Pour une saison 2022 largement réussie

Engagé initialement au volant d’une Supercopa MK2 sur le Championnat de France de la Montagne 2022, Abel Sahoui a dû, comme ce fut le cas lors des précédentes saisons, commuter entre plusieurs Seat et une Mitsubishi. Idéal pour parfaire son expérience, mais pas pour viser des résultats. Cela n’a pas empêché le pilote alsacien de se mettre une nouvelle fois en valeur.

Pilote d’expérience, c’est en sa qualité d’ambassadeur de la structure DH Sport qu’Abel Sahoui dispute depuis de nombreuses saisons le Championnat de France de la Montagne. Un statut particulier qui offre des avantages, comme celui de disposer d’une voiture mise à disposition. Mais un statut qui a comme inconvénients de devoir changer de montures à plusieurs reprises au cours de la saison, mais surtout qui interdit de commettre la moindre erreur pour ne pas causer le moindre dommage. De ce fait, les résultats signés par Abel ne sont pas réellement révélateurs de la compétitivité du pilote qui doit impérativement aborder les courses avec une importante marge de sécurité.

Pour cette saison 2022, c’est une Seat Léon Supercopa MK2 qui était confiée à Abel Sahoui pour disputer le Challenge Open A/5. Une auto qui était destinée initialement à la location en circuit, et qui n’était donc pas vraiment adaptée pour évoluer sur des tracés de courses de côte : « Je savais à quoi m’attendre, sachant pertinemment que l’auto ne disposait pas d’une configuration permettant d’être à mon avantage sur les parcours des épreuves du CFM. »

Deux Seat et une Mitsu pour une saison
Abel Sahoui considère que de disposer de voitures mises à disposition est un privilège, et il ne va donc pas se plaindre de ne pouvoir les exploiter pleinement. Même s’il se savait pénalisé par des réglages inadaptés et une obligation de calmer ses ardeurs, il n’en visait pas moins une place : « Je voulais accrocher ce que j’appelle la médaille en chocolat, c’est-à-dire la quatrième place du Challenge Open A/5. » Une position difficile à obtenir lorsque l’on sait que ce challenge est le plus fourni du championnat.

Pour débuter la saison, Abel retrouvait un tracé qu’il apprécie, celui de Bagnols-Sabran : « C’est étroit, mais ça ne me dérange pas outre mesure, c’est une belle épreuve », commente-t-il. « J’avais découvert Sabran en 2020 et j’étais à nouveau présent l’an dernier, c’était donc ma troisième participation. Et ça c’est plutôt bien passé. »

Pour son déplacement dans le sud, à l’occasion de Bagnols-Sabran et du Col Saint-Pierre, Abel disposait d’une camionnette qui est loin d’être la voiture idéale pour reconnaitre les parcours : « Ce n’était pas spécialement pénalisant à Sabran, mais sur une longue course comme le Saint-Pierre, avec le haut du parcours difficile à assimilé, ce fut un peu galère pour moi. Là, le manque de reconnaissance m’a fait comprendre que des virages que j’imaginais plutôt rapides devaient être abordés à des vitesses plus lentes que je ne pensais. Ca a été pour moi un difficile week-end, même si je reconnais que c’est une super course. »

Huitième de la classe A/5 sur les deux premiers rendez-vous, c’est également à la huitième place de sa classe qu’Abel Sahoui allait se positionner à l’arrivée d’Abreschviller. Mais sur l’épreuve mosellane, la Supercopa avait laissé place à une Mitsubishi Lancer Evo VIII : « C’est une voiture qui est configurée rallye, mais finalement elle s’est bien comportée sur ce tracé court et rapide. »

C’est à nouveau au volant de sa Mitsubishi qu’Abel abordait la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux où il allait accrocher la quatrième place de sa classe derrière trois Supercopa MK3 : « C’était la seule course du championnat sur laquelle je n’étais encore jamais venu. C’est une belle découverte, et même si c’est court ça reste très plaisant et j’ai bien aimé. »

Sa participation à La Pommeraye se déroulait sans encombre, excepté un souci qui allait priver Abel de la quatrième montée de course : « En prégrille, je me suis rendu compte qu’un peu manquait cruellement d’air, et je n’avais pas de solution à quelques minutes de m’élancer », se souvient-il. « Mais pour le reste tout s’est bien passé sur un tracé que j’aime bien. La piste était humide par moment, mais je n’ai pas pour autant tiré avantage des quatre roues motrices de la Mitsubishi parce que j’avais des pneus passablement usés », explique Abel que l’on retrouve au sixième rang de sa classe.

