Le Gersois vainqueur du Challenge Open Formule Renault

Cette saison 2017 devait être pour Julien Maurel l’année de la découverte du Championnat de France de la Montagne. Une d’année d’apprentissage qui se solde par une victoire dans le Challenge Open Formule Renault et, pour le pilote du Gers, de fabuleux souvenirs.

Au plus loin qu’il se souvienne, Julien Maurel a toujours apprécié les belles mécaniques. Issue d’une famille au sein de laquelle le Sport Automobile était très loin des préoccupations quotidiennes, Julien n’avait que peu de chance de côtoyer les passionnés de vitesse et de trajectoires. C’est donc vers le karaté que se tournait le jeune gersois, discipline qu’il pratiquera durant six ans, avant de pratiquer le football. Mais durant sa jeunesse, sa tante avait pour compagnon un pilote qui, au fil des ans, s’était forgé un sympathique palmarès en circuit.

Julien ne manquait pas de suivre ses prestations, et d’être présent, autant que faire se peut, sur les meetings. Entre paddock et piste, il n’y a qu’un muret que Julien ne tardait pas à franchir. A 18 ans, le permis de conduire en poche, il profitait des journées portes ouvertes du circuit de Nogaro pour venir s’essayer aux volants de voitures se série.

L’approche du sport auto en loisir est certes ludique, mais ne procure pas les sensations de la compétition. Pour assouvir sa passion, Julien Maurel se devait de franchir une nouvelle étape, et de s’installer derrière le volant d’une voiture de course : « Mon budget limité m’a conduit naturellement vers la Course de Côte, la discipline la moins onéreuse », débute Julien qui ne délaisse pas pour autant d’autres activités sportives : « J’ai joué au football, mais dans ma région, nous avons une culture du rugby. Et aujourd’hui, je suis licencié au club de Marciac où j’évolue au poste d’ailier. Durant l’intersaison, j’ai toujours plaisir à retrouver les copains sur le terrain et lors des troisièmes mi-temps. »

Premiers pas en Proto CM
C’est sur la Course de Côte de Tarbes – Osmets, qu’en 2014 Julien Maurel participait à sa première épreuve au volant d’un Proto GFA R420 engagé en CM : « J’avais fait l’acquisition de cette auto avec laquelle j’ai couru durant deux saisons, avant d’acheter fin 2015, la Formule Renault. » La saison 2016 de Julien sera consacrée aux épreuves de la ligue Midi – Pyrénées, et au Championnat de France de la Montagne 2ème division, où le pilote de Miélan se classait en fin de saison au sixième rang.

Ces très bons résultats ne pouvaient qu’inciter Julien à franchir une nouvelle étape et à s’engager sur le Championnat de France : « J’ai obtenu fin 2016 ma qualification pour la Finale de la Coupe à Limonest. J’ai pu ainsi disputer une épreuve plus longue que celles que j’avais l’habitude d’aborder en régional. Cela m’a donné envie de découvrir des tracés plus longs, et en visionnant des vidéos du Mont-Dore où de manches du Championnat de France, je me suis dit qu’il fallait que je sois au départ de ce genre d’épreuves. »

Dans l’esprit de Julien, participer au Championnat s’était également avoir la possibilité de se mesurer à de nouveaux concurrents : « Dans chaque catégorie, le Championnat accueille ce qu’il se fait de mieux. En étant confronté à des pilotes dont le talent est incontestable, cela me permettait de me jauger et de mesurer mon potentiel. » Julien abordait cette première saison comme une année d’apprentissage, qui allait lui permettre de découvrir un nouvel univers : « J’allais découvrir les épreuves, un nouvel environnement, un déroulement inhabituel pour moi. Je savais que j’allais être confronté à de belles courses, mais pour le reste, il n’était pas question d’afficher un quelconque objectif en début de saison. La seule ambition était de travailler et d’apprendre. »

