De bonnes bases pour l’avenir

En 2022, l’année de ses 20 ans, Antonin Saintmard s’engageait pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne. Une saison de découverte qui allait permettre au jeune pilote belge de mieux cerner le comportement de sa Formule Renault et d’établir des bases pour la suite de son implication en courses de côte.

C’est au mois d’octobre 2022 qu’Antonin Saintmard fêtait ses 22 ans. Il se présentait donc au départ de cette saison comme l’un des plus jeunes animateurs du championnat. Inexpérimenté, il pouvait toutefois compter sur les conseils avisés de son père qui compte de nombreuses participations à son actif et qui a eu l’occasion de venir affronter de nombreux tracés français. Antonin est en effet le fils de Gilles Saintmard, connu des Montagnards pour son coup de volant, sa bonhomie et l’humilité habituelle dont peuvent faire preuve les pilotes belges.

Si l’expérience d’Antonin derrière le volant était très limitée au départ de cette saison 2022, en revanche il bénéficiait d’une parfaite connaissance des rouages de la discipline et de la manière dont il faut aborder les courses de côte : « Si mes souvenirs sont bons, mon père a débuté à la fin des années 80, donc plus de dix ans avant ma naissance. Et du plus loin que je me souvienne, avant même de savoir marcher, je l’accompagnais sur les courses », se remémore Antonin. « Dès que j’ai eu l’âge de comprendre ce qu’était la passion de mon père, je savais que je suivrais ses traces. »

C’est finalement en 2021 qu’Antonin Saintmard fera sa première apparition en compétition grâce au prêt d’une Formule Campus : « Je me suis engagé sur la Course de Côte de Grandcourt en Belgique, j’ai ensuite participé à la régionale de Montgueux et enfin à Turckheim. J’ai beaucoup aimé l’approche et cela m’a permis de voir que j’étais à mon aise dans le cockpit d’une monoplace. »

Objectif : Construire pour l’avenir
Rassuré sur le fait que ce type de voiture lui convenait, Antonin décidait de faire l’acquisition d’une Formule Renault : « Mon père a toujours roulé en monoplace et je voulais faire de même, d’où le choix de cette auto. La Formule Renault était abordable, moins pointue qu’une F3, c’était pour nous la voiture idéale pour débuter. J’avais le souvenir que Billy Ritchen avait fait ses débuts en Formule Renault, et quand on voit où il en est aujourd’hui, on se dit que ça doit être une bonne école. »

Licencié en Belgique, Gilles Saintmard est souvent venu exprimer son talent sur les épreuves françaises mais n’a jamais eu l’occasion de s’engager officiellement sur le championnat. « Il partait du principe que pour ma part je devais m’inscrire le plus tôt possible parce que ça ne pouvait que m’être bénéfique pour acquérir de l’expérience en côtoyant les meilleurs pilotes français », explique Antonin. « Et puis en 2022, Fred (Errard) a créé une émulation supplémentaire en nous motivant à construire une équipe belge, je ne pouvais pas louper l’occasion. »

En 2021, Antonin Saintmard avait déjà eu l’occasion de rouler sur la Course de Côte de Turckheim – 3 Epis, mais pour le reste il allait devoir découvrir durant cette saison 2022 l’ensemble des épreuves sur lesquelles il était engagé : « L’objectif était de prendre part à ces courses et de poser des bases pour progresser lors des éditions suivantes. Je voulais me concentrer avant tout sur mes prestations, sur l’envie de bien faire, sans vraiment tenir compte de ma position par rapport à mes adversaires. Je débutais, j’abordais donc la saison comme elle devait être abordée par un débutant. »