A l’heure d’aborder la Course de Côte de Vuillafans, Abel se voyait confier une nouvelle Léon Supercopa MK2 : « C’est une auto totalement conforme à la Coupe de Marque de l’époque où elle évoluait en circuit. De ce fait je ne dispose pas d’énormément de chevaux et de la crémaillère modifiée, ce qui à Vuillafans n’était pas énormément pénalisant mais le sera par la suite », explique Abel. « Franchement, sur un tracé comme Vuillafans je ne m’en sors pas trop mal, en améliorant mon chrono sur la dernière montée de plus de trois secondes. »

A Dunières, toujours au volant de cette Supercopa MK2, Abel Sahoui accrochait le podium de sa classe en terminant derrière les Supercopa MK3 de Nicolas Granier et de Rémi Bernard : « On était en pénurie de gommes et j’ai abordé cette édition de Dunières avec des pneus Hankook venus du circuit, et ça n’allait pas si mal que ça. J’ai été agréablement surpris. »

Si le fait de ne pas disposer de crémaillère modifiée n’était pas un handicap sur les épreuves précédentes, à Marchampt, Abel Sahoui allait rapidement se rendre compte que sa Supercopa allait lui causer quelques soucis : « Il m’était impossible d’aborder l’épingle après le départ sans passer la marche arrière. Dans ces conditions il m’était impossible de réaliser des prouesses et j’ai donc une nouvelle fois roulé sur la réserve », explique Abel qui terminait cinquième de sa classe.

A l’occasion du Mont-Dore, Abel retrouvait sa Mitsubishi Lancer, mais la belle n’allait pas lui permettre de s’illustrer sur l’épreuve auvergnate : « A l’issue des essais, j’ai un capteur qui m’a lâché, ce qui m’a obligé à abandonner. Mais finalement cette panne a été utile, parce que j’avais jusqu’alors des petites coupures moteurs, et nous avons identifié que cela provenait de ce capteur. »

C’est au volant de la Supercopa avec laquelle on l’avait vu en début de saison qu’Abel Sahoui se rendait à Chamrousse : « C’est certainement ma course préférée, mais cette année j’étais complétement largué. Sur chaque virage l’auto partait en tête-à-queue et je me suis évidemment rendu compte qu’elle était totalement déréglée. Grâce à l’assistance de Julien Paget, j’ai pu faire des relevés et me rendre compte que l’auto était de travers. Aidé par les Poinsignon j’ai pu rectifier un peu et ça m’a permis de prendre part à la deuxième montée. J’espérais alors me rattraper sur la dernière ascension, mais elle a été annulée. »

Au volant de sa Supercopa, Abel Sahoui abordait Turckheim en mode décontraction : « Nous avions loué la seconde Seat à Théo Koeniguer, un petit jeune prometteur, et comme nous n’avions pas de pneus, je lui ai laissé les miens. De ce fait j’ai dû rouler encore plus prudemment qu’à l’habitude. Je signe un meilleur chrono que Théo mais au cumul il termine devant moi et je suis content d’avoir pu m’occuper de lui durant ce week-end. »

Cinquième du Challenge Open A/5
Abel Sahoui espérait se classer quatrième d’un Challenge Open A/5 particulièrement disputé cette année, et finalement on le retrouve au cinquième rang : « Je ne peux être que satisfait de ma position à l’issue d’une saison compliquée, abordée avec trois voitures différentes dont aucune n’était adaptée à la côte. »

Une nouvelle fois, les remerciements d’Abel Sahoui vont en priorité vers l’équipe Poinsignon Compétition avec qui il partage ses courses : « Ce sont des amis sur qui je peux compter. Un grand merci également DH Sport pour tout ce qu’ils ont fait pour moi depuis 2018. Merci aux amis, Philippe Marion, Brice Pierrat, Jean-Pierre Pope, Manuel Brunet, Dominique Fade, Luc Ermann ainsi que l’entreprise GRP Formations, qui est une société qui accompagne particuliers et professionnels dans la gestion des risques professionnels dans les secteurs de l’industrie, de la logistique et du BTP. »

S’il conserve d’excellentes relations avec DH Sport, ce n’est plus sous le giron de la structure qui l’a vu évoluer ces dernières années qu’Abel Sahoui abordera la saison 2023 : « J’ai fait l’acquisition de la Mitsubishi Lancer avec laquelle on a pu me voir sur plusieurs épreuves durant l’année 2022. Je vais donc courir sous ma propre structure, en conservant le volant de la Mitsubishi et en ayant une Supercopa à disposition si un pilote veut la louer. J’aurais également une auto en F2000 qui pourrait permettre de mettre le pied à l’étrier à un petit jeune. »

On devrait donc retrouver Abel Sahoui sur un championnat complet en 2023 avec une auto mieux adaptée à la côte : « Nous allons évidemment prendre le temps de reconfigurer la Mitsubishi, régler les suspensions, essayer de lui faire perdre les quelques kilos qu’elle a en excès. En gardant à l’esprit qu’elle doit être parfaitement conforme, pour ne pas semer le moindre doute sur mon rôle de commissaire technique. Mais pour moi le changement majeur viendra du fait que je n’aurai plus d’épée de Damoclès au-dessus de la tête, et que je pourrais si je le veux me lâcher. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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