Les échos de la Montagne de Bernard Desray

Tension dans la basse-cour
Après la pause méridienne, le départ de la première montée de l’après-midi, à Marchampt est imminent .Comme avant chaque reprise de la compétition, sur la ligne, la concentration est de mise et une certaine tension règne. Thierry Héritier, directeur de course adjoint est monté fermer la route. Jean Paul Cocquelet, directeur de course attend son retour pour faire partir la première voiture, la Lotus Elan du Belge Roger Poulet. Devant la voiture, face à Roger, Jean Paul à la main posée sur le capot de la Lotus. La scène est surréaliste et cocasse : J’ouvre alors mon micro et ne puis m’empêcher d’annoncer alors : « De toute ma vie de speaker, c’est la première fois que je vois un coquelet tenir tête à un poulet ! » Eclat de rire général renforcé encore par l’air plus qu’étonné de Thierry, de retour, qui n’a, évidemment pas, assisté à la scène…

Marco, le pionnier visionnaire.
Depuis 1969 avec la titre remporté par la Tecno F2 de Daniel Rouveyrand, les « Formule 2 » feront la loi sur le championnat de France de la Montagne jusqu’en 1998 avec les Bayard, Mieusset, Pozet, Debias, Frequelin, Tarrès et Boccard .En 1994, la FFSA autorise la venue, uniquement sur le Championnat de France 1ère division, des « Formule 3000 » Les voitures sont issues du circuit mais les modifications autorisées sont restreintes et les pneus radiaux ont du mal à chauffer sur les sprints montagnards.

Nany Nerguti, le premier, engage une Lola Mugen 91 avec le soutien de l’équipe DAMS, puis Gérard Dillmann lui emboite le pas mais la mise au point est difficile et longue. Le plus tenace des tenants de la nouvelle arme est Marc Régal qui a fait l’acquisition, en Angleterre, d’une Lola T90/50 à empattement plus court.

Le challenge s’avère délicat et difficile mais Marc s’accroche. En 1995, la FFSA autorise des pneus plus tendres et le lyonnais vient taquiner les podiums et surtout les F2. Son heure de gloire sonnera au clocher de Marchampt en Juin 1996. Marc Régal s’impose devant Daniel Boccard avec le record du Beaujolais, chez lui et devant ses nombreux amis. Le tenace Marco ouvre ainsi la voie royale aux F3000 des prochains champions de France, Bernard Chambérod, Lionel Régal et Nicolas Schatz…

Cela arrive même aux plus pros…
Marchampt 2012 : Nicolas Schatz effectue sa dernière saison au volant de la Nippon. Meilleur temps la veille aux essais, le dimanche matin, compte tenu de la météo, il décide de monter des pneus neufs pour frapper d’entrée de jeu dans la première manche. Un membre de son équipe va chercher les roues dans la remorque et s’aperçoit qu’elles sont restées…à la maison ! Il file alors à Azé pour aller les chercher tandis que Nico prend le départ avec les pneus de la veille…et réalise le meilleur temps. L’après-midi, il améliore, avec les « balles neuves » de quelques dixièmes : « Finalement, en gérant bien des pneus un peu usés, on peut réaliser de bonnes choses et cela va dans le sens de la réglementation limitant le nombre de ces équipements » conclut le champion de France…Comme quoi !

Bernard Desray


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