Enzo Chiocci 2ème du Challenge Open CN/2

Pour son retour sur le Championnat de France de la Montagne, Enzo Chiocci est venu chercher, au volant de sa Norma 2 litres, des victoires de classes, et même de groupe. Une succession de bons résultats qui se traduit en fin de saison par une deuxième place sur le Challenge Open CN/2.

Après une première implication sur le CFM en 2019 au volant d’une Mitjet, Enzo Chiocci franchissait rapidement un échelon pour venir disputer en 2021 le Challenge Open CN/2 au volant d’une Norma M20 FC. Intégré au sein du Team ANS Motorsport, le Mâconnais avait terminé cette année d’apprentissage à une honorable cinquième place. Le bilan de cette première saison au volant d’un Proto s’avérait largement positif ; Enzo avait su laisser au vestiaire son tempérament fougueux pour aborder les courses avec calme et sérénité, et sa progression au fil des épreuves était flagrante.

Le jeune Bourguignon aurait pu poursuivre dans cette voie pour tenter de progresser, mais les opportunités de relever de nouveaux défis se présenter à l’aube de la saison 2022 et Enzo ne manquait pas de les saisir : « Je me suis vu proposer de faire deux meetings internationaux en circuit. Dans le cadre de ce programme, j’ai eu la chance de prendre part à la toute première victoire d’une Nova-Proto NP-02 en Endurance, sur le circuit d’Hockenheim. C’était en septembre 2022 et ce succès est obtenu par un équipage 100% issu de la Montagne puisque je partageais le volant avec Nicolas Schatz et Pierre Courroye », rappelle Enzo.

Pour la saison 2023, Enzo Chiocci décidait de faire un retour sur le Championnat de France de la Montagne. Retour tardif puisqu’il comptera parmi les derniers à s’engager : « Ça a pris du temps à boucler le budget, et je voulais avoir la certitude de courir dans les meilleures conditions », explique le jeune Bourguignon qui de ce fait sera absent sur les deux premières manches de la saison, Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre.

Pour ce qui est de la voiture, Enzo restait fidèle à la Norma M20 FC du Team ANS Motorsport : « Je suis encore loin d’avoir tiré la quintessence de ce Proto et il me paraissait judicieux de continuer de progresser à son volant », commente Enzo qui a eu l’occasion à plusieurs reprises de mener des essais en circuit avec cette voiture dont il maîtrise le maniement.

En quête d’un titre sur l’Open CN/2
L’expérience des saisons passées, sa progression derrière le volant, permettaient à Enzo d’afficher certaines prétentions à l’heure d’aborder cette saison 2023 : « Il est clair que j’avais envie de me battre pour le titre sur le Challenge Open CN/2. Je savais que ça ne serait pas facile face à des adversaires plus expérimentés et en ayant l’obligation de découvrir certaines épreuves où je n’étais jamais allé. » La découverte est d’ailleurs une des motivations d’Enzo qui, de ses origines italiennes, tient un caractère d’esthète qui lui permet de pleinement apprécier les paysages et la gastronomie des régions qu’il visite.

L’entrée en lice d’Enzo Chiocci se fera à Abreschviller où le Mâconnais était idéalement placé pour remporter une victoire de groupe. C’était sans compter avec le TracKing CM de Maxime Dojat qui lui grillait la politesse. Mais Enzo pouvait pleinement se satisfaire d’un succès dans la classe CN/2 : « Cette épreuve fut un peu compliquée pour moi. Je devais retrouver les sensations propres à la course de côte après plus d’un an d’absence. L’environnement et le devers des routes de montagne surprend toujours lorsque l’on a roulé précédemment en circuit. Il fallait donc que je retrouve mes marques. Mais finalement je suis parvenu à me lâcher durant la journée de dimanche. D’un point de vue sportif je suis satisfait de mon week-end, même si au sein de l’équipe nous avons été très affectés par le souci de santé qu’a connu Dany (Berney) à la veille de la course. »

Enzo Chiocci sera par la suite présent sur deux des trois épreuves de la campagne de l’Ouest. C’est donc sur les Teurses de Thèreval – Agneaux que le pilote de la Norma poursuivait sa saison : « Ce n’est pas une course facile, avec notamment la partie du bas qui n’est pas énormément empruntée par des véhicules durant l’année et qui manque cruellement de grip. Mais sur la partie du haut c’est plutôt sympa, avec de belles sensations. L’organisation est top et nous avons eu l’occasion de bien manger. Que de bons souvenirs », confie Enzo qui termine troisième du CN/2 derrière Dimitri Pereira et Julien Bost.

