Une belle saison de découverte

Pour sa troisième année de compétition, Célia Debé s’engageait cette saison sur le Championnat de France de la Montagne avec comme objectif d’apprendre et de découvrir. Au volant de sa Saxo, elle a pris part à six manches du championnat pour figurer à l’issue de sa campagne de France au sommet de la hiérarchie du Challenge Open A/2.

S’il n’a jamais eu l’occasion de s’installer derrière le volant d’une voiture de course, Patrice, le papa de Célia, a toujours beaucoup apprécié le sport automobile. C’est ce qui le motivait à accompagner de nombreux copains pilotes sur différentes courses de côte. En 2010, il avait la riche idée d’emmener Célia alors âgé de 9 ans, pour se rendre au Mont-Dore : « L’épreuve était inscrite en Championnat d’Europe et j’ai découvert de fabuleuses voitures. J’ai adoré, et depuis je n’ai plus jamais loupé une édition du Mont-Dore », évoque Célia.

En grandissant, la petite fille voyait grandir en elle l’envie d’imiter les pilotes qu’elle suivait, et en 2020 elle décidait de franchir le pas : « J’ai alors acheté une Citroën Saxo VTS que j’ai montée et configurée pour qu’elle évolue dans la classe A/2. Avec cette auto, pour ma toute première saison, j’ai participé à trois slaloms et à la Course de Côte d’Argenton – Bouglon. Mais j’avais envie de m’essayer sur des épreuves plus importantes, et l’année suivante j’ai pris part à deux manches du Championnat de France de la Montagne. » On retrouvait en effet Célia au départ de La Pommeraye et du Mont-Dore, deux épreuves sur lesquelles elle terminait sur le podium de sa classe. Dans le même temps, c’est au départ d’une dizaine de slaloms qu’on retrouvait la jeune pilote native de Saint-Nazaire.

Un Open de six courses sur le CFM
Ces expériences derrière le volant incitaient Célia Debé à accroitre son investissement en Course de Côte et à s’engager pour une vraie saison sur le Championnat de France de la Montagne. Le règlement du Challenge Open stipulant que pour être classé il faut prendre part à un minimum de six courses, Célia se concoctait un programme avec six rendez-vous parmi lesquels les trois épreuves de l’Ouest auxquelles s’ajoutaient Marchampt, le Mont-Dore et Chamrousse : « L’objectif pour moi était uniquement de découvrir, sans vraiment chercher un résultat probant. Pour ce qui est de la classe A/2, je n’avais pas réellement de concurrence, et pour ce qui est du classement féminin, je me retrouvais opposée à des filles nettement plus expérimentées et disposant d’autos bien plus compétitives que ma Saxo », analyse Célia. « L’aspect découverte me plaisait vraiment, tant pour ce qui concerne les tracés que les paysages et les régions où se situent les épreuves du championnat. »

La saison de Célia Debé débutait sur la campagne de l’Ouest avec un tout premier rendez-vous sur les Teurses de Thèreval – Agneaux : « Je découvrais le tracé, et ça s’est plutôt bien passé même si nous avons alterné entre pluie et revêtement sec, ce qui ne facilité pas l’apprentissage », confie Célia qui ne manquait pas de faire progresser ses chronos tout au long du week-end, pour finalement terminer dans le sillage d’Aurore Dodille et d’Elodie Lafosse, deux Championnes de France.

Deuxième de sa classe sur l’épreuve normande qui inaugurait sa saison, Célia fera de même à La Pommeraye sur un tracé qu’elle avait déjà eu l’occasion d’affronter : « J’étais clairement plus à mon aise, et là encore j’ai fait une belle progression puisque j’améliore nettement mes chronos. Ce fut vraiment un excellent week-end. »

Si Célia Debé avait déjà eu l’occasion d’assister, en spectatrice, à la Course de Côte de Saint Gouëno, c’est la première fois qu’elle affrontait au volant le tracé breton : « Durant les essais et sur une manche de course j’ai eu quelques ennuis mécaniques, et de ce fait je n’ai pas pu faire la dernière montée de course. Mais après j’ai adoré l’ambiance extraordinaire de Saint Gouëno et ce fut pour moi un excellent et long week-end. »

Pour Célia Debé, la Course de Côte de Marchampt-en-Beaujolais sera une découverte et même si ce n’est pas le tracé sur lequel elle a le plus progressé, elle avoue que ce fut certainement l’épreuve qu’elle a préférée : « J’étais vraiment trop sur la réserve sur les portions rapides, mais la course est magnifique et j’ai vraiment adoré les sensations que procure ce tracé. »

Spectatrice du Mont-Dore depuis plus de 10 ans, Célia connait bien l’ambiance de l’épreuve auvergnate. Il n’en est pas de même pour le tracé qui nécessite un long apprentissage de par sa longueur et les difficultés qu’il comporte : « C’était un rendez-vous hyper attendu. C’est magique, mythique, avec une ambiance extraordinaire au sommet de la côte. En plus il a fait très beau et ce fut vraiment un week-end extraordinaire même si j’ai moyennement progressé durant le meeting. Mais j’ai amélioré mes chronos de l’an passé de plus de douze secondes, ça ne me parait pas suffisant, mais c’est tout de même très satisfaisant. »

La dernière découverte de la saison aura lieu pour Célia à Chamrousse, « où le tracé est des plus sympathique, mais présente des portions sérieusement endommagées. C’est pas la plus ’’jolie’’ route du championnat », estime Célia. « J’ai connu un week-end un peu galère avec un souci de boîte de vitesses le samedi. J’ai pu rouler le dimanche, mais la course s’est terminée avant son terme suite à l’annulation de la dernière montée, et je n’ai pas pu progresser comme je l’aurais voulu. Ajoutez à cela la sortie de Damien (Chamberod), ce n’est pas le week-end qui m’a laissé les meilleurs souvenirs. »

Victoire sur le Challenge Open A/2
A l’issue de cette première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Célia Debé termine en tête de l’Open A/2 et affiche une belle satisfaction d’avoir pu savourer pleinement cette sympathique aventure : « C’est totalement positif. Un bel apprentissage, d’excellents souvenirs, de très belles rencontres, notamment avec les autres féminines parmi lesquelles règne une super ambiance. »

Sa découverte du Championnat de France de la Montagne fut pour Célia Debé une belle réussite, et elle veut aujourd’hui remercier tous ceux qui l’ont suivi dans cette aventure : « Un immense merci à ma famille, et bien évidemment à mes partenaires : « Teknic, Garage Guibert Agent Renault à Marsily, Atlantique Caisse Système, Config Racing, Calypso Institut, Es-Tête Coiffure, Meubles Moriceau et Aqua Globe. »

Comme pour beaucoup de pilotes, l’implication sur le Championnat de France de la Montagne dépend du budget. Mais Célia espère bien trouver les financements nécessaires pour se relancer en 2023 sur une nouvelle campagne de France : « J’aimerais bien refaire un Open. Pour le moment la Saxo VTS est à la vente, mais si elle n’est pas vendue durant l’intersaison, je repartirai avec elle. Si elle trouve un nouveau propriétaire, je ne sais pas vers quoi je me tournerai, mais je pense que je resterai en groupe A », conclut Célia.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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