Rémi Béchadergue 3ème du Challenge Open Formule Renault

L’objectif initial de Rémi Béchadergue, en s’engageant sur le Championnat de France de la Montagne, était de découvrir des épreuves qui le faisaient rêver lorsqu’il était enfant. Au sein du peloton de la Formule Renault, il a su allier découvertes et performances, pour finalement accrocher la troisième place du Challenge Open.
 
C’est aux volants de groupes F puis de Protos C3, qu’entre 1984 et 2000, Alain Béchadergue s’est illustré sur les courses de côte du Sud-Ouest. Lorsque l’on a un père qui est animé d’une telle passion, on ne peut avoir envie que de le suivre. C’est ce que n’allait pas manquer de faire Rémi.

Enfant, Rémi était de ces gamins qui sont de véritables touche-à-tout du sport, pratiquant diverses disciplines sans vraiment avoir une attirance particulière pour l’une d’entre elles. Mais, dans la lignée familiale, le sport auto était au cœur de ses préoccupations, et lorsque son père décidait de mettre un terme à sa carrière sportive, Rémi prenait la succession en disputant ses premières épreuves en karting. A tout juste 12 ans, on pouvait le voir évoluer sur les épreuves de son Sud-Ouest natal. Minimes, Cadets, Juniors, Rémi Béchadergue franchissait allégrement les étapes pour finalement disputer le Challenge Léopard au volant d’un karting sur-vitaminé.

Mais pour Rémi, cette approche de la compétition restait avant tout ludique, car s’il était évidemment en quête de résultats probants, le Bergeracois n’était pas suffisamment impliqué pour espérer accumuler les trophées.

En 2008, Rémi fêtait ses 20 ans, et s’il abandonnait le karting, il ne se voyait pas s’éloigner de la passion qu’il partageait avec son père. Il lui proposait alors de restaurer le Proto ARC avec lequel il courrait quelques années auparavant. Un nouveau challenge qui permettait à Alain et Rémi d’entretenir leur belle complicité. Il faudra deux ans avant que l’ARC soit reconditionnée, prête à affronter les vénérables protos et monoplaces qui évoluent en Véhicules Historiques de Compétition.

Premières courses de côte en VHC
Chose peu commune, c’est donc par le biais du VHC, qu’en 2010, Rémi Béchadergue disputait ses premières courses de côte. L’aventure durera l’espace de deux saisons, durant lesquelles Rémi se familiarisait avec le comportement de son Proto, mais participait également à des épreuves VHC sur circuit, au volant d’une autre ARC.

Cette première approche en VHC, lui permettait de faire son apprentissage, « et de souder un lien avec mon père par le biais de cette passion commune pour le sport automobile », n’oublie pas de rappeler Rémi. Un lien indéfectible qui perdurera au fil des saisons, et qui incitera Rémi et son père à se lancer dans la construction de leur propre voiture : « Initialement, je voulais construire un Proto CM », confie Rémi. « J’ai largement entamé ce projet, mais je me suis rendu compte que l’homologation de cette voiture auprès de la FFSA représentait un coût exorbitant, que je n’étais pas en mesure d’assumer. »

Une fois passé le cap de la déception, Rémi décidait, pour poursuivre sa carrière sportive, de faire l’acquisition d’une Formule Renault : « Il nous semblait que c’était le meilleur compromis pour disposer d’une voiture à la fois performante et peu onéreuse. » La Tatuus sera engagée sur les épreuves de son Périgord natal et des régions limitrophes, et Rémi ne tardait pas à acquérir ses lettres de noblesses en accumulant les bons résultats : « L’approche de la compétition n’était plus la même. En VHC, je voulais avant tout préserver la voiture, avec la Formule Renault j’étais nettement plus en quête de performance. » Vainqueur régulier de sa classe, Rémi accrochait plusieurs victoires de groupe et quelques podiums au scratch.

Motivé par ses belles prestations, Rémi Béchadergue décidait en 2015 de prendre part au Championnat de France de la Montagne 2ème division : « L’objectif était avant tout de découvrir des tracés plus longs, afin de parfaire mon pilotage. » Septième à Quillan et vainqueur de groupe, Rémi terminait aux portes du top 10 à Gémenos et s’imposait dans sa classe. Par la suite, il s’engageait sur la Course de Côte du Mont-Dore, afin de prendre part à cette épreuve, considérée par bon nombre de Montagnards comme mythique : « Tant pour mon père que pour moi, être au départ du Mont-Dore était la concrétisation d’un rêve », reconnait Rémi. Un rêve qui allait malheureusement tourner en cauchemar, victime d’une sortie de route, Rémi endommageait très sérieusement sa Formule Renault.