A Bagnols-Sabran, d’entrée de jeu, Antonin allait apprendre les aléas de la course en commettant une erreur de jeunesse, heureusement sans réelle conséquence : « Samedi lors des essais tout se passait à merveille. Ça sera également le cas sur la première montée de course, et là je me suis pris au jeu », reconnait le jeune belge. « Ce n’est pas faute d’avoir été averti par mon père qui me disait de ne pas griller les étapes, et j’ai voulu trop en faire. » Par chance, son erreur se traduira par une simple touchette qui occasionnait des dégâts minimes : « Je ne me suis pas fait mal et ça n’a pas engendré de gros frais. Mais ça a bien calmé mes ardeurs. Finalement, comme m’a dit mon père, c’était bien de se mettre du plomb dans la tête dès le début de saison. »

Conscient que les courses devaient être abordées avec une préparation assidue, Antonin Saintmard se rendait à Saint-Jean-du-Gard en ayant parfaitement préparé son affaire : « J’avais déjà eu l’occasion de reconnaitre le Col Saint-Pierre dès années auparavant lors des participations de mon père. J’ai eu la chance de pouvoir visionner plusieurs caméras embarquées d’excellents pilotes de Formule Renault, et durant la semaine entre Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre, j’ai bossé avec mon père, avec Fred (Errard) avec les conseils de Corentin (Starck). Nous avons reconnu en effectuant de nombreux passages, et j’ai abordé l’épreuve en étant plus serein qu’à Sabran, ma touchette m’ayant donné l’occasion de me souvenir que la saison était longue. »

Après avoir découvert les deux épreuves gardoises du début de saison sur lesquelles Antonin compte bien revenir en 2023, il s’élançait sur le court tracé d’Abreschviller qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’aborder auparavant : « C’est court, mais rapide, et la sortie de Fred (Errard) lors des essais m’a un peu calmé. » Le compatriote d’Antonin s’en sortait sans faire d’énormes dégâts mais devait tout de même abandonner. Antonin poursuivait donc l’épreuve mosellane sur un rythme prudent : « D’autant plus qu’il n’est pas évident d’aller vite sur ce tracé quand on découvre, c’est technique et pas aussi évident qu’il n’y pourrait paraitre. Sinon, c’est une magnifique épreuve tant pour l’accueil que l’ensemble de l’organisation. J’en garde un excellent souvenir. »

La Course de Côte du Col Saint-Pierre a la réputation d’être une des plus difficiles à mémoriser. Mais pour Antonin Saintmard, c’est Vuillafans qui lui donnera le plus de problèmes au moment de devoir assimiler le tracé : « Mon père ne compte pas beaucoup de participations à Vuillafans, je ne connaissais donc pas vraiment cette épreuve. Je n’avais donc pas le tracé en tête et c’est la première course que j’abordais en l’absence de mon père, ce qui me faisait un peu bizarre, même si je l’avais en permanence au téléphone. J’ai toutefois pu bénéficier du coaching de Jean-Baptiste Lavaux qui est un excellent pilote », se souvient Antonin. « Durant ce week-end, j’étais installé à côté de la structure de Maxime Cotleur, et après sa sortie ça m’a bien calmé, mais c’était vraiment une très belle course. »

Marchampt est un des rendez-vous que Gilles Saintmard a souvent coché dans son calendrier sportif. Antonin avait donc déjà eu l’occasion de se rendre dans le Beaujolais à plusieurs reprises et avoue réellement apprécier le tracé de cette épreuve : « C’est la première fois que je l’abordais en course et j’avoue que le nouveau revêtement m’a fait un peu douté au départ, parce que l’on ne savait pas si on aurait ou pas du grip. Finalement c’était top, et mon seul souci provenait d’une boîte de vitesses qui disposait de rapports trop longs. C’était pénalisant, mais rien de grave et j’ai pu vraiment apprécier mon week-end. »