Apprentissage du Championnat en Formule Renault
L’apprentissage de Julien débutait à Bagnols-Sabran, où il mettait à profit cette première confrontation de la saison pour prendre ses marques : « J’appréhendais vraiment cette course, son tracé technique. La météo n’a pas joué en notre faveur, et c’était compliqué pour moi. A l’issue du week-end, j’ai vraiment eu le sentiment de ne pas être dans le coup », reconnait-il. « Là, j’ai compris qu’il allait vraiment falloir bosser pour arriver au niveau de ce Championnat. »

Histoire de rentrer directement dans le grand bain, Julien s’alignait par la suite sur le Col Saint-Pierre, une des épreuves les plus difficiles à assimiler, un véritable monument pour les Montagnards : « Pour en avoir discuté avec de nombreux pilotes, je savais que le Saint-Pierre serait un rendez-vous compliqué. Ronald Garces, qui l’a abordé à plusieurs reprises, m’a expliqué qu’il fallait vraiment travailler en amont avant de s’élancer sur ce tracé. Il m’a donné un coup de main lors des reconnaissances, m’a aidé à préparer ce rendez-vous. Après, je savais qu’il fallait que je me lâche et que je donne le meilleur de moi-même. » Le résultat sera au rendez-vous, puisque Julien se positionnait à l’arrivée à la quatrième place des Formule Renault.

A La Pommeraye, Julien Maurel se voyait proposer un duel acharné face à Christophe Henry qui, au final, le devançait de quatre dixièmes pour s’imposer en Formule Renault B : « Jean-Christophe connait bien La Pommeraye alors que je découvrais. Terminer à quatre dixièmes est pour moi une réelle satisfaction, et je suis enchanté de mon week-end. Je n’avais aucun sentiment de frustration d’être deuxième, dans le sillage du vainqueur. »

Saint Gouëno aurait pu être le théâtre de la revanche de Julien, mais face à un Jean-Christophe Henry qui là encore bénéficiait de la connaissance du terrain, le Gersois devait s’incliner : « Les conditions étaient difficiles avec l’apparition de la pluie en alternance durant la journée de dimanche. J’ai à mon sens fait une erreur dans le choix des pneus au plus mauvais moment, et dans ces conditions il était hors de question d’aller chercher Jean-Christophe », reconnait Julien.

Le tracé de la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais allait rapidement se présenter comme un véritable casse-tête pour Julien : « C’est sans conteste le tracé qui m’a mis le plus en difficulté cette saison », analyse-t-il. « J’ai galéré tout le week-end pour essayer de négocier correctement l’épingle du départ. Je n’étais pas à mon aise sur ce parcours, et j’ai même fait une touchette lors de la dernière montée au passage de l’épingle, où je casse un morceau de la lame avant. Le tracé est magnifique, mais je suis passé à côté. Je le regrette, mais je ne me suis pas fait plaisir », avoue Julien.

Le Mont-Dore… Epreuve mythique, était le rendez-vous attendu par Julien Maurel : « Lorsque je me suis engagé au Cfm-challenge, la première épreuve que j’ai cochée sur mon calendrier sportif c’était le Mont-Dore. Il était hors de question que je loupe cette course. C’est pour moi le rendez-vous incontournable de la saison. » Un rendez-vous sur lequel Julien allait prendre énormément de plaisir et accrocher au final la quatrième place des Formule Renault B : « Une première participation au Mont-Dore, ça restera pour moi un souvenir mémorable. Après, en termes de résultat, je suis plutôt content. Pour quelqu’un qui découvrait le tracé ce n’est pas trop mal. »

