Le Mosellan prêt à repartir en 2020

En lice pour la quête du titre de Meilleur Jeune en Production, Jimmy Ermann a malheureusement dû mettre un terme prématurée à sa saison suite à une violente sortie de route. Le bilan du jeune Mosellan n’est pas totalement négatif pour autant, ce que l’on retiendra c’est qu’avant de jeter l’éponge, Jimmy a démontré que les performances étaient bien au rendez-vous.

Engagé au volant d’une Peugeot 106 S16 sur le Championnat de France de la Montagne 2018, Jimmy Ermann avait terminé en tête de la classe N/2. Pour le jeune Mosellan, qui a fêté en mars dernier ses 24 ans, l’évolution passait par une voiture plus performante. Et si son souhait était de se tourner vers une F2000 compétitive, son budget limité le poussait à opter pour une Clio Cup qui irait grossir la classe A/3.

« Je me devais d’évoluer, mais en ayant la sagesse de tenir compte de mon budget, et pour cela la Clio Cup me paraissait le meilleur compromis », débute Jimmy Ermann. Le choix paraissait raisonné, mais il allait s’avérer déplorable. « Avant même de débuter la saison, j’ai rencontré des problèmes de fiabilité, plusieurs pannes sont venues contrarier ma prise en main. Et dès les premiers tours de roues j’ai compris que cette auto ne me convenait pas », avoue Jimmy.

Difficile prise en main d’une Clio récalcitrante
L’intersaison était alors consacrée à la mise au point de la Clio afin de corriger son comportement et de la rendre à la fois saine et compétitive : « Mais dès les premiers essais sur circuit de Chambley, je suis sorti, ce qui confirmait que l’auto n’était pas dans sa meilleure configuration. Je m’attendais à un bien meilleur comportement et je ne cache pas que j’étais déçu… Par la suite, nous avons travaillé sur les réglages et nous avons pu constater une amélioration, mais je n’étais pas dans les meilleures dispositions pour débuter la saison. »

D’autant plus frustrant que Jimmy Ermann s’était clairement fixé un objectif pour 2019, celui de se mêler à la lutte pour la quête du titre de Meilleur Jeune du Championnat Production : « Mon but premier était de me confronter à Elie (Théophile) et de tenter de le devancer. Après, je pouvais espérer défendre mes chances au sein du Challenge Open A/3, en gardant à l’esprit qu’il serait difficile de devancer un pilote aussi expérimenté et talentueux que Stéphane (Martinet). »

Au volant d’une auto qui ne répondait pas vraiment à ses attentes, Jimmy se présentait à Bagnols-Sabran avec l’espoir de parvenir à trouver le bon feeling. Mais une touchette, dimanche, sur la première montée de course, l’obligeait à se retirer des débats : « Je disposais d’une Clio réglée circuit, et sur le tracé typé rallye et bosselé de Sabran, ce fut une catastrophe. Samedi, lors des essais, je me suis battu non pas face au chrono mais avec l’auto qui arrivait systématiquement en butée d’amortisseurs. J’ai alors tenté de chausser des pneus un peu moins usagés pour pouvoir réaliser un chrono. Mais dimanche matin, sur la première épreuve, l’auto a décroché et j’ai fait une touchette sur la glissière. »

C’est dans la Drome, chez Michael Gley que Jimmy trouvait refuge durant les deux semaines qui suivaient Bagnols-Sabran : « J’ai été chaleureusement accueilli par toute la famille ; Michael, Agnes et Madeline. Grâce à eux j’ai pu remonter la voiture et être présent par la suite au Col Saint-Pierre. »

Si Jimmy connaissait le tracé de Bagnols-Sabran sur lequel il avait déjà évolué avec la 106, il découvrait le mythique Col Saint-Pierre et son parcours toujours difficile à assimiler : « Ça restera comme mon plus beau souvenir de course depuis que je roule », confie Jimmy. « Ce tracé est magnifique et durant tout le week-end nous nous sommes battus avec Elie et Stéphane à coup de centièmes de secondes. Sur la dernière montée, Elie me repasse devant pour un dixième au cumul des deux manches, et nous avons amélioré les chronos signés les années précédentes par les Clio de près de trois secondes. C’était magique ! J’en garde un excellent souvenir même si je n’ai pas gagné. »

