Pilotes, mécanicien, Speaker…

S’il est avant tout reconnu comme une valeur montante de la discipline en sa qualité de pilote, Maxime Basset a, durant la saison 2019, démontré qu’il avait du talent dans bien d’autres domaines. Car s’il n’a pas manqué de réaliser de belles performances au volant d’un tout nouveau Proto Merlin, il a également assumé un rôle de mécanicien auprès de son frère Quentin, et a animé de fort belle manière la Finale de la Coupe de France de la Montagne en officiant en qualité de speaker.

C’est en 2017 que Maxime Basset disputait à 22 ans sa toute première saison sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison d’apprentissage qui sera confirmée en 2018 par une nouvelle campagne, toujours au volant d’un Proto Norma 2 litres, et qui se conclura par une cinquième place au sein d’un Challenge Open CN/2 particulièrement relevé.

Une première épreuve en TracKing
Fin 2018, Maxime Basset vendait sa Norma M20 F et confiait qu’il ne voulait pas, « acheter une auto pour le principe d’acheter une voiture. Je veux prendre le temps de la réflexion, voir quels seront mes budgets, discuter avec mes partenaires. » L’intersaison lui permettait de murir sa réflexion et c’est finalement vers un TracKing que le jeune Rhodanien portait son choix : « Je n’avais pas le budget pour faire l’acquisition d’un Proto à coque carbone, et le TracKing me paraissait être un excellent compromis. De plus, il apparaissait comme la voiture idéale pour s’imposer en CM, et j’avais réellement envie de me jauger par rapport aux autres en disposant d’une auto compétitive. »

La complicité fraternelle qui lie Maxime et Quentin Basset entrainera également l’adhésion des deux pilotes à un projet commun : « Je n’avais pas le budget pour acheter un Proto, et mon frère qui rêvait d’évoluer au volant d’un TracKing, n’avait pas lui non plus le financement pour réaliser ce rêve. Nous avons mis nos moyens en commun, sachant que, mes obligations professionnelles et la construction de ma maison n’allaient pas me laisser énormément de temps, nous avons décidé de partager cette voiture. » Pour Maxime, se dessinait alors un programme axé sur le Championnat de France de la Montagne, Quentin devait pour sa part se tourner vers des épreuves régionales.

Avec une auto affutée, ayant fait ses preuves, Maxime pouvait prétendre jouer les premiers rôles : « L’objectif en début de saison était de terminer deuxième, voire de remporter le Challenge Open CM. Je disposais de la voiture pour atteindre cet objectif, mais je savais qu’en ayant un programme très limité, ça serait difficile de m’imposer. »

Quelques tours sur un circuit de karting permettaient aux frères Basset de mieux cerner le maniement de leur nouvelle monture, avant de se rendre à Vignieu pour participer à la journée d’essais organisée mi-mars par BP Autosport : « Ces essais se sont déroulés sous la pluie, et par la suite nous nous sommes rendus à Creys-Mépieu sur la journée organisée par Creys Passion Sport Mécanique. Ca s’est plutôt bien passé, mais nous n’avons pas suffisamment roulé pour bien comprendre les subtilités du TracKing. Je savais donc qu’il allait falloir le découvrir pleinement en condition de course. »

La Course de Côte de Bagnols-Sabran donnait l’opportunité à Maxime Basset de découvrir son TracKing, et de se faire réellement plaisir au volant de son Proto. Il lui offrait également l’occasion de signer d’entrée de jeu un excellent résultat en terminant deuxième des CM, derrière le Proto BRC de Dimitri Pereira : « Le seul bémol de cette épreuve vient du fait que samedi, lors des essais, je n’étais pas encore à mon aise avec le TracKing. Mais dimanche, j’ai chaussé des pneus neufs et de suite j’ai eu de très bonnes sensations. Sur la première montée de course, je signe le meilleur chrono des CM, pas loin du temps réalisé l’année précédente par Yves Tholy. »

Malheureusement, au départ de la deuxième montée de course, Maxime constatait que le chaine qui entraine le moteur de son Proto était détendue : « Ce n’était pas bon signe et je craignais qu’elle cède. Avec l’aide de la famille Carifi, que je remercie, et grâce également aux conseils des autres pilotes du CM, nous avons réussi à ’’bidouiller’’ une réparation de fortune. Mais en descendant pour rejoindre le départ, j’ai pris conscience que ça ne tenait pas et j’ai déclaré forfait. Pour la troisième montée, Bernard Delorme m’a prêté une chaine, là aussi je tiens à le remercier car cela m’a permis d’être au départ de la dernière montée et de valider un résultat. C’était super important pour moi, car mon programme ’’light’’ fait que je ne disposais pas de joker et que je ne pouvais donc pas me permettre de débuter la saison sans marquer le moindre point. J’ai donc roulé prudemment pour ne pas tout casser, et j’ai pu assurer la deuxième place. »

