Les années n’ont pas d’emprise sur le vétéran du Championnat

Les années n’ont aucune emprise sur Louis Granjon. A 77 ans révolu, « Loulou » a toujours la même soif de succès, et il met tout en œuvre pour continuer à engranger des trophées. Durant cette saison 2018, deux victoires sont venues enrichir son palmarès, des succès qui lui ont permis de terminer deuxième du Challenge Open N/4.

Cela fait plus de quarante ans que Louis Granjon s’exprime derrière le volant d’une voiture de course, et huit ans qu’il possède la BMW M3 avec laquelle il évolue actuellement : « Et depuis 8 ans, je n’ai absolument rien fait dessus », confie-t-il en guise de préambule. « Depuis 2010, je débute le championnat avec l’auto dans l’état où je l’ai laissé la saison précédente. »

Si la BMW ne change pas, son pilote reste également le même, continuant, malgré le poids des ans, à signer des performances de tout premier ordre. C’est d’ailleurs avec la ferme intention de défendre pleinement ses chances qu’il s’engageait cette année encore sur le Championnat : « Pour 2018 j’avais décidé de prendre les choses comme elles venaient, sans aller chercher une position finale, mais avec la ferme intention de tenter de battre Pascal (Cat) et Christian (Sepchat), mes adversaires sur le Championnat… Je pense que quand tu as l’esprit de compétition, il ne s’atténue pas avec les années, j’ai passé l’âge où tu peux changer », plaisante ’’Loulou’’.

Présent à Bagnols-Sabran, pour le coup d’envoi de la saison, Louis Granjon fera donc de son mieux pour se mettre en valeur et finalement monter sur le podium du Groupe N : « Je terme troisième, mais assez loin, et je ne suis donc pas totalement satisfait de ma prestation. J’en laisse quelques-uns derrière, mais à mon goût je n’étais pas assez rapide. »

Mais ’’Loulou’’ n’allait pas tarder à se ressaisir, et dès le Col Saint-Pierre il enchaînait les bons chronos pour venir se classer deuxième derrière Pascal Cat : « Je me suis fait vraiment plaisir. A l’issue de la première montée d’essais, disputée sous la pluie, j’étais en tête du groupe N. Vraiment j’étais à mon affaire. Pour ce qui est de la course, au cumul des deux meilleures montées, je termine à presque rien, alors que j’ai commis l’erreur de vouloir changer de stratégie », se souvient-il. « J’ai voulu passer au couple sur le bas, alors qu’il ne fallait pas changer l’approche initiale. Les partiels me donnent tort, puisque je perds gros sur la première partie du tracé, alors que je récupère du temps sur le haut. Mais les sensations étaient au rendez-vous, ce qui est très positif. »

Avant de se rendre à Abreschviller, ’’Loulou’’ passait sa voiture au banc et apportait quelques modifications dans la cartographie : « Là aussi j’ai commis une erreur, puisque durant le week-end j’ai eu des coupures incessantes qui m’ont obligé d’une part à abandonner, mais également à revenir en arrière. »

Vainqueur à Marchampt en Beaujolais
Un retour en arrière qui portera ses fruits dès le rendez-vous suivant, la Course de Côte de Marchampt, où Louis Granjon signait son premier succès de la saison en Groupe N, en devançant de 32 millièmes la Mitsubishi de Guillaume Gillet : « Je ne pouvais être que ravi puisque c’était à deux jours de fêter mes 77 ans, et que c’est un beau cadeau que je me suis offert. Mais je ne suis pas parvenu à signer les chronos que je réalisais les années précédentes, et j’ai bénéficié des ennuis de Guillaume. Si ça voiture avait parfaitement fonctionné, je n’aurais pas gagné », avoue humblement ’’Loulou’’. Mais l’histoire retiendra que le vainqueur en Groupe N de la 57ème édition avait pour nom Louis Granjon.

