Troisième du Challenge Open Formule Renault

Avec plus de 100 victoires de classes à son palmarès, Didier Chaumont reste une référence du côté des pilotes de monoplaces. Le vainqueur du Challenge Open Formule Renault 2016, dont l’absolue priorité est de terminer les courses en se faisant plaisir, conclut une nouvelle fois la saison sur le podium du Challenge Open.

Après une saison 2017, considérée comme une année de transition par le pilote Bourguignon qui troquait sa Formule Renault contre une plus récente, Didier Chaumont se relançait avec comme objectif de mettre à profit les enseignements de la saison passée, et par la même occasion d’améliorer ses chronos.

Avant de s’installer à nouveau dans le cockpit de sa Formule Renault, Didier Chaumont confiait sa voiture aux mains expertes de David Guillaumard, qui avait pour mission durant l’intersaison de peaufiner les réglages de la monoplace : « Ma spécialité c’est le vin », confie le viticulteur bourguignon. « La mécanique ce n’est pas mon rayon et je préfère confier ça à des gens plus compétents que moi. » Outre une révision complète, la Formule Renault bénéficiait d’un changement de réservoir afin de répondre aux normes 2018 : « Tout ce que je sais c’est que la voiture a fonctionné comme une horloge tout au long de la saison, c’est le bonhomme qui fonctionne moins bien qu’auparavant », estime Didier qui aborde toujours la course avec beaucoup de recul et de philosophie. « Pour moi c’est très clair, mon travail m’interdit de ne pas être opérationnel, je ne peux donc pas me permettre le luxe de me faire mal, et ma priorité est systématiquement d’être à l’arrivée le dimanche soir », rappelle Didier.

Pour le plaisir…
C’est donc avec l’intention de courir en étant le plus propre possible, tout en cherchant à améliorer ses chronos, que Didier Chaumont abordait cette nouvelle saison : « Le classement m’importe finalement peu, à mon âge il faut être raisonnable et songer surtout à se faire plaisir », estime le Bourguignon qui affiche une cinquantaine de printemps.

La principale opposition pour Didier Chaumont, provenait cette saison de Kevin Petit et Jérôme Debarre : « Je savais qu’ils seraient des adversaires coriaces. Jérôme s’est rapidement adapté à sa voiture, quant à Kevin c’est un extra-terrestre, et il n’était pas question d’aller le chercher. Il a tout pour aller loin le ’’gamin’’, c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter. »

Lorsque l’on évoque sa saison en demandant à Didier Chaumont quel est son ressenti sur chacune des épreuves, il donne toujours le sentiment de s’être fait plaisir, et c’est avec un ton très détaché, laissant entrevoir une infinie sagesse, qu’il dépeint ses prestations.

Deuxième à Bagnols-Sabran derrière Kevin Petit, lors de la manche d’ouverture de la saison, Didier se dit satisfait de cette entrée en matière : « Il pleuvait, ça n’offrait pas les conditions idéales, mais je ne m’en suis pas trop mal tiré. Mais si la météo n’était pas au rendez-vous, on est toujours bien à Sabran. »

Le Saint-Pierre allait offrir l’occasion à Didier Chaumont d’engager un duel entre vignerons, puisque c’est le local Romain Gelly qui se présentait comme son principal adversaire : « J’étais idéalement placé pour m’imposer, mais si je ni suis pas parvenu, c’est entièrement de ma faute. J’étais largement devant lors de la première montée, et Romain m’a dit qu’il allait chausser des pneus neufs. Pour ma part je n’en voyais pas l’utilité, les miens me semblaient performants. Mais je suis parti sur un faux rythme, et il m’est passé devant. Ce n’est pas bien grave, c’est un viticulteur, donc ça reste en famille », plaisante Didier.

Ce que retient avant tout Didier Chaumont d’Abreschviller, c’est l’ambiance qui règne sur l’épreuve lorraine : « Nous sommes allés au bal donné samedi soir, c’était très sympa. Pour le reste, j’ai à nouveau passé un très bon week-end. Après, il faut garder à l’esprit que sur cette épreuve, le moindre écart, la moindre petite faute se paie cash, et que je suis à mon avis pénalisé par mon poids » confie-t-il alors qu’il se classait une nouvelle fois à la deuxième place, derrière Kevin Petit.

