2ème place de l’Open DE/7 pour Antoine Uny

Homme fort du Championnat Production pendant 5 ans, Antoine Uny avait fait le pari en 2021 de venir rejoindre les rangs du Championnat Sport au volant d’une Formule Renault. Le Jurassien s’était donné un an pour apprendre, et un an pour aller jouer le titre. Et cette année 2022 fut celle d’une incontestable progression qui le voit se hisser au deuxième rang du Challenge Open DE/7.

Antoine Uny, qui fêtera ses 29 ans au mois de décembre, se présente depuis de nombreuses années comme une des valeurs sûres de la course de côte. Une entrée remarquée sur le championnat le voyait en 2017 remporter le Trophée FFSA du groupe N. Il rejoignait par la suite la meute du groupe A pour terminer deuxième de l’Open A/5, avant de remporter en 2019 le Trophée FFSA du groupe A en se classant cinquième du Championnat Production. Le Jurassien semblait promis à un bel avenir dans la catégorie. Mais Antoine décidait alors de sortir de sa zone de confort, pour se lancer un nouveau défi, celui de venir animer le Championnat Sport avec une Formule Renault.

Un changement radical qui l’obligeait à un total apprentissage et une approche très différentes des courses. Conscient de l’enjeu, Antoine abordait la saison 2021 comme une année d’apprentissage à l’issue de laquelle il se classait cinquième du Challenge Open DE/7. Mais ce que retenaient avant tout les observateurs de la discipline, c’est la constante progression du Jurassien sur les épreuves de la saison 2021… Une progression qui faisait de lui un légitime prétendant au titre en 2022.

En quête du titre sur l’Open DE/7
En sport auto, pour vaincre, il faut savoir correctement affuter ses armes. Antoine Uny préparait donc sa nouvelle campagne de France en n’ayant rien laissé au hasard : « Nous avons pas mal travaillé sur la voiture, en lui offrant une révision moteur, en révisant les amortisseurs et en ajustant les réglages de châssis », explique Antoine qui reconnait que sa Formule Renault lui avait donné satisfaction durant la saison 2021. « J’ai pu progresser tout au long de la saison, mais il est toujours difficile de savoir au fil des épreuves, si les progrès venaient de moi où des améliorations que nous apportions à la voiture. C’est toujours difficile de se faire une idée précise lorsque tu découvres une nouvelle auto », analyse Antoine. « Mais la visualisation de mes caméras embarquées me confirmait que je pouvais encore améliorer mes chronos, et de ce fait il était important de disposer d’une Formule Renault la mieux réglée possible. »

Il faut garder à l’esprit que durant la saison 2021 Antoine Uny a eu l’occasion de ne participer qu’à six courses avec sa Formule Renault : « Pour découvrir une monoplace ce n’est pas vraiment suffisant et je savais que j’avais encore des lacunes à combler. Il a fallu d’abord que je me débarrasse des réflexes acquis au volant de voitures de Production avant de trouver réellement mes marques avec la Formule Renault. »

Avec un programme réduit en 2021, Antoine Uny manquait de roulage, mais les performances réalisées en fin de saison laissaient entrevoir un énorme potentiel et lui permettaient d’afficher ses prétentions au titre pour cette nouvelle saison : « Clairement je voulais me battre pour la victoire. Je savais qu’Etienne et Marc (Pernot) changeaient de catégorie, et que j’allais devoir faire face à d’autres adversaires, et tout particulièrement à Baptiste (Tognet-Bruchet) qui se présentait comme un des favoris de la catégorie. Même si je savais avoir encore beaucoup à apprendre, j’espérais pouvoir jouer les premiers rôles. » Un vrai défi pour Antoine qui cette année évoluait dans un des challenges les plus fournis avec près d’une dizaine de participants au départ de la saison : « C’est un des critères qui m’a fait opter pour la Formule Renault, la certitude d’avoir de la concurrence. Je n’allais donc pas m’en plaindre, bien au contraire. Tout compétiteur aime affronter le maximum d’adversaires. »