A Vuillafans, une nouvelle fois, ’’Loulou’’ ne parvenait pas à réaliser les chronos qu’il avait l’habitude de signer les années précédentes : « Et ça me chagrine toujours. Je termine troisième, ce qui finalement n’est pas si mal, mais j’aurais là encore voulu rouler plus vite. »

La Course de Côte de Dunières offrira au pilote de Soucieu-en-Jarrest de vrais motifs de satisfaction, avec des chronos à la hauteur de ses attentes et une deuxième place derrière l’indétrônable Pascal Cat : « Là j’étais assez content parce que ce n’est pas une épreuve que j’affectionne, à cause de son tracé qui n’est pas très rapide. Et puis j’étais assez loin de Pascal. Mais sur un terrain que je n’affectionne pas, je m’en sors plutôt bien. »

Les épreuves auvergnates se suivaient mais ne se ressemblaient pas pour Louis Granjon qui ne parviendra pas à tirer son épingle du jeu sur le Mont-Dore : « J’étais à la rue ! Furieux parce qu’il y a des gars que j’ai toujours devancé, et qui cette fois étaient devant moi. Avec le recul, j’ai pris conscience que j’étais sur un faux rythme. Sur le premier partiel, au 311 mètres, je suis devant, et je perds toute mon avance par la suite. »

Un cinquième succès à Chamrousse
Si comme il le dit, ’’Loulou’’ n’était pas dans le coup sur le Mont-Dore, en revanche, il sera une fois à son affaire à Chamrousse, épreuve qui lui a souvent réussi, et sur laquelle il s’imposait à l’occasion de cette édition 2018 : « J’avais gagné quatre fois cette épreuve et cela faisait un moment que je courais après une nouvelle victoire. Je suis donc enchanté d’accrocher un cinquième succès à Chamrousse… J’avoue que j’avais les larmes aux yeux à l’arrivée, c’était pour moi un moment particulièrement émouvant », confie celui qui a signé son premier succès à Chamrousse en 1996 au volant d’une Ford Sierra.

’’Loulou’’ terminait sa saison à domicile, en prenant part à la Course de Côte de Limonest, sur laquelle il accrochait à nouveau la deuxième place, dans le sillage de Guillaume Gillet : « J’ai terminé les essais en tête, et j’étais encore devant à l’issue de la première montée de course. Ensuite, Guillaume m’est passé devant et il s’impose pour 262 millièmes. Ce fut un beau combat, mais j’étais furieux de ne pas l’avoir gagné. »

Pleinement satisfait de sa saison
Les chronos n’ont peut-être pas toujours été au rendez-vous, mais du haut de ses 77 ans, ’’Loulou’’ est parvenu à remporter cette année encore deux manches du Championnat de France de la Montagne. De quoi, à l’heure de faire le bilan, être satisfait de sa saison : « Bien évidemment que je ne peux être que content. Beaucoup de pilotes me disent que s’ils avaient la certitude de signer les mêmes performances à mon âge, ils signeraient tout de suite. C’est donc revalorisant et je pense vraiment avoir fait une bonne saison. D’autant que je termine troisième de le Ligue Rhône-Alpes, ce qui est une sympathique performance. »

Louis Granjon n’est pas un adepte de la nouvelle réglementation qui prévoit l’addition des deux meilleures montées de course pour 2019 : « Ça ne me convient pas, et de ce fait je ne suis pas sûr que je roulerai en côte, je me tournerai peut-être vers le circuit. Je ne sais pas encore. »

Pour conclure, ’’Loulou’’ n’oublie pas ceux qui n’ont pas manqué de le soutenir durant cette saison 2018 : « Un grand merci à Philippe Ville de BML (Béton des Monts du Lyonnais), à l’Entreprise Soredal spécialisée dans le dallage industriel et à Jean-Louis Rivollier de la société Soroc. Merci également à mon ami Olivier Augusto et à Jean-Louis Janioud, dont je suis très proche. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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