Simon Taponard deuxième du Challenge Open CM

Après s’être illustré sur le Championnat des Véhicules Historiques de Compétition, Simon Taponard rejoignait cette année le peloton des Modernes. Une année d’apprentissage au volant d’un TracKing, qui se solde par une deuxième place sur le Challenge Open CM.

Les passionnées de courses automobiles de l’Ain et des départements limitrophes, qui suivaient déjà les épreuves de leur région dans les années 80, se souviennent de Jean-François Taponard, animateurs des courses de côte et des rallyes régionaux. Aux volants de Samba Rallye groupe N, Autobianchi Abarth groupe A et Renault 5 Gt Turbo, il sillonnait les routes des épreuves de la Bresse et des alentours.

Né à la fin des années 80, Simon ne tardait pas à suivre son père sur les différentes manifestations auxquelles il participait : « J’ai le souvenir de la GT Turbo avec laquelle il courrait dans les années 90, auparavant j’étais trop jeune », confie Simon qui voyait ses parents partager leur passion commune, puisque c’est sa maman qui officiait alors à la lecture des notes. Par la suite, Jean-François Taponard rangeait casques et gants, mais ne s’éloignait pas pour autant de sa passion première : « Il a mis la compétition entre parenthèses pour se consacrer à la restauration de diverses Marcadier. Il a de ce fait remis en état de nombreuses voitures qui avait pris part à des épreuves dans les années 60 et 70, et que l’on avait pu voir notamment sur un bon nombre de courses de côte. »

Le Championnat VHC pour faire ses classes
C’est en participant, aux volants de Marcadier restaurées par son père, à des montées historiques ou des démonstrations, que Simon Taponard aura une première approche de la compétition. L’occasion pour lui d’évoluer avec des Barquette FM01 et autres Barzoï : « C’est un peu ce qui m’a mis le pied à l’étrier et m’a donné l’envie de faire mes débuts en sport automobile. » Pour débuter, le choix de Simon se portait sur une BMW E30 familiale, laissée au fond d’un garage, et qui ne demandait qu’à retrouver l’asphalte : « Nous lui avons donné une seconde vie en la préparant pour la course. Le Groupe A venait alors de faire son apparition sur le Championnat consacré aux Véhicules Historiques de Compétition, il m’a semblait que c’était une belle opportunité pour commencer. »

Conscient que ses obligations professionnelles n’allaient pas lui permettre de consacrer beaucoup de temps à la compétition, Simon décidait de se tourner vers la Course de Côte : « C’est certainement la discipline la moins chronophage, et qui permet de courir en Championnat sans être dans l’obligation de s’investir énormément. » Riche des enseignements recueillis auprès de pilotes ayant évolué avec une BMW similaire à la sienne, de documentations glanées auprès de passionnés, Simon et ses proches configuraient cette 323 I en version groupe A.

A son calendrier 2016, Simon Taponard avait inscrit les épreuves de Bagnols-Sabran, du Col Saint-Pierre, de Marchampt, de Vuillafans, du Mont-Dore, de Chamrousse, de Turckheim et de Limonest. Une saison bien remplie à l’issue de laquelle il remportait le Groupe Avenir du Championnat de France de la Montagne VHC. Une belle performance pour un pilote qui n’avait jamais eu l’occasion de prendre part à une compétition avant de s’engager à Sabran, la manche d’ouverture du Championnat.

En 2017, Simon Taponard prenait à nouveau part à plusieurs manches du Championnat de France de la Montagne VHC. Mais déjà germait dans son esprit l’idée de rejoindre le peloton des ’’modernes’’ : « Je suis reparti en VHC avec l’intention de limiter mes participations pour conserver du budget, tout en m’alignant sur les épreuves que j’avais particulièrement appréciées l’année précédentes. Je me suis donc engagé à Bagnols-Sabran, à Chanaz qui proposait une épreuve en historiques, au Beaujolais et au Mont-Dore. »

En manque de concurrence dans un Groupe A VHC où Simon devait défier la puissante BMW 635 CSI de Charly Cauchois, le pilote de l’Ain décidait donc pour la saison 2018 de se tourner vers le Championnat Moderne : « J’avais envie d’évoluer dans une catégorie où il y avait du monde, et où on pouvait se battre à armes égales », explique Simon. « Fin 2017, Gilles Depierre m’a proposé de rouler en double monte avec son TracKing sur la Course de Côte du Circuit de Bresse. J’ai saisi cette opportunité qui me permettait de découvrir l’auto, et de voir quel était le ressenti au volant de ce proto. J’ai rapidement été emballé, j’ai découvert une auto efficace, rivée au sol, performante, ça ne pouvait que me plaire. »

