Maxime Dojat deuxième de l’Open CM

Prétendant à la victoire sur le Challenge Open CM, Maxime Dojat devrait rapidement se présenter en animateur de haut rang de la Course de Côte. Car si le pilote de l’Ain termine pour la seconde année consécutive deuxième de sa classe, nul doute qu’il faudra peu de temps avant que le jeune espoir devienne un talent confirmé.

A tout juste 22 ans, on peut considérer que Maxime Dojat poursuit son apprentissage sur le Championnat de France de la Montagne. Pour autant, il bénéficie déjà d’une réelle expérience et d’un solide palmarès. Vainqueur du ’’Trophée FFSA Meilleur Jeune Production en CFM’’ à l’issue de la saison 2020, Maxime abandonnait par la suite sa Clio Cup pour rejoindre le Championnat Sport au volant d’un TracKing. Deuxième du Challenge Open CM au terme de la saison 2021, il se relançait cette saison sur une nouvelle campagne de France, à bord d’un nouveau TracKing plus performant. Et avec sa nouvelle monture, il ne manquait pas de se mettre en valeur.

En passant du Championnat Production au Championnat Sport à l’aube de la saison 2021, Maxime Dojat avait comme premier objectif d’apprendre, de cerner le comportement de son TracKing. L’Aindinois allait rapidement comprendre le maniement de sa monture pour venir en fin de saison accrocher la deuxième place du Challenge Open CM derrière ’’le Taulier’’ de la catégorie, Yves Tholy.

A l’heure d’aborder une nouvelle saison, dans l’esprit de Maxime, la progression passait par une évolution de sa monture : « Nous avons pris conscience que nous ne disposions pas des dernières évolutions tant sur le châssis que sur le moteur, qui pouvaient me permettre de vraiment m’imposer. Il fallait donc soit apporter des évolutions à mon TracKing, soit partir avec un neuf, et avec l’aide des Bourgeon et le soutien de mes partenaires nous avons pu trouver un accord pour disposer d’un nouveau TracKing », explique Maxime.

Objectif, la victoire sur l’Open CM
Problème… D’énormes retards dans la livraison de pièces ne permettaient pas à Maxime Dojat de disposer de sa nouvelle monture dans le laps de temps qu’il souhaitait : « Ce fut catastrophique, parce que cela nous empêchait de mener à bien des essais préparatoires. Ma prise en mains s’est limitée à cinq tours sur le circuit du Bourbonnais avant de me rendre à Bagnols-Sabran. Je n’avais donc pas pu rouler sur une course régionale comme je l’espérais, et comme Yves (Tholy) avait pu le faire. De ce fait, pour débuter la saison, je n’avais pas les réglages que je souhaitais, et je n’étais pas du tout dans le rythme. » Point positif, les quelques tours de circuit avaient laissé entrevoir un très bon potentiel, et le ressenti de Maxime était plutôt bon : « Après, le circuit a toujours tendance à gommer les problèmes que l’on peut rencontrer en course de côte. Le revêtement est lisse, ça ne monte pas, l’environnement est spacieux, ça n’a finalement pas grand-chose à voir… C’est bien pour faire un rodage, pas suffisant pour se rendre compte du comportement de la voiture. Mais en circuit je signais des chronos entre une seconde et demie et deux secondes plus rapides que l’an dernier, c’était plutôt enthousiasmant. »

Même si sa préparation ne se déroulait pas comme Maxime l’aurait voulu, l’objectif de l’Aindinois restait clairement identifié : « Conquérir le titre », lâche Maxime. « J’avais la voiture pour prétendre me battre pour jouer la victoire au sein du Challenge Open CM. » Et c’est donc avec la ferme intention de viser la première place de sa classe qu’il se rendait dans le Gard, département qui accueille des deux premières manches de la saison.

Mais à Bagnols-Sabran, Maxime se retrouvait confronté à des premiers soucis : « Il faisait très froid et il était impossible de chauffer les pneus, les réglages n’étaient pas spécialement adaptés à la configuration spécifique de Sabran, et mon ressenti n’était pas génial. » Et en allant chercher la limite, Maxime partait à la faute sur la première montée de course et ne pouvait éviter une touchette : « Moralement c’est compliqué de débuter la saison par une erreur qui a des répercussions sur le budget. Même si je limite la casse en terminant troisième, ce n’est pas le scénario idéal pour une première confrontation. » Troisième du CM, Maxime Dojat se classait deuxième du Challenge Open derrière Yves Tholy, Jérôme Jacquot n’étant pas engagé cette année.

