2ème du Challenge Open A/5 pour la 3ème fois

Depuis 5 ans, Antoine Uny a pris pour habitude de jouer les premiers rôles sur le Championnat de France de la Montagne. Vainqueur du Groupe N en 2017, il remportait en 2019 le Trophée FFSA du Groupe A. Régulièrement dans le top 5 du classement final du Championnat, il signe cette année encore une performance de tout premier ordre en terminant 5ème du championnat Production et 2ème du Groupe A.

La Seat Léon Supercopa MK2 avec laquelle Antoine Uny anime le Championnat de France de la Montagne a fait ses preuves. Si le pilote est talentueux, son auto elle est performante. De ce fait, Antoine n’avait pas de raisons particulières à apporter à sa monture d’importantes évolutions en vue d’affronter la campagne 2020.

Durant l’intersaison, Antoine désirant relever de nouveaux défis au volant d’une nouvelle monture, la Supercopa avait été mise à la vente : « J’ai bien eu quelques touches mais rien ne s’est concrétisé. Comme je savais que Francis (Dosières) et Jérôme (Janny) repartaient pour une nouvelle saison complète, j’étais finalement content de les retrouver et de les défier à nouveau. »

En quête d’un doublé Challenge et Trophée
Deuxième du Challenge Open A/5 en 2018 et 2019, Vainqueur du Trophée FFSA du Groupe A l’an dernier, Antoine Uny était en droit d’afficher des prétentions à l’aube de cette nouvelle saison : « Il est clair que je visais je doublé, Challenge et Trophée », commente-t-il.

Pour préparer sa campagne 2020, Antoine se contentait donc d’une révision d’usage. Lui et sa petite équipe étaient prêts fin mars pour débuter la saison, dont le coup d’envoi devait initialement se donner en avril : « Finalement nous avons débuté la saison au Mont-Dore, et je n’ai pas eu l’occasion de rouler avant de me rendre en Auvergne. La dernière fois que je m’étais installé derrière le volant de la Supercopa, c’était à l’occasion de la Course de Côte de Limonest, en septembre 2019. »

Pas évident après dix mois de disette de retrouver ses automatismes et de pouvoir d’entrée de jeu être dans le rythme. « Sur les premières montée du Mont-Dore, je ne cache pas que la sensation était bizarre, mais ce n’est pas non plus comme si je découvrais la voiture où le tracé. Je connais bien la Seat et je suis familiarisé avec le parcours qui permet d’accéder au sommet du Col de la Croix Saint-Robert, de ce fait les sensations sont rapidement revenues. »

Antoine Uny ne rejoignait pas le Massif du Sancy en touriste, la pause hivernale avait était mise à profit pour revisionner ses caméras embarquées, ce qui lui permettait de se remettre en tête le parcours : « Mais il n’y a rien de mieux que le roulage pour retrouver des sensations. »

Succession de 2èmes places !
Comme de nombreux pilotes, Antoine Uny n’est pas parvenu à réitérer sur le Mont-Dore les chronos qu’il avait eu l’occasion de signer par le passé : « On était assez loin si mes souvenirs sont bons, mais il faut garder à l’esprit que pour la première fois, le Mont-Dore servait de manche d’ouverture. » Deuxième du Groupe A derrière Francis Dosières à l’issue de la course du samedi, Antoine était conscient qu’il en avait encore ’’sous le pied’’ pour aborder la course dominicale.

« Dimanche, il fallait se forcer, et j’avoue que tant Jérôme que moi nous avons attaqué. Mais nous étions encore à 2,5 secondes ou 3 secondes des chronos réalisés lors des précédentes éditions. J’avoue que c’était un peu frustrant, d’autant que Francis a de son côté réalisé de supers chronos », analyse Antoine.

C’est un Antoine Uny dubitatif sur le dénouement de la saison que l’on retrouvait à l’issue du Mont-Dore : « La bilan de cette première confrontation laissait entrevoir que Francis avait pris la mesure de sa Supercopa MK3, et que la dernière génération de la Léon est devenue, comme on pouvait s’y attendre, plus performante que nos MK2. Je savais alors que la suite pouvait s’annoncer difficile », ne cache pas Antoine.

La Course de Côte de Turckheim allait confirmer l’analyse du jeune Jurassien, puisque samedi soir, c’est avec deux secondes d’avance sur Antoine que Francis Dosières accrochait un nouveau succès en Groupe A : « Après, je gardais à l’esprit que Turckheim ne m’avait jamais vraiment réussi. La première année j’avais fait un tête-à-queue et heurté la chicane, l’année d’après j’ai également eu mon lot de soucis… Et là, sur la course du samedi, j’ai réalisé le meilleur chrono que je n’avais jamais signé ici. A ce titre, c’est positif et encourageant, même si j’étais à huit dixièmes du record de Jérôme. »

Dimanche, sur la première montée de course, Antoine parvenait à battre le record des Supercopa MK2 détenu jusqu’alors par Jérôme Janny : « Je l’améliore de plus d’une seconde deux, j’avais donc trouvé les bons compromis et réalisé un temps qui ne peut que me satisfaire. J’ai eu la chance de disposer de nouvelles gommes fournies par Michelin, qui ne sont pas étrangères à mon résultat… C’est à mon avis ma meilleure course de la saison, la plus aboutie », confie Antoine qui, une nouvelle fois, était devancé par la MK3 de Francis Dosières.

