4ème de l’Open A/4 pour sa première saison en CFM

Pilote d’expérience, Dominique Fade compte près de 700 courses à son actif. Mais des obligations professionnelles chronophages ne lui avaient jamais permis de prendre part au championnat. Une lacune qu’il comblait en cette année 2022 au volant une Peugeot 308 Cup avec laquelle il allait vivre une très belle saison.

Lorsqu’il était enfant, personne dans l’entourage familial de Dominique Fade n’était impliquée dans le sport automobile. C’est donc une passion endogène qui sera à l’origine de l’attrait du jeune Vosgien pour la mécanique. Et très jeune Dominique aura à cœur d’assouvir son appétence pour la compétition… C’est d’abord sur deux roues, en pratiquant le motocross dès l’âge de 16 ans, qu’il assimilait les notions de trajectoires.

Animateur du Championnat de Lorraine de Motocross, Dominique participera également à l’enduro du Touquet, épreuve jouissant d’une renommée internationale. Mais la pratique de la moto n’est pas sans risque, et en 1982 Dominique sera victime d’un accident qui aura pour conséquence une importante entorse d’un genou. Une blessure qui allait le tenir éloigné des compétitions et remettre en cause son implication sur les compétitions motocyclistes.

Une longue carrière sportive
Dans le même temps, Dominique Fade faisait connaissance de Jean-Marie Pierron, qui aujourd’hui anime les épreuves du Championnat de France de la Montagne dédiées aux Véhicules Historiques de Compétition avec une Simca 1200 : « C’est un peu lui qui m’a mis le pied à l’étrier et me disant que je pourrais me tourner vers la course auto, et finalement j’ai suivi son conseil », confie Dominique. Pour ce faire, il se portait acquéreur d’une Talbot Samba Rallye qui allait évoluer en groupe N sur plusieurs épreuves. « J’ai fait mes débuts en course de côte avec cette voiture en 1983, alors que je n’avais aucune connaissance du sport automobile », reconnait-il. L’année suivante, il prenait part à son premier rallye et durant quatre ans il alternait ses week-ends entre rallyes et courses de côte.

Dominique Fade restera par la suite dans le giron du groupe Peugeot puisque la petite Samba sera remplacée par une 205 GTI 1900 cm3 avec laquelle il enchainait les participations : « J’ai le souvenir que la plus grosse saison que j’ai pu faire comptait vingt-trois courses. » On retrouvait donc la ’’Lionne’’ de Dominique sur bon nombre d’épreuves régionales, et au départ du Critérium d’Alsace qui deviendra par la suite le Rallye Rallye Alsace-Vosges. « L’avantage c’est qu’à l’époque on pouvait rouler en rallye et en course de côte, avec la même voiture, sans lui apporter la moindre modification », se souvient le Vosgien qui prenait alors part au manche du Championnat de France de la Montagne de l’Est de la France.

La Peugeot 205 sera remplacée par une Renault 5 GT Turbo, et en faisant par la suite l’acquisition d’une Renault Clio au début des années 90, Dominique Fade sera l’un des premiers clients de la structure PH Sport. Les saisons de Dominique se partageaient encore entre rallye et courses de côte. En 1995 et 1997, au volant de sa Clio Williams groupe N, il sera au départ du Rallye de Monte-Carlo dont il rejoindra par deux fois l’arrivée.

En 1997, Dominique Fade rachetait la Ford Escort Cosworth de Bruno Houzelot avec laquelle il se concentrait uniquement sur la course de côte, discipline à laquelle il restera fidèle : « Après l’Escort, j’ai eu une Mitsubishi Lancer Evo VII, toujours en groupe N, avec laquelle j’ai remporté le groupe N sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne à Remiremont. » Succédera à la Mitsubishi une Porsche 996 achetée à Denis Millet : « Mais nous n’étions pas suffisamment nombreux dans le groupe et j’ai donc préféré passer à autre chose en achetant à Fabrice Marchal une BMW M3, et j’avoue que ce fut une de mes voitures préférées avec laquelle j’ai fait de supers saisons. »

