Et un succès sur la Finale de la Coupe de France

Changement radical pour Jean-Marc Tissot qui après avoir animé le Championnat de France de la Montagne Production durant 4 ans, s’engageait en 2021 dans la catégorie Sport au volant d’un Proto BRC 49 Evo. Une saison de découverte de sa nouvelle voiture, qu’il qualifie de particulièrement positive puisqu’elle lui aura permis de se familiariser avec sa nouvelle monture.

Pour sa première participation au championnat, en 2017, Jean-Marc Tissot alignait une BMW Z3M avec laquelle il terminait deuxième du GT de Série, derrière la Porsche de l’intouchable Dominique Vuillaume. Passé à la Mitjet la saison suivante, il allait au fil des épreuves parfaire sa progression. Troisième du Challenge Open GTTS/1 à l’issue de la saison 2018, il terminait deuxième en 2019 avant de remporter ce challenge en 2020.

Du Production au Sport avec un Proto BRC
Durant la même période, toujours au volant de sa Mitjet, le Rhodanien remportait le GTTS sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne 2019. D’excellents résultats qui ne pouvaient qu’inciter Jean-Marc à se lancer de nouveaux défis. La saison 2021 lui donnait l’occasion de relever un nouveau challenge : « Je pense que j’avais fait le tour de la Mitjet et j’avais envie de disposer d’une auto plus performante », débute Jean-Marc. « Adepte des moteurs de moto, je me suis dit qu’évoluer vers le CM pouvait être intéressant. Du fait que ce soit moi qui gère la mécanique, je préférais me tourner vers quelque chose d’assez simple, que je maîtrisais. Autre atout, un Proto BRC est une auto très légère, facile à transporter, ce qui n’oblige pas à disposer d’un camion pour l’emmener sur les épreuves. »

Avant d’opter définitivement pour le Proto BRC, Jean-Marc Tissot s’est posé la question de porter son choix sur une auto évoluant en Production, mais plus performante que la Mitjet : « Que ce soit en GT Sport ou en GTTS, on doit nécessairement se tourner vers des autos nettement plus imposantes, donc disposer de gros moyens de transport. Et pour ce qui est du GTTS/4, les budgets ne sont plus les mêmes. Le Proto BRC me semblait le bon compromis. »

Si à l’origine Jean-Marc Tissot avait l’intention de faire l’acquisition d’un Proto CM d’occasion, finalement en appelant Bango Racing Car en Espagne, il se voyait proposer un Proto flambant neuf à un prix raisonnable : « J’ai franchi le pas en sachant que j’allais disposer d’un moteur Suzuki GSXR K20 neuf, ’’entièrement stock’’, et d’une auto dont la conformité ne pouvait être contestée puisqu’elle sortait de l’usine. »

Restait à Jean-Marc un gros travail de réglages, « notamment au niveau des trains avant. Finalement ça n’a pas été si simple de configurer correctement cette voiture », explique le patron d’une entreprise lyonnaise de précision spécialisée dans la mécanique. La journée organisée par Nicolas Schatz au Bourbonnais permettait à Jean-Marc de prendre ses marques, même si entre le circuit et la course de côte, la différence est notoire. « Mais les premières sensations étaient plutôt bonnes même si j’ai eu quelques problèmes de réglages dès ces premiers essais. Ce sont les aléas d’une auto neuve qui vous oblige à partir de zéro dans plusieurs domaines. »

Côté objectif, Jean-Marc ne se faisait guère d’illusion en intégrant une catégorie où la concurrence est des plus relevée : « Je savais pertinemment que j’allais ’’prendre des valises’’. J’étais là pour apprendre. Mon but, lorsque les plateaux en CM étaient importants, c’était de terminer au milieu du peloton. Mais je savais que compte tenu de l’expérience et du talent de mes adversaires, je me devais d’être plus admiratif de leurs chronos que de songer à aller les chercher. Yves Tholy m’a toujours donné d’excellents conseils, mais pas suffisamment pour que je puisse le devancer », lâche Jean-Marc dans un éclat de rire. « Yves, Jérôme (Jacquot) et Julien (Français) sont pour moi des extra-terrestres, il n’était pas question de chercher à les défier. »

Bon apprentissage, mais lot de problèmes
La Pommeraye permettait à Jean-Marc Tissot de découvrir le comportement de son Proto BRC en conditions de course : « Je découvrais également le tracé sur lequel je n’avais jamais eu l’occasion d’évoluer. La pluie étant au rendez-vous, j’avoue que les conditions étaient loin d’être idéales pour se lâcher réellement. L’objectif pour moi était de rester sur la route, et finalement j’étais plutôt surpris, en début de week-end, d’être dans les temps de Maxime (Dojat). Par la suite il a plus progressé que moi, mais finalement j’ai passé un bon week-end. »

