Le Briviste deuxième du Challenge Open A/3

En plus de dix ans de compétition, aux volants de différents modèles de Clio, Eric Peyrard s’est construit un imposant palmarès, tant sur les épreuves régionales que sur plusieurs Finales de la Coupe de France. Des bons résultats qui l’ont incité cette saison à venir se mesurer aux animateurs du Championnat dans le cadre du Challenge Open, où au final il accroche la deuxième place.

Lorsque l’on est natif de Brive la Gaillarde, et que l’on est un sportif dans l’âme, l’intégration au sein du Club athlétique Brive Corrèze Limousin est une évidence. Sauf que si Eric Peyrard voue une véritable passion pour le ballon ovale, ce n’est pas sur un terrain de rugby mais sur un parquet de Volley-Ball qu’il assouvira son goût immodéré pour la compétition. Un goût qui lui permettra d’atteindre le haut niveau et d’évoluer dans le Championnat de France de National 3.

Du deux-roues à la Clio
Côté professionnel, Eric est aujourd’hui directeur d’un bureau d’étude, mais c’est pour achever ses études d’ingénieur, que dans les années 90, il intégrait la maison mère de Michelin à Clermont-Ferrand. Cet amoureux des deux roues, voyait là une magnifique opportunité de croiser des pilotes de renom. Entre la passion pour la belle mécanique et l’attirance pour la vitesse, il n’y a qu’un pas qu’Éric allait allégrement franchir en effectuant de nombreuses sorties en circuit, notamment au guidon de sa CBR 600 RR.

Le problème, c’est qu’il n’allait pas se contenter d’assouvir son penchant pour la vitesse uniquement sur circuit, mais également sur la route. Un comportement qui n’était guère du goût des forces de l’ordre, ce qui vaudra à Eric quelques déboires avec la maréchaussée. La situation devenait alors pour lui inconfortable, et il se résignait à se séparer de sa moto.

Mais l’addiction pour la vitesse ne disparait pas avec la vente de l’objet du délit. Eric Peyrard ressentait toujours ce besoin de vivre à 200 km/h, et une envie immodérée pour la compétition. Terminé le deux-roues, c’est donc au volant d’une auto qu’il allait à présent défier le chrono. Pour débuter, il portait son choix sur une Clio Williams Groupe N, qu’il alignait au départ du slalom de St-Pardoux en Haute-Vienne. Expérience enrichissante, Eric décidait de prolonger en disputant en cette année 2005, plusieurs slaloms et courses de côte, avec pour seul objectif, d’écouter et d’apprendre.

L’année suivante, il poursuivait sa carrière sportive toujours au volant de sa Clio, en ayant pris le soin de changer la boîte de vitesses, afin de rendre son auto plus performante. Mais en 2008, cet élément laissait entrevoir des signes de fatigue, et Eric préférait revenir à la boîte d’origine, bien plus fiable. Côté résultats, il se qualifiait cette année-là pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, qui se déroulait à Alès, et sur laquelle il était contraint à l’abandon, suite à une rupture d’un joint de culasse. Malgré ce loupé sur la Finale, Eric Peyrard pouvait se réjouir de terminer la saison sur le podium du Comité Limousin.

Pour 2009, c’est au volant d’une Clio Cup 2 qu’il allait chercher huit podiums de classe en huit courses, et un premier titre de Champion du Limousin. Il récidivait l’année suivante, avec une nouvelle accumulation de victoires de classe et un second titre régional. La progression d’Éric Peyrard allait se poursuivre les saisons suivantes. La Clio 2 laissait place à une Clio 3, et le Corrézien accumulait les succès. Cinq fois Vice-champion du Limousin, il se qualifiait à huit reprises sur la Finale de la Coupe de France. Premier des Clio Cup à Cassel en 2012, il s’imposait également l’année suivante à Lormes, et terminait deuxième à Limonest en 2015.

Progression logique vers le Championnat
Pour cette saison 2016, Eric Peyrard décidait de se concocter un programme comptant six manches du Championnat de France de la Montagne, et plusieurs participations à des épreuves régionales : « Après avoir accumulé les bons résultats sur les épreuves régionales et les podiums sur les Finales de la Coupe de France, j’ai pensé qu’il était temps de m’attaquer au Championnat, d’où la décision de m’engager cette saison dans le cadre du Challenge Open », explique Eric.

