Cinquième Trophée FFSA du Groupe FC pour le Vosgien

Depuis 2015, le Trophée FFSA du Groupe FC n’a jamais échappé à Christophe Poinsignon qui est devenu la référence dans la catégorie. En toute logique, le Vosgien se lançait cette année en quête d’un cinquième trophée, avec en prime un nouveau défi à relever, celui de figurer en bonne place au Championnat, les FC étant à nouveau habilités à marquer des points. Christophe parvient à remplir ce double objectif de la plus belle des manières, puisque sa victoire dans le Trophée FC est assortie à un podium sur le Championnat.

C’est au volant d’une Simca CG Turbo que Christophe Poinsignon a fait du Groupe FC sa chasse gardée. Vainqueur à cinq reprises de sa catégorie sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, il terminait par deux fois – 2014 et 2015 – en leader des Production.

Sur le Championnat, la domination du Vosgien ne souffre d’aucune contestation… Au fil des saisons, Christophe a accumulé Trophées de Groupe et victoires dans le Challenge Open. Seule petite frustration, ses performances n’étaient pas récompensées à leur juste valeur, les Groupes F n’étant pas autorisés à marquer des points au Championnat. Durant l’intersaison, Christophe Poinsignon sera donc à l’origine d’une discussion avec la commission du Championnat de France de la Montagne, à l’issue de laquelle les Groupes FC étaient réintégrés au championnat.

« Bien évidemment cela offre une motivation supplémentaire, un attrait incontestable pour ceux qui évoluent en Groupe F », débute Christophe Poinsignon. « Les plateaux de notre groupe s’en sont ressentis, nous n’avons jamais été aussi nombreux sur les épreuves du Championnat que cette saison », analyse-t-il.

En quête d’un cinquième Trophée de Groupe
Quatre pilotes, et non des moindres, étaient cette saison engagés sur le Championnat de France de la Montagne au sein du Groupe FC. Face à Christophe Poinsignon, on retrouvait Geoffray Carcreff, Xavier Burgevin et Didier Deniset, des valeurs sûres de la discipline : « Nous n’avions jamais été aussi nombreux, et là encore c’était pour moi une motivation supplémentaire car la concurrence vous tire toujours vers le haut. Je ne peux que remercier les copains qui se sont engagés, car ils ont vraiment joué le jeu », commente Christophe.

L’objectif du pilote lorrain pour cette saison était avant tout d’inscrire à son palmarès un cinquième trophée du Groupe FC, « en sachant que la concurrence n’allait pas se priver de venir contrarier mes plans. J’espérais également bien me positionner au Championnat, en gardant à l’esprit qu’il était pour moi difficile de prétendre à mieux qu’une place parmi les cinq premiers, le podium n’était à mon sens pas envisageable. »

La saison 2018, et les précédentes, n’avaient pas été de tout repos pour Christophe Poinsignon qui avait dû composer avec de nombreux soucis mécaniques. Cela ne l’avait pas empêché de s’illustrer, mais avait mis à rude épreuves la détermination légendaire du clan familial. « Après trois saison compliquées, à Limonest, l’an dernier, nous sommes parvenus à trouver l’origine de nos problèmes de tenue de route. Mon père est rapidement intervenu, et à Gubbio, à l’occasion des FIA Hill Climb Masters, j’ai pris conscience que les choses étaient rentrées dans l’ordre. »

Restait à solutionner les problèmes de boîte de vitesses dont avait également souffert la Simca CG Turbo, et Guy Poinsignon s’attelait durant la pause hivernale à résoudre ce soucis. C’est donc confiant que Christophe se présentait au départ de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison. Mais le Vosgien allait rapidement déchanter.