Les débuts sur le Championnat de France
Sa saison se terminait prématurément, et Rémi décidait de reconstruire sa voiture pour s’engager en 2016 sur le Championnat de France de la Montagne : « Disputer le championnat était une décision familiale, que j’ai pris en accord avec mon père, ma mère et ma femme », se souvient Rémi. « Pour moi, l’objectif était avant tout de découvrir le championnat, et d’apprendre à rouler sur des épreuves plus longues. J’espérais pouvoir me glisser dans le peloton de tête des Formule Renault, sans avoir aucune prétention pour la victoire sur le Challenge Open. » Ambition mesurée, même si la réputation de Rémi avait largement franchi les frontières du Périgord, et que le jeune homme était attendu de pied ferme par ses adversaires.

Excepté le Col Saint-Pierre et le Mont-Dore où il avait déjà roulé, Rémi Béchadergue allait donc découvrir plusieurs manches du championnat, où il n’allait pas tarder à exprimer son talent. Et c’est d’ailleurs à Saint-Jean-du-Gard, que se situait son premier rendez-vous de la saison : « Je me suis présenté cette année au départ du Col Saint-Pierre, sans avoir eu l’occasion de m’installer derrière le volant de ma Formule Renault depuis mon accident au Mont-Dore », précise Rémi. « J’avais donc une certaine appréhension, tant sur le bon fonctionnement de ma voiture, que sur mes capacités à me relancer en course. Nous avions fait le choix de débuter au Col Saint-Pierre parce que je connaissais déjà le parcours. Finalement, je suis parvenu à retrouver la confiance, et tout s’est bien passé », confie Rémi qui termine quatrième de sa classe.

C’est sur la Course de Côte de La Pommeraye que Rémi faisait sa deuxième apparition de la saison sur le Championnat. Un deuxième rendez-vous couronné de succès, puisqu’il ne faisait rien de moins que de s’imposer en tête des Formule Renault : « Il faut reconnaitre que la course était un peu spéciale. J’ai signé mon meilleur chrono dimanche matin, alors que la route était encore un peu grasse. Je suis persuadé que les autres attendaient les montées suivantes pour vraiment attaquer. Mais la météo s’est détériorée, et personnes n’a été en mesure d’améliorer. Je m’impose, mais je le dois en grande partie aux conditions climatiques. Sur le papier, je pense que les autres étaient plus rapides que moi », analyse Rémi en toute modestie.

Le Beaujolais allait être le théâtre d’une nouvelle confrontation acharnée entre les pilotes de la Formule Renault, et Rémi tirait une nouvelle fois son épingle du jeu : « Je garde le souvenir d’une course rapide, d’un très beau tracé, mais qui peut receler quelques pièges. Sarah en a notamment fait les frais, ce qui a eu pour effet de calmer mes ardeurs. Donc j’ai vraiment terminé sur la réserve », confie Rémi qui accroche la troisième place derrière Didier Chaumont et Estel Bouche.

A Vuillafans, Rémi Béchadergue connaissait une nouvelle satisfaction en accrochant la deuxième place de sa classe à seulement trois dixièmes de Marc Pernot : « C’est une course difficile parce que très rapide, et nous étions avec Marc et Didier (Chaumont) sur de très bons chronos. Marc me précède de trois dixièmes, je devance Didier également de trois dixièmes. C’est ce genre de bagarre que je recherchais en m’engageant en Formule Renault, ça ne peut donc que me satisfaire entièrement. »

En se rendant dans le Massif du Sancy, Rémi retrouvait la course qui l’an dernier avait mis un terme à sa saison : « Je dois avouer que l’approche de ce Mont-Dore était un peu difficile. Samedi, sur la première montée, je n’étais pas spécialement à mon aise. Mais je parviens dès les essais à améliorer mon meilleur chrono de l’édition précédente. Pour le reste, la course était un peu frustrante, car je fais mon meilleur temps en 2’40’’ le dimanche matin, alors que Didier signe un chrono en 2’39’’. Je comptais alors sur la suite de la journée pour tenter de le devancer, afin de prendre ma revanche de l’an dernier, mais les conditions de piste ont empêché d’améliorer les temps sur la deuxième montée, et la troisième était inutile puisque la route était souillée par de l’huile laissée par un concurrent, et qu’il était donc impossible d’améliorer », explique Rémi qui termine deuxième derrière Didier Chaumont. « Je suis tout de même réellement satisfait d’avoir pu terminer mon premier Mont-Dore », ajoute-t-il.

