Les belles découvertes de la saison 2022

Après quatre saisons passées derrière le volant d’une Porsche GT2 engagée en GT Sport, Philippe Marion se lançait un nouveau défi cette saison en faisant son entrée en GTTS/4 avec une Porsche GT3 Cup. Un nouveau challenge qui lui aura permis de vivre une magnifique saison, avec en point d’orgue une participation à Pikes Peak.

BMW 323 puis M3, Seat Léon Supercopa, Norma 2 litres, Porsche 997 GT2 et à présent Porsche GT3 Cup, Philippe Marion a eu l’occasion durant sa longue implication sur le Championnat de France de la Montagne de s’illustrer au volant de différents modèles. Ces dernières années, il fut un animateur assidu du GT de Série avant que le groupe ne devienne le GT Sport. Durant trois saisons – 2018, 2019 et 2020, il terminait à la deuxième place de la catégorie, concluant la saison 2020 à la neuvième place du championnat. En 2021, en concurrence avec les Alpine GT4 de Francis Dosières et d’Anthony Dubois, il plaçait sa Porsche au troisième rang du GT Sport.

2022 sera l’année d’un nouveau défi. Philippe Marion abandonnait en effet sa Porsche 997 GT2 pour s’installer dans l’habitacle d’une GT3 Cup. Changement de monture, mais également changement de groupe puisqu’il venait enrichir l’impressionnant plateau du GTTS/4 : « Ca me paraissait être la suite logique après plusieurs saisons passées en GT Sport », estime Philippe. « C’est aussi une opportunité avec cette Porsche qui était dispo et qui m’offrait l’opportunité de passer sur une vraie voiture de course. »

C’est dans la seconde quinzaine de février que Philippe Marion récupérait sa nouvelle Porsche GT3 Cup. Le Francilien n’aura pas l’occasion de mener à bien de vrais essais avant le coup d’envoi de la saison, ce qui ne semblait pas réellement le perturber : « Je savais la voiture efficace, et même si elle est très différente du modèle avec lequel j’évoluais en GT Sport, j’avais tout de même les bases du comportement d’une telle auto. » Une différence qui se ressent avant tout sur le châssis dont l’efficacité laisse songeur : « Elle a vraiment un châssis de dingue, et dispose de tout ce dont on est en mesure d’attendre d’une vraie auto de course : Palette au volant, ABS, freins hyper efficaces, tout est là pour bien faire. »

Si la GT3 Cup est plus performante que la 997 GT2, elle dispose toutefois de moins de chevaux : « Sur la GT Sport je devais composer avec 600 chevaux, là je me retrouvais avec 500 et finalement cela facilite assez bien l’adaptation », analyse Philippe Marion. « C’est moins puissant, mais bigrement plus efficace. Finalement la GT2 est le modèle idéal pour se diriger par la suite vers la Cup. »

Faire mieux qu’avec la Porsche GT2
Avec un plateau de GTTS particulièrement fourni et en gardant à l’esprit qu’il découvrait sa nouvelle monture, Philippe Marion ne se fixait pas d’objectif en termes de positions au championnat : « Je voulais avant tout améliorer les chronos que j’avais pu signer jusque là en GT Sport. Idéalement, réaliser dès les essais ce que j’avais pour habitude de faire précédemment en course. »

La saison de Philippe Marion débutait à Bagnols-Sabran où le Francilien avait comme priorité de bien cerner le comportement de sa nouvelle monture : « Rapidement je me suis retrouvé dans les temps que je signais avec la GT2, c’était pour moi une belle satisfaction. L’étroitesse du tracé de Sabran ne m’a pas dérangé, j’étais plutôt à mon aise et j’ai réellement passé un excellent week-end. »

Les premières montées sur le Col Saint-Pierre offriront également à Philippe Marion son lot de satisfactions : « J’étais plutôt bien classé à l’issue de la première montée de course. Ce que je regrette, c’est que contrairement aux autres, je n’étais pas en progression par la suite. C’est d’ailleurs un constat sur pas mal d’épreuves. J’ai tendance à démarrer fort, mais à rester par la suite sur le même rythme alors que les autres améliorent », confie-t-il le sourire aux lèvres.

Satisfait de sa prestation à Abreschviller, Philippe garde de bons souvenirs de son week-end mosellan : « Sur la première montée de course je suis devant l’ami Dodo (Francis Dosières) et à la fin du week-end je suis à moins d’une seconde », rappelle le pilote de la Porsche qui se classait neuvième des Production sur ce troisième rendez-vous de la saison.