Ce sont près d’une quinzaine de Clio Cup qui s’était donnés rendez-vous à Saint-Jean-du-Gard, où Eric allait disputer sa première épreuve de la saison. Sa méconnaissance du tracé, incitait le Corrézien à aborder ce Col Saint-Pierre assez prudemment : « J’aime bien monter crescendo durant le week-end, construire le puzzle pièce par pièce. J’ai débuté sur un rythme sage avant de sortir l’attaque sur la dernière montée de course. C’est payant, puisque je termine troisième de classe, et pour une première c’est très satisfaisant et de bon augure pour la suite. »

Une suite qui aura pour cadre La Pommeraye, où Éric disputait sa deuxième épreuve de la saison dans le cadre du Championnat. Particulièrement en verve le samedi, il terminait la journée d’essais en tête de sa classe : « Avec des pneus usagés, j’étais déjà plus vite que l’année précédente en course. C’était prometteur pour la suite. Mais dimanche, avec une météo capricieuse, je me suis trompé dans les choix de pneus. En fait, je n’ai jamais eu les gommes adaptées aux conditions de course. Sur la première montée, en pneus pluie sur une piste quasi-sèche, je fais un énorme tout droit. Sur la deuxième montée, je suis le seul en pluie sur une route qui s’asséchait, et sur la dernière montée, en slicks, j’ai pris un énorme orage. » Malgré tout, Eric limitait la casse en accrochant la troisième place du A/3 derrière la Nissan Almera Kit-Car de Michel Bineau et la Clio Cup de Vivien Tonon.

A Marchampt, Eric Peyrard découvrait une épreuve qu’il n’avait jusqu’alors j’ai eu l’occasion de disputer, « et sur laquelle je ne me présente pas au départ dans les meilleures conditions. J’avais alors un emploi du temps professionnel particulièrement chargé, et j’ai accumulé beaucoup de fatigue à ce moment de la saison. Je suis arrivé au dernier moment et je n’ai pas pu reconnaitre. », confie le Briviste. « De ce fait je ne suis pas parvenu à réaliser les chronos que j’espérais. Je termine quatrième de ma classe, ce qui en soit n’est pas mauvais, mais je m’estime un peu loin des leaders de la catégorie. En toute honnêteté, tout au long du week-end, j’ai eu le sentiment de forcer sans parvenir à aligner les bons chronos. »

Comme beaucoup d’acteurs du Championnat de France de la Montagne, Eric Peyrard ne manquait pas de tomber sous le charme de la Franche-Comté : « La région de Vuillafans est vraiment magnifique, l’accueil des gens du coin est des plus chaleureux, l’ambiance fabuleuse », confie-t-il. « Après, pour ce qui est du tracé, il faut avoir un gros cœur et être bien équipé au niveau de l’entre-jambe », dit-il dans un large sourire. « Comme à mon habitude, j’y suis donc allé prudemment, pour augmenter le rythme par la suite. Mais dimanche, j’ai cassé un cardan sur la première montée. J’ai pu réparer en catastrophe pour être au départ de la deuxième montée, pour finalement accrocher la troisième place de la classe. Compte tenu des conditions, du fait que j’ai dû faire ma mécanique tout seul, je ne peux qu’être satisfait du résultat. »

A Dunières, Eric Peyrard allait connaitre une consécration, un de ces moments de grâce qui marque une saison. Si sur les épreuves précédentes il avait dû composer avec une bonne dose de stress, en ce mois de juillet, c’est détendu qu’il se présentait sur l’épreuve auvergnate : « Je me suis vraiment senti bien sur cette course. Ça se traduit par les bons résultats obtenus aux essais, où je suis en concurrence avec Philippe Bernard, qui est un peu le local de l’épreuve. Et puis dimanche, sur ce tracé qui manque de grip, je me suis élancé sur un énorme rythme, et je passe limite en manquant de peu de sortir la voiture. Mais le chrono est là et me met en confiance. Sur la dernière montée, j’ai vraiment tout donné, et le résultat tombe. » Un excellent résultat en effet, puisqu’Eric termine non seulement en tête de sa classe, mais également deuxième du groupe A, derrière la Léon Supercopa de Rémi Bernard.

Ce mois de juillet sera celui de la réussite pour le pilote de Brive, qui avant de participer à Dunières, s’était engagé sur la Course de Côte de Marquay, en Dordogne, où il terminait sur le podium du classement Production, derrière une Jidé Groupe FC et une Seat Léon Supercopa. Un résultat bien évidemment assorti d’une victoire de classe. A l’issue de Dunières, on le retrouvait à la Tardes, où il accrochait la deuxième place de sa classe derrière la Clio 4 de Jean-Pierre Pope.

