Deuxième du Challenge Open GTTS/1

C’est au volant d’une Mitjet que cette saison 2022 Cédric Boureille faisait son entrée sur le championnat de France de la Montagne. Une première particulièrement réussie avec à la clé un réel plaisir, mais surtout une deuxième place sur le Challenge Open GTTS/1.

Animateur de nombreuses courses régionales dans les années 80 et 90, Christian Boureille avait la riche idée de proposer régulièrement à son neveu Cédric de l’accompagner lors de ses week-ends de compétition. L’occasion pour Cédric de découvrir un environnement dont il n’allait pas tarder à apprécier l’ambiance et les valeurs qu’il véhicule. Et si Christian Boureille a encore aujourd’hui l’occasion de prendre le volant, il a laissé le soin à son neveu d’assurer la succession en s’impliquant à son tour sur sa discipline de prédilection, la course de côte.

Cédric allait pousser plus loin la passion en faisant de la mécanique son métier puisqu’il gère aujourd’hui un garage automobile. Mais c’est dans les années 90 qu’il prenait part à ses premières compétitions en débutant, comme de nombreux amateurs, au volant d’une Simca Rallye II : « C’est l’auto idéale pour faire ses premiers pas en course », estime Cédric qui par la suite troquait sa Simca pour une Citroën AX Sport : « Là je roulais en groupe N, dans la classe N/1. Ensuite j’ai eu l’occasion de prendre part à quelques courses de côte avec la Renault 5 GT Turbo de mon oncle », se souvient-il.

Mais rapidement Cédric allait devoir faire des choix qui l’incitaient à délaisser un temps le sport auto pour d’autres priorités : « J’ai fondé une famille, fait construire une maison, et avec en plus l’investissement dans le garage, je n’avais plus de temps à consacrer à la course. »

Essais avortés en Vhc et retour en Mitjet
Il faudra attendre 2018 pour que Cédric fasse son retour derrière le volant d’une voiture de course : « J’ai alors tenté de rouler en Véhicule Historiques de Compétition. Pour cela j’avais fait l’acquisition d’une ancienne Formule France, une Grac MT6, mais je me suis rapidement rendu compte que j’étais plus souvent en panne qu’en piste. C’était une auto qui n’était absolument pas fiable, et pour moi qui abordait le sport auto avec avant tout l’envie de me faire plaisir, il n’y avait rien de ludique à passer ses week-ends à réparer. »

Cédric abandonnait donc les Historiques pour revenir à quelque chose de plus moderne, et de plus fiable, une Mitjet 1300 cm3 : « Je l’ai acheté en 2019 à un des membres de mon ASA, l’ASA Auboise. » Avec cette voiture, Cédric Boureille prenait part à plusieurs courses de côte régionales et faisait ses premières apparitions sur le Mont-Dore et à Chamrousse : « Ce sont de magnifiques épreuves avec des tracés assez longs, et c’est ce qui m’a motivé à venir courir sur le Championnat de France de la Montagne. En plus, au prorata du kilomètre parcouru en course, on se rend compte que ça revient moi cher de courir sur le CFM qu’en régional. » Le budget était également un élément pris en compte par Cédric au moment de choisir sa voiture : « Je voulais trouver une auto accessible, que je pouvais acquérir dans une fourchette de 15.000 à 20.000 euros, et dans ces prix-là on ne trouve pas grand-chose. Je n’avais pas spécialement envie de rouler dans une 106 ou dans un Clio qui ne me correspondaient pas, j’ai une réelle préférence pour les propulsions. Donc la Mitjet me paraissait un choix judicieux. »

La motivation première de Cédric Boureille était alors de découvrir de nouvelles épreuves : « Ça me permettait de me lancer un nouveau challenge, de me dire que j’allais pouvoir rouler nettement plus, de faire des rencontres et de découvrir de beaux tracés et de belles régions. Parmi les autres attraits dont dispose le championnat on peut également évoquer les plateaux qui sont plus fournis et le fait que l’on bénéficie d’une meilleure communication. » Un des avantages non négligeables de la course de côte, c’est qu’elle n’oblige pas à se rendre disponible pour de longues périodes : « On peut limiter les reconnaissances et en ce qui me concerne je peux courir en partant le vendredi matin et en étant de retour au boulot le lundi, c’est idéal. »

