Une saison mitigée pour le Briviste

Après une saison d’apprentissage de sa Clio Cup 4 en 2017, Eric Peyrard retrouvait cette année les épreuves du Championnat de France de la Montagne. Une saison 2018 difficile pour le Briviste qui ne fut pas épargné par les problèmes, mais qui malgré de nombreuses déconvenues, est parvenu une nouvelle fois à tirer son épingle du jeu.

Animateur du Championnat de France de la Montagne en 2016, Eric Peyrard concluait la saison en positionnant sa Clio Cup 3 à la deuxième place du Challenge Open A/3. En fin d’année, il décidait de franchir un cap supplémentaire en faisant l’acquisition d’une Clio Cup 4, avec laquelle il s’accordait une année de transition en concentrant ses efforts sur des épreuves régionales, et en faisant des apparitions sporadiques sur le Championnat : « Je voulais avant tout prendre la mesure de ma nouvelle voiture sur les tracés que je connaissais le mieux. De surcroit, la Clio Cup 4 évoluait alors en GTTS, et n’avait donc aucune chance de bien figurer. La création cette année d’une classe A/5 dans laquelle étaient versées les Supercopa, et le fait de pouvoir courir dans une classe A/4 où on pouvait jouer la victoire avec la Clio 4, m’a motivé à revenir sur le Championnat », explique Eric.

Dans l’esprit du Briviste, la création de classes distinctes pour les différents modèles évoluant en Groupe A semblait offrir une réelle équité : « En intégrant la classe A/4, nous ne pénalisions plus les atmosphériques moins performantes, et nous n’avions pas à nous mesurer à des Seat Léon Supercopa qui sont nettement plus compétitives. J’ai œuvré au sein de la commission pour trouver le meilleur compromis possible, et j’ai à présent la satisfaction d’avoir été entendu. »

Pour entamer sa saison 2018, Eric Peyrard tenait à disposer d’une Clio offrant la meilleure configuration possible : « L’auto était rétive, et ne correspondait pas à mes attentes. C’est ce qui m’a poussé à me tourner vers la structure de Pito Engineering à Périgueux. Nous avons pu travailler dans divers domaines, et notamment constater lors du passage au banc, que le moteur ne donnait pas son plein rendement. En fait, nous avons décelé qu’une durit de turbo était sectionnée, que la pompe à essence haute pression était défectueuse, et que des bougies donnaient des signes de fatigue. Grâce à cette intervention, nous avons pu retrouver la puissance requise pour nous lancer sur le Championnat. »

Côté objectifs, Eric Peyrard affichait deux souhaits bien distincts, sur le Championnat et sur les épreuves lui permettant d’engranger des points en vue d’une qualification pour la Finale de la Coupe de France : « J’avais fait le pari de ne prendre part qu’à six manches du Championnat dans le cadre d’un Challenge Open. Il faut dire que mes obligations professionnelles ne me permettent pas de me libérer autant que je le souhaiterais. J’avais également inscrit Quillan sur mon calendrier, car j’apprécie cette épreuve, et qu’elle dispose d’un coefficient 3 pour la Coupe. Après j’avais prévu une paire d’épreuves pour assurer ma qualification, parce que j’avais l’ambition de remporter ma classe sur la Finale. »

Un début de saison difficile
Eric Peyrard ne cache pas qu’il attendait beaucoup de sa participation au Col Saint-Pierre. Mais la manche française du Championnat d’Europe de la Montagne n’allait pas réellement répondre à ses attentes : « J’ai tapé un rail sur la première montée d’essais chronométrés. Je suis parvenu toutefois à prendre part à la première montée de course du samedi, sous la pluie, avec des pneus inadaptés. Un truc cauchemardesque ! », se souvient Eric.

Dimanche, sur une piste encore humide, le Briviste réalisait un temps à deux secondes de son record de 2016 avant que, sur le chemin qui le ramenait aux paddocks, les freins de sa Clio ne se bloquent : « Je suis resté immobilisé durant plus d’une heure sur le bord de la route, avant que l’un de mes mécaniciens ne parvienne à débloquer un flexible de frein coincé entre l’essieu et la caisse. » Il ne restait plus à Eric qu’une seule montée pour signer un résultat probant, et il décidait donc d’alléger sa voiture au maximum en embarquant que la quantité de carburant nécessaire à cette ultime montée : « Sur le début du parcours je devançais mes adversaires, mais ensuite l’auto s’est mise en ’’mode dégradé’’ à cause d’un manque d’essence. J’ai terminé au ralenti et je sauve juste la troisième place de ma classe grâce à un chrono correct réalisé le matin… Mais c’est pour moi une énorme déception. »

Des idées de revanche germaient immédiatement dans l’esprit du Briviste, qui attendait impatiemment La Pommeraye pour cette fois prendre l’ascendant sur ses adversaires. Malheureusement, il ne sera pas en mesure d’aligner sa Clio sur l’épreuve angevine : « Avant La Pommeraye, j’ai pris part à la Course de Côte de Quillan, et là j’ai été victime d’une casse d’embrayage qui m’a contraint à déclarer forfait pour La Pommeraye. En ce début de saison, j’ai vraiment enchainé les déceptions. »