La campagne de l’Ouest allait se passer sans souci pour Philippe Marion qui sur les Teurses de Thèreval se sortait sans encombre d’une piste détrempée par de lourdes averses : « Ça s’est finalement très bien passé pour moi. Pour la suite je me souviens avoir dû changer un embrayage, mais je ne me rappelle pas si c’était à La Pommeraye où à Saint Gouëno. Au final, je suis à l’arrivée des trois épreuves de l’Ouest, et satisfait de mes résultats. »

Direction Pikes Peak
A l’issue de la campagne de l’Ouest, la saison de Philippe Marion sur le Championnat de France de la Montagne allait connaitre une pause. Mais le Francilien ne restait pas inactif. Il s’envolait vers les Etats Unis pour prendre part à la légendaire Course de Côte de Pikes Peak. La participation de Philippe Marion à Pikes Peak avait déjà été évoquée et elle reste comme le fait marquant de sa saison 2022 : « J’ai accepté une proposition de Romain Dumas de m’emmener à Pikes Peak, le genre d’opportunité qui ne se refuse pas parce que c’est l’assouvissement d’un rêve. Sans la structure de Romain ce n’était évidemment pas envisageable. »

Philippe Marion rentrait pour l’occasion dans un autre univers. Car si le Francilien connaissait déjà les Etats-Unis et sa démesure, son engagement à Pikes Peak allait lui confirmer que dans le domaine de la course automobile, les Américains voient la encore les choses en plus grand : « Déjà je me suis retrouvé au sein d’une équipe professionnelle, avec comme team manager Denis Giraudet. Après, pour disputer cette épreuve il faut avoir autour de soi des gens qui ont une parfaite connaissance des règlements, de l’approche de l’épreuve qui se déroule sur plusieurs jours, avec des temps de références à réaliser sur chacun des secteurs, le tracé étant divisé en trois portions. Et il faut arriver obligatoirement une fois au bout sous peine d’être exclu du meeting. Pour ce qui est de la course, on s’attaque à un tracé de 20 kilomètres. Mais quel bonheur ! » lâche Philippe qui gardera un fabuleux souvenir d’une première participation qui le voyait placer sa Porsche 997 GT2 au 45ème rang, 2ème Rookie. « C’était pour moi une découverte, et je pense que je serai à nouveau au départ cette année. »

« Que c’est court », lâche Philippe Marion dans un éclat de rire lorsqu’on évoque Dunières. Après Pikes Peak, il était clair que le tracé auvergnat paraissait court. « Mais plaisanterie mise à part, c’était aussi très bien. Là encore j’ai passé un bon week-end et je me suis senti réellement à mon aise. » La satisfaction sera également au rendez-vous à Marchampt où Philippe rencontrait un nouveau week-end sans encombre. Ça sera un peu plus compliqué sur le Mont-Dore où il avait du mal à trouver le bon rythme : « J’étais entre deux, et c’est la seule course où mes chronos sont moins bons que ceux réalisés avec la GT2. »

Mais à Turckheim tout rentrait dans l’ordre, et Philippe se faisait une nouvelle fois plaisir au volant de sa Porsche GT3 Cup : « On avait modifié les réglages avec ’’Dodo’’ et Marc, son frère, et j’étais plutôt dans le coup. Tout s’est passé pour le mieux. » La saison sur le championnat se concluait à Limonest où Philippe améliorait les chronos réalisés lors de ses participations avec la GT2, ce qui le satisfaisait pleinement.

« Une horreur », lâche Philippe Marion quand on évoque sa participation à la Finale de la Coupe de France de la Montagne. « L’an dernier j’estimais que c’était la pire course de ma vie, et cette année elle est pire encore. Avec la pluie en plus, ce n’était pas une course pour la Porsche. A oublier ! »

Une saison pleine de fabuleux souvenirs
La découverte de la Porsche GT3 Cup et sa participation à Pikes Peak ont permis à Philippe Marion de vivre une belle saison et de tirer largement positif : « C’était une saison de rêve, j’ai réalisé quelques bonnes performances, j’ai pris part à une épreuve légendaire, et j’ai donc engrangé de fabuleux souvenirs. Le plaisir était au rendez-vous, que demander de mieux ? »

Des souvenirs que Philippe partage avec ceux qui l’ont accompagné : « Je profite de l’occasion pour remercier toute l’équipe de Dosières Autosport et celle de Romain Dumas, RD Limited, les deux structures au sein desquelles j’ai couru cette saison. »

On retrouvera Philippe Marion sur les manches du Championnat de France de la Montagne en 2023, toujours au volant d’une Porsche, mais avec deux modèles différents : « Je veux être au départ de Pikes Peak avec la GT3. De ce fait, elle sera bloquée pendant un long laps de temps, entre le moment où elle va partir dans le Colorado et le moment où elle sera de retour en France. Durant cette période, je vais certainement rouler avec la GT2 en France », confie-t-il avant d’évoquer ses objectifs : « Avec la GT3, le premier objectif sera d’être en progression, de ne pas rester sur le même rythme de la première à la dernière montée comme j’ai pu le faire cette saison sur plusieurs épreuves. Le second objectif, comme c’est toujours le cas, sera de me faire plaisir ! »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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