Malgré la frustration d’une saison trop courte

Animateur du Championnat de France de la Montagne depuis trois ans, Clément Lebot a pris pour habitude de s’illustrer au sein de la meute des F3. Deuxième du Challenge Open à l’issue de la saison 2019, il se relançait cette année au volant de sa Dallara F303. Mais cette courte saison ne lui a pas laissé le temps de réellement se mettre en valeur, même si le Nantais a eu la satisfaction d’améliorer ses précédents chronos.

La Formule 3 pour Clément Lebot est une véritable passion. Car après une première expérience en slalom aux volants d’une Campus et d’une Citroën AX, c’est dans le cockpit d’une Reynard F3 qu’il faisait ses débuts en Course de Côte en 2013.

Par la suite, le jeune Nantais intégrait le Challenge Open F3 et ne tardait pas à signer ses premiers résultats probants. Sixième du Challenge à l’issue de la saison 2018, il accrochait la deuxième place de ce même Challenge fin 2019, derrière Billy Ritchen. Une campagne de France pleinement satisfaisante, qui laissait dire à Clément qu’il avait vécu « une belle saison qui s’est déroulée sans encombre et durant laquelle j’ai pu améliorer mes chronos. »

Nouvelle saison avec la Dallara F303
Les bons résultats enregistrés par Clément Lebot en 2019 ne pouvaient que l’inciter à poursuivre dans la même voie. C’est donc au volant de sa Dallara F303 qu’il retrouvait le chemin du Championnat de France de la Montagne : « Et sans avoir apporté de réelles modifications à la voiture », précise-t-il. « Nous n’avions pas prévu de changements majeurs, la seule chose qui pour moi a changé – mais ce fut j’imagine le cas pour de nombreux pilotes – c’est que j’ai dû prendre mon mal en patience avant de débuter la saison. »

Excepté une révision de base, la pause hivernale laissera la Dallara au repos, et c’est donc au mois d’août que le moteur Open vrombissait à nouveau, pour une séance d’essais : « Le mercredi précédent le Mont-Dore, je me suis rendu sur le circuit du Bourbonnais. Le but était de me remettre dans l’auto, de retrouver les sensations et certains automatismes après être resté quasiment 1 an sans rouler. »

Le ressenti avec la voiture revenait rapidement, « mais delà à retrouver le niveau de performance que j’avais précédemment, il y a un pas, et je prendrai rapidement conscience au Mont-Dore, que ce pas ne se franchit pas aussi facilement que j’aurais pu le croire. »

L’objectif premier de Clément Lebot pour cette saison 2020 était avant tout de réaliser des performances similaires à celles qu’il avait pu signer l’an dernier : « Et si possible, améliorer mes temps. Mais je n’avais pas de prétention particulière en ce qui concerne ma place sur le Challenge Open. Je voulais avant tout progresser et faire progresser la voiture, d’autant que j’ai le sentiment que je suis loin aujourd’hui d’exploiter la totalité du potentiel de ma voiture. »

Premiers tours de roues difficiles
Les premiers tours de roues sur le Mont-Dore n’allaient malheureusement pas être à la hauteur des attentes de Clément : « J’ai été surpris, mais dans le mauvais sens... Les essais que j’avais menés les jours précédents me laissaient penser que ça allait bien se passer, que j’allais rapidement retrouver le rythme. Il n’en a rien été. J’ai eu un mal fou à me remettre dans la course. Les premiers chronos ont été pour moi une grosse déception puisque j’étais à 2.5 voire 3 secondes moins rapide que ce que j’avais l’habitude de faire sur cette épreuve. »

La prestation du samedi donnera lieu à une grosse remise en question, et Clément Lebot décidait de faire un gros travail sur sa voiture pour tenter d’améliorer la situation : « Le but était d’être mieux le dimanche, ou dans tous les cas moins pire », plaisante-t-il. Et effectivement, la course dominicale allait lui permettre de progresser : « Mais ce n’est absolument pas dû aux réglages, mais seulement au rythme qui revenait. Pour synthétiser, l’amélioration du dimanche n’est pas dû aux réglages mais au roulage. »

Si en termes de résultats, le Mont-Dore n’offrait pas à Clément de réelles satisfactions, en revanche, il retrouvait le plaisir de rouler. Ce qui lui fait dire que, « ce fut malgré tout un week-end positif. On retrouvait un lieu magnifique, l’ambiance de la course et le plaisir de se retrouver derrière le volant. »