Séparées seulement d’une semaine, les Courses de Côte de Bagnols-Sabran et du Col Saint Pierre laissaient peu de temps à Maxime pour réparer et se présenter dans de bonnes conditions à Saint-Jean-du-Gard. L’épreuve cévenole sera également marquée par des problèmes, des coupures moteur venant perturber la progression du TracKing : « J’ai tellement eu d’échos sur cette épreuve, que c’est vraiment la course que je voulais découvrir, et finalement c’est le rendez-vous de la saison sur lequel j’ai à mon sens pris le moins de plaisir. La voiture glissait dans tous les sens, le moteur coupait, et en fait il fallait juste que j’attende que tout se mette correctement en place, ce qui n’était pas encore le cas sur le Saint-Pierre. Dans le serré ça fonctionnait, mais dans le rapide ça n’allait pas du tout ce qui bien évidemment ne me mettait pas en confiance sur un tracé que je découvrais », confie Maxime qui terminait derrière Jérôme Jacquot et Tom Debiold, deux pilotes qui n’étaient pas cette saison engagés sur le championnat.

Le ressenti de Maxime Dojat lui permettait de pouvoir travailler sur les réglages de son TracKing avant de se rendre à Abreschviller, et de se présenter au départ de l’épreuve lorraine dans une bien meilleure configuration : « Dès la première montée d’essais j’ai compris que ce n’était plus la même voiture. Je suis d’entrée de jeu à quatre dixièmes du record en CM, et même si le tracé est très court, c’est réellement rassurant », confie Maxime qui signait sur cette épreuve son premier succès de classe de la saison.

La campagne de France de Maxime Dojat se poursuivait à La Pommeraye où, même s’il n’a pas pu prendre le départ de la quatrième montée de course, il signait une nouvelle victoire en terre angevine : « Excepté un petit souci d’embrayage qui m’empêche de me présenter au départ de la dernière montée, le week-end s’est parfaitement déroulé. Et puis c’est particulièrement plaisant de voir que la solidarité entre Montagnard règne toujours, puisque lorsque j’ai voulu changer mon embrayage, j’ai pu bénéficier de l’aide de plusieurs concurrents. »

A Saint Gouëno, Maxime Dojat retrouvait Yves Tholy. Le duel s’engageait entre les deux hommes forts de la catégorie et tournera à l’avantage du ’’Taulier’’ : « J’avais des pneus qui avaient déjà parcouru 117 kilomètres. Autant dire qu’ils étaient déjà bien entamés. En ayant pris l’option d’être au départ de la quasi-totalité des manches du championnat, je ne pouvais pas me permettre de chausser des pneus neufs quand cela me convenait. Et là j’ai quelques regrets car l’écart qui nous sépare de Yves aurait peut-être pu être comblé si j’avais eu des gommes neuves. J’ai voulu conserver des gommes pour la suite de la saison, je pense que je commets là une erreur stratégique qui aura des conséquences pour la suite. »

La suite, elle se déroulait à Vuillafans où la domination de Maxime Dojat sera incontestable puisqu’à l’heure de faire les comptes, c’est avec plus de huit secondes d’avance qu’il remporte sa classe devant un autre TracKing, celui de Simon Taponard : « C’est ma course préférée du championnat, celle qui m’offre le plus de sensations. Ça va très vite, il faut être tout le temps à 100% et je voulais aller chercher le record que détenait Fabien (Bourgeon) depuis longtemps déjà. Je me suis ’’arraché’’ et je signe un nouveau record, c’est selon moi mon meilleur week-end de la saison. »

Le duel entre Maxime Dojat et Yves Tholy reprenait de plus belle sur la Course de Côte de Dunières où, s’il signe le meilleur chrono des CM, au cumul Maxime se voit devancé par son rival de 118 millièmes : « J’étais devant aux essais, à nouveau devant samedi à l’issue de la première montée de course. Dimanche matin, je suis stoppé par un concurrent qui part en tête-à-queue. Je peux me relancer, mais pas dans les meilleures conditions et malgré tout je signe à nouveau le meilleur chrono. Et finalement, sur la dernière montée, je n’ai pas suffisamment attaqué alors que Yves n’a jamais rien lâché et il me passe devant. J’ai pris un coup au moral, parce que je pense que celle-là elle était pour moi, et que ce résultat aura de grosses conséquences sur l’issue du championnat. Mais je me dis avec le recul que j’ai plus appris que ce que j’ai perdu. »

Certaines épreuves réussissent mieux que d’autres à certains pilotes. Pour Maxime Dojat, Marchampt est synonyme depuis quatre ans qu’il roule, de week-ends de galère : « C’est un peu la course à la maison, et ça ne veut jamais me sourire. Cette année encore je casse un balanceur de barre stabilisatrice dès les essais et de ce fait la voiture était inconduisible et je touche le rail. On arrive à réparer dans l’urgence et je me relance en course avec une auto pas réellement réglée. Dans la dernière montée, au Tarrès, un rail dépassait d’une dizaine de centimètres sur la piste, ce que les commissaires n’avaient pas vu. Je touche ce rail et il me découpe le pneu, la jante et le capot. C’est le week-end à oublier. »

Contraint à l’attaque, Maxime Dojat se fera également piéger sur le Mont-Dore : « Yves est chez lui, c’est sa course, et moi je n’ai jamais eu la vitesse sur cette épreuve que pourtant j’adore. J’ai voulu attaquer, certainement trop, et dimanche matin j’ai tapé le rail. » Perdu pour perdu, Maxime décidait alors de faire des choix osés, notamment en matière de pneumatiques : « Nous sommes allés à l’inverse de ce qui semblait être préconisé, et finalement ça a payé. L’auto était super stable et ça nous a permis de mettre le doigt sur ce qui nous bloquait depuis le début de la saison », explique Maxime qui terminait deuxième derrière Yves Tholy, mais qui pouvait se présenter à Chamrousse en confiance.

