Le Carcassonnais vainqueur du Trophée F2000

Vainqueur du Trophée en 2014, Sébastien Lemaire avait bien évidemment comme ambition, au départ de cette nouvelle saison, de conserver son titre. Le pilote de Carcassonne affichait d’ailleurs un double objectif, avec l’espoir que l’obtention d’un nouveau titre soit conjuguée avec l’appropriation de nouveaux records : « Nous avons fait évoluer la voiture durant l’intersaison, et de ce fait, estimant qu’elle était plus performante, il me paraissait logique de tenter d’établir de nouveaux records en F2000 », commente Sébastien.

En termes d’améliorations, c’est sur le moteur de sa BMW 318 TI Compact que le pilote audois a apporté des modifications : « Nous avons changé le collecteur d’échappement, ce qui a eu pour effet de me faire perdre un peu de puissance, mais cela est compensé par un réel gain au niveau du couple. Cela me permet d’avoir un moteur bénéficiant d’une plage d’utilisation plus importante, et je comptais là-dessus pour améliorer mes chronos. »

Incontestablement Sébastien a fait le bon choix, puisque tout au long de la saison, sur l’ensemble des épreuves, il enregistrait de meilleures performances que lors des précédentes éditions : « C’est un des aspects positifs de cette saison 2015, car même si je ne bats pas tous les records, j’ai systématiquement amélioré mes chronos. »

Duel annoncé !
Ce n’est pas uniquement parce qu’il souhaitait réaliser de meilleures performances que Sébastien Lemaire prenait soin de parfaire la préparation de sa voiture. Le Carcassonnais savait que ses concurrents n’allaient pas manquer de venir lui contester son titre, et que pour les devancer il lui faudrait jeter toutes ses forces dans la bataille : « Je savais que pour contrer Jean (Turnel) ça serait compliqué, comme ce fut le cas en 2014. »

La compétitivité du pilote de la Peugeot 306 allait d’ailleurs se confirmer dès la manche d’ouverture à Bagnols-Sabran : « Sur cette première confrontation de la saison, je bats mon propre record en signant un super chrono, et Jean termine à seulement quatre dixièmes. Je savais qu’il allait me mettre la pression et qu’il serait à nouveau un adversaire redoutable. » Sébastien ne cache pas que cette victoire à Sabran était pour lui importante : « Elle me permet de me rassurer sur le potentiel de la voiture, et moralement c’est toujours excellent de débuter la saison par un succès. »

Au Col Saint-Pierre, c’est un autre adversaire qui venait perturber les prétentions de Sébastien. Au volant d’une Citroën Xsara VTS, Christian Astier accrochait la victoire en groupe F2000, six dixièmes devant la BMW 318 TI Compact du ’’Team La Bintche’’ : « Sur celle-là, Christian a sorti la grosse attaque et je n’ai pas été en mesure d’aller le chercher. C’est ma faute, j’ai commis deux belles erreurs sur la première montée, où une nouvelle fois les meilleures F2000 réalisent leurs meilleurs chronos du week-end », explique Sébastien. Une déconvenue d’autant plus regrettable que le pilote de la BMW a pour habitude d’être particulièrement incisif dès l’ouverture des débats, et qu’il est rare de le voir commettre ce genre d’erreur.

Absent à Abreschviller, c’est sur la Course de Côte d’Hébécrevon que Sébastien espérait renouer avec la victoire. La mécanique allait en décider autrement : « Tout se présentait plutôt bien puisque lors des essais j’améliore mon temps signé en course l’an dernier. Mais par la suite, le moteur a laissé entendre un bruit aussi anormal qu’inquiétant. Je n’ai pas voulu prendre le risque d’occasionner des dégâts importants sur la mécanique, et j’ai préféré renoncer », avoue-t-il.

Sur le trajet le ramenant à Carcassonne, Sébastien faisait un détour par Pau où se trouve le préparateur de sa voiture, afin de lui confier la BMW pour qu’il puisse résoudre son souci mécanique. Un nouveau passage par Pau lui permettait de récupérer son bolide, avant de se rendre à La Pommeraye.