Durant les mois qui suivaient le Course de Côte du Circuit de Bresse, l’idée de disputer la saison 2018 au volant d’un TracKing murissait dans l’esprit de Simon : « J’ai fini par commander une auto chez Bourgeon Concept pour me lancer. » Un lancement sans autres objectifs que de découvrir le maniement de la voiture : « Je n’ai pas eu l’opportunité de rouler avant le début de la saison, je voulais donc cette année engranger le maximum de kilomètres sur des épreuves que j’avais déjà eu l’occasion d’aborder en Historiques. »

Des podiums dès les débuts
Quelques tours de circuit, notamment au Bourbonnais, permettaient à Simon Taponard de parfaire son adaptation au TracKing avant de rejoindre Bagnols-Sabran : « J’avais toutefois très peu de roulage, et ce premier rendez-vous avait avant tout valeur de test. » Un test qui se soldera par une troisième place en CM derrière l’intouchable Fabien Bourgeon et Cédric Monziols : « J’apprécie particulièrement ce tracé sinueux, et sur la partie du bas j’étais plutôt très bien. Je ne peux être que satisfait du résultat, vu le nombre de partants en CM. Un premier podium pour une première épreuve, ce fut pour moi une excellente surprise. »

Le podium lui tendait à nouveau les bras sur le Col Saint-Pierre, mais pour 71 millièmes, Simon était devancé par la Jema de Christian Araud, et devait se contenter de la quatrième place. Frustrant, notamment parce que l’écart est d’autant plus dérisoire que le classement prenait en compte l’addition des deux meilleures montées de course : « Le Saint-Pierre est toujours une épreuve difficile, notamment sur le haut du parcours où je sais que je perds du temps. Dès que l’on lève légèrement le pied, les secondes défilent et on en lâche énormément. Il est clair qu’au cumul des deux manches, perdre de si peu, c’est un peu dommage. »

Simon Taponard mettra à profit la Course de Côte d’Abreschviller pour retrouver le podium, en classant son TracKing au troisième rang derrière ceux de Fabien Bourgeon et de Vincent Bertheuil : « Ce fut pour moi une belle satisfaction parce que j’ai pu livrer tout au long du week-end, une superbe bataille à Vincent Bertheuil. Et puis je découvrais Abreschviller, et j’ai pris beaucoup de plaisir sur ce tracé sur lequel j’atteins ma vitesse maxi sur le Championnat. »

Après l’épreuve lorraine, Simon avait inscrit à son calendrier la Course de Côte de Coligny, sur laquelle il découvrait de nouvelles sensations : « Cela m’a permis de me familiariser plus encore avec la voiture, durant une journée de dimanche baignée par la pluie. Au final, je loupe la classe pour 164 millièmes, ce qui est toujours un peu frustrant », confie Simon qui place son TracKing derrière le Proto BRC d’Anthony Lescuyer.

Comme Abreschviller, la Course de Côte de La Pommeraye sera également pour Simon Taponard une découverte cette année. Une première participation rendue compliquée par une météo capricieuse : « Ce n’était pas évident avec l’apparition de la pluie en alternance. Mais j’ai amélioré mes chronos au fil des montées, et finalement je suis plutôt satisfait de mon week-end. »

La campagne de l’Ouest se poursuivait pour Simon sur la Course de Côte de Saint Gouëno où, malheureusement, il était victime d’une sortie de route sur la première montée de course : « Cela provient d’un manque d’attention », reconnait-il. « Je me suis fait piéger sur un freinage, sur un tracé que je découvrais. Malgré tout je garderai le souvenir d’une belle épreuve, proposant un beau tracé et une organisation au top. »

Son TracKing étant en réparation, c’est au volant de la voiture de Fabien Bourgeon que Simon Taponard abordait l’épreuve de Marchampt : « C’est un privilège ! Je me dois de remercier Fabien, et j’en profite pour remercier Bernard pour le coup de main… » Interdiction bien évidemment de faire subir de moindre dommage à un TracKing qui ne lui appartenait pas, Simon abordait donc ce rendez-vous sur un rythme prudent : « Il fallait que je roule propre, et je termine troisième, de quoi être content. »

