A l’issue d’une saison âprement disputée

Pour trois petits points, Florian Bartaire s’était vu, à l’issue de la saison 2018, devancé par Jean-Michel Godet qui remportait le Challenge Open GTTS/1. Combattant dans l’âme, Florian ne pouvait en rester là. Il se relançait en 2019 pour une nouvelle campagne, avec la ferme intention de décrocher le trophée. Mission accomplie pour le Creusois, qui sort vainqueur de la confrontation dans ce Challenge Open particulièrement disputé.

Les prestations réalisées par Florian Bartaire l’an dernier ne pouvaient que satisfaire pleinement Jean-Paul Picard. A l’issue de la saison, il lui renouvelait donc sa confiance en lui allouant le volant de la Mitjet aux couleurs de son team pour une saison supplémentaire.

Florian retrouvait donc une auto qu’il connaissait à la perfection, et au volant de laquelle il avait eu l’occasion de s’illustrer à maintes reprises. En termes de préparation, il réduisait les essais à leur strict minimum, juste pour retrouver ses automatismes : « Nous nous sommes contentés de faire une révision du moteur, et j’ai pris part à la journée d’essais organisée par Nicolas Schatz sur le circuit du Bourbonnais », débute Florian.

L’objectif de Florian pour cette nouvelle saison était clairement identifié, il s’agissait pour lui de remporter le Challenge Open GTTS/1 : « Le plateau s’annonçait alléchant avec six concurrents engagés et la promesse de belles bagarres, avec notamment l’opposition des 1.400 cm3 qu’il faudrait aller chercher. »

Succession de victoires pour débuter la saison
La saison débutait pour le mieux pour le pilote de Saint-Maixant qui, à Bagnols-Sabran, accrochait la 15ème place du scratch, la 5ème du GTTS et terminait par la même occasion en leader des Mitjet : « C’est pour moi une grosse satisfaction, car je craignais énormément Jean-Marc (Tissot) sur ce terrain, et qu’au final je parviens à améliorer assez nettement le record que détenait Jérémy (Avellaneda) sur cette épreuve, pour lui à domicile. Vraiment, j’étais content de mon week-end et ça me mettait en confiance pour la suite de la saison. »

Absent des épreuves de l’Ouest en 2018, Florian Bartaire avait vu ses adversaires engranger de gros points sur les trois courses figurant au calendrier. Par la suite, malgré d’excellents résultats, il n’avait pu combler le retard accumulé : « Je me suis fait avoir une fois, j’ai compris la leçon », avoue-t-il dans un éclat de rire. « J’ai donc fait des concessions, je me suis organisé pour être disponible sur les trois dates avec l’objectif de marquer un maximum de points, sans savoir qui serait de la partie. »

Pour débuter cette campagne de l’Ouest, Florian découvrait le tracé de Thèreval – Agneaux où il allait une nouvelle fois battre le record des Mitjet : « Là encore je ne peux être que satisfait. Je m’impose avec une avance assez confortable face à la Mitjet 1400 cm3 de Jean-Michel (Lestienne). J’ai vraiment bien roulé, malgré un tête-à-queue sur la première montée », analyse Florian qui pointe à l’arrivée à la quatrième place du GTTS en se classant 13ème de l’épreuve normande.

Le pilote creusois avait déjà eu l’occasion de rouler à La Pommeraye, épreuve qu’il apprécie et sur laquelle il allait chercher cette année une nouvelle victoire de classe : « J’avais battu le record des Mitjet l’an dernier, je l’améliore à nouveau cette année, je suis donc pleinement satisfait de mon week-end. Et puis j’aime bien les sensations de vitesses sur ce parcours, même si je savais que ce ne serait pas celui où je serais le plus à mon avantage. »

Florian Bartaire profitait alors d’une semaine de villégiature dans l’Ouest pour venir découvrir le tracé de Saint Gouëno : « J’ai fait les reconnaissances en compagnie de Ferdinand Loton ce qui m’a permis de bien assimiler le parcours. Rapidement j’ai été dans le rythme, mais malheureusement la casse d’une cloche d’embrayage m’a stoppé dans mon élan. » Florian loupait deux manches d’essais chronos, et durant plus de 2 heures se lançait à la recherche d’une cloche d’embrayage : « J’en ai finalement déniché une d’occasion dans une casse moto, dans la périphérie de Rennes, où je me suis rendu. Grâce à l’aide de Laurent Lafosse et de Raphaël Buxeraud, que je remercie chaleureusement, j’ai pu réparer dans la soirée. »