A la découverte du championnat
En abordant cette saison 2022 comme une année de découverte, Cédric Boureille n’avait pas dé réels objectifs en termes de résultats : « Excepté au Mont-Dore et à Chamrousse, je partais dans l’inconnu, et de ce fait je n’avais pas la prétention de défier des pilotes bien plus expérimentés que moi. Il me paraissait difficile de rivaliser face aux Jean-Michel (Lestienne et Godet) qui connaissent bien les épreuves, où à Aurore (Louison) qui fut une sacrée rivale. Les habitués ont comme avantage non seulement de connaitre les tracés, mais également d’avoir un chrono de référence établi lors de leurs précédentes participations. »

Avant de se lancer sur le Championnat de France de la Montagne, Cédric Boureille alignait sa Mitjet sur la Course de Côte d’Irancy, une épreuve qui devait lui servir de mise en jambe : « Ça s’est très bien passé, mais sur les épreuves régionales je me retrouve souvent seul en GTTS/1, et le manque de concurrence ne permet pas d’être réellement motivé. »
 
Pour Cédric, le championnat débutait à Abreschviller où il se classait troisième de sa classe devant les incontournables comparses Jean-Michel Lestienne et Jean-Michel Godet : « Le début du week-end était humide, et découvrir un tracé dans ces conditions n’est jamais évident. J’ai eu du mal à prendre mes repères, mais au final ça s’est plutôt très bien passé. »

Cette première confrontation permettait toutefois à Cédric Boureille de prendre conscience que non seulement il allait être pénalisé par sa méconnaissance des tracés, mais également par le manque de performance de son moteur : « J’avais fait le choix de la Mitjet parce que sur le papier c’est une formule monotype, et tous les concurrents étaient censés disposer de la même voiture. Et finalement je me suis rendu compte qu’avec mon 1300 cm3 il m’était difficile de lutter face aux 1.400. C’est comme ça, loin de moi l’idée de polémiquer sur ce point, mais je trouve un peu dommage que l’on ne soit pas tous logés à la même enseigne. »

S’il était devancé par la Mitjet de Cyril Picoche sur la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes, Cédric Boureille terminait en tête des pilotes inscrits sur le championnat en GTTS/1 en devançant Aurore Louison d’une seconde six : « Il n’y a pas d’épreuve que je n’ai pas aimé, tous les tracés sont vraiment bien, mais celui-là est magnifique. Ce week-end m’a laissé un excellent souvenir. Et puis rouler sur ce genre d’épreuve, est vraiment formateur, ça permet de réellement progresser. »

A Dunières, Cédric allait buter sur un pilote local, Christian Januel, qui imposait sa Mitjet dans la petite classe du GTTS : « Sur ses terres je n’ai pas pu aller le chercher. Là encore je découvrais, et il m’a fallu un temps d’apprentissage avant de pouvoir réellement améliorer mes chronos. Mais face à un pilote plus expérimenté, je m’incline sans aucune frustration. »

Le tracé de Marchampt, rapide et technique, fait la part belle aux moteurs. Et bien évidemment, avec son 1300 cm3, Cédric a eu bien du mal à lutter contre ses adversaires. Il termine l’épreuve au quatrième rang derrière le local Christophe Demare, Christian Faury et Jean-Michel Lestienne : « Il y a eu de nombreux arrêts de course, un long temps d’attente, et j’ai peut-être eu du mal à me mettre dans le rythme. Pour une première à Marchampt, il faut du temps pour prendre ses marques sur certaines portions rapides. »

Après avoir découvert les épreuves de début de saison, Cédric Boureille se rendait au Mont-Dore pour affronter un tracé sur lequel il avait déjà eu l’occasion de s’exprimer : « C’est une épreuve que j’affectionne particulièrement. C’est toujours très émouvant de rouler sur un tracé qui a vu s’illustrer des pilotes de notoriété qui ont écrit les belles pages du sport automobile. C’est technique, rapide et il faut trouver un bon rythme, ce qui n’est pas évident », explique le Côte-d'Orien qui termine une nouvelle fois deuxième derrière Christian Januel.

