Nouvelle auto et nouveaux objectifs 2019 pour le Nantais

En prenant part à ses premières Courses de Côte en 2017, Clément Lebot tombait littéralement sous le charme de la discipline. Il était donc logique dans son esprit de s’engager cette saison sur le Championnat. Au volant d’une Dallara F301, il ne tardait pas à réaliser quelques belles performances, pour se classer au sixième rang d’un Challenge Open F3 particulièrement relevé.

Même si son environnement familial était très éloigné des sports mécaniques, très jeune, Clément Lebot portait un vif intérêt à l’automobile. Et dès l’âge de 11 ans, c’est par le biais du modélisme qu’il fera sa première approche de la compétition. Le pilotage de voitures radiocommandée à l’échelle 1/10ème faisait émerger chez lui le goût des confrontations entre pilotes.

Devenu adolescent, Clément Lebot intégrait le lycée de La Joliverie, à Saint Sébastien sur Loire, au sein duquel il allait s’impliquer dans l’opération ’’Lycées dans la course’’, organisée sous l’égide de la FFSA : « Nous avions à notre disposition une "Fior Campus", et je m’en suis alors occupé durant cinq ans », explique-t-il. Cette intégration dans l’équipe dédiée à la compétition ne pouvait qu’accroitre son désir de s’installer derrière le volant. Ce sera chose faite lors d’un slalom que Clément abordait dans le cockpit de la Campus. Par la suite, en 2011, on le retrouvait au volant d’une Citroën AX GT pour une saison de loisir en slalom.

La F3, en slaloms puis en côte
Des premières expériences qui ne lui offraient pas de résultats probants, mais qui l’incitaient à poursuivre dans la voie. Et c’est en 2013, à 22 ans, que Clément faisait l’acquisition d’une première Reynard F3 : « J’ai alors participé à mes premiers slaloms en monoplace, et je suis monté sur mon premier podium fin 2013 à La Rochelle. » L’envie de bien faire incitait Clément Lebot à apporter des améliorations à sa F3, et les résultats ne se feront pas attendre : « J’ai enregistré trois ou quatre podium en slalom, avant de vendre la voiture pour faire l’acquisition en 2015 de la Dallara F301 avec laquelle j’évolue aujourd’hui. »

Durant les saisons 2015 et 2016, Clément Lebot se hissait à neuf reprises sur les podiums de divers slaloms : « Mais jamais sur la plus haute marche », lâche-t-il dans un large sourire. En 2017, le Nantais se tournait vers la Course de Côte en alternant ses participations entre épreuves régionales et manches du Championnat de France : « J’ai pu alors participer à La Pommeraye, Saint Gouëno, le Mont-Dore et Turckheim, et à partir du moment où j’ai pris le départ de ma première course de côte, il n’était plus question de revenir en slalom, j’avais vraiment trouvé ma discipline. Il faut dire que les tracés et l’organisation que l’on trouve sur les épreuves du Championnat ne peuvent que vous inciter à poursuivre dans cette voie. Et puis les sensations en côte sont incomparables à celles que l’on a en slalom. D’ailleurs, j’ai bien essayé de disputer une paire de slaloms en 2017, mais j’étais totalement ’’à la rue’’, parce que j’étais passé à autre chose. Je ne dénigre pas le slalom, c’est une excellente discipline pour débuter, mais qui n’a rien de commun avec la course de côte. »

L’ambiance qui règne entre les pilotes, des tracés longs et techniques, l’envie de franchir un pas supplémentaire, tels sont les paramètres qui motivaient Clément Lebot à s’engager sur le Championnat de France de la Montagne en 2018 : « Je n’avais pas le budget pour être au départ de toutes les épreuves, sinon il est clair que j’aurais été présent, mais prendre part à un Challenge Open était déjà très attrayant. »

Pour ce qui est du choix de sa voiture, Clément estime que pour lui la F3 est la voiture idoine pour son approche de la côte : « J’apprécie de rouler en monoplace, et quand je dis monoplace je dois préciser F3, car je ne me vois pas rouler avec autre chose », confirme-t-il.

Pour cette première saison sur le Championnat, Clément n’avait pas la prétention de défier les hommes forts de la catégorie, habitués à se positionner aux premières places du classement scratch : « En termes de matériel, ma Dallara F301 à moteur Opel ne peut pas rivaliser avec les monoplaces de ceux qui jouent le titre. Mon objectif était avant tout de poursuivre mon apprentissage, en essayant d’améliorer mes chronos sur les épreuves que j’avais déjà eu l’occasion de disputer. J’avais d’ailleurs prévu un budget conséquent pour les pneus afin de pouvoir évoluer sans devoir être sur la retenue. »

Pour débuter sa campagne de France, Clément Lebot ne s’attaquait pas à l’épreuve la plus facile. Il se présentait en effet au départ de la manche française du Championnat d’Europe, le Col Saint-Pierre : « Je découvrais, et je pense que je découvre toujours », confie-t-il en souriant. « C’est une magnifique tracé, mais très compliqué notamment sur la partie haute. L’organisation est au top et j’ai eu la chance de pouvoir m’installer sur la Place d’Armes de Saint-Jean-du-Gard, aux côtés des grosses équipes, c’était plutôt très sympa. Pour ce qui est de la course, j’étais loin des limites de la voiture et de mes propres limites, et je suis en constante progression tout au long du week-end, je suis donc satisfait. »