Une réparation qui permettait à Florian de se relancer pour la course, mais dans des conditions très loin d’être optimales : « En cassant, la cloche avait occasionné quelques dommages et j’avais plusieurs voyants qui se mettaient en alerte. Impossible d’être en confiance, et j’ai préféré assurer le coup en ne poussant pas la voiture et en ne prenant pas part à la dernière montée. Je parviens malgré tout à faire le deuxième temps devant Jean-Michel (Lestienne), mais derrière Enzo (Chiocci) qui a super bien roulé durant ce week-end. »

Initialement, les courses de Marchampt et de Dunières étaient inscrites au calendrier de Florian Bartaire, mais les problèmes mécaniques rencontrés à Saint Gouëno l’obligeront à revoir ses plans : « Lors du démontage, nous avons constaté qu’il y avait plus de dégâts que prévu. Pas mal de pièces n’étaient pas disponibles et le temps que je retrouve les éléments nécessaires à la réparation, j’ai dû déclarer forfait pour ces deux épreuves. Je ne me faisais guère d’illusion sur Marchampt, où je ne pensais pas que j’aurais pu devancer Jean-Marc (Tissot), mais le parcours de Dunières convient parfaitement à ma voiture, et j’ai quelques regrets de ne pas avoir pu rouler. »

C’est donc dans le Massif du Sancy, pour affronter les pentes du Mont-Dore, que l’on retrouvait par la suite Florian Bartaire : « J’ai récupéré la Mitjet la semaine avant l’épreuve, c’était limite au niveau timing. Mais je voulais impérativement être au Mont-Dore, course près de la maison et dont j’apprécie le tracé », confie Florian. « Lors des essais, je suis devant, mais la pluie s’invite dimanche alors que je suis en prégrille. J’assure donc la première montée, parce que je ne voulais surtout pas casser la voiture pour mon retour sur le Championnat. Sur cette première montée, Jean-Marc (Tissot) a un peu ’’dégoupillé’’ et il me colle neuf secondes. Sur la seconde montée, c’est moi qui je pense ai un peu ’’dégoupillé’’ et je lui en mets près de dix, ce qui au cumul me permettait de lui passer devant. » Mais le résultat final se fera sur la meilleure des deux montées du week-end et non au cumul. C’est le chrono réalisé par Jean-Marc Tissot sur la première montée qui sera pris en compte, celui de Florian sur la seconde, et l’écart se résumera à 22 millièmes à l’avantage de Jean-Marc. : « J’étais frustré, énervé, car j’ai eu le sentiment de m’être fait voler la victoire, ça me laisse un goût amer, mais c’est comme ça. »

Le tracé de Chamrousse fait la part belle aux moteurs, et face au 1.400 cm3 de Jean-Marc Tissot, Florian Bartaire ne se faisait guère d’illusion quant à ses chances de terminer en tête : « J’étais pas trop loin, je ne suis pas mécontent de ma course. Je m’attendais à prendre cher, je limite la casse sur une épreuve où je ne pensais pas venir initialement. Ça me permet de marquer quelques points, le bilan est donc satisfaisant. »

A Turckheim, les concurrents ne pourront cette année s’affronter que sur deux montées de course suite à l’annulation de la dernière ascension. Au final, Florian plaçait sa Mitjet au troisième rang derrière Jean-Marc Tissot et Jean-Michel Godet : « Cette épreuve n’était pas non plus prévue à mon programme initial, mais je me devais d’aller chercher des points en fin de saison. C’était pour moi une découverte, alors que Jean-Marc connaissait, et puis le tracé est indéniablement à l’avantage des 1.400 cm3. Donc je savais qu’il me serait difficile de prétendre à la victoire. Après, j’ai fait de mauvais choix de pneus dans des conditions météos difficiles, et je n’étais pas foncièrement à mon aise. Je marque deux points, mais je suis un peu déçu du week-end. »

C’est à Limonest qu’allait se jouer l’issue du Championnat pour les animateurs de la classe GTTS/1. Un double challenge se présentait à eux : La position de leader au championnat et la victoire dans le Challenge Open. Autant dire que la pression était à son comble : « On savait que le vainqueur de l’épreuve serait le vainqueur du Challenge. Pour ma part, je savais être à mon affaire sur le tracé de Limonest qui est une course qui avantage moins les 1.400 cm3, et je savais que j’avais un coup à faire. J’ai tout donné, et je suis vraiment allé la chercher », confie Florian qui au cumul termine deux dixièmes devant Jean-Marc Tissot.