Sur l’épreuve angevine, Sébastien Lemaire était rapidement rassuré quant au bon fonctionnement de son moteur. Dixième au général, il signait à La Pommeraye une large victoire de groupe : « Je regrette juste l’absence de Jean avec qui j’aurais aimé livrer bataille. Mais cette victoire me remet en confiance après les déboires que j’ai connus à Hébécrevon. »

Une confiance retrouvée qui permettait à Sébastien de s’illustrer le week-end suivant sur la Course de Côte de Saint-Gouëno, où il s’imposait une nouvelle fois en F2000, en plaçant sa BMW au neuvième rang du classement Production : « Je suis particulièrement content du résultat, car c’est une course que j’apprécie, ne serait-ce que par les moyens déployés par les organisateurs pour nous offrir une magnifique manifestation », commente-t-il. « Nous avons dû composer avec la pluie, et j’ai rarement roulé dans ces conditions avec la Compact. Ce n’est pas le terrain de jeu que je préfère, même si la voiture à un comportement très sain sur le mouillé. Mais là j’étais à mon aise, et je suis d’autant plus satisfait du résultat. »

La Course de Côte des Beaujolais-Villages sera le théâtre d’une confrontation dont les passionnés de la discipline raffolent. Une nouvelle fois, Sébastien parvenait à imposer sa BMW, une victoire acquise avec seulement 151 millièmes d’avance sur Jean Turnel : « C’était très très chaud ! Mais je m’en doutais, car déjà l’an dernier Jean avait été particulièrement performant sur cette épreuve. Il ne peut plus me surprendre, car je sais que c’est un pilote très rapide, et j’ai constamment un œil sur lui », plaisante-t-il.

Pour d’autres raisons, Vuillafans sera tout aussi chaud. C’est avec la canicule que les concurrents devaient composer durant ce premier week-end de juillet. Des conditions qui ne semblaient pas perturber outre mesure le pilote audois, qui signe une victoire de groupe avec plus de cinq secondes d’avance sur son premier poursuivant : « L’an dernier, Jean et moi n’étions séparés que de quelques dixièmes, et là encore le combat s’annonçait très disputé. Malheureusement un souci mécanique le contraint à l’abandon, ce que bien évidemment je regrette. En ce qui me concerne, je retiens avant tout que j’ai amélioré le record que je détenais sur cette épreuve. »

Jean Turnel n’ayant pu réparer la mécanique de sa 306 en temps et en heure, c’est privé de son principal adversaire que Sébastien prenait part à la Course de Côte de Dunières : « J’étais absent l’an dernier, et pour cette édition les organisateurs proposaient un tracé remanié. C’était donc pour moi une petite découverte avec la Compact, et ça s’est plutôt bien passé », confie celui qui termine dixième du Production, vainqueur du F2000.

Le second rendez-vous auvergnat, tenu dans le Massif du Sancy, n’allait pas offrir le même genre de satisfactions à Sébastien Lemaire. A l’issue d’un week-end perturbé, le Carcassonnais était devancé par son grand rival, Jean Turnel, de huit dixièmes. On se souvient que, lors de cette Course de Côte du Mont-Dore, un autre pilote du ’’Team La Bintche’’, Ronald Garces, était victime d’une sortie de route qui allait passablement endommager sa Seat Léon Supercopa. Bien évidemment, la mésaventure de Ronald ne manquait pas de plomber l’ambiance au sein de son équipe : « D’habitude, lorsque je me présente au départ, j’arrive à faire abstraction des problèmes qui peuvent survenir autour de moi. Mais là, je n’arrivais pas à me sortir de la tête l’image de la Supercopa, car j’étais persuadé que la saison de Ronald était terminée », avoue Sébastien. « Je ne suis pas parvenu à occulter cette image, et de ce fait à être totalement dans la course. Je suis le seul responsable. »

