. Malgré cela, j'essaie de ne rien lâcher mais je franchis la ligne d'arrivée à la 8ème position de la catégorie.

Bilan : Déçu que ces pannes nous limitent dans notre résultat qui était pourtant prometteur car notre pointe de vitesse était intéressante. Nous nous remettons de ce pas au travail pour le Red Bull Ring disputé en Autriche les 22 et 23 juillet.

D'après Communiqué Nicolas Schatz Compétition


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