C’est également à la troisième place de sa classe que l’on retrouvait Enzo à l’arrivée de la Course de Côte de La Pommeraye : « Durant tout le week-end je suis parvenu à améliorer mes chronos, et sur la troisième montée j’ai voulu accélérer un peu plus la cadence. En fait, sur la montée précédente je signe un chrono en 1'00''063 et là je me dis qu’il faut que je parvienne à passer sous la minute. J’ai repoussé un peu les limites, et sur le dernier virage, j’ai braqué un peu trop tôt, j’ai mordu la paille et je suis parti en ''360'' pour me retrouver devant Nicolas Millet. Alors certes ça fait de belles photos, mais ça me prive d’une montée et ça calme mes ardeurs », plaisante Enzo.

Marchampt est un des gros morceaux de la saison, considéré par le Mâconnais comme la course à domicile sur laquelle il faut essayer de bien figurer. Ça sera le cas puisque dans le Beaujolais il ira chercher une victoire de groupe : « Le début du week-end ne fut pas simple mentalement », reconnait Enzo. « Avec Geoff (Schatz) nous avions bien reconnu, bien bossé les cams embarquées. En l’absence de Dimitri (Pereira) je me suis dit que c’était une course pour moi, c’était sans compter sur Olivier Berreur qui me devance lors des essais en signant d’excellents chronos. Devant ma famille, mes amis, mes partenaires, j’avais alors un peu de pression. Il faut dire que je les soûle toute l’année avec mes courses de bagnoles, et pour une fois qu’ils viennent me voir en passant la journée à se cramer sous le soleil, je me devais de m’imposer… Au départ de la dernière montée Olivier Berreur et devant moi et il a fallu que je donne tout pour finalement le devancer. C’était chaud, mais un bon soulagement. »

A Dunières, le plateau du groupe CN était particulièrement enthousiasmant. Enzo Chiocci devra batailler pour finalement terminer derrière Dimitri Pereira, Fabrice Gallo et Baptiste Tognet-Bruchet : « C’était la première fois que je participais à cette course et j’avoue que si j’estimais qu’il me serait difficile d’aller chercher Dimitri et Fabrice, j’espérais que l’on pourrait se livrer un duel entre jeunes pilotes avec Baptiste. En découvrant ce tracé technique j’ai eu du mal à me lâcher, à trouver du grip, mais même si je ne parviens pas à devancer Baptiste, l’expérience était enrichissante parce qu’on apprend toujours d’une nouvelle épreuve. »

L’édition 2023 du Mont-Dore sera jalonnée de difficultés. La météo capricieuse ne facilitait pas les débats et Enzo reconnait qu’il a eu du mal à se sentir à son aise dans le Massif du Sancy : « Au moment où tu t’élances, tu bénéficie d’une parfaite visibilité et quelques centaines de mètres plus tard tu te retrouves dans un épais brouillard, c’était compliqué. Sur la montée de samedi ça se passe malgré tout plutôt bien. » Mais dimanche, le scénario allait s’avérer catastrophique pour le Mâconnais : « Je m’élance avec l’intention d’améliorer le chrono et je suis arrivé peut-être un peu trop vite, où freiné un peu trop fort à l’approche d’un virage. Je termine sur un talus, sans avoir rien cassé. Malheureusement le meeting s’arrête là puisqu’il n’y aura pas de troisième montée », regrette Enzo qui de ce fait ne figure pas au classement final de l’épreuve auvergnate.