Auteur d’un excellent chrono sur la première montée de course de Chamrousse, Cédric allait malheureusement commettre une erreur sur la seconde ascension : « Sur le dernier gauche qui se referme un peu, je m’étais mis dans l’idée de le passer ’’sans lâcher’’. Mais j’étais sorti fort du virage précédent et je suis donc rentré plus vite dans ce gauche, et avec une auto qui est très survireuse, je me suis fait piéger et j’ai heurté les bornes en plastique. » Par chance, la Mitjet se tirait de ce faux-pas sans dommage, mais malheureusement, l’annulation de la dernière montée de l’épreuve iséroise privait Cédric de classement.

On retrouvait ensuite Cédric Boureille en Alsace, à l’occasion de la Course de Côte de Turckheim. Un tracé qu’il allait découvrir et sur lequel il retrouvera devant lui à l’arrivée les Jean-Michel, Lestienne et Godet : « J’ai beaucoup aimé cette course, le seul regret c’est que l’on termine si tard. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir sur ce tracé, et j’adore les épreuves sur lesquelles le parc pilote est au centre du village, ce qui est le cas à Turckheim. Cela permet d’impliquer les résidents, de voir les gamins qui sont en admiration devant les voitures alors qu’ils n’iront pas forcément sur la course, c’est quelque chose de fabuleux. »

Pour conclure sa saison à Limonest, Cédric Boureille terminait troisième du GTTS/1, mais premier pilote engagé sur le championnat : « C’est vraiment technique, et ce n’est pas forcément un tracé sur lequel il faut beaucoup de puissance. A mon sens j’aurais peut-être pu mieux faire. »

Deuxième du Challenge Open GTTS/1
Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Cédric Boureille s’est fait énormément plaisir au volant de sa Mitjet, et voit son implication récompensée par une deuxième place sur le Challenge Open GTTS/1 : « Je ne m’attendais pas à terminer sur la deuxième marche du podium, même si je déplore un peu que nous ne soyons que quatre engagés dans cette catégorie. Il est clair que le résultat aurait été plus valorisant si nous avions été dix au départ », confie Cédric. « Le fait d’être pénalisé par un moteur moins puissant m’a obligé par moment à dépasser mes limites. Cela m’a coûté quelques escapades hors-piste, heureusement sans gravité… Mais j’ai fait de belles rencontres, pris beaucoup de plaisir et c’est avant tout ce que je retiendrai. »

Cédric profite de l’occasion pour remercier ses partenaires qui lui ont permis de prendre part cette année au Championnat de France de la Montagne : « Un grand merci à Assurance Allianz, agence Emmanuel Pautre à Châtillon-sur-Seine, Dijon Pièces Auto, Banque Populaire BFC, Agence Châtillon-sur-Seine, Imprimerie Ramelet à Châtillon-sur-Seine, Carrosserie Tindia Designs à Montliot-et-Courcelles, Huile Igol, Doras à Sainte-Colombe-sur-Seine. Merci également à Etablissement Mariotte, Cordonnerie, clés, gravure, coutellerie, coupes et médailles et le Garage Express à Sainte-Colombe-sur-Seine. »

Cédric Boureille a fait le choix de ne pas rouler en 2023, non pas par lassitude de la compétition, mais parce qu’il veut se donner les moyens de revenir en étant mieux organisé : « Je viens d’acheter un nouveau camion car le mien n’était absolument plus adapté. Il faut que je puisse embarqué un deux roues pour pouvoir reconnaitre, c’est indispensable pour être dans le coup. Ensuite l’objectif est de repartir sur un Open en 2024, soit avec la Mitjet si je peux me procurer un moteur 1400 cm3, soit avec tout autre chose. Dans tous les cas ce sera un proto ou une petite monoplace, je n’ai pas l’intention de rouler en ’’voitures fermées’’ et je tiens à ce que ce soit une propulsion », précise Cédric qui donne d’ores et déjà rendez-vous en 2024.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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