Après le Mont-Dore, Julien aurait dû logiquement être au départ de Chamrousse, mais un problème technique viendra mettre un terme prématuré à sa saison dans le cadre du Championnat : « A l’issue du Mont-Dore, j’ai pris part à la Course de Côte de Saint Antonin Noble Val, qui avait lieu le 15 août. Mais dès les essais, j’ai compris que mon embrayage était en train de me lâcher. » Dans l’esprit de Julien, seul l’embrayage donnait souci, et le Gersois pensait disposer de suffisamment de temps pour remplacer cet élément : « Mon tord fut de ne pas avoir démonté immédiatement pour constater les dégâts. Lorsque je me suis préoccupé de l’auto, trois jours plus tard, j’ai constaté que l’embrayage était mort, mais également que le volant moteur était en piteux état. A ce moment-là, il fallait retrouver les pièces. Et faire rectifier le volant moteur en plein mois d’août c’est toujours compliqué. Il faut garder à l’esprit que je ne suis qu’un amateur, au moyens financiers limités et qui ne dispose pas toujours du temps que je souhaiterais pouvoir consacrer à la course. De plus je ne suis pas mécanicien de profession, mes connaissances me permettent de réparer, mais là où un professionnel passerait la journée, cela me prend trois jours. »

Vainqueur du Challenge Open Formule Renault
Julien devait donc déclarer forfait à Chamrousse, mais son avance pris au sein du Challenge Open Formule Renault lui permettait d’en conserver la tête : « Remporter le Challenge pour ma première année sur le Championnat, je ne m’attendais pas du tout à ça », reconnait-il. « J’ai fait de mon mieux, en marquant de précieux points en début de saison. Il est clair que Kevin (Petit) est un pilote hyper rapide. Nous avons eu l’occasion de nous affronter uniquement sur deux épreuves, à Sabran et à Marchampt, où il me devance. Je savais que ce serait difficile face à lui, mais au final j’ai pu conserver l’avantage et bien évidemment je ne peux que m’en réjouir. Ce titre, j’estime être allé le chercher, ne pas l’avoir volé, et j’en suis pleinement satisfait. »

Outre le titre, Julien Maurel reconnait avoir vécu une saison intense. Cette première participation au Championnat de France de la Montagne restera longtemps gravée dans son esprit : « J’ai découvert des épreuves magnifiques, fait de belles rencontres. Je pense notamment à ma première épreuve, à Bagnols-Sabran, où je ne connaissais pas grand monde et où j’ai été accueilli à bras ouvert par la famille Poinsignon. Yannick, Christophe et leur père Guy m’ont vraiment soutenu tout au long du week-end. L’an dernier, j’avais côtoyé David Guillaumard et sa compagne Jessica sur les épreuves de 2ème division, et ce fut un plaisir de les retrouver. Je me suis rendu compte que les animateurs du Championnat étaient très abordables, j’ai vraiment vécu une fabuleuse année. »

Julien ne voulait pas manquer l’occasion qui lui était donnée de remercier ceux qui l’ont chaleureusement accueilli, mais également ses partenaires : « Un grand merci au Contrôle technique Rabastens Auto, au Garage Drigou, à Gers Meca Service, à Abeilhe Autos, à C.D. Constructions, à la Sarl Maurel Charpente et au Garage Bardot. Je remercie également Guillaume Bardot, le président du Club Automobile Mirande Astarac dont je fais partie, pour son coup de pouce tout au long de la saison, ainsi que Jean-Claude Dutrey pour tout ce qui touche à la préparation et mise au point de la Formule Renault. Je n’oublie pas les amis et membre de l’Asso Maurel Auto Sport, tous mes amis sur les réseaux sociaux, mes amis de l'ASM, mes amis pilotes, ma compagne Mélanie et bien sûr mon père, qui rend tout cela possible. »

Cette année de découverte ne peut que motiver Julien Maurel à être à nouveau présent l’an prochain, même si dans son esprit rien n’est encore clairement défini : « Pour l’heure, la Formule Renault est en vente. J’attends de voir quelles seront les évolutions en termes de réglementation avant de porter mon choix sur une éventuelle nouvelle voiture », conclut le jeune gersois.

Propos recueillis par Bruno Valette


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