Souriants et plus motivés que jamais, les pilotes du ’’Team La Bintche’’, Sébastien Lemaire et Ronald Garces, se présentaient au départ de la Course de Côte de Chamrousse. La BMW 318 Ti Compact allait disputer sur l’épreuve alpine sont dernier rendez-vous de la saison, et accrocher sa dernière victoire de groupe : « C’est toujours un super week-end, on se retrouve en famille, avec mes parents qui prennent quelques jours de vacances à Chamrousse avant la course », explique-t-il. « Je m’impose en améliorant de manière significative mon chrono de l’an dernier. Jean termine troisième, ce qui me permet à ce stade d’être assuré du Trophée en F2000. »

Un podium en Production à domicile
Bien évidemment, début juin, Sébastien Lemaire ne pouvait pas louper la Course de Côte de Quillan, son épreuve à domicile, inscrite cette année au calendrier du Championnat de France 2ème division. Troisième du Production, il imposait une nouvelle fois sa Compact en F2000 : « Je dois avouer que j’espérais faire mieux », confie celui qui, l’an dernier, avait terminé deuxième du Production derrière son ami Ronald Garces. « Mais je suis tout de même très content du résultat. » Son classement à Quillan permet à Sébastien de terminer sur le podium du Championnat 2ème division, troisième à égalité de points avec Marion Airieau et Jean-François Ganevat, alors qu’il n’a participé qu’à une seule manche : « Il est clair que j’aurais pu prévoir une extension de budget pour disputer la 2ème division. Je pense que j’avais une carte à jouer, mais je n’ai pas de regret, c’est comme ça », confie celui qui pouvait raisonnablement prétendre au titre en Production.

L’avenir suspendu à la vente de la BMW
Vainqueur du Trophée FFSA F2000 pour la deuxième année consécutive, vainqueur du Challenge Open et huitième du Championnat de France de la Montagne Production, Sébastien Lemaire a parfaitement rempli ses objectifs du début d’année : « Après un début de saison difficile, marquée par des problèmes mécaniques, j’ai eu la chance de bénéficier de soutien de partenaires qui m’ont aidé à me relancer. Je retiens bien évidemment le résultat, mais également l’engouement qui s’est créé autour de moi dans la réalisation de mon projet. Sans le soutien de tous ceux qui n’ont pas hésité à m’aider, je n’aurais certainement pas atteint mes objectifs », estime Sébastien, qui en profite pour remercier ceux qui se sont investis tout au long de la saison : « Un grand merci à l’entreprise où travaille mon père qui m’a beaucoup aidé en facilitant ses congés, merci également à tous ceux qui moralement m’ont apporté leur appui dans les périodes qui pouvaient être plus difficiles. Et bien évidemment merci à mes partenaires, Reflex pièces auto à Carcassonne, Motul, la société Safa fournisseur de pièces automobiles, les sociétés toulousaines de fournitures de pièces automobiles Dapam, Auto Pièces Occitanes (A.P.O.), et Magne. Je n’oublie pas Sachs fournisseur d’embrayages et d’amortisseurs, la société Purflux, et mon préparateur moteur, Jacob Sport, qui est basé à Pau et qui a été très réactif lorsque j’ai rencontré mes problèmes. »

Sébastien veut associer à sa réussite tous ceux qui l’entourent : « Merci à tous les membres du ’’Team La Bintche’’, à mes parents, à mon épouse Emilie, et à Francis Bernière avec qui je débriefe toutes mes vidéos à l’issue des courses, et qui joue à la perfection le rôle de coach. »

L’incertitude règne concernant la saison 2016. Après deux saisons marquées par la réussite, Sébastien Lemaire souhaite changer de monture pour se lancer de nouveau défi : « Mi-août, j’ai mis la BMW 318 TI Compact à la vente. J’ai été contacté par un acheteur avec qui les pourparlers étaient largement engagés. C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas pris part aux Courses de Côte de Turckheim, Lauragais et Lodève pour ne pas risquer d’endommager la voiture », explique le Carcassonnais. « Par la suite, il ne s’est pas rétracté, mais je n’ai plus eu de nouvelle. »

Sébastien se dit fortement intéressé par le groupe A ou le GTTS, tout dépend en fait du budget dont il peut disposer : « Mais pour le moment, la BMW n’est toujours pas vendue. Je me donne jusqu’à la fin de l’année avant de prendre une décision. De la vente de la voiture dépend l’avenir. »


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