Malgré de nombreux soucis mécaniques

C’est sans réelles ambitions qu’Eliès Benbetka débutait cette saison 2016, sa principale préoccupation étant de faire fonctionner correctement sa Mitjet. Et si de nombreux soucis sont venus perturber ses prestations, au final, Eliès se satisfait pleinement d’une deuxième place au Challenge Open GTTS/1.

Difficile d’expliquer la genèse d’une passion. Que Eliès Benbetka soit un passionné de compétition automobile, c’est indéniable ; mais de là à savoir d’où provient l’origine de ce penchant pour les belles mécaniques… Eliès a la vague impression qu’elle est inscrire en lui depuis toujours. Gamin, c’est par le biais de jeux vidéo ou de la pratique du karting, en loisir, que le pilote de Vaulx-en-Velin assouvissait sa passion.

Si à l’adolescence Eliès se contentait de louer des kartings pour éprouver les sensations particulières que procure le pilotage, dès l’âge de 18 ans, il se portait acquéreur d’un vieux karting, un National 100, qu’il conservait durant deux ans. Très éloigné du sport automobile, c’est sur les terrain de foot de la région lyonnaise, qu’il forgeait son âme de compétiteur.

La course en famille
L’approche du sport automobile sera finalement le fruit du hasard. Le beau-père d’Eliès, Pascal Léonard, suivait de près les courses de son ami de longue date, David Meillon. Eliès ne tardait pas à accompagner Pascal et à découvrir un univers où, de simple spectateur privilégié, il souhaitait ardemment devenir acteur. Le passage à l’acte se fera finalement au volant d’une Mitjet : « J’ai eu l’opportunité de louer une des Mitjet de Nico (Schatz), sur circuit, et j’ai tout de suite été séduit par cette voiture », se souvient Eliès. « Par la suite, Pascal a fait l’acquisition d’une Mitjet, et je l’ai suivi sur les courses. »

En 2015, Eliès Benbetka faisait ses débuts en compétition en participant à trois épreuves du Championnat de France de la Montagne – Col Saint-Pierre, Dunières et Mont-Dore – au volant de la Mitjet de son beau-père : « Nous nous sommes partagé la voiture, en roulant tous les deux sous la structure de Nicolas Schatz. C’était vraiment une belle expérience, et c’est ce qui m’a incité à la poursuivre en 2016. »

En toute logique, le pilote de Vaulx-en-Velin se portait acquéreur d’une Mitjet pour s’élancer cette saison sur le Championnat dans le cadre d’un Challenge Open : « J’ai fait l’acquisition de la voiture au mois de février, pour me présenter au mois d’avril sur la première épreuve inscrite à mon calendrier », rappelle Eliès qui n’affichait alors que des prétentions limitées : « Mon objectif premier était de faire rouler la voiture correctement, parce que dans mon esprit ce n’était pas gagné d’avance. Aller vite avec une Mitjet ce n’est pas spécialement difficile, mais pour aller chercher les dixièmes qui font la différence, il faut vraiment s’en occuper. C’est assez violent, pas évident à dompter. »

Car si Eliès reconnait que la Mitjet n’est pas une auto surpuissante, « elle offre en revanche de fabuleuses sensations. Et compte tenu de la puissance dont on dispose, on parvient à faire des performances plus qu’honorables. »

Aux avant-postes du GTTS/1
C’est sur les pentes du Col St Pierre qu’Eliès Benbetka allait disputer sa première épreuve de la saison. Une épreuve qu’il avait eu l’occasion de découvrir l’année précédente, qui reste mythique pour de nombreux Montagnards, mais sur laquelle il devait composer avec une auto qui était loin de répondre à ses attentes : « Ça ne fonctionnait pas… Tant du côté du châssis que du moteur, on était très loin de ce que l’on pouvait espérer. Pour corser les choses, la pluie nous a un peu compliqué la tâche », confie Eliès. « J’en garde malgré tout un excellent souvenir. C’est la toute première épreuve que j’ai disputée l’an dernier, pour mes débuts. Je suis natif d’Alès, et même si j’ai passé ma jeunesse dans la région lyonnaise, c’est toujours quelque chose de particulier de courir ici. » Bons souvenirs, d’autant qu’au final le résultat est positif puisque malgré ses déboires, Eliès termine deuxième de la classe GTTS/1.

C’est à Marchampt en Beaujolais que l’on retrouvait Eliès Benbetka pour son deuxième rendez-vous de la saison. Et il ne cache pas avoir été enchanté par cette course qu’il découvrait : « C’est à mon sens la meilleure épreuve. L’organisation est vraiment super, et j’en profite pour remercier chaleureusement Daniel Demare qui nous concocte une épreuve sur laquelle on a pu faire cette année sept montées. Le tracé est magnifique et sa situation géographique, proche de Lyon, rend pour nous la logistique assez simple. »

D’un point de vue sportif, c’est une nouvelle fois à la deuxième place de sa classe que l’on retrouvait Eliès à l’arrivée : « Je suis content du résultat, même si là encore nous avons accumulé les problèmes, ce qui nous a obligé à démonter le moteur pour tenter de solutionner nos soucis. » Un mal récurrent, Eliès avoue même que, cette année, sur chaque course, l’équipe devait passer par la case démontage de la mécanique….