Le week-end passé dans le Massif du Sancy permettait à Clément Lebot de retrouver également quelques bonnes sensations, ce qui allait se ressentir dès les premières ascensions de la Course de Côte de Turckheim : « Ça allait beaucoup mieux et j’étais dès les essais dans mes temps de course de la précédente édition. Le résultat n’est pas fabuleux, mais j’ai une satisfaction personnelle à avoir enfin pu rééditer mes chronos de l’an dernier. »

Dimanche, Clément Lebot allait poursuivre sa progression et améliorer ses temps de plus de trois secondes : « Là j’étais vraiment content. D’autant que j’avais pas mal travaillé le samedi soir, notamment sur mes caméras embarquées. Dimanche j’ai eu une sorte de déclic, tout est revenu quasiment d’un coup », estime Clément. « De plus, j’ai bien été aidé par les nouveaux pneumatiques Michelin qui m’ont offert une confiance que je n’avais jamais eu auparavant. Dans les enchaînement rapides, grâce à ces nouvelles gommes, j’étais totalement serein. »

Clément Lebot n’avait jamais eu l’occasion de se rendre à Bagnols-Sabran, traditionnelle manche d’ouverture de la saison et qui cette année concluait les débats : « J’avoue que si je n’étais jamais venu précédemment ce n’est pas seulement parce que c’est loin de la maison », confie le Nantais, « mais également parce que le tracé ne m’attirait pas plus que ça… Mais cette année, avec un championnat à trois manches, il était difficile de faire l’impasse et j’étais donc au départ. »

Le tracé gardois sera finalement une belle surprise pour le pilote de la Loire-Atlantique : « C’est vraiment une belle épreuve… Le tracé est effectivement étroit, mais intéressant, on prend beaucoup de plaisir dans la voiture et c’est vraiment très bien organisé. »

Pour une découverte, malgré une météo capricieuse, Clément parvenait à tirer son épingle du jeu : « Je suis plutôt satisfait de ma prestation. Content de mon samedi, quant au dimanche, même s’il n’y a eu qu’une seule montée sur le sec, je suis parvenu à améliorer, ce qui là encore est satisfaisant. »

Clément Lebot concluait donc sa saison sur une bonne note, même si ce week-end couru sous la pluie à Bagnols-Sabran était abordé avec infiniment de prudence : « J’étais en pourparlers pour vendre la voiture. Finalement ça ne s’est pas fait, mais je n’avais pas le droit de l’endommager durant ce week-end. De ce fait je n’ai pris aucun risque. »

Bilan mitigé, mais satisfaction d’avoir roulé
Pour Clément Lebot le bilan de cette courte saison est plutôt mitigé : « Lorsque j’ai rejoint la ligne d’arrivée de la dernière montée à Bagnols-Sabran, je n’avais pas l’impression de conclure la saison, tellement elle fut courte. » Le Nantais, qui se définit lui-même comme un ’’diesel’’, a eu le sentiment de n’avoir pas eu le temps de prendre ses marques, que déjà la saison arrivait à son terme : « Le point positif c’est que j’ai pu rouler, prendre à nouveau du plaisir au volant, mais pas autant que les années précédentes. On termine en ayant un petit sentiment de frustration, et pour ma part avec la sensation de ne pas être allé au bout des choses. »

Même si elle ne fut pas à la hauteur de ses attentes, cette saison 2020 aura permis à Clément Lebot de partager de beaux moments avec ceux qui le suivent et qu’il tient à remercier : « Un grand merci avant tout à mes parents et à Pauline, ma chérie, qui m’accompagnent sur les courses. Merci également à mes partenaires, Kennol et Direct Batteries à Nantes, ainsi qu’à Michelin qui par l’intermédiaire du Ceerta m’a apporté une aide substantielle cette année. »

Comme de nombreux acteurs du Championnat de France de la Montagne, Clément Lebot ne sait pas encore réellement de quoi sera faite sa saison 2021 : « Il parait évident que si je ne parviens pas à vendre ma voiture, je repartirai avec, à nouveau dans le cadre d’un Challenge Open sur le Championnat. Si elle trouve un acquéreur, je partirai sur un nouveau projet, certainement une F3 plus récente. Mais dans ce cas-là, je me laisserai le temps de peaufiner les réglages de ma nouvelle monture avant de retrouver le championnat par la suite », explique Clément en guise de conclusion.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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