Fred Errard, 4ème de l’Open, prêt à repartir en 2020

De retour derrière le volant en 2017 après une longue absence d’une vingtaine d’années, Fred Errard avait tout à découvrir : Les épreuves, l’ambiance du Championnat, sa nouvelle Formule Renault… Il s’y est employé durant cette saison 2019 qui lui a offert de belles satisfactions, et lui a donné l’occasion de faire de belles rencontres.

Parmi les nombreux pilotes belges qui s’illustrent en Course de Côte, certains ont acquis une renommée qui dépasse de très loin les frontières du plat pays. Gilles Saintmard est de cela, et aux débuts des années 90, Fred Errard pour qui la discipline suscitait un certain intérêt, ne manquait pas de suivre les prestations de son compatriote.

L’intérêt n’allait pas manquer de se transformer en passion, à tel point que rapidement, Fred ressentait l’envie de défier à son tour les tracés de courses de côte. C’est en 1993 et 1994 qu’il faisait ses débuts, en alignant une Autobianchi Abarth sur des épreuves régionales belges. L’occasion pour lui de tout apprendre, n’étant pas lui-même issue d’une famille adepte de compétition automobile.

Par la suite, la petite italienne laissera place à une Renault 11 turbo rachetée à Fred Hébette : « A partir de là j’ai mixé mes participations entre Course de Côte et Rallysprint », débute Fred Errard, sportif accompli qui, en sa qualité d’ancien para-commando a eu le loisir de pratiquer bon nombre de disciplines sportives. Durant et après sa carrière militaire, Fred a eu l’occasion de s’adonner à la course à pied et de s’aligner sur de nombreuses courses de vélo.

Mais en intégrant l’armée, Fred Errard devait délaisser à contre-cœur le sport automobile, et il prenait du recul sur la Course de Côte : « Je ne me rendais plus sur les épreuves car lorsque l’on est passionné, c’est toujours difficile d’être sur le bord de la route et de voir les autres rouler. »

La monoplace 20 ans après la petite Autobianchi
Comme tout un chacun, par lui suite Fred Errard fondait une famille, achetait une maison, créait son entreprise et n’avait pas de temps à consacrer à un loisir tel que le Sport Auto, qui nécessite une importante implication. Mais au début des années 2010, Fred retrouvait l’ambiance des paddocks en allant assister en spectateur à la Course de Côte de Saint Ursanne – Les Rangiers, où il retrouvait Gilles Saintmard : « On devait rester deux jours, et finalement cinq jours après nous étions toujours là », se remémore Fred dans un large éclat de rire. « J’ai également eu l’occasion d’aller le voir à Turckheim et nous nous retrouvions toujours autour d’un verre pour parler de la course, et bien évidemment cela m’a donné l’envie d’y revenir. »

Entre temps, Fred Errard avait eu l’occasion de prendre part à un stage au volant d’une ancienne F1, avec Patrick Gaillard, sur le Circuit du Luc : « Les sensations ressenties m’ont fait comprendre qu’il fallait que je roule en monoplace. Ce fut une sorte de déclic, et les discussions avec Gilles (Saintmard) ont été l’étincelle pour que je replonge. »

Après une vingtaine d’années d’interruption, Fred Errard faisait donc l’acquisition d’une Formule Renault avec laquelle il disputait la fin de saison 2017, en débutant en Alsace : « J’ai fait quelques tours de circuit sur l’Anneau du Rhin le mardi, et dans la foulée, le week-end suivant j’étais au départ de La Broque. Par la suite, je me suis engagé sur la Course de Côte de Grandcourt en Belgique, à Saint-Ursanne et à Turckheim. » L’année suivante on pourra voir Fred Errard sur pas moins de 14 courses, dont cinq manches du Championnat de France de la Montagne : « Et pour cette année 2019 j’ai décidé de m’engager sur le Challenge Open Formule Renault et de disputer quelques épreuves supplémentaires, notamment en Belgique. »

Pour Fred, le choix de le Formule Renault était avant tout dicté par la facilité d’entretien : « Et puis c’est une auto facile à apprendre, et n’ayant jamais roulé en monoplace auparavant, j’estime ne plus avoir l’âge pour découvrir des environnements complexes », confie le pilote belge qui entrera dans le courant de ce mois de janvier dans le club des quinquagénaires.

Avant tout c’est pour être impliqué sur un championnat et pour découvrir de belles épreuves que Fred Errard adhérait au Cfm-challenge : « Je peux à présent consacrer plus de temps à la course et avoir l’opportunité de découvrir de belles régions, je ne veux donc pas m’en priver. L’objectif pour moi et d’assouvir ma passion pour le sport auto tout en voyageant, je cours avant tout pour le plaisir, avec comme seul espoir de ne pas me faire trop larguer par les pilotes les plus expérimentés de la catégorie. »

Sept manches du CFM au programme
Après un passage sur l’Anneau du Rhin et quelques tours de circuit à Chambley pour vérifier les réglages et reprendre ses marques, Fred se lançait sur le Championnat en s’alignant sur le Col Saint-Pierre : « C’est une épreuve que j’adore, le cadre est magnifique, le parcours rapide me convient parfaitement. Nous avons pu pleinement profiter de notre week-end. »