Du TracKing au Proto Merlin MP23
Par la suite, le TracKing prenait la direction d’une épreuve régionale sur laquelle Quentin devait exprimer son talent. Dans le même temps, Maxime faisait la connaissance de Patrice Merlin, concepteur des Protos éponymes : « Il m’a été présenté par Arthur Fiard, que je remercie vivement, car de cette rencontre allait naitre un beau projet. » Patrice Merlin proposait en effet à Maxime Basset de rouler au volant d’un des Proto Merlin MP23 : « A l’origine, la proposition avait été faite à Arthur qui l’a déclinée, et pour ma part, en ayant fait l’impasse sur la campagne de l’Ouest, je savais que j’avais pris trop de retard sur mes adversaires du CM et que je n’avais donc plus aucune chance de remporter le Challenge. J’ai donc accepté de relever ce nouveau défi. »

Maxime Basset retrouvait donc les plateaux des Protos 2 litres, mais cette fois en évoluant pour le compte d’un constructeur : « L’objectif pour cette saison était de ’’dompter’’ la voiture et de poursuivre son développement. Pour moi c’était une fabuleuse opportunité dont beaucoup de pilotes rêvent. »

C’est sur le tracé de la Course de Côte de Marchampt que Maxime Basset découvrait le comportement de sa nouvelle monture : « J’ai de suite été impressionné par ses performances. J’étais vraiment à mon aise, ce qui était dû au fait que la voiture est bien née, mais que de plus je disposais des conseils de Monsieur Merlin, qui était présent pour rectifier les réglages lorsque cela s’avérait nécessaire… Pour moi, le résultat est très satisfaisant puisque même en manquant de roulage, puisque je n’avais plus roulé depuis Sabran, et alors que je découvrais l’auto, je suis parvenu à améliorer les chronos que je signais avec la Norma. Cela démontre que l’auto était vraiment bien. »

Bien et confortable, car Maxime Basset n’abordait pas l’épreuve du Beaujolais dans les meilleures dispositions : « Le lundi précédent, j’ai fait une chute de trois mètres en tombant d’un mur. J’étais brisé, je ressentais de nombreuses contusions et j’avais la démarche d’un homme de 90 ans. Ce n’était pas idéal pour m’installer dans le cockpit d’une auto de course, mais finalement ça s’est plutôt bien passé », se remémore-t-il.

La prochaine épreuve inscrite au calendrier de Maxime Basset était la Course de Côte de Dunières où il allait là encore tenter de tirer la quintessence de son Proto Merlin MP23 : « Comme chaque année à Dunières, je termine les essais en étant assez éloigné, et je ne comprends toujours pas pourquoi, d’autant que j’étais bien dans la voiture. » Samedi soir, le jeune rhodanien passait par une phase de remise en question pour parvenir à rentrer dans sa course.

« Dimanche matin ça allait mieux, j’améliore mes chronos d’environ deux secondes par rapport aux précédentes éditions. Alors il est clair que le nouveau revêtement joue, mais la voiture est en grande partie responsable de cette progression. Malgré tout, j’ai eu quelques soucis, puisque sur la première montée, le concurrent qui me précédait à éclater un ballot de paille ce qui a eu pour effet de me faire perdre quelques précieux dixièmes. La seconde montée s’est bien passée et sur la dernière je suis tombé en panne de palettes. Mais le bilan est très largement positif, compte tenu du manque de roulage, je ne peux qu’être satisfait… Il est à noter que nous avons pu beaucoup rouler à Dunières, grâce à l’organisation qui a fait un boulot de dingue, ce qu’il ne faut pas oublier de souligner. »

La participation de Maxime Basset au Mont-Dore tournera court, puisqu’il quittait la manifestation à l’issue des essais : « C’est une épreuve que je commence à connaitre, et j’avoue que je l’attendais avec impatience. J’étais d’autant plus en confiance, que la voiture était super bien réglée et que sur la première montée d’essais je suis vraiment bien. Mais sur la seconde montée d’essais, je suis parti en tête-à-queue à fond de cinq. Miraculeusement, je ne touche rien, et je m’en sors sans encombre, mais arrivé en haut, j’ai pu voir que j’avais une fuite d’huile et qu’elle coulait sur les pneus. Ce n’était rien de très grave, mais pas réparable sur l’épreuve parce que nous n’avions pas les pièces. »