Après avoir découvert le Beaujolais, Eliès de rendait en Franche-Comté pour une nouvelle découverte, la Course de Côte de Vuillafans : « C’est assez particulier… J’ai bien aimé ce tracé qui n’est pas des plus simple. Il faut avoir le gros cœur pour y rentrer dedans. Après, on peut regretter de ne pas avoir fait beaucoup de montée », analyse Eliès qui, une nouvelle fois termine deuxième des Mitjet.

A Dunières, le Vaudais retrouvait un tracé qu’il avait eu l’occasion d’affronter l’année précédente. Cette nouvelle participation se soldait par une 24ème place au scratch et une victoire en GTTS/1 : « J’adore ce tracé, qui à mon sens convient parfaitement aux Mitjet. Beaucoup de pilotes estiment qu’il manque de grip, ce que je n’avais pas ressenti l’an dernier, mais que j’ai pu percevoir cette année. Contrairement à beaucoup d’autres, je regrette que l’on ait supprimé le dernier virage, que pour ma part j’aimais bien. J’avoue avoir eu du mal sur les deux montées d’essais, mais le dimanche, en course, ce fut que du bonheur. » Même si l’on insiste, Eliès ne s’étale pas sur son premier succès de la saison : « Jérémy (Avellaneda) n’était pas là, donc je ne peux pas considérer cette victoire comme quelque chose de marquant », confie-t-il en toute humilité.

Le Mont-Dore permettra à Eliès Benbetka de signer son second succès de la saison en GTTS/1. Mais là encore, il ne veut pas tirer aucune gloire de cette victoire : « Jérémy a abandonné, mais lors des essais, il a réalisé un chrono que je n’ai pas été en mesure de battre de tout le week-end », rappelle-t-il. « Après, je retiendrais que le Mont-Dore offre un des plus beaux tracés du Championnat et un environnement magnifique. J’hésiterai toutefois à y retourner l’an prochain, parce qu’en terme d’organisation, il y a beaucoup à redire. »

Le week-end passé à Chamrousse a laissé d’excellents souvenirs à Eliès qui, là encore, découvrait une course qui allait le ravir : « C’est un tracé magnifique, très large, avec un paysage fabuleux », se souvient-il. « Pour ce qui est de ma prestation, je suis parti en tête-à-queue, sous la pluie, lors des essais, et ce fut par la suite un peu compliqué à gérer. Et puis une nouvelle fois j’avais quelques soucis avec le châssis et le moteur. »

Pour terminer la saison, Eliès partait à la découverte du tracé alsacien de Turckheim où, le samedi, les choses s’engageaient plutôt mal : « Sur la première montée, j’ai tiré droit dans la dernière épingle. Heureusement qu’il y a une échappatoire, sinon ça aurait pu occasionner des dégâts », souvient-il. « Pour le reste, ce tracé est super sympa, la région est très belle et les organisateurs sont au top. » Et pour conclure cette saison, Eliès pointait une nouvelle fois le capot de sa Mitjet à la deuxième place du GTTS/1.

Une saison pleine d’excellents souvenirs
Et c’est toujours à la deuxième place, mais cette fois dans le cadre du Challenge Open, que l’on retrouve Eliès en fin de saison. Un résultat plus qu’honorable pour un pilote qui ne s’était pas fixé d’objectif en début d’année : « Je suis bien évidemment très content de ma saison, même si je dois avouer que ce fut une grosse saison de galère avec la voiture. Mais j’en garde un excellent souvenir, du fait j’avais une excellente équipe autour de moi, et que nous avons vécu des moments inoubliables. J’ai finalement connu la galère, mais en se marrant constamment », confie-t-il. « Ma préoccupation principale était de faire fonctionner correctement l’auto, tout le reste était finalement du bonus. Quand je vois d’où l’on partait en début d’année, terminer deuxième est un excellent résultat. »

On voit l’importance qu’Eliès accorde au partage, dans son approche de la course. Et c’est dans le même esprit qu’il a tissé des liens avec ses partenaires : « Je les remercie vivement pour leurs soutiens. Merci aux garages challenge 4x4 de Brignais et Dardilly sans qui rien n'aurait été possible, à Selectiv'immo notre premier et plus fidèle partenaire, à AS Pièces Autos, à Baronnier Peinture, à Michel de chez Feu Vert Service, à Sylvain et Sylvain d'Euromaster, à Yoann qui nous a emmené la voiture sur toutes les courses, à Flo mon mécano qui a eu beaucoup de boulot jours et nuits pour qu'on puisse prendre le départ de chaque course, à Lolo qui a bossé sur le châssis, à Pascal qui trouve toujours une solution à chaque problème et qui est là depuis le début, à Laurence qui s'est occupée de l'intendance… Et pour finir je remercie nos épouses respectives pour leur aide et leur patience. » Eliès n’oublie pas ces concurrents directs : « Un grand merci à mes adversaires qui m’ont fait découvrir le véritable esprit de la Course de Côte. »

Rien n’est encore clairement défini en ce qui concerne 2017 : « Nous allons nous concentrer sur le développement de la Mitjet, et après nous aviserons en fonction de la compétitivité de la voiture. Je considère l’année 2016 comme une saison test, mais étant compétiteur dans l’âme, je veux avoir l’assurance de disposer d’une auto performante avant de me lancer sur une nouvelle campagne », conclut Eliès.


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