Pour conclure sa saison, Rémi Béchadergue se rendait en Alsace où se tenait la dernière confrontation de la saison. Sur la Course de Côte de Turckheim, plus d’une quinzaine de pilotes de Formule Renault s’étaient donnés rendez-vous, de quoi offrir au public de belles empoignades : « J’avais comme objectif d’être proche des chronos réalisés par les meilleurs pilotes de la catégorie l’année précédente. Au final je signe de bons chronos, mais j’étais loin de pouvoir aller chercher les temps de Steeve Gérard qui s’impose sur cette épreuve », reconnait Rémi qui termine cinquième de sa classe. « Je suis vraiment content d’avoir fait ce déplacement, car nous avons découvert l’Alsace et des endroits magnifiques, un tracé sublime, et que nous avons passé de grands moments avec nos amis. »

« Je garde un excellent souvenir de toutes les courses »
Troisième du Challenge Open Formule Renault, Rémi Béchadergue ne cache pas sa réelle satisfaction de s’être engagé cette saison sur le Championnat de France de la Montagne : « Ma méthodologie cette année était de prendre les temps de référence signés l’an dernier en Formule Renault par Antoine Betzel et Didier Chaumont, et d’essayer de m’en approcher à une seconde ou une seconde et demie. Et au Beaujolais, notamment, j’étais dans les chronos de l’an passé, ce qui me satisfait pleinement », analyse-t-il. « Je garde un excellent souvenir de toutes les courses que j’ai disputées cette saison. J’ai fait de magnifiques rencontres, découvert des endroits fabuleux, des tracés qui me faisaient rêver quand j’étais gamin. De plus j’ai eu la chance de découvrir tout ça avec mon père, qui m’a accompagné tout au long de la saison, pas seulement sur les courses, mais également dans la préparation de chacun des rendez-vous. »

L’ambiance qui règne parmi les pilotes de la Formule Renault semble avoir profondément marqué Rémi : « J’ai eu la chance de courir dans cette catégorie où nous sommes tous amis. Il n’y a aucune animosité. Sur la piste nous nous affrontons, mais en dehors nous passons de fabuleux moments. Ils m’ont tous fait bénéficier de leur expérience, m’ont donné une multitude de conseils. J’avais l’impression de me retrouver à l’école, avec les copains, où tu es studieux pendant les cours, mais une fois que la cloche a sonné, c’est la foire. D’ailleurs, nous ne nous sommes pas privés de nous revoir récemment, pour passer un week-end ensemble. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour les remercier pour leur accueil et leurs conseils. »

Rémi n’oublie pas de remercier ceux qui l’on suivi dans cette aventure : « Un grand merci à mon père qui s’est totalement investi dans la préparation de la saison et sur chacune des épreuves. » S’il évoque Alain, son père, Rémi veut avoir une pensée particulière pour Géraldine, sa maman, et pour son épouse Clémentine : « Elles ont su faire des compromis pour nous laisser pleinement assouvir notre passion, et je me dois de les remercier. »

Cette saison 2016 restera comme un excellent souvenir pour Rémi Béchadergue, qui a décidé de tourner la page pour se lancer de nouveaux défis : « La Formule Renault est vendue et nous préparons une Formule 3 pour 2017. » Une auto que l’on devrait retrouver majoritairement sur des épreuves régionales, avec en prime des apparitions sporadiques sur le Championnat de France : « J’ai vécu une saison magnifique, mais en termes de logistique, c’était un peu l’enfer. Mes parents habitent en Dordogne, et depuis le début de l’année, mon travail m’a obligé à quitter Pau pour m’installer en région parisienne. Pour gérer les déplacements, ce fut particulièrement ardu. Donc l’année prochaine, nous concentrerons nos efforts plus particulièrement sur les épreuves régionales. »


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