Ce n’est pas sans appréhension qu’Antonin se rendait dans le Massif du Sancy, d’autant que son père l’avait averti que le Mont-Dore était certainement l’une des épreuves les plus difficiles à assimiler. Mais le week-end auvergnat du jeune belge allait se dérouler sans encombre : « J’ai eu la chance de reconnaitre avec Yannick Latreille, qui est chez lui sur cette épreuve, avec des pilotes de le trempe de Thomas Clausi, qu’avec des sommités qui m’ont donné d’excellents conseils sur la manière d’aborder ce tracé. De ce fait je n’étais pas perdu et j’ai beaucoup apprécié. »

La première saison sur le Championnat de France de la Montagne d’Antonin Saintmard se terminait à Turckheim, la seule épreuve qu’il avait déjà eu l’occasion d’aborder : « Je signe là ma meilleure performance de la saison en réduisant l’écart qui me sépare des meilleurs pilotes de la classe. Cela démontre qu’une première expérience l’année précédente est bénéfique. Je me suis rapproché de Fred (Errard) qui est un pilote nettement plus expérimenté que moi, en parvenant par moment à le devancer, même si au final il termine en toute logique devant moi. J’en garde un excellent souvenir, idéal pour terminer la saison. » Antonin pouvait donc dignement fêter la conclusion de sa première année sur le championnat, ce qu’il n’allait pas se priver de faire, d’autant que la colonie belge sortait le champagne à Turckheim : « La victoire de Corentin c’est le plus qui fait que ce week-end est fabuleux. »

Durant l’année 2022, Antonin a également eu l’occasion de rouler chez lui, en Belgique, sur plusieurs épreuves : « J’étais au départ de la Course de Côte de Grandcourt qui se situe à deux kilomètres de chez moi et sur laquelle je signe un excellent résultat. Par la suite je me suis rendu sur deux autres épreuves sur lesquelles là encore tout s’est bien passé, sans le moindre problème. »

2023 pour confirmer l’apprentissage de 2022
Antonin Saintmard gardera d’excellents souvenirs de sa première participation au Championnat de France de la Montagne et estime avoir fait une très bonne saison d’apprentissage : « La touchette à Sabran m’a calmé pour le reste de la saison et je n’ai pas commis d’autres erreurs, ce qui est pour moi largement positif. J’ai fait de belles découvertes, et je pense avoir énormément appris. Comme me le disait mon père, le fait de côtoyer les meilleurs pilotes de la discipline permet de progresser plus rapidement. L’ambiance avec l’équipe Belge était fabuleuse et nous avons vraiment vécu une excellente saison. Et puis en ayant accompagné mon père durant mon enfance je savais déjà que l’entraide entre montagnards fait partie de la philosophie de la course, j’ai vu que ça se confirmait pour moi cette année. »

A l’issue de sa saison d’apprentissage Antonin Saintmard tient à remercier ceux avec qui il a partagé cette aventure : « Bien évidemment je veux remercier mes parents (Françoise et Gilles), ma sœur Laura qui me suit sur toutes les courses, Fred Errard et les Assurances Errard, Nicolas petit pour tout son travail sur la voiture, le Gaume Racing Club, et bien évidemment toute la colonie belge et tous ceux qui sont venus nous voir sur les courses. »

En s’élançant sur le championnat en 2022, Antonin Saintmard savait qu’il disputait une saison d’apprentissage en vue de poursuivre par la suite dans cette voie. Il est donc logique de le retrouver en 2023 au départ du Championnat de France de la Montagne : « Je serai au départ de Bagnols-Sabran, du Col Saint-Pierre, d’Abreschviller, je vais essayer d’être à Saint Gouëno, sinon je serai à Vuillafans, à Marchampt, au Mont-Dore. J’aurais bien aimé être à Chamrousse, mais je vais privilégier Saint Ursanne qui est le même week-end, et bien évidemment je serai à Turckheim et peut-être à Limonest », confie Antonin que l’on retrouvera une nouvelle fois au volant de sa Formule Renault. « J’ai encore une belle marge de progression et je penserai à changer de voiture quand j’aurai fait le tour de cette monoplace », conclut le jeune belge.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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