Le week-end d’Abreschviller s’annonçait moins enthousiasmant, la pluie s’étant invité à la fête. Mais le pilote belge avoue apprécier ce genre de configuration, et le prouve en terminant les essais officiels en tête des Formule Renault : « Malheureusement, sur la première montée de course, je suis parti en tête-à-queue à l’épingle, ça m’a calmé et par la suite j’ai eu du mal à rentrer dans la course. Comme la première montée était certainement la plus rapide, je n’avais plus la possibilité de refaire mon retard. »

Les épreuves de l’Ouest seront pour Fred Errard une découverte, pour la première fois le Belge se rendait à La Pommeraye et à Saint Gouëno. Dans l’Anjou, il accrochait au final la troisième place de sa classe derrière Yannick Latreille et Steeve Gerard : « Pour être honnête j’aurais bien aimé être plus près de Steeve. Mais il en manquait un petit peu. J’ai adoré ce parcours et je suis ravi d’avoir participé à cette épreuve. »

A Saint Gouëno, Fred montait une nouvelle fois sur le podium en étant devancé par Steeve Gerard et par Jean-Christophe Henry qui termine seulement 188 millièmes devant lui : « C’est un peu frustrant de se faire passer devant sur la fin de l’épreuve, mais c’est la course. Sur le moment j’étais déçu, mais avec le recul je me suis dit qu’il était à domicile et qu’il connaissait nettement mieux que moi… Je garde avant tout comme souvenir la fabuleuse ambiance de Saint Gouëno, le restaurant de Jean-Luc, l’Auvergnat, et les moments partagés notamment avec la famille Poinsignon. »

La campagne de l’Ouest permettait à Fred Errard de tisser des liens avec Steeve Gerard, avec qui il allait par la suite partager ces week-ends de course : « Ça fait partie des belles rencontres, c’est très appréciable de pouvoir s’entendre à la perfection avec un concurrent direct. »

Un sursaut d’optimisme dans le ’’Tarrès’’ sera à l’origine de l’abandon de Fred Errard à Marchampt en Beaujolais : « Sur la première montée, dans le virage précédent le ’’Tarrès’’ j’étais trop lent, et arrivé dans le ’’Tarrès’’ je me suis dit que je pouvais passer à fond… Sur la montée suivante, j’étais beaucoup plus vite, et à l’approche du ’’Tarrès’’ j’ai voulu passer à fond de cinq, persuadé que ça passait… Ça passe pas, je le confirme ! C’est vraiment une erreur de débutant. J’ai eu beaucoup de chance car malgré la violence de la sortie – j’ai dû taper quatre ou cinq fois – je n’endommage qu’un museau avant, un aileron arrière, un bout de fond plat et un triangle arrière… Je m’estime chanceux. »

Voiture réparée, c’est sur une course en Belgique que Fred retrouvait le volant de sa Formule Renault : « J’ai roulé à Grandcourt où j’étais presque une seconde moins vite que l’année précédente, j’ai mis ça sur le compte de la sortie de route. Puis à Saint Ursanne je signe un excellent chrono et les sensations étaient bonnes. Cela me permettait d’arriver à Chamrousse en ayant retrouvé la confiance. »

Fred découvrait alors le tracé alpin, et son week-end ne débutait malheureusement pas de la meilleure des manières : « Sur la première montée d’essais libres, je me suis fait piéger sur la première épingle. J’avais le soleil dans les yeux et à cause d’un manque de visibilité, j’ai tapé le trottoir. J’ai pu repartir, mais j’avais une journée de retard sur les autres alors que je découvrais le parcours. De ce fait j’ai abordé le week-end plutôt sagement. »

A Turckheim Fred Errard s’engageait cette année pour sa troisième participation sur l’épreuve alsacienne : « J’ai débuté la première montée sur le sec mais terminé sous la pluie. Je pensais être bien parce que j’étais persuadé que les autres allaient prendre l’orage, et finalement ils sont devant. Par la suite ça allait en s’améliorant, et j’espérais beaucoup de la dernière montée qui a malheureusement été annulée. »

Pour conclure sa saison Fred disputait une manche du Championnat de Belgique, la Course de Côte de Laroche : « Tout s’est bien passé, mais en Belgique j’évolue dans une classe 2 litres libre qui englobe les Formule 3, les Tatuus Formula Master, donc je n’ai pas la possibilité de signer un résultat. »

4ème du Challenge Open Formule Renault
Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Fred Errard termine à la quatrième place du Challenge Open Formule Renault est peut donc être globalement satisfait de sa prestation : « Sur le plan sportif, dans l’absolu le bilan est bon, je n’ai qu’un regret, ma sortie de route à Marchampt où je m’en suis voulu énormément. Mais pour le reste je suis bien évidemment pleinement satisfait d’avoir découvert ces courses, j’ai adoré l’ambiance du Championnat. »

Cette belle saison fut également celle du partage et Fred veut aujourd’hui remercier tous ceux qui ont été à ses côtés et qui l’ont suivi : « Je veux avant tout remercier ma copine, Emilie, et nos enfants Line, Suzon et Merlin, merci également à l’ensemble des mécanos qui nous ont suivi cette année, et tout particulièrement à Gilbert qui assure mon assistance et un énorme merci à Steeve Gerard pour tout ce qu’il m’a apporté et à Mathieu Dufourg pour le remontage de la voiture. »

Fred Errard est d’ores et déjà prêt pour se relancer sur une nouvelle campagne de France : « Je serai là en 2020, avec un programme sensiblement identique qui mixera épreuves du Championnat de France, de Belgique et quelques courses supplémentaires. » On retrouvera donc la Formule Renault de Fred sur sept ou huit épreuves du Championnat.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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