Vainqueur du Challenge Open GTTS/1
A l’arrivée de cette ultime confrontation, qui le voyait terminer en tête du GTTS/1 sur le Championnat pour 1 point, et remporter le Challenge, Florian ne pouvait s’empêcher de laisser échapper une larme : « Ce n’est pourtant pas dans ma nature, mais l’émotion était vraiment forte. J’ai vécu le relâchement d’une saison compliquée, marquée par les galères sur la voiture et sur le camion, les concessions faites au travail. C’était vraiment intense. »

A l’issue de la saison, Florian Bartaire allait retrouver Jean-Marc Tissot à l’occasion de la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Mais dès les reconnaissances de la Montée des Sarmentelles en Beaujolais, théâtre de cette finale, Florian savait que le week-end s’annonçait très difficile : « J’avais gagné la classe l’an dernier sur la Finale et honnêtement l’objectif cette année était de me concentrer sur le Championnat et je n’avais pas prévu de me qualifier. Mais j’ai obtenu mon ticket, et j’ai trouvé qu’il était sympa d’y aller. Mais quand j’ai vu le tracé, j’ai compris que j’avais du souci à me faire. Pour donner un ordre d’idée, sur un kilomètre, j’étais à fond de 5 avec tous les leds allumés sur le tableau de bord, alors que Jean-Marc lui mettait la 6. Là j’étais vraiment à la peine ! Mais au final je n’échoue qu’à six dixièmes, ce qui n’est pas si mal, et je suis donc assez content de ma finale. »

Cette saison 2019 n’a pas été la plus facile pour Florian Bartaire, mais à l’heure de faire le bilan, le Creusois ne veut retenir que l’aspect positif : « C’est que du bonheur. Je termine en tête du GTTS/1 au Championnat, je remporte le Challenge Open et franchement j’estime être vraiment allé le chercher. Par moment j’avoue avoir douté, certains se demandaient comment je faisais pour m’accrocher malgré les galères à répétitions… Mais je suis super heureux de n’avoir rien lâché. C’est vraiment une belle récompense. »

Durant toute cette saison, Florian a partagé ses galères avec les autres pilotes creusois qui l’accompagnaient sur les épreuves et qu’il tient à remercier : « Merci à Cyril (Bonnaud) pour l'assistance, à Élodie et Laurent (Lafosse) et à Raphaël (Buxeraud) pour les supers moments passés cette saison, à mes partenaires "Best Drive Guéret" "BLS Location" (avec une pensée pour Jean-Charles Beaubelique qui traverse une épreuve difficile) à "Espace clé multiservice à Aubusson", à " Loulergue pneus à Aubusson", à "Demussi", à "Viallant Loge à Ussel", à "Igol", à "Bernis Trucks Guéret", à "Carrosserie Saint Alp Auto à Chénérailles" et un grand merci à Jean Paul Picard et le Team Picard Racing pour cette confiance et sans qui tout ça ne serait pas possible. Merci également à tous les photographes et vidéastes, et en particulier à Nicolas Millet et Pilotes.tv, et l'équipe du Cfm-challenge pour cette belle organisation, ainsi que les organisateurs de chaque épreuve, merci et bravo ! »

De beaux succès en rallye !
Hors championnat, on a pu voir Florian Bartaire sur deux épreuves régionales de La Tardes et de Marquay, qu’il disputait en double monte avec Fabrice Degortes, au volant de sa Supercopa : « C’est une super expérience. Ça m’a permis de découvrir un nouvel environnement avec les palettes au volant, le turbo, le freinage pied gauche. Pour moi, qui m’habitue en principe assez rapidement à une voiture, là ce fut un peu compliqué et il m’a fallu apprendre. J’ai roulé bien évidemment sans prendre de risque, je signe des chronos pas si éloignés de Fabrice, et je le remercie chaleureusement de m’avoir permis de vivre cette expérience. »

Durant cette saison 2019, Florian Bartaire a eu l’occasion de rouler également en rallye. Non pas au volant de sa Renaut Clio 3 qui est toujours au garage avec le moteur ouvert, mais grâce à Jean-Paul Picard qui lui confiait une Clio Ragnotti : « J’ai découvert la voiture au mois de juillet sur le Rallye de St Sornin Leulac, et je termine 14ème au scratch en remportant le Groupe N, je suis donc hyper satisfait de cette première expérience avec cette voiture. » Début octobre, c’est sur le Rallye Vallée de l'Homme Périgord Noir que l’on retrouvait Florian, toujours navigué par Charline Fronteau : « Là nous nous classons neuvième en accrochant une nouvelle victoire en Groupe N, donc nouvelle belle satisfaction. »

La saison 2020 de Florian Bartaire devrait être consacrée au rallye : « Jean-Paul Picard me confie sa Clio Ragnotti pour disputer des épreuves régionales, quelques nationales et certainement deux manches du Championnat de France, parmi lesquelles le Lyon-Charbonnières. C’est une belle opportunité pour moi de pouvoir rouler avec cette Clio avec laquelle je prends beaucoup de plaisir. Pour ce qui est de la côte, je ferai peut-être une paire d’épreuves, mais rien n’est encore défini. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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