Le week-end gardois avait pourtant bien commencé : « Lors des essais, j’étais vraiment bien, avec une auto qui tenait parfaitement la route, ce qui m’a permis d’aligner de très bons chronos. Mais nous avons rencontré un problème avec un collecteur d’échappement qui s’est cassé, et qu’il était impossible de ressouder sur place, il était trop endommagé. C’est évidemment frustrant, mais j’assume pleinement la responsabilité de cette déconvenue. J’aurais dû en effet vérifier le collecteur durant l’hiver, je ne l’ai pas fait », reconnait Christophe. « Mais le plus inquiétant pour moi venait du fait que nous rencontrions à nouveau des mêmes problèmes avec la boite de vitesses, et que je craignais de repartir pour une saison de galère. »

Hors de question pour Guy Poinsignon de laisser son fiston en plan. Le père de Christophe replonger les mains dans la boîte de vitesses du CG pour finalement parvenir à résoudre le souci. Le Col Saint Pierre se présentait donc sous les meilleurs augures : « Et effectivement tout se passera bien à Saint-Jean-du-Gard. La tenue de route était fantastique, je n’ai pas raté un seul rapport de boîte. J’ai juste connu un problème qui venait du fait qu’en m’élançant trop fort sur la première montée de course, j’ai cassé un pignon de première. Par la suite il a fallu gérer, mais je parviens à accrocher la neuvième place au scratch et une victoire en FC. Mais surtout, je ne me posais plus de question sur le comportement de la voiture qui tenait parfaitement le pavé, de quoi être satisfait de mon week-end. »

A partir de là, Christophe Poinsignon allait enchaîner les victoires en FC sur toutes les manches du Championnat de France de la Montagne. Ce sera le cas à Abreschviller où on retrouvait sa Simca au septième rang : « Pour tout le monde, ce fut un week-end compliqué sous la pluie. Geoffray (Carcreff) a signé d’excellents chronos et s’est présenté comme un adversaire de taille, donc il a fallu aller chercher la victoire. Mais même si ce n’était pas évident, je suis content de mon week-end. »

Vainqueur en 2018 de la Course de Côte de Thèreval – Agneaux, Christophe Poinsignon monte à nouveau sur le podium, en étant accompagné cette fois de son frère Yannick qui place sa BMW M3 E92 au deuxième rang : « Ça reste un excellent souvenir, et la satisfaction est d’autant plus grande que je signe un très bon chrono dès le dimanche matin en améliorant mon propre record sur ce tracé. Là encore il a fallu se battre face à Geoffray (Carcreff) qui est un pilote très rapide, et qui connait par cœur ce tracé. Et puis en Normandie, on passe le week-end chez les amis et c’est toujours particulièrement plaisant. »

Sixième au scratch de la Course de Côte de La Pommeraye, Christophe Poinsignon arrache aux forceps un nouveau succès en FC : « La Pommeraye marquait l’entrée en lice de Xavier (Burgevin) et je savais qu’il serait un adversaire redoutable. C’est lui qui détenait le record de la piste dans la catégorie, et il était tout à fait en mesure de me contester la victoire… Je suis parvenu à descendre son record, mais à l’arrivée l’écart entre nous est très faible » se souvient le Vosgien qui place sa Simca CG Turbo sept dixièmes devant la Jidé de son adversaire.

C’est au pied du podium que l’on retrouvait Christophe Poinsignon à l’arrivée de Saint Gouëno où le Vosgien avoue avoir passé un excellent week-end : « J’ai amélioré le record du FC dès les essais, j’ai enchainé les bons chronos et je me sentais de plus en plus en confiance dans l’auto. Pour moi ça allait de mieux en mieux, le seul bémol vient du fait que j’ai cassé un échangeur sur la dernière montée. »

Voiture réparée, le Team Poinsignon Compétition se rendait à Marchampt en Beaujolais où un autre petit problème venait perturber la bonne progression de Christophe : « Nous avons eu une alerte de température moteur dès les essais. Nous savions que cela provenait du joint de culasse, et nous avons donc décidé de baisser la pression de turbo pour diminuer la surchauffe. C’est également ce problème qui m’a incité à ne pas être au départ de la dernière montée de course, pour ne pas prendre le risque d’occasionner des dégâts. » Le rythme était malgré tout au rendez-vous, puisque en terminant sixième, Christophe figure en tête des FC.

