Vainqueur du Challenge Open CM

Parfait connaisseur de la catégorie CM au sein de laquelle il évolue depuis une dizaine d’années, Arnaud Huguel a décidé pour cette saison 2016 d’animer au volant de son TracKing, les manches du Championnat de France de la Montagne. Bien lui en pris, puisqu’à l’issue de cette saison, il remporte le Challenge Open CM.

Au plus loin que se souvienne Arnaud, la pratique du sport automobile n’était pas un sujet de conversation chez les Huguel. Pas de pilote au sein de la famille, mais en revanche un goût immodéré pour les belles mécaniques, son père, Daniel, a toujours voué une vraie admiration aux sportives. BMW, Porsche, Arnaud garde un souvenir précis des bolides qui se sont succédé au domicile familial.

Des tatamis à la piste
Jeune, c’est sur les tatamis qu’Arnaud Huguel assouvissait son goût de la compétition. Judoka en herbe, il pratiquera cette discipline dès l’âge de 12 ans, et ce n’est qu’à la quarantaine passée qu’il délaissera le kimono. Ceinture noire de judo, il aura l’occasion de défier ses adversaires, tant sur des manifestations régionales que nationales. Le judo est une école, avec ses valeurs. Des valeurs qu’Arnaud a totalement intégrées, car s’il est un vrai compétiteur, il n’en garde pas moins une vraie humilité lorsqu’il relate ses courses. Le judo ne fut pas son seul centre d’intérêt, Montagnards de naissance, il chaussait les skis dès l’âge de 4 ans, ce qui lui vaut de dire en plaisantant : « Je ski comme je marche. »

Durant ces nombreuses années, Arnaud conservait un œil curieux sur l’automobile, mais sans songer devenir pilote. Finalement, son amour des belles mécaniques et son âme de compétiteur l’inciteront à accoler ses deux passions : « C’est plus l’amour de la voiture que du sport auto qui m’a donné envie de faire de la compétition », reconnait Arnaud. Mais avant de songer prendre le volant d’une auto de course, le Vosgien faisait ses premières armes en Karting : « Dès l’âge des 20 ans, j’ai commencé à courir en Karting sur des épreuves régionales. J’ai dû faire trois saisons, mais par la suite j’ai toujours eu un kart à la maison, ce qui me permettait de rouler en loisir. »

C’est à l’approche de la quarantaine qu’Arnaud décidait de s’installer derrière le volant d’une voiture de course. Son choix se portait alors sur la Course de Côte : « La simplicité de la discipline me convenait parfaitement, en ce sens qu’elle n’empiète pas sur un emploi du temps souvent chargé. » Restait à jeter son dévolu sur une voiture, ce sera finalement une Talbot Samba Rallye Groupe B : « A son volant, en 2007, j’ai disputé plusieurs épreuves régionales. » Des participations qui n’allaient pas manquer de faire de lui une référence dans sa classe, chacune d’entre elle s’est soldée par une victoire en classe F2000/12.

La Samba reste une auto des plus sympathique, mais qui offre des performances limitées. Après une première saison passée dans l’habitacle de la petite Talbot, Arnaud cherchait une auto garantissant des sensations bien plus fortes, et son choix se portait alors sur un Proto Fun Boost. L’expérience était plus que convaincante, Arnaud trouvait dans le Groupe CM le compromis idéal pour affronter les courses de côte. Au Fun Boost allaient succéder divers Protos CM… BRC, Gemma, Silver Car, et aujourd’hui le TracKing, Arnaud est devenu un véritable spécialiste de la catégorie.

« Violent ! » en un mot Arnaud résume les sensations qu’il éprouve avec ce type de voiture : « C’est violent et ça vous oblige à aller chercher son maximum, à s’en occuper vraiment pour aller vite. Ça me convient à la perfection »

Un TracKing pour découvrir le Championnat
C’est donc au volant d’un TracKing RC01 qu’Arnaud Huguel abordait cette saison 2016. L’objectif premier du Vosgien était de découvrir les plus belles épreuves de l’hexagone, « et si possible de bien figurer dans le Challenge Open CM où je savais que le niveau serait assez relevé. »

« A oublier », lâche Arnaud quand on évoque son début de saison à Bagnols-Sabran, pour lui la saison a réellement débuté au Col Saint-Pierre, une épreuve qu’il découvrait et qui n’est certainement pas la plus facile à assimiler. Troisième du CM derrière François-Xavier Thievant et Thibault Cheyrezy, Arnaud se dit totalement satisfait de son séjour cévenol : « J’étais persuadé qu’Olivier (Desrayaud) serait devant moi. Tout au long du week-end il m’a devancé, et sur la dernière, j’ai tenté le pari osé de conserver les pneus slicks alors que la route s’asséchait. Ce fut payant puisque je lui passe devant », explique-t-il. « J’en garde un excellent souvenir parce que le Col Saint-Pierre est vraiment une course magnifique, un tracé exceptionnel qui m’a vraiment marqué. »