La saison se poursuivait à domicile pour Jimmy Ermann qui affrontait le tracé d’Abreschviller. A la maison, sous la pluie, le jeune Mosellan remportait sa classe et par la même occasion la coupe destinée au Meilleur Jeune : « J’adore rouler sous la pluie, et j’avais de meilleures sensations sur une route humide avec cette auto dont le comportement sur le sec ne me convenait pas. » Au final, sur ce court tracé, Jimmy s’impose avec plus d’une seconde d’avance sur le Belge Sébastien Starck, près de trois secondes sur Pearl Jeannel et relègue Elie Théophile à plus de trois secondes. « Ce n’est pas le tracé que j’apprécie le plus, mais c’est toujours très plaisant de remporter sa classe et la coupe du Meilleur Jeune à domicile, sur une épreuve où tu es toujours super bien accueilli. »

Le week-end de Marchampt sera synonyme de frustration pour Jimmy Ermann qui ne parviendra pas à tirer son épingle du jeu sur le parcours dessiné dans les vignobles du Beaujolais : « Il aurait fallu que je dispose de pneus neufs, mais mon budget ne me le permettait pas », regrette-t-il. « J’ai roulé avec les gommes du Saint-Pierre, et il n’était alors pas question de rivaliser avec les autres Clio Cup » analyse Jimmy qui termine quatrième de sa classe derrière Stéphane Martinet, Jean-Pierre Pope et Laurent Lafosse, mais qui s'impose comme meilleur jeune en Production.

Fin de saison prématurée
La violente sortie de route dont sera victime Jimmy Ermann à Vuillafans allait marquer les esprits. Clio détruite, le jeune Mosellan était victime d’une blessure au dos qui l’obligeait à tirer un trait sur la suite de sa saison : « Avec le Saint-Pierre, Vuillafans est une des épreuves que je préfère. J’adore ce tracé étroit et rapide, les sensations sont énormes… Samedi, à l’issue des essais, je me retrouve troisième de classe, mais pas très loin de Stéphane (Martinet) qui menait les débats. Dimanche matin, un de mes partenaires m’a offert quatre pneus neufs, ce qui me permettait de me relancer dans la lutte. Mais à l’entrée du premier gauche, j’ai été victime d’une casse d’un disque de frein arrière qui a bloqué une roue, et je suis sorti fort. »

Même s’il n’a pu prendre part qu’à cinq courses et qu’il a dû renoncer à deux reprises, Jimmy Ermann veut positiver et voir les bons aspects de cette saison 2019 : « Il serait absurde de dire que le bilan est bon, mais je veux retenir que j’étais dans le coup et que j’ai pu signer de bonnes performances avec une auto qui ne me convenait pas. J’ai réalisé un excellent Saint-Pierre sur un tracé que je découvrais, je remporte la classe et termine Meilleur Jeune à Abreschviller, c’est enthousiasmant… Mon principal regret c’est de ne pas être parvenu à me battre avec Elie tout au long de la saison pour lui contester le titre de Meilleur Jeune. Mais je veux également retenir l’excellente ambiance qui régnait au sein du Challenge Open A/3. Avec Stéphane et Elie nous avons commencé à nous chambrer avant le début de la saison, et sur toutes les épreuves nous avons été très complices, humainement ce fut très fort. »

A l’heure des remerciements, Jimmy n’oublie pas tous ceux qui l’ont aidé dans les heures difficiles qu’il a pu traverser : « Je veux également remercier mes principaux partenaires Recrutexpert à Sarrebourg et les Lubrifiants Seven. Un grand merci également à Coiffures Dolorès à Sarrebourg, au Garage Auto-Rep à Heming, Autosur à Sarrebourg, les Antennes Brichler à Sarrebourg. Je n’oublie pas la famille Gley, Michael, Agnès et Madeline, mon ami Brice Pierrat, Floriane, mes parents et tous ceux qui m’ont soutenu. »

Pour ce qui est de la saison 2020, Jimmy Ermann a déjà un programme bien arrêté. On devrait le retrouver au départ de Bagnols-Sabran, du Col Saint-Pierre, « mais je ne serai pas à Abreschviller puisque je déménage dans la région de Montélimar. Par la suite, je prendrai part au Beaujolais, à Vuillafans où je tiens absolument à revenir, à Dunières, au Mont-Dore, à Chamrousse, et peut-être à Turckheim. » Reste à trouver l’auto car pour l’heure rien n’est totalement défini : « Je me verrai bien rouler en Mitjet, mais je n’exclus pas de me tourner vers le Championnat Sport », conclut Jimmy.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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