Voiture réparée, Eric Peyrard se rendait à Marchampt avec comme premier objectif de terminer le week-end sans encombre : « J’ai adopté un rythme prudent lors des essais, car je voulais reprendre mes marques après les réparations effectuées sur la Clio. J’ai eu du mal à me lâcher toute la journée de samedi, et ça me pénalise pour le journée de dimanche. Malgré tout, je parviens à accrocher la troisième place de ma classe derrière la BMW de Bruno Fra et à sept dixièmes de la Clio 4 de Jean-Pierre Pope, ce qui est pour moi assez satisfaisant compte tenu des conditions. »

Le palmarès étoffé de plusieurs succès de classe
La confiance allait revenir lors d’une participation à une épreuve régionale, la Course de Côte de Courpière, où en ce dimanche 24 juin, Eric terminait deuxième du Groupe A derrière la Supercopa de Pascal Derré, et remportait sa classe : « Ça fait du bien au moral et ça permet d’envisager la suite avec plus de sérénité. »

Une suite qui aura pour cadre la Course de Côte de Dunières, où cette fois Eric Peyrard n’allait pas laisser s’échapper la victoire : « Les sensations étaient très bonnes, la voiture était réellement à ma convenance, et en jouant sur la pression des pneumatiques j’ai pu disposer d’une auto plus équilibrée. Je savais que je pouvais aller chercher la performance, et je suis ravi de m’intercaler entre les Supercopa et les A/3. »

Sur le Mont-Dore, Eric Peyrard allait être en mesure de livrer bataille à Yann Machka et à Jean-Pierre Pope. Au final, Yann ne le devance que d’une seconde, Jean-Pierre de huit dixièmes, « ce qui sur un parcours aussi long est dérisoire », analyse Eric. « Parvenir à faire jeu égal avec Jean-Pierre (Pope) qui est là à domicile, sur une épreuve qu’il a disputé 25 fois, et à se battre avec Yann (Machka) dont on connait le coup de volant, c’est pour moi très satisfaisant. D’autant que là encore ma Clio ne donnait pas son plein rendement, je perdais un temps précieux sur le partiels des 311 premiers mètres. »

C’est en fait un turbo en fin de vie qui était responsable de la perte de puissance de la Clio, et cet organe vital doit être changé avant le début de la saison à venir. Mais malgré cette défaillance du turbo, Eric Peyrard allait s’illustrer sur une épreuve courue pour lui à domicile, la Course de Côte de Marquay, où il terminait deuxième du Production en s’imposant en Groupe A : « Je compte parmi les rares pilotes évoluant en Production à être parvenu à passer sous la minute, ce qui pour moi est une excellente performance. Il n’y a rien de mieux pour vous redonner la gnaque. »

Pour conclure sa saison, Eric Peyrard signait une dernière victoire de classe à Limonest, manche de clôture du Championnat : « J’avoue que sur une épreuve où il y a énormément de relances, la Clio était de par son excès de poids, un peu pénalisée. Mais je suis parvenu à terminer dans le sillage des Supercopa, en repassant à l’issue de la dernière montée devant les Clio 2 et 3, ce qui pour terminer la saison est une excellente chose. »

Qualifié pour la Finale de la Coupe de France qui se disputait cette année à Urcy, Eric qui espérait bien se mettre en valeur sur cette manifestation, sera malheureusement victime d’un accident : « Je suis arrivé tardivement et je n’ai pas eu le temps de reconnaitre. J’ai donc fait preuve de prudence lors des essais où je me positionne troisième de ma classe derrière David Deremond et Christophe Glinski. Dimanche matin sur une route humide je signe le deuxième temps de ma classe et je décide de vraiment attaquer sur la deuxième montée. Je pars le couteau entre les dents, mais sur le premier gauche des gravions sont venus s’agglomérer sur mes pneus arrière certainement trop chauds… J’ai décroché, je suis parti en tête-à-queue, j’ai tapé le rocher à plus de 110 km/h et fini en tonneau... C’est pour moi une énorme déception », confie le Briviste qui sur cette sortie de route se blesse aux cervicales.

Pour Eric Peyrard, le bilan de cette saison est donc mitigé, avec quelques belles performances et de grosse désillusions : « Ce n’est pas ma meilleure saison, mais il faut se dire que la roue tourne. »

Avant tout Eric veut retenir les aspects positifs et remercier ceux qui l’ont suivi dans cette aventure : « Mes remerciements vont vers Fabrice Nambruide du Garage Renault Beauregard Brive du Groupe Faurie, à Rent a Car, à Auto-Pneus 46, à ma famille, et aux mécaniciens de EP Racing : Dimitri, François, Eric, Olivier, Eddy, Jérôme. »

La Clio Cup 4 dispose d’une énorme potentiel, Eric Peyrard en est conscient, et c’est pour cela qu’il repartira au volant de la même voiture en 2019 : « Je repars sur le Championnat, avec le même programme en essayant de refaire Quillan et Marquay pour accrocher la qualification sur la Finale. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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