Guillaume, le fils de Dominique, héritera de la M3 alors que son père faisait l’acquisition d’une Seat Léon Supercopa MK2, avant d’acheter une Peugeot 308 Cup. Si à présent les fils de Dominique – Pierre et Guillaume – disposent de leurs Supercopa, c’est au volant de la 308 que Dominique allait s’engager sur le Championnat de France de la Montagne. Une auto dont il disposait à la veille de la Course de Côte de Bagnols-Sabran et qu’il allait découvrir sur le tracé gardois : « Je ne savais même pas comment elle se démarrait tellement elle dispose de nombreux boutons », plaisante Dominique qui ne savait pas alors que sa ’’Lionne’’ n’offrait pas son plein rendement. Chose dont il s’apercevra en fin de saison.

En s’engageant sur le Championnat, Dominique allait sortir de sa région natale pour venir découvrir de nouvelles épreuves : « C’est en grande partie ce qui m’a motivé. Sauf à de rares exceptions, mes obligations professionnelles m’ont toujours obligé à ne pas trop m’éloigner de la Région Grand Est, et pour 2022 j’avais envie de voir d’autres courses et de partager des moments sympas avec les copains », explique le Vosgien qui compte près de 700 courses à son compteur.

Plaisir et découverte, tels étaient les seuls enjeux de ce chef d’entreprise à l’heure d’aborder le championnat. Dominique n’avait donc pas d’ambition particulière en termes de résultats : « Je me retrouvais dans une classe super sympa mais dans laquelle évoluent des ’’avions’’ tels que Julien Paget et Jean-Pierre Pope, ça limitait donc mes prétentions », confie Dominique en souriant. « J’espérais pouvoir signer quelques bons chronos mais sans aller chercher des places. »

Près de 700 courses, mais encore de nombreuses découvertes
Dominique Fade a une énorme expérience de la course automobile. Le Vosgien compte près de 700 participations à son actif, dont des engagement sur des rallyes internationaux. Mais durant ses longues années d’implication dans le sport automobile, la très large majorité de ses participations avait pour cadre sa région natale. De ce fait, il partait cette année à la découverte de plusieurs manches du Championnat de France de la Montagne. Ça sera le cas sur l’épreuve d’ouverture, la Course de Côte de Bagnols-Sabran.

« Ça m’a bien plu. Ce tracé typé rallye me convient bien », analyse le Vosgien lorsqu’on évoque l’épreuve gardoise. « J’avais reconnu avec Kevin Petit qui m’avait embarqué avec lui pour m’expliquer les spécificités de cette épreuve, et ça s’est plutôt bien passé », confie Dominique qui termine deuxième de la classe A/4.

Le Col Saint-Pierre allait être une nouvelle découverte pour Dominique Fade qui avoue avoir particulièrement apprécié le tracé cévenol : « C’est certainement l’épreuve que j’ai le plus aimée. Le départ est technique, mais ensuite il y a toute les courbes à fond et avec la 308 qui bénéficie d’une super tenue de route, le plaisir est vraiment au rendez-vous. J’ai passé un excellent week-end, sans être gêné par la méconnaissance du terrain, parce que je me suis pas mal fié aux traces de freinages qui m’incitaient à me méfier. »

Cela fait près de 30 ans que Dominique Fade enchaine les éditions de la Course de Côte d’Abreschviller. Il est donc en terrain connu : « D’autant qu’elle n’est pas vraiment difficile à mémoriser. Il y a trois freinages et deux courbes, ce n’est pas le tracé le plus intéressant du championnat, mais ça s’est très bien passé pour moi, même si les chronos ne sont pas fabuleux, mais je comprendrai pourquoi en fin de saison. »

Pour la première fois de sa longue carrière sportive, Dominique Fade allait disputer la campagne de l’Ouest en engageant sa Peugeot 308 sur les Teurses de Thèreval, à La Pommeraye et à Saint Gouëno. Une campagne qui débutait pour le mieux puisqu’il remportait sa classe sur l’épreuve normande des Teurses de Thèreval – Agneaux : « Avec la pluie, le bas de l’épreuve était un peu compliqué, mais sans énormes difficultés non plus » analyse Dominique qui a préféré le tracé de La Pommeraye : « C’est très sympa, rapide et intéressant. Et ensuite il y a eu Saint Gouëno où là j’ai vraiment bien aimé » confie Dominique qui comme à La Pommeraye termine troisième de sa classe.