En toute humilité, Didier Chaumont reconnait ne pas avoir été vraiment dans le coup sur l’épreuve de Marchampt, où il est devancé par Kevin Petit, Estel Bouche et Jérôme Debarre : « Dans le Tarrès, je n’étais pas bien, je n’arrivais pas à passer correctement cet enchaînement de virages. Et bien évidemment quand tu ne t’autorises pas le droit de te donner à fond sur une portion qui peut s’avérer piégeuse, tu lâches obligatoirement du temps. »

Deuxième à nouveau à Vuillafans derrière Jérôme Debarre, Didier estime avoir fait sa course : « Ce n’est pas le tracé le plus évident à aborder. Il y a deux ou trois portions qui sont limites, avec notamment une bosse à un endroit qui peut s’avérer dangereuse. Dans le temps, je passais à fond, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

Malgré un loupé sur la première montée, Didier Chaumont accrochait une nouvelle deuxième place à Dunières : « Je n’ai pas eu de problème particulier, j’ai juste fait attention de ne pas arracher une moustache dans la partie serrée du milieu de parcours. »

Au Mont-Dore, Didier Chaumont se hissait une nouvelle fois sur le podium de la Formule Renault, en terminant dans le sillage d’Estel Bouche et de Jérôme Debarre : « Là, à domicile, Estel a fait très fort. En ce qui me concerne, j’ai changé de pneumatiques en essayant pour la première fois des Michelin, et il m’a fallu un temps d’adaptation après que David (Guillaumard) ait pris le soin de revoir les réglages, pour les adapter à mes nouvelles gommes. »

C’est donc avec des pneumatiques Michelin que Didier allait poursuivre sa saison jusqu’à son terme. On retrouvait ensuite le Bourguignon à Chamrousse, sur un week-end qui fut un peu compliqué pour lui : « Qu’est-ce qu’il faisait froid ! J’ai eu du mal, et les pneus avaient du mal à monter en température, à tel point que j’ai fait un tête-à-queue sur la deuxième montée de course. J’ai sauté par-dessus le trottoir. Je n’ai rien cassé, mais il a fallu une grue pour me remettre sur la route, avant que je ne reparte sans problème pour la montée suivante. »

Les vendanges sont pour Didier Chaumont la priorité absolue, et de ce fait, le Bourguignon n’était pas présent à Turckheim début septembre. On le retrouvait en revanche le week-end suivant à Limonest, où il terminait la saison par une nouvelle deuxième place : « A la sortie du Fort, le virage le plus dangereux de Limonest, je lâche une seconde », reconnait-il. « Après, c’est dommage pour Arthur (Fiard), qui a été victime d’une violente sortie, car il était particulièrement rapide lors des essais. »

Régulièrement sur le podium du Challenge Open Formule Renault ces dernières années, Didier Chaumont termine une nouvelle fois parmi les trois premiers à l’issue d’une saison dont il se dit enchanté : « Je suis arrivé au bout de chacune de mes courses, j’ai pu améliorer mes chronos, j’ai passé de bons moments avec les copains, dont tout va bien pour moi », confie-t-il.

Des copains que Didier veut remercier de l’aider à assouvir sa passion : « Merci à David (Guillaumard), à Raynald et Alban (Thomas), mon mécanicien Christophe (Renoud-Grappin) dit Cassegrain pour les intimes, et Eric (Suppin). »

En 2019, Didier sera à nouveau au départ du Championnat au volant de sa Formule Renault : « David (Guillaumard) va faire subir à la voiture une nouvelle révision, et puis je repartirai pour une nouvelle saison en Michelin, avec un calendrier identique à celui de cette année. Après, si Raynald (Thomas), qui gère mon auto sur les épreuves, décide d’aller dans l’Ouest, je le suivrai, et pour ce qui est des épreuves de fin de saison, tout dépendra de la date des vendanges », conclut Didier.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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