C’est avec une Simca CG Turbo bénéficiant d’un joint de culasse renforcé que Christophe Poinsignon se présentait au départ de Vuillafans : « Là encore j’étais vraiment sur un très bon rythme puisque j’améliore mes meilleurs chronos des années précédentes de deux secondes. Je me devais d’être rapide, car Geoffray (Carcreff) qui découvrait le tracé, a signé d’entrée de jeu d’excellents chronos. On a passé un excellent week-end, même si la chaleur était compliquée à gérer. » Surmotivé par la présence d’un adversaire à sa mesure, Christophe termine finalement au cinquième rang et à nouveau en tête des FC.

Les épreuves auvergnates allaient offrir l’occasion à Christophe Poinsignon de se mettre particulièrement en valeur. A Dunières c’est sur le podium du Production que le Vosgien accompagnait son frère : « Je savais que Xavier (Burgevin) serait très rapide sur ce tracé et que Geoffray (Carcreff), même s’il découvrait, était capable de réaliser des prouesses, il ne fallait donc pas s’endormir. J’ai trouvé un bon rythme dès les essais, et j’ai continué à progresser au fil des montées. Il est clair que sur cette épreuve, la concurrence des copains m’a obligé à aller chercher de très bons chronos », confie Christophe qui monte sur la troisième marche du podium.

Vainqueur de la 59ème édition du Mont-Dore
Le Mont-Dore est une épreuve mythique que tout pilote rêve d’accrocher à son palmarès. Pour cette 59ème édition, c’est le nom de Christophe Poinsignon qui restera gravé dans les annales : « C’est une victoire contestable », estime Christophe en toute humilité. « J’ai bénéficié de bonnes conditions météorologiques en m’élançant sur le sec ce qui me permet d’améliorer mon propre record de quatre secondes. Xavier (Burgevin) fait une touchette sur la première montée qui fera office de résultat final pour nous, et il termine à seulement sept dixièmes. Ça se joue à rien, et les autres ont pris la pluie par la suite. Après, j’ai appris que le classement se faisait sur la meilleure montée et que c’est moi qui l’emportais. Il est sûr que gagner le Mont-Dore reste quelques chose de spécial. »

S’il abordait l’épreuve de Chamrousse sans grosse pression, c’est pourtant un problème de pression qui allait donner du fil à retordre à Christophe sur l’épreuve iséroise : « Les essais se sont déroulés sans encombre, mais dimanche matin, sur la première montée, après le premier tiers du parcours, j’ai entendu un bruit suspect dans la voiture et je me suis rendu compte qu’elle poussait moins fort. Arrivé en haut, je m’e suis aperçu que je n’avais plus aucune pression de turbo. En fait, cela provenait de deux durits qui vont sur les échangeurs, qui étaient à moitié déboîtées. La pression de turbo passait donc en partie à côté », explique Christophe qui parvenait à résoudre le problème pour la suite. « Mais sur la deuxième montée, une durit s’est carrément déboitée et je suis monté au ralenti. Je savais que je n’avais plus le droit de me louper sur la dernière, sinon à l’addition des deux meilleures montées, ce n’était pas bon pour moi. »

Conscient que le problème survenait systématiquement au même endroit sur chaque montée, Christophe prenait conscience que l’origine du mal provenait des cuvettes qui se situent sur le parcours, et qui apportent des pics de pressions lorsqu’on les aborde : « Nous avons donc décidé de réduire la pression, et finalement je parviens à signer un très bon chrono. Ma seule petite déception, c’est que je termine dans le sillage de l’ami Pierre (Beal) et que sans ces soucis j’aurais peut-être pu aller le chercher », estime Christophe qui se classe à moins de deux dixièmes de la Volvo TC10 S60 de l’Isérois. Cinquième, il place sa Simca CG Turbo en tête du Groupe FC.