Si le Col Saint-Pierre laissait à Arnaud un souvenir impérissable, la Course de Côte d’Abreschviller lui donnera une nouvelle occasion d’engranger de belles émotions. Sur l’épreuve lorraine, il signait en effet son premier succès de la saison : « M’imposer chez moi, devant Christophe Rosé, Olivier Desrayaud et FX Thievant, ça reste un moment fort. Je signe en plus un nouveau record de l’épreuve dans la catégorie, j’étais vraiment super content de mon week-end. »

C’est face à deux autres TracKing qu’Arnaud allait devoir en découdre à Marchampt en Beaujolais. Fabien Bourgeon, le concepteur de la voiture étant intouchable, Arnaud tentait, mais en vain, de venir à bout d’Olivier Desrayaud : « Là encore, ce fut pour moi une course magnifique. L’épreuve est très bien organisée, le tracé est superbe, rapide, pas spécialement compliqué, mais sur lequel on peut facilement être sur un faux rythme », analyse Arnaud. « Je suis satisfait parce qu’au départ de la dernière montée, j’occupais la quatrième place, et que je suis parvenu à devancer Jérôme Collias d’un dixième. »

A Vuillafans Arnaud Huguel allait remporter un nouveau succès, après avoir assez largement dominé son sujet. Là encore il se retrouvait confronté à deux autres TracKing, mais il reléguait Nicolas Dumont et Olivier Desrayaud à plus de deux secondes : « Je signe le record de l’épreuve détenu jusqu’alors par Fabien (Bourgeon), alors que je n’avais jamais disputé cette épreuve. Je ne sais pas ce qui m’a pris » plaisante-t-il. « Je pense que là j’avais parfaitement cerné le comportement du TracKing. »

Pour un compétiteur tel qu’Arnaud, qui aime les confrontations, le Mont-Dore allait être un terrain de jeu idéal. Là encore Fabien Bourgeon dominait les débats, et Arnaud devait cravacher face à Jean-Sébastien Fel et François Laroche : « Je découvrais le Mont-Dore. C’est très compliqué à assimiler, tous les virages se ressemblent », analyse-t-il. « Après, j’ai été stoppé sur la deuxième montée, et j’ai dû me relancer dans des conditions qui n’étaient pas vraiment idéales. Sur la troisième montée, on a dû composer avec des traces d’huile, et il n’était plus question d’améliorer. »

A Turckheim Arnaud retrouvait Christophe Rosé, qu’il avait devancé en début de saison à Abreschviller. Mais cette fois, son rival ne s’en laissera pas conter et Arnaud devait se contenter de la deuxième place : « J’aurais bien aimé terminer la saison en devançant Christophe, mais il connait parfaitement Turckheim et il est très fort sur ce tracé. Mais je suis vraiment ravi pour lui, et content du fait que mon TracKing se soit parfaitement comporté. »

De bons résultats obtenus cette saison en régional, permettaient à Arnaud de se qualifier pour la Finale de la Coupe de France. A Limonest il plaçait son TracKing à la quatrième place : « Je suis devancé par Yves Tholy et Christophe Rosé, et je termine à seulement deux dixièmes du Speed Car de Fabrice Gallo. La voiture là encore s’est bien comportée, c’est moi qui n’est pas su être suffisamment explosif. »

Vainqueur du Challenge Open CM
A l’heure de faire les comptes, Arnaud Huguel pointe en tête du Challenge Open CM et le Vosgien a toutes les raisons de se réjouir : « J’ai passé une saison absolument géniale. Je n’ai pas endommagé la voiture, je me suis fait plaisir sur chaque course, j’ai pu me donner à fond. Non, vraiment, ce fut une fantastique saison, et cette victoire dans le Challenge Open me ravit. »

Pour 2017, Arnaud Huguel aimerait bien se tourner vers une autre discipline : « J’ai envie de faire du rallye, et normalement ça va se faire avec une Citroën C2 R2. On verra bien si ça me plait, sinon je reviendrai à la côte. » Il n’est pas dit pour autant qu’Arnaud délaisse totalement la Montagne la saison prochaine, il sait pouvoir disposer de la GBC 01 de son papa, s’il veut faire une paire de piges en Course de Côte.

Un père omniprésent, sans qui il lui serait difficile de courir : « Je tiens à le remercier car il m’a vraiment bien aidé cette saison. Je veux également remercier tous les bénévoles qui, quels que soit les intempéries, sont toujours là. Sans eux il n’y aurait pas d’épreuve, et je veux vraiment leur dire un grand merci », confie Arnaud qui avoue regretter son attitude à Abreschviller : « Il pleuvait, et je n’ai pas pris part à la dernière montée de course. Je le regrette, ne serait-ce que par respect pour les commissaires, je devais disputer cette montée », conclut-il.


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