Luc Ermann satisfait de sa saison

La saison 2017 n’avait pas été particulièrement fructueuse pour Luc Ermann, mais motivé par son fils Jimmy, il se relançait cette année sur le Championnat avec pour objectif de retrouver le plaisir derrière le volant. Au final, sa Peugeot 106 Maxi lui aura permis de connaitre de belles sensations, et à ce titre sa saison est une belle réussite.

Certaine passion sont familiales, d’autres sont transmises par les amis, les relations. Mais pour ce qui est de Luc Ermann, il n’a pas le souvenir que quiconque soit à l’origine de son attrait pour la compétition automobile. C’est seul, quelques temps avant d’avoir l’âge de passer le permis de conduire, que le Lorrain s’est découvert un véritable engouement pour le rallye.

Une passion qu’il n’allait pas manquer d’assouvir une fois le permis en poche, non pas en s’installant derrière le volant, mais en allant suivre, en spectateur, de nombreux rallyes. Rapidement, se posait la question de prendre part à des courses, et dès que ses moyens allaient le lui permettre, Luc franchissait le pas. Gymnase dans sa jeunesse, Luc a toujours apprécié la pratique du sport, et il ne pouvait donc concevoir de rester spectateur sur le bord des routes, il lui fallait devenir acteur de sa discipline de prédilection.

15 ans de rallye !
C’est en 1994, qu’au volant de sa Peugeot 205 Rallye, Luc Ermann faisait ses début en rallye : « Je roulais dans la classe N/1, et à cette époque on pouvait facilement se battre avec de petits budgets, comparativement à aujourd’hui où c’est devenu plus difficile », analyse Luc. Animateur des rallyes de sa région, Luc s’alignait également au départ de l’Alsace-Vosges, manche du Championnat de France des Rallyes.

Après quatre ou cinq saisons de bons et loyaux services en classe N/1, la petite Peugeot subissait un lifting et se voyait transformée en F2000 : « Par la suite, j’ai fait l’acquisition d’une Peugeot 106 avec laquelle je roulais en A/5, toujours en rallye. Enfin, quand j’ai arrêté le rallye, j’ai transformé cette 106 en lui ajoutant des voies larges, et je l’ai configuré pour la Course de Côte. »

C’est à partir de 2009 que Luc Ermann allait concentrer ses efforts sur la Course de Côte, en disputant son Championnat de Ligue, ce qui lui permettra de se qualifier à plusieurs reprises pour la Finale de la Coupe de France. Deux victoires de classe viendront alors enrichir son palmarès : « Je me souviens notamment avoir remporté ma classe à Limonest en 2015, devant la Rallye III de Jean-Pierre Métivier, qui était la référence en F2000/1. » Durant cette période, Luc Ermann commençait à passer les frontières de sa région pour aller disputer des épreuves de prestiges : « J’avais envie de prendre part à des courses proposant des parcours plus longs, ce qui m’a incité à m’engager au Mont-Dore et à Vuillafans, également envie de découvrir de belles région c’est pour cela que je suis allé à La Pommeraye et à Saint Gouëno à plusieurs reprises. »

Si chez Luc Ermann la passion est endogène, en revanche il n’a pas manqué de transmettre à son fils Jimmy son goût immodéré pour la course automobile : « C’est d’ailleurs lui qui m’a incité à m’engager cette année sur le Championnat », reconnait Luc. « Jimmy avait envie de découvrir à son tour de belles épreuves, de plonger dans l’ambiance si particulière du Championnat, je ne pouvais que le suivre. »

C’est donc au volant d’une Peugeot 106 Maxi, engagée en F2000 que Luc allait aborder cette saison : « C’est une très belle auto, qui m’a apporté de belles satisfactions. Elle ne nécessite pas de gros investissements en entretien, et on peut se faire plaisir en limitant les coûts. Mon seul regret c’est que la classe F2000/1 est un peu désertée et que je n’avais pas cette année beaucoup de concurrents face à qui me battre. »

En toute honnêteté, Luc Ermann ne cache pas que durant la saison 2017, l’envie de rouler s’était un peu dissipée, la motivation n’était plus vraiment au rendez-vous : « C’est donc avec comme seul objectif de retrouver l’envie et de me faire plaisir que je me suis engagé sur le Championnat. »

Succession de victoires de classe
La Course de Côte d’Abreschviller est de loin l’épreuve que Luc Ermann connait le mieux. Le Lorrain est régulièrement au départ depuis le début des années 2000 et apprécie tout particulièrement le tracé mosellan : « Je détenais jusqu’à cette année le record de ma classe sur cette épreuve, et je l’ai perdu », évoque-t-il. « Pour cette édition, la mise en route a été un peu lente, mais j’ai progressé tout au long du week-end. J’avoue que je manquais de gnaque, et pour aller vite avec la 106, il faut un peu la violenter et donc être vraiment dedans, ce n’était pas le cas. Mais je garde quand même un bon souvenir de ce week-end. »