Les conditions météorologiques rencontrées à Bagnols-Sabran incitaient à la prudence. Sur un terrain gras, Antoine abordait la première montée de course sur un rythme sage : « Mais j’en avais encore sous le pied pour sa seconde montée du samedi. Malheureusement, dans la longue parabole droite dans le haut de la course, l’auto a décroché et j’ai fait une touchette… J’ai tapé le muret avec l’arrière gauche de la voiture et j’ai terminé au ralenti. »

Malgré tout, Antoine Uny parvenait à rattraper sa Supercopa et de ce fait limitait les dégâts : « Je suis conscient que ça aurait pu être beaucoup plus grave. J’ai décroché à fond de quatre, et heureusement j’ai évité le tête-à-queue. Je m’en sors avec une jante endommagée. »

Dimanche, Antoine repartait le couteau entre les dents pour venir chercher une quatrième place au scratch, et une victoire en Groupe A : « Pour terminer la saison ça fait vraiment plaisir. Je ne me voyais pas boucler la saison sans le moindre succès. Je suis d’autant plus content que j’égale le record de Jérôme. Et ce qui me rassure, c’est que j’ai su faire abstraction de la touchette de la veille pour pouvoir attaquer. »

Cinquième du Championnat Production
Antoine Uny, qui termine une nouvelle fois 2ème du Challenge Open A/5 et 5ème du Championnat de France de la Montagne Production, reconnait avoir vécu une saison, certes courte mais d’une rare intensité : « Mon seul regret c’est que Jérôme n’ait pas pu faire la campagne avec nous… Pour le reste, cela fait trois fois consécutives que je termine à la deuxième place du Challenge Open. J’aurais bien aimé l’emporter, ça ne s’est pas fait. Cette saison il était difficile de s’imposer face à un Francis très expérimenté, qui a pris la mesure d’une Supercopa de dernière génération contre laquelle il semble à présent difficile de lutter avec nos MK2. »

S’il ne cache pas une petite frustration d’avoir terminé deuxième du Groupe A à cinq reprises cette saison, Antoine veut avant tout retenir l’ambiance qui régnait sur cette courte campagne de France : « Nous nous entendons très bien avec Francis, et ce fut également le cas avec ceux qui se présentaient comme nos adversaires sur le Championnat Production, je pense notamment à Mathieu Nouet ou à Anthony Dubois avec qui nous comparions nos chronos. Je me suis fait plaisir, j’ai pu faire du roulage, progresser, donc pour moi le bilan de cette saison est largement positif. »

Avant de tourner définitivement la page de la saison 2020, Antoine Uny veut avoir une pensée pour ceux qui ont été des soutiens indéfectibles : « Mon père Christophe qui fait énormément pour me permettre de rouler dans les meilleures conditions possibles, ma mère, Marine ma copine, Jean François Ganevat pour tous ses conseils et son aide, toute ma famille et mes amis qui me soutiennent sur chaque course. Un immense merci à mes partenaires, Gauthier Charpente, Jlc Distribution, Ardec Métal, Groupe Boullier, Ferrier Tôlerie Fine, Garage Canque, MB Motorsport, Made in Jura, Facilacom et Michelin. »

Antoine Uny tourne donc la page de la saison 2020, mais pourrait également tourner une autre page importante, puisqu’il se pourrait qu’en 2021 il n’anime plus le Championnat Production : « La Seat est à la vente, et si elle trouve un nouveau propriétaire, je porterai certainement mon choix sur une Formule Renault 2013 », confie Antoine. « Pour franchir une étape supplémentaire en Production, il me faudrait investir sur des autos – MK3, GT Sport ou GTTS – qui sont pour moi inabordables. Je préfère donc tenter une nouvelle aventure, avec une auto qui me permettrait de me jauger dans une catégorie radicalement différente. Mais il est clair que si la Seat ne se vend pas, je repartirai à son volant pour une nouvelle saison. »

Les éventuels acquéreurs de la Supercopa peuvent être rassurés quant aux performances de la voiture qui a permis à Antoine de signer de nombreux succès en Groupe A et de remporter un Trophée FFSA de Groupe. Espérons pour lui qu’il aura l’opportunité de relever en 2021 un nouveau défi, son talent pourrait lui permettre de jouer une nouvelle fois les premiers rôles, mais cette fois du côté de la Formule Renault.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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