En ce début de saison, Antoine Uny n’était pas au départ des deux courses gardoises – Bagnols-Sabran et Col Saint-Pierre – qui ouvrent les débats. Le Jurassien le regrette car il était initialement prévu qu’il débute sur les pentes du Col Saint-Pierre : « J’ai dû faire refaire un réservoir, en Grande-Bretagne, et ça a pris un délai énorme. De ce fait je n’ai pas pu me présenter au départ du Saint-Pierre. C’est un vrai regret parce que c’est une épreuve que je souhaite vraiment affronter avec la Formule Renault. »

C’est à Abreschviller qu’Antoine Uny débutait sa saison, et le Jurassien reconnait qu’il espérait mieux du rendez-vous lorrain : « Je m’attendais à ce que ça se passe bien mieux. Je manquais cruellement de grip, les sensations n’étaient pas extraordinaires et je n’étais pas vraiment en confiance », reconnait-il. « En plus j’ai été perturbé par un souci avec mon embrayage et je n’arrivais pas à m’élancer comme je le souhaitais, ce qui sur un tracé aussi court est très pénalisant. Après, sur le meilleur chrono du week-end, je ne suis qu’à deux dixièmes de Baptiste, donc ce n’est pas si mal compte tenu des circonstances », estime Antoine qui termine deuxième des Formule Renault derrière son principal rival.

Positif au Covid, Antoine Uny devait déclarer forfait alors qu’il avait prévu de se rendre sur la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux. Mais il sera bien présent à La Pommeraye où il se classait deuxième des Formule Renault, une nouvelle fois derrière Baptiste Tognet-Bruchet : « J’ai connu un week-end frustrant parce que j’avais l’impression d’aller vite, mais Baptiste me ’’colle’’ une seconde. Vraiment chapeau à lui, parce qu’il fait là une superbe performance. J’avoue que là le doute s’est un peu installé, parce qu’au visionnage des caméras embarquées, je ne voyais pas bien où je pouvais aller chercher une seconde. La perf de Baptiste est énorme et elle m’oblige à me remettre en question. »

Vuillafans – Echevannes c’est pour Antoine Uny un peu la course à la maison, et sur ses terres il espérait bien se mettre en valeur. Mais une nouvelle fois il se voyait devancé par Baptiste Tognet-Bruchet. Toutefois, Antoine dégageait du positif de sa participation à Vuillafans : « Sur la deuxième montée d’essais, je suis parti en tête-à-queue et j’ai touché la bordure. Là nous nous sommes dit qu’il fallait peaufiner certains réglages. Ce que nous avons fait, et finalement j’étais bien plus à l’aise sur les montées suivantes. Nous avons donc fait un pas en avant et mon chrono sur la dernière montée me satisfait pleinement », avoue Antoine. « Après, je reconnais que le tracé de Vuillafans avec une monoplace est pour moi le plus impressionnant de la saison. Par endroit il fallait que je me force pour aller vite. »

S’il était une nouvelle fois devancé par Baptiste Tognet-Bruchet à Dunières, les écarts entre les deux hommes forts de la Formule Renault se resserraient clairement. Antoine échouait en effet à seulement neuf dixièmes de son rival : « Là je commençais à reprendre confiance, en revanche les pneus eux commençaient à réellement fatiguer. Je m’impose sur quasiment toutes les montées durant le week-end, sauf deux et notamment une où Baptiste fait une énorme différence, mais au cumul il est devant. Malgré tout j’étais satisfait de ma prestation réalisée avec des pneus bien usés. »

A Marchampt-en-Beaujolais, Antoine Uny signait sa première victoire de classe de la saison, un large succès obtenu avec cinq secondes d’avance sur son premier poursuivant : « Là je savais que Baptiste n’était pas présent et je n’avais donc pas le droit à l’erreur, il fallait que je le gagne ! Je m’impose sur toutes les manches et j’établis un nouveau record du DE/7 que détenait Marc (Pernot). Donc c’est une belle satisfaction, d’autant que j’avais toujours des gommes en fin de vie. »

La Course de Côte du Mont-Dore sera le théâtre d’une belle bataille entre les deux duettistes de la Formule Renault. Dans le massif du Sancy, sur un tracé long de cinq kilomètres, Baptiste Tognet-Bruchet arrachait la victoire pour seulement trois dixièmes au cumul des deux meilleures montées : « J’ai essayé de nouvelles gommes, donc neuves, mais pas adaptées à ce tracé parce que trop tendres. Le combat était beau, mais ce fut difficile. La satisfaction vient tout de même du fait que je poursuivais ma progression. » Mais pour un pilote qui en Production était habitué à remporter des victoires, la succession de deuxième place ne pouvait pas le satisfaire pleinement.