Luc Ermann s’attaquait par la suite aux épreuves de l’Ouest, en alignant sa petit Peugeot sur la Course de Côte de La Pommeraye, où il remportait sa classe : « C’est une épreuve que j’aime bien. La première partie est typée rallye, la suite plus technique, c’était vraiment bien. » Une seconde victoire de classe allait enrichir le palmarès de Luc Ermann à l’occasion de la Course de Côte de Saint Gouëno : « Un nouveau week-end sans problème, sur lequel tout s’est bien passé, je me suis bien amusé. »

« Ça c’est une course d’hommes ! » lâche Luc quand on évoque Marchampt, épreuve sur laquelle il terminait troisième de sa classe : « Il faut vraiment rouler, ce n’est pas la plus facile à aborder. Et puis j’étais confronté à des adversaires disposant d’une trentaine de chevaux de plus. En rallye, malgré cette différence, ça reste jouable, mais en côte c’est impossible de rivaliser. »

Même s’il n’était pas classé sur la troisième montée de course à Vuillafans, Luc Ermann remportait un nouveau succès de classe sur l’épreuve Franc-Comtoise : « En fait les chronos se sont faits sur les premières montées, et sur la dernière j’ai été arrêté au drapeau rouge presque en vue de l’arrivée. Je suis redescendu, mais je n’ai pas souhaité me relancer car les pneus n’étaient plus en état, et je n’avais rien à gagner. »

C’est à nouveau en leader de la classe F2000/1 que Luc Ermann terminait la Course de Côte de Dunières, épreuve qu’il découvrait cette année : « On ne m’avait pas vraiment fait des éloges de ce tracé, mais moi j’ai bien aimé… C’est effectivement assez court, mais particulièrement technique. L’adhérence n’est pas fabuleuse, là on était sur le sec mais j’imagine que sous la pluie ça ne doit pas être top. Mais je me suis vraiment fait plaisir », confie Luc qui termine quatrième de son groupe.

Chamrousse était également pour Luc Ermann une découverte cette année. Et le Lorrain reconnait que ce n’est pas la course la plus facile à intégrer : « Je n’ai fait que deux passages en reconnaissance, et comme je n’ai pas l’habitude d’étudier les tracés en vidéo, je me suis un peu lancé dans l’inconnue. En fait, c’est dimanche soir que je commençais à comprendre le parcours, c’est un peu tard ! », lâche Luc dans un large sourire. « Mais c’est une belle course, qui offre de belles trajectoire et un bel environnement. »

A Turckheim, Luc Ermann retrouvait une épreuve qu’il avait eu l’occasion d’aborder à plusieurs reprises par le passé, et sur laquelle, cette fois, il terminait deuxième de la classe F2000/1 : « Je n’avais plus de pneus, et j’abordais plus cette dernière épreuve pour me faire plaisir que pour aller chercher un résultat. Je n’étais pas dans mes chronos des précédentes éditions, mais ce fut un week-end très sympa avec les copains et c’est bien là l’essentiel. »

Le plaisir et l’envie retrouvés
Luc Ermann peut légitimement se satisfaire de sa saison qui le voit remporter la classe F2000/1 sur le Championnat. Elle lui aura permis de découvrir de belles épreuves et d’engranger d’excellents souvenirs : « J’apprécie tout particulièrement l’ambiance qui règne au sein de la Course de Côte, car on ne la retrouve pas toujours au sein d’autres disciplines. Pour moi l’objectif est atteint puisque j’ai retrouvé l’envie et le plaisir de piloter, c’était là l’essentiel. Maintenant j’ai envie de continuer. »

Le seul point qui contrarie Luc Ermann vient de la disparition des autos qui animaient auparavant les ’’petites classes’’ : « On a le sentiment parfois que la discipline est le reflet de la société, et que les plus fortunés prennent de plus en plus de place. A mon sens c’est dommageable pour la discipline. »

Avant de remercier ceux qui l’ont soutenu dans cette campagne 2018 sur le Championnat de France, Luc Ermann veut avoir une pensée, « pour mon ami Steve Cabelo, dont le souvenir restera à jamais gravé dans nos cœurs. Pour le reste, je tiens à remercier mes partenaires, les Vérandas FBS, Créa Métal à Lorquin, Auto-Ecole Pignon et Générale d’Optique à Sarrebourg, les lubrifiant Seven, Alizon Electricité à Badonviller et la Boulangerie Haoury. Merci également à mon épouse Maryvonne, mon fils Jimmy, et tous mes amis de la côte, Ronald Garcès, Brice Pierrat, Michael Gley avec qui je partage mes week-ends de course, et avec qui nous formons une famille. »

La Peugeot 106 Maxi est vendue, mais ce n’est pas pour autant que Luc va raccrocher le casque et les gants : « Je suis en pleine réflexion. Pour le moment je n’ai pas de voiture, mais mon objectif est de refaire le championnat, mais je suis incapable de dire avec quelle auto. Bien évidemment, j’aimerais disposer d’une ’’grosse’’ F2000, mais pour cela il faut un budget conséquent. J’avoue qu’une Peugeot RCZ me plait, mais il n’y a personne là non plus dans la classe, sinon je pourrais me tourner vers une Clio Cup… J’étudie la question, rien n’est encore arrêté ! »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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