A Turckheim, c’est à la deuxième place du groupe CN, derrière l’intouchable Norma 4 litres de Maxime Cotleur, que se classe Enzo Chiocci. L’occasion pour lui de signer un nouveau succès en CN/2 sur le rendez-vous alsacien : « Je me retrouve en confrontation avec Thibaut Mangin qui roulais à domicile et qui connait parfaitement cette épreuve. Samedi, lors des essais, j’ai confondu deux virages et je me suis retrouvé dans un rail. J’ai juste cassé le capot et le diffuseur arrière, moindre mal. Le combat s’est poursuivi ensuite avec Thibaut, et finalement je m’impose au cumul puisque c’est lui qui signe le meilleur chrono de la classe. C’est un succès, mais pas ma plus belle victoire », estime Enzo en toute humilité. « J’aime beaucoup cette course et j’aurais aimé mieux faire en termes de chrono. »

La saison d’Enzo Chiocci se terminait à Limonest où il se positionnait au final au quatrième rang de sa classe : « Ce n’est pas le tracé que j’apprécie le plus, je n’étais pas hyper motivé pour faire cette course, mais je me suis dit que c’est toujours bon de prendre de l’expérience, donc je me suis engagé. J’avais bien bossé durant la journée de samedi, et le dimanche je suis parvenu à me rapprocher de Dimitri et de Fabrice. Donc effectivement je suis quatrième, mais assez content de mon week-end. Après, j’avoue qu’au sein du team nous étions plus focalisés sur le quatrième titre de Geoffrey que nous souhaitions fêter ardemment. »

Deuxième du Challenge Open CN/2
En ayant pris part à huit épreuves, et en n’étant pas classé sur le Mont-Dore, Enzo Chiocci parvient à accrocher la 13ème place du Championnat Sport et à se classer deuxième du Challenge Open CN/2 : « J’avoue que j’espérais un peu mieux, mais quand je prends le temps de comparer mes chronos avec ceux que j’avais signés précédemment, je me dis que ce n’est pas trop mal parce que je suis en constante amélioration. Je sais qu’il va encore falloir travailler sur la voiture, mais également sur moi-même pour acquérir un peu plus de confiance. Mais à mon avis je suis sur la bonne voie. »

Le bilan de cette saison est donc largement positif pour un jeune pilote en quête d’expérience et qui bénéficie de nombreux soutiens : « J’aimerai remercier tout d’abord les commissaires, bénévoles, directeurs de course, toutes les personne de chaque organisation qui chaque année se mobilisent pour que l’on passe d’excellents week-ends. J’aimerai également remercier les autres pilotes pour leurs aide, l’ambiance de cette année était vraiment spéciale, j’espère que ce petit groupe de jeune ne changera pas. Un immense merci à mon équipe qui m’a accompagné une année de plus, la famille Schatz et bien évidemment Geoffrey qui m’aide énormément course par course. Ma famille, mes amis et tous mes partenaires pour leurs confiance, et leurs engagements : Garage Barbieri, APC Energie, La Qualité Italienne, Pellenc, l’Orange Bleue,  J&B Peinture, Saône Auto Sport, TDC, Digiservices, Acora, Le Cham’s, Chocolat et Tasse de Thé, AXA Massa, Autostyl, LVA, G2F, Mondial Pare-Brise, Al Casellino, FJA Motors Nomblot, Id Formation, Club 400, Neri Gubbio, Multirev. »

En ce mois de novembre, Enzo Chiocci est en quête du budget nécessaire pour tenter une nouvelle aventure : « J’ai envie d’accompagner Geoffrey Schatz sur une campagne européenne. Nous sommes en train d’étudier la possibilité de courir sur des épreuves européennes avec la Norma 2 litres. C’est un nouveau challenge, qui est pour moi particulièrement attrayant parce que j’aime voyager, découvrir d’autres pays. C’est toujours un plaisir pour moi de disputer le Championnat de France de la Montagne ne serait-ce que pour découvrir des régions différentes, des spécialités culinaires. Là, j’aimerais me faire le même ''kiff'' au niveau européen », conclut Enzo qui ne s’interdit pas d’être au départ de quelques manches du CFM si l’opportunité se présente.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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