Pour terminer sa saison en Championnat, Eric se rendait au Mont-Dore, une épreuve qu’il affectionne particulièrement, et sur laquelle l’an dernier il avait imposé sa Clio dans la classe A/3, en se portant en tête d’une classe où près d’une vingtaine de voitures se disputait la victoire : « C’était ma deuxième participation, et suite à mon résultat de l’année précédente, j’avais de sérieuses ambitions. » Mais ses prétentions allaient être mises à mal par un nouveau paramètre qui changeait considérablement la donne : « Le dimanche matin, avant de prendre le départ de la course, j’ai vendu ma Clio. Hors de question alors de prendre le moindre risque, j’ai abordé cette épreuve avec une excessive sagesse. » Septième de classe, Eric Peyrard estime que ce résultat n’a pas grande signification, dans le contexte qui l’oblige à aborder la course sur un rythme particulièrement prudent.

« Le bilan est largement positif ! »
Deuxième du Challenge Open A/3, le Corrézien se dit pleinement satisfait de sa saison : « Du championnat, je ne connaissais que Dunières, le Mont-Dore et La Pommeraye, et encore… Sur les dix dernières années, j’ai dû participer une fois à Dunières, une fois à La Pommeraye et deux fois au Mont-Dore, c’est dire si je devais tout réapprendre », analyse-t-il. « J’ai découvert de magnifiques épreuves et une excellente ambiance. J’ai fait de belles rencontres, vraiment le bilan est largement positif. Au terme de cette saison, je tiens à féliciter Vivien Tonon pour sa victoire, il a été plus fort que moi, ce sont les lois du sport. »

Eric Peyrard félicite ses adversaires, et n’oublie pas de remercier ceux qui l’ont soutenu cette saison : « Un grand merci à toute l’équipe EP Racing ainsi qu’à ma famille, et un énorme merci également à mes partenaires, le Garage Renault Brive du Groupe Faurie, la Société D-Light, la Société DG-LUM, la Société Abel, le Garage Auto Pneus 46, Blanc et Noir Publicité et Rent a Car. »

Une Clio 4, mais peut-être pas sur le Championnat
La vente de sa Clio Cup 3 ne signifiait pas pour Eric Peyrard l’arrêt de sa participation au Championnat. Dans la foulée, le Briviste faisait l’acquisition d’une Clio Cup 4, au volant de laquelle il envisageait de repartir pour une nouvelle campagne en 2017. Seulement, après avoir accepté la Clio 4 en classe A/3, la FFSA a décidé pour 2017 ne lui attribuer un coefficient, en s’appuyant sur la réglementation du groupe A concernant les voitures disposant de moteurs suralimentés. De ce fait, la Clio Cup 4 sera inscrite la saison prochaine en classe A/4 : « Nous allons donc évoluer dans une catégorie où l’on trouve des Seat Léon Supercopa qui affichent 350 cv. Il est évident que nous ne pourrons pas concurrencer avec de telles autos. Il était à mon sens logique de rester en classe A/3, car les comparatifs de performances que j’ai pu effectuer démontrent que les écarts sont dérisoires. Suivant les courses, nous avons même des Clio 2 devant des Clio 4, les écarts sont en moyenne de 0.365 seconde au kilomètre entre une Clio 2 et une Clio 4, et de 1.235 seconde entre une Léon et une Clio 4, à l’avantage de la Seat », expose Eric Peyrard.

« Il faut également tenir compte des rapports poids/puissance qui ne sont pas à l’avantage de la Clio 4, et toutes les données chiffrées que j’ai pu enregistrer montrent que la Clio 4 Cup possède des performances très proches d’une Clio 2 ou 3 Cup, et bien évidemment très éloignées d’une Léon Supercopa », poursuit Eric. « Cette nouvelle réglementation risque fort d’inciter les pilotes de Clio Cup 4 de ne pas venir sur le Championnat de France de la Montagne, ce qui à mon sens va à l’encontre de la logique de continuité et de modernisation du parc automobile, tant en termes de sécurité que d’image de notre discipline. »

Eric Peyrard ne cache pas que la nouvelle réglementation remet en question son projet de s’élancer l’an prochain pour une nouvelle campagne sur le Championnat : « J’ai roulé avec les différents modèles de Clio Cup depuis que je cours. Il était donc logique, dans mon esprit, de poursuivre cette évolution en passant à la Clio 4, mais je ne vois plus aujourd’hui l’intérêt de me battre, face à des Seat Léon Supercopa, contre lesquelles je ne pourrai évidemment pas rivaliser. C’est dommage, j’ai le sentiment que l’on brise l’esprit d’évolution naturelle de notre discipline. »


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