Clément Lebot avait eu l’occasion de prendre part au mois de mars à la Course de Côte Régionale de Thèreval. Au moment de se présenter au départ de la manche du Championnat de France qui emprunte le même tracé, la jeune Nantais disposait de quelques repères : « La participation à la régionale permet vraiment de se mettre dans le bain. J’apprécie le tracé de cette épreuve, même si j’ai un peu de mal sur le bas, mais je suis à mon aise sur le rapide de la seconde partie. Je termine cinquième à l’issue d’une belle bataille avec John Nicol et Anthony Gueudry, et c’était sympa. »

En terminant quatrième à La Pommeraye derrière David Guillaumard, Julien Bost et John Nicol, Clément Lebot réalise à nouveau une très belle performance : « Ce fut un peu plus difficile pour moi de rentrer dans le rythme, je suis trop sur la retenue sur les premières manches et j’ai toujours une montée de retard sur mes adversaires. Mais malgré tout je suis content du résultat. »

A Saint Gouëno, Clément Lebot retrouvait un tracé qu’il affectionne, et sur l’épreuve bretonne, le Nantais ne manquait pas de se faire plaisir : « J’adore le passage au ’’Pas de Saint Gouëno’’. Mais j’ai fait une touchette sur un rail avant le ’’Fer à Cheval’’ samedi lors des essais, et ça m’a bien calmé. Mais je n’ai pas occasionné de dégâts et j’ai passé un excellent week-end, dans une très bonne ambiance ».

En découvrant cette année la Course de Côte de Marchampt, le pilote de la Dallara ne s’attendait pas à un tracé aussi rapide : « J’ai vraiment été surpris par les vitesses de passage. J’ai été obligé de refaire ma boîte de vitesse dès le vendredi soir, car à l’issue des reconnaissances j’ai compris que ça irait beaucoup plus vite que prévu. Pour le reste, le parcours est bosselé par endroit, notamment au départ, c’est surprenant. L’organisation est au top, les paysages superbes, j’ai donc passé un excellent week-end. »

Le Mont-Dore reste dans l’esprit des Montagnards une épreuve mythique, et ce n’est pas sans pression que la majorité des pilotes aborde ce rendez-vous. Ce sera le cas cette année de Clément Lebot : « Rien que de penser que l’on est engagé au Mont-Dore, c’est déjà quelque chose. C’était cette année ma seconde participation, et dès que je me suis installé dans les paddocks, j’ai ressenti ce truc très particulier. Après, le parcours, les paysages, tout est là pour en faire une épreuve à part, un sacré morceau. Pour moi c’est synonyme de vacances et ça reste le rendez-vous de l’été. Le plaisir était une nouvelle fois au rendez-vous. »

En amélioration sur l’ensemble des épreuves qu’il avait déjà eu l’occasion d’aborder, Clément Lebot ne parviendra pas à faire de même à Turckheim : « Je dois avouer que la période était pour moi un peu compliquée, et je n’abordais pas cette épreuve dans les meilleures dispositions. De ce fait je ne suis jamais parvenu à améliorer mon précédent chrono. Sur la dernière, j’ai voulu forcer l’allure, et je suis sorti. Je considère que c’est l’épreuve la plus mitigée de la saison. »

Les dégâts occasionnés sur sa monoplace n’étant pas très importants, Clément parvenait à réparer pour se rendre dans la foulée à Limonest, dernière manche du Championnat : « Ce sera ma seconde déception de la saison », débute-t-il. « J’étais venu à plusieurs reprises sur cette épreuve en spectateur, et ça me paraissait sympa. Mais dès mon installation dans le parc j’ai compris que ça allait être compliqué, et ça le sera… Le tracé ne me déplait pas, mais je n’ai pas réussi à trouver le mode d’emploi pour aller vite. Apparemment, selon ce que j’ai pu retenir des propos de pilotes plus expérimentés, il faut faire à l’envers du ressenti, et ça ce n’est pas évident. J’ai malgré tout essayé, et cela m’a permis d’améliorer mon chrono… Après, mon objectif premier était de remonter dans la voiture après Turckheim, et d’effacer le souvenir de la sortie de route. »

Bilan largement positif pour cette saison 2018
Clément Lebot a pu atteindre ses objectifs qui étaient de découvrir dans les meilleures conditions les tracés des épreuves du Championnat, « et à ce titre le bilan de cette saison 2018 est très positif. J’ai pu me lâcher plus facilement que lors de mes premières participations, et donc prendre plus de plaisir. Je me suis également bien familiarisé avec la voiture. Ce fut une belle expérience avec cette Dallara que je souhaitais vendre en fin de saison. »

Et c’est chose faite, le châssis est vendu et c’est avec une nouvelle monoplace que Clément Lebot abordera la saison 2019 : « J’ai racheté la Dallara F303 de Sarah Louvet dans laquelle je vais monter le moteur Opel que j’ai conservé. Pour ce qui est du programme, il sera sensiblement identique à celui de cette année, exception faite de Limonest que je devrais remplacer par Chamrousse. »

Durant la saison 2019, Clément Lebot sait qu’il pourra compter sur l’aide de soutiens fidèles et notamment sur ses parents, Jacques et Janine qui sont ses premiers supporters : « Je tiens vraiment à les remercier pour leur soutien sans faille. Merci à Kennol, mon principal partenaire, et à Direct Batteries à Nantes », conclut Clément.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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