La Course de Côte de Vuillafans donnait l’occasion à Simon Taponard de retrouver son TracKing, « et là non plus je n’avais pas le droit à l’erreur. Le tracé est exigeant, je ne pouvais pas totalement me lâcher, et sur l’entrée de la parabolique il faut vraiment avoir un gros cœur. J’ai pu reprendre mes marques, sur un tracé qui n’est pas le plus simple, et je me satisfais de ma cinquième place. »

A Dunières, Simon Taponard allait livrer une lutte acharnée à son comparse Gilles Depierre. Un duel dont il sortait vainqueur : « J’ai occupé la tête de ma classe tout au long du week-end. Pour moi c’est une grosse surprise, parce que ce n’est pas la course la plus évidente quand, comme moi, on la découvre. On a eu la chance d’avoir une météo clémente, ce qui pour moi est un avantage, car j’ai pu constater sur la première partie du Championnat, que j’avais toujours du mal à m’adapter lorsqu’il fallait composer avec des changements météorologiques. »

La victoire obtenue à Dunières mettait Simon Taponard en confiance, peut-être trop, car sur la seconde manche auvergnate de la saison, le Mont-Dore, il partait à la faute lors de la deuxième montée d’essais : « J’ai fait preuve d’un excès d’optimisme », avoue-t-il. « Il n’y avait pas lieu de s’affoler et je commets une erreur. J’ai eu beaucoup de chance, je m’en sors bien, et il me restait à en tirer des enseignements pour la suite » analyse-t-il en toute lucidité.

Absent à Chamrousse et à Turckheim, Simon faisait son retour pour prendre part à l’ultime confrontation de la saison, la Course de Côte de Limonest. Une nouvelle fois, il livrait un beau combat à Gilles Depierre et prenait, pour 194 millièmes, l’ascendant sur son comparse : « C’est une belle conclusion de la saison. Fabien signe un record de fou, et nous terminons avec Gilles sur les deux autres marches du podium à l’issue d’un magnifique duel, c’était génial. Sur un tracé atypique, je prends énormément de plaisir. »

Deuxième du Challenge Open CM
A l’heure de faire les comptes, c’est à la deuxième place du Challenge Open CM que l’on retrouve Simon Taponard, qui tire un bilan lucide de sa campagne de France : « Ce fut une belle saison d’apprentissage, riche en émotions diverses, avec deux épisodes très limites », rappelle Simon en faisant allusion à ses sorties de route. « Il faudra en tirer les enseignements pour ne pas se retrouver à nouveau dans ce genre de situation… Mais dans l’ensemble nous avons passé une bonne saison, et je garde à l’esprit que j’ai l’avantage, notamment avec Fabien, d’être entouré de pilotes d’expériences. Il me faut savoir écouter, comprendre les conseils et poursuivre l’apprentissage de la voiture. »

Un apprentissage qui se poursuivra en 2019, toujours au volant du TracKing : « Logiquement je vais repartir sur un Open, toujours en CM, avec l’espoir d’être rejoint par des copains qui évoluent dans cette catégorie. J’espère que nous serons nombreux à en découdre. »

En 2019, Simon Taponard ne sera plus en concurrence avec Fabien Bourgeon, qui rejoindra le peloton des E2-SC. Mais bien évidemment ses premiers remerciements vont vers le concepteur du TracKing : « Un grand merci à l’équipe Bourgeon Concept, à Dan, Fabien et Joël pour le travail réalisé sur mon TracKing, leurs conseils et l’aide logistique sur toutes les manches du Championnat cette saison. Merci à notre ami Bernard et mon cousin Charly qui nous ont bien aidé cette saison, à mon père pour le temps qu’il consacre à notre passion commune, à Carole ma sœur et à ma mère pour les déplacements sur toutes les courses, ainsi que tous les amis qui nous ont suivi de près ou à distance. Merci à toute l’équipe pour la bonne saison que nous avons passée, et à tous les acteurs du Championnat, organisateurs, commissaires, bénévoles, officiels, médias, sans qui le Championnat n’existerait pas. Et je conclurai en remerciant les spectateurs qui nous soutiennent sur les épreuves. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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