Durant la période estivale, il est parfois difficile de recevoir en temps et en heure les pièces nécessaires pour une réparation. Et c’est ce défaut de pièces qui obligeait Maxime Basset à déclarer forfait pour Chamrousse, épreuve initialement inscrite à son calendrier. On le retrouvait donc à Limonest où se concluait la saison du Championnat de France de la Montagne : « N’ayant fait qu’une montée au Mont-Dore, je n’avais quasiment pas touché le volant depuis Dunières. Il fallait donc que je retrouve mes marques. L’année précédente, j’avais terminé deuxième du CN/2 derrière Julien Français, en devançant Emmanuel Arbant, Marc Pernot, Serge Thomas, je pouvais donc afficher des ambitions… Mais si la voiture allait bien, le manque de roulage a fait que j’ai eu du mal à rentrer dans la course. De plus, j’avais des pneus en piteux état, et Terry Tavant, qui avait dû abandonner, a eu la gentillesse de me prêter les siens. Mais c’est la première fois que je roulais en Pirelli, et malgré tout je suis parvenu à améliorer au fil des montées. Au final je suis parvenu à aller chercher Olivier Augusto dans la dernière montée, donc vraiment content de mon week-end. »

Une saison riche en belles surprises
S’il reconnait que sa saison fut ’’light’’ en termes de participation, elle aura permis à Maxime Basset d’engranger de nombreuses agréables surprises : « J’ai commencé avec le TracKing et par un très bon résultat. Mon frère a réussi à s’imposer en CM sur des manches du Championnat alors qu’il a couru seulement en 2018 ses deux premières courses. J’ai eu l’opportunité de disposer d’une voiture et des conseils avisés d’un constructeur qui m’a appris beaucoup de choses et énormément apporté. J’ai dû faire le mécanicien pour mon frère et j’ai terminé la saison comme speaker… Ce fut dense et bien rempli ! »

Pour conclure sa saison 2019, Maxime Basset se rendait sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, et pour l’occasion, il délaissait le casque et les gants au profit d’un micro. En effet, cette épreuve allait lui donner l’occasion d’officier en qualité de speaker, aux côtés d’Abel Maurin. Une expérience concluante, qui a suscité de nombreux commentaires dithyrambiques auprès des observateurs de la discipline : « C’est parti d’un pari, sous le ton de la plaisanterie, avec Chrystèle Petit et Marcel Sapin. Finalement j’ai accepté de relever le défi d’être speaker, et ça s’est super bien passé. Je pense que l’expérience et à rééditer. »

Cette saison 2019 fut donc riche en émotion pour le jeune rhodanien qui aujourd’hui n’oublie pas de remercier ceux qui lui sont venus en aide : « Avant toutes choses j'aimerais remercier ma famille et mes amis qui me suivent, me supportent et me permettent de rouler. Un énorme merci également à Monsieur Merlin qui me permet de réaliser un rêve et surtout d'apprendre énormément à ses côtés. Merci à mes sponsors : Ouest plomberie qui m'est fidèle depuis plusieurs années et qui me permet de rouler. Merci également aux sociétés Copoly, Foraspi, Grapinet TP, transports Ladeuil, VLS Sciage, Access Désign pour leurs soutiens indispensables.

Merci à l’ASA Beaujolais et notamment à Marcel Sapin et Chrystèle Petit pour leur confiance lors de la finale. Pour terminer un grand merci aux organisateurs, bénévoles, commissaires, spectateurs, l'ensemble des médias, photographes et toutes les personnes qui contribuent de près ou de loin à la réussite de notre sport. »

De nouveaux défis attendent Maxime Basset pour la saison 2020. Le jeune pilote va poursuivre sa collaboration avec Merlin, mais va se tourner vers le circuit : « C’est un milieu que Monsieur Merlin connait à la perfection, ce qui va nous permettre de disposer d’excellentes bases de travail. Nous allons rouler en TTE, sur quatre ou cinq courses, et je vais faire équipe avec mon frère Quentin. » Mais Maxime ne délaisse pas totalement la Course de Côte : « Je devrais être présent sur trois ou quatre manches du Championnat, celles que j’apprécie le plus et que je vais disputer au volant d’une Merlin. La saison 2020 s’annonce donc passionnante », conclut Maxime.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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