« Je m’impose à Marchampt, mais Baptiste était absent, et terminer constamment deuxième derrière lui ça devenait frustrant », reconnait Antoine qui n’allait pas lâcher l’affaire pour autant. « On a continué à bosser parce qu’on sait que le travail est souvent payant. Je ne pouvais pas trouver comme excuse le fait d’avoir des pneumatiques usés, il fallait que je travaille tant sur la voiture que sur moi-même. »

Et la détermination du Jurassien allait payer dès Chamrousse où cette fois c’est lui qui se hissait sur la première marche du podium des Formule Renault, en devançant Baptiste Tognet-Bruchet : « Malheureusement la troisième montée de course a été annulée et on ne saura donc jamais si elle aurait modifié le classement. Mais je bats le record détenu par Marc (Pernot), et c’est aussi une belle satisfaction parce que tant Marc que son frère Etienne sont des références sur le championnat. »

En manque de pneus, Antoine Uny préférait ne pas se rendre à Turckheim : « Je n’avais plus à disposition que les pneus tendres que j’avais utilisés au Mont-Dore. Ils ne conviennent pas à un tracé long, donc absolument pas au six kilomètres de Turckheim. » Finalement, Antoine parvenait à trouver des pneus avant de rejoindre Limonest : « Ce qui me permettait de disposer des mêmes gommes que Baptiste, on allait donc pouvoir se battre à armes égales. » Un combat épique qui voit Antoine s’imposer 773 millièmes devant son rival : « C’est génial pour terminer la saison, je sais maintenant quels sont les pneus les mieux adaptés. Sur cette épreuve je m’impose sur chacune des montées et je bats le record d’Etienne Pernot. J’étais vraiment en confiance, ce qui m’a permis d’attaquer et de me faire plaisir. Vraiment le week-end parfait pour conclure une saison. »

Deuxième de l’Open DE/7, victoires et nouveaux records !
Cinquième du Challenge Open DE/7 en 2021, Antoine Uny termine cette saison à la deuxième place après avoir été en constante progression tout au long de l’année : « Pour moi le bilan est plus que positif. Au final je n’ai fait que huit courses cette année, ce qui est très peu. Au total, depuis que je roule avec la Formule Renault, je n’ai fait que quatorze épreuves, ce n’est vraiment pas beaucoup et je peux donc être pleinement satisfait de mes chrono et des records que j’ai battus. En toute franchise, je ne m’attendais pas à faire aussi bien » reconnait Antoine. « De plus, j’aime beaucoup l’ambiance qui règne au sein de la classe DE/7. On y retrouve des pilotes sympas, les rivalités s’exercent dans un très bon état d’esprit, j’ai beaucoup aimé. »

Homme fort de la Formule Renault, Antoine Uny bénéficie du soutien de proches et de partenaires qu’il tient à remercier : « Je remercie mes sponsors, Unimeca, Décolletage Morel, Gauthier Charpente, JLC Distribution, Groupe Bouiller, Watrin, Vallet Automobiles, Facilacom, Garage Uny. Un immense merci à ma famille et particulièrement mon père, ma mère et ma copine. Je remercie également Jean-François Ganevat et tous mes amis qui suivent les courses de près. »

Antoine Uny ne va pas s’arrêter en si bon chemin. En 2023 il compte bien poursuivre sur le championnat au volant de sa Formule Renault : « L’objectif sera d’aller chercher le titre sur le Challenge Open DE/7. J’espère juste qu’il y aura un beau plateau et que nous pourrons livrer de beaux combats », conclut Antoine.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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