Confiant, mais conscient que face à Yves Tholy le duel dans les Alpes s’annonçait difficile. « J’accuse 25 kilos de plus que lui et sur ce genre de tracé c’est réellement un handicap. Avec un moteur ’’stock’’, il était difficile de lutter. Je prends ’’des valises’’ en relance, en ligne droite, je ne pouvais raisonnablement pas espérer le devancer », avoue Maxime qui une nouvelle fois se positionne au deuxième rang de sa classe.

Il en sera de même à Turckheim où Maxime Dojat espérait une météo capricieuse qui aurait pu niveler les valeurs : « Si dimanche la pluie s’était maintenue, je pense que j’aurais été plus à mon affaire. J’apprécie le mouillé, les terrains gras, ce que j’ai pu démontrer lors des essais sous la pluie où je suis assez largement devant. Après, sur le sec, je n’ai pas pu contrer les attaques de Yves. » Bilan, une nouvelle deuxième place pour l’Aindinois qui se rendait à Limonest avec l’espoir d’accrocher une victoire.

« C’est une des épreuves à domicile, et sur un tracé court je savais que j’avais une carte à jouer », commente Maxime. « Je pense avoir fait le week-end parfait, je rate uniquement le record détenu par Fabien (Bourgeon) de quelques millièmes, mais je m’impose en tête de la classe, c’est vraiment top pour conclure le championnat. »

Yves Tholy et Maxime Dojat se retrouvaient pour une ultime confrontation à l’occasion de la Finale de la Coupe de France de la Montagne où Maxime rencontrait de nouveaux problèmes alors que Yves signait un dernier succès : « J’ai cassé une chaine de transmission sur la deuxième montée de course, où ça commençait à sécher. Je n’avais donc plus l’occasion de prendre des infos sur route sèche, le début du week-end s’était en effet déroulé sous la pluie. Sur la dernière montée, je n’avais pas les bonnes infos et j’ai perdu du temps sur les premiers virages, les quatre dixièmes qui me manquent à l’arrivée sont là. »

Deuxième du Challenge Open CM
Même s’il ne remporte pas le Challenge Open CM, Maxime Dojat a signé de très belles performances tout au long de cette année 2022. Deuxième de l’Open, il s’adjuge trois nouveaux record dans la catégorie : « Un titre se gagne en début de saison, en faisant la différence. Mais le retard pris dans la préparation ne m’a pas permis de me battre comme je l’aurais voulu », analyse Maxime. « Je suis trop en retard sur les deux premières courses, et je savais que j’allais devoir courir après ce retard tout au long de l’année. J’ai manqué de régularité, et je pense que j’aurais pu remporter l’Open si j’avais été un peu plus régulier… Mais il est clair que nous avons beaucoup appris dans la défaite et c’est positif. J’ai beaucoup progressé en fin de saison et même si je suis déçu de terminer deuxième, j’estime que le bilan est largement positif. »

Maxime Dojat à la chance d’avoir à ses côtés des partenaires fidèles qu’il ne manque évidemment pas de remercier : « Un immense merci à Corbioli Bâtisseurs Créateurs, Écriture Luisandre , GF Concept, Odacyeux, Config Racing, Greg Barbier, Archeny Charpente, Groupe Manjot. Merci également à ma famille, mes parents et mon frère qui m’aident et me soutiennent à fond. Les amis qui participent de près ou de loin, je n’oublie pas tous les commissaires et les bénévoles. »

Lorsque l’on évoque la saison à venir Maxime Dojat avoue qu’il est dans l’expectative : « Je sais ce que je souhaiterai faire, mais pas ce que je ferai », lâche-t-il dans un éclat de rire. « Il y a encore trop d’inconnues. La progression logique serait de rejoindre la catégorie reine, donc de rouler l’an prochain en E2-SC. J’ai 22 ans, j’ai déjà gagné le Trophée FFSA du Meilleur Jeune en Production, et j’aimerais remporter le Trophée Lionel Régal qui récompense le Meilleur Jeune en Sport. Ça sera mon objectif pour les deux prochaines saisons, donc je vais essayer de tout mettre en place pour atteindre cet objectif. »

Bien évidemment comme tout pilote, Maxime Dojat sait que de l’importance des financements dépendent les possibilités d’investissements. C’est pour cela qu’il veut conserver son TracKing avec l’intention de le louer : « Nous avons créé une société, LMJ Technology, ce qui va nous permettre de proposer à la location plusieurs voitures de courses. Nous avons à disposition une Clio Cup, une Mégane Cup et bien évidemment le TracKing qui peuvent rouler en courses de côte et en circuit. Si des pilotes sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à me contacter », conclut Maxime.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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