Lorsque l’on évoque Turckheim, ce que veut avant tout retenir Christophe Poinsignon c’est la toute première victoire de son frère Yannick avec sa BMW M3 E92 : « Il avait déjà eu l’occasion de s’imposer avec le CG, mais là, ce tout premier succès avec la BMW est une énorme récompense pour l’ensemble de l’équipe. On courrait tous après cette victoire et c’est une énorme satisfaction. » Satisfaction également pour ce qui est de sa propre prestation puisque dès les essais, Christophe améliorait ses propres chronos de plus de trois secondes, « et j’étais à une seconde du record de Yannick. Après, la pluie est venue perturber les débats et j’avoue que sur la partie haute, je n’ai pas osé me lâcher, mais je suis malgré tout satisfait de mes chronos. »

Pour conclure la saison, les frères Poinsignon montaient une nouvelle fois sur le podium. A Limonest, Yannick signait sa seconde victoire consécutive de la saison, alors que Christophe terminait la course au troisième rang : « Ce fut une course compliquée, car je n’ai pas eu de train avant de tout le week-end, mais j’imagine que c’est le cas de nombreux pilotes sur ce tracé. On a essayé de nombreux réglages, mais rien n’y faisait. J’avais la pression de Geoffray (Carcreff) qui essayait de me déloger du podium, ce ne fut pas facile. Je regrette évidemment de ne pas être parvenu là encore à devancer l’ami Pierre (Beal) qui termine deuxième. Mais avec la deuxième victoire consécutive de Yannick, et moi qui monte une nouvelle fois sur le podium, c’était vraiment enthousiasmant pour conclure la saison. »

Chez les Poinsignon, on court en équipe, et si on partage les succès et les problèmes, on partage également les partenaires, et de ce fait Christophe veut calquer ses remerciements sur ceux de son ainés : « L'équipe Poinsignon Compétition remercie infiniment la famille, les amis, les mécanos, les photographes et caméramans, les supporters et les partenaires : « Epinal Express » Transports toutes distances à Thaon-les-Vosges, « Fra Presse » Transports, services presse à Richardménil, « L'Grave » Gravage sur marbre à Xonrupt-Longemer, « Caves Saint-Wendelin » Vigneron récoltant à Niedermorschwihr, « Bar Au Bon accueil » à Hébécrevon, « La nouvelle Prairie» Boucher charcutier traiteur à Niedervisse, « HTR développement » Développeur et metteur au point de boitier électronique à Singrist, « Le vignoble Blanchereau » Vigneron récoltant Domaine du Pélican à la Pommeraye», « RT Design » Impression publicitaire à Thaon-les-Vosges, « ASC Racing » Accessoiristes compétition à Coulanges-la-Vineuse, « Tenn-Glasz » Spécialiste en Clôtures, barrières à Wisches, "GEIQ pro 49" Formateur poids lourd à Angers, "Epin automobiles" Concessionnaire Peugeot à Saint-Avold, "Nicolas Millet Photography". »

Vainqueur du Trophée, du Challenge et 3ème du Championnat
A l’heure de faire le bilan, Christophe Poinsignon atteint son objectif de remporter un cinquième Trophée FFSA de Groupe FC, assorti d’une victoire sur le Challenge Open. Cerise sur le gâteau, il monte sur la troisième marche du podium du championnat : « C’est plus que positif, quasiment inespéré », reconnait-il. « Pour moi, monter sur le podium me paraissait impossible, et j’avoue qu’à partir de Chamrousse, quand j’ai compris que ça devenait réalisable j’avais un peu plus de pression. Je savais que sur les dernières épreuves il fallait impérativement que je signe de bons résultats et que je devance les Groupe A. Au final j’y parviens, ça fait super plaisir… Je retiendrais qu’avec Yannick nous remportons cette année trois épreuves du Championnat, que nous montons tous les deux sur le podium, et qu’à titre personnel j’ai quasiment descendu tous mes meilleurs chronos des années précédentes. »

A l’heure d’évoquer sa saison, Christophe veut avoir une pensée pour ceux qui l’entourent : « Nos résultats sont à mon sens la juste récompense de notre investissement. Je sais que mon père a bossé sans relâche pour que nous disposions d’autos performantes. C’est évidemment nous qui sommes mis en avant, mais je n’oublie jamais que toute la famille fait des sacrifices alors qu’ils restent dans l’ombre. »

C’est avec l’objectif de remporter un sixième Trophée FFSA de Groupe FC que Christophe Poinsignon devrait l’an prochain engagé sa Simca CG Turbo sur le Championnat : « Mais je reste persuadé que ça va toquer à la porte, à mon avis je vais avoir de la concurrence l’an prochain. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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