« Cette campagne de l’Ouest m’a bien plu, l’ambiance était super sympa et le côté festif de Saint Gouëno laisse d’excellents souvenirs. D’un point de vue résultat, il est clair que lorsque tu découvres une épreuve et que tu n’as aucun repère, il est très difficile de s’illustrer. Mais c’était vraiment de belles découvertes », admet Dominique qui reconnait avoir passé trois sympathiques semaines dans l’Ouest.

A Vuillafans, Dominique abordait un tracé qu’il connait par cœur, « et sur lequel la puissance parle. Et là encore avec une auto déréglée j’étais frustré, d’autant que je pensais que ça venait de moi qui n’avais plus la même combativité qu’auparavant. Mais malgré tout le week-end se passe bien. »

Sixième de sa classe à Vuillafans, Dominique Fade accrochait la quatrième place à Marchampt derrière Julien Paget, Jean-Pierre Pope et Manuel Brunet : « Je compte une dizaine de participations à cette épreuve, donc je connais bien. Mais je me retrouve toujours avec une auto qui ne m’offre pas son plein rendement, ce qui me fait douter. » Mais le doute allait s’estomper grâce à Jean-Pierre Pope : « Il m’a dit de lui confier ma voiture car d’après lui elle ne fonctionnait pas correctement. »

A l’issue de la Course de Côte de Marchampt, Dominique Fade retrouvait ses Vosges natales avant de se rendre chez Jean-Pierre Pope à Montluçon « Selon lui, il fallait revoir pas mal de réglages, notamment au niveau des trains. Il m’a même dit qu’il ne comprenait pas comment je pouvais rouler dans ces conditions. Finalement il a revu ma 308 de fond en comble. »

C’est sur la Course de Côte de Turckheim que Dominique allait pouvoir juger du travail réalisé par Jean-Pierre Pope. Et le Vosgien allait rapidement comprendre que sa 308 était à présent compétitive : « De suite je me suis rendu compte que l’auto se comportait très bien, et les chronos ont suivi puisque c’est là que je réalise mes meilleures performances. Je suis vraiment content de mon week-end », avoue Dominique qui termine troisième de sa classe.

Une belle saison de découvertes
Pour son premier engagement officiel sur le Championnat de France de la Montagne, alors qu’il n’affichait en début de saison aucune prétention, Dominique Fade se classe quatrième du Challenge Open A/4 et s’avoue enchanté de sa campagne de France : « Cela m’a offert l’occasion de faire énormément de nouvelles connaissances, de partager des moments privilégiés avec les amis, de découvrir de magnifiques régions et de belles épreuves, vraiment c’était très enthousiasmant. »

A l’issue de cette saison 2022, la première sur le championnat de l’expérimenté Dominique Fade, le Vosgien se doit de remercier ses soutiens. Et ses premiers remerciements vont vers Carmen, son épouse, et ses fils Guillaume et Pierre : « Un immense merci à mes amis de la course de côte, la Société Mobalpa et le Géant du Meuble. »

Dominique Fade a connu une excellente saison 2022 qui ne pouvait que lui donner envie de repartir pour une nouvelle campagne en 2023, mais malheureusement il ne pourra pas être au départ de la saison : « Mon épouse a des soucis de santé, et je me dois de rester à ses côtés durant cette période. Je ne me vois pas me déplacer sans elle. Mais il est évident que je reviendrai sur le championnat par la suite parce que pour moi ce fut vraiment des vacances », conclut Dominique.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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