A Vuillafans, Jean-Marc allait connaitre un autre week-end satisfaisant à l’issue duquel il terminait au pied du podium de la classe CM : « Je m’étais fixé un objectif en termes de chronos, et je m’y suis tenu. Donc c’est plutôt une excellente chose. J’aurais certainement pu mieux faire, mais cela m’obligeait à prendre des risques, et cette année j’étais là pour apprendre, pas pour réaliser des prouesses. »

Comme évoqué précédemment, Jean-Marc Tissot n’a pas été épargné par les problèmes cette saison. A Dunières, ce sont les palettes au volant qui lui donnaient du fil à retordre : « Sur la deuxième montée de course, je n’avais plus que trois vitesses. J’apprendrai par la suite, que si on ne dispose pas d’un système au top, il vaut mieux éviter les paddle shifts qui entrainent des casses de boîte de vitesses. »

Le problème rencontré à Dunières sera récurrent tout au long de la saison, et venait en fait d’un régulateur qui ne chargeait pas correctement : « Du coup la batterie était faible, et lorsque les ventilos se mettaient en marche, il n’y avait plus suffisamment de courant pour les palettes. Les vitesses ne passaient pas correctement, et ça a eu comme effet d’endommager la boîte. » Malheureusement, Jean-Marc devra attendre la fin de saison et sa participation à la Course de Côte de Lodève pour trouver l’origine de ses déconvenues.

Cinquième du CM à Dunières, Jean-Marc Tissot accrochait à Marchampt la quatrième place de sa classe, malgré un week-end durant lequel il connaitra une belle chaleur : « Je suis parti un peu trop fort sur la première montée d’essais, et je suis sorti au ’’Portail’’. Du coup, j’ai été privé d’essais et j’ai dû passer la soirée à réparer après avoir cassé un triangle, le diffuseur et un capot. Fort heureusement, il y a une excellente entente entre les animateurs du CM, et j’ai pu bénéficier de l’entraide de mes adversaires. Grâce à cela j’ai pu repartir dimanche, et finalement ça s’est plutôt bien passé. Mon seul petit regret, c’est que sans les problèmes rencontrés, j’aurais peut-être pu aller chercher Emilien (Thomas). »

Le plateau en CM sur la Course de Côte du Mont-Dore était, comme à l’accoutumé, particulièrement conséquent. Jean-Marc n’était donc pas à la recherche d’un résultat probant mais peut se satisfaire d’avoir été régulier tout au long du week-end : « Certes j’aurais pu faire mieux. Mais la météo n’était pas terrible, et mon chrono non plus » plaisante-t-il. « Je n’ai pas vraiment forcé la cadence, donc je n’ai pas de regret à avoir. »

L’accumulation des problèmes se faisait cruellement ressentir à Chamrousse où Jean-Marc allait vivre un week-end compliqué : « J’ai connu un souci de batterie, une surchauffe du moteur, un problème de boîte de vitesses et un manque de puissance dû à l’altitude. Ça n’a pas voulu fonctionner », regrette le sociétaire du Team BP Autosport qui termine cinquième du CM sur l’épreuve iséroise.

Les problèmes allaient se poursuivre à Turckheim où Jean-Marc ne sera pas à l’arrivée de la troisième montée de course : « L’auto s’est arrêtée, batterie hors-service. Déjà auparavant, sur les lignes droites, j’avais du mal à passer les vitesses. C’est dommage car je connais bien cette épreuve et que j’étais particulièrement motivé. »

Avec un Proto BRC bénéficiant d’une batterie neuve, Jean-Marc Tissot pouvait aborder la Course de Côte de Limonest plus sereinement : « Ça allait mieux même si j’avais encore quelques soucis. Il ne me restait plus que quatre vitesses, mais à Limonest, sur le BRC on n’a pas besoin de la sixième. J’ai donc fait avec », précise-t-il. « Dimanche matin, j’ai fait un tête-à-queue qui m’a un peu calmé pour le reste de la journée. Mais je suis plutôt content de mes résultats. »

Vainqueur de classe sur la Finale de la Coupe
A l’occasion de la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Jean-Marc Tissot retrouvait la Mitjet avec laquelle en 2019 il avait remporté le GTTS sur ce même tracé. Le Rhodanien attendait donc de pied ferme ce rendez-vous sur la montée des Sarmentelles : « Là encore j’ai connu un problème de boîte avec une casse de levier de vitesses. Finalement je réalise mon meilleur chrono du week-end durant les essais. J’ai fait une réparation de fortune et c’est finalement la pluie qui me sauve au départ de la dernière montée, car elle ne permet pas à Christophe (Demare) de me passer devant », explique Jean-Marc qui remporte sur cette finale la classe GTTS/1.

Pour conclure sa saison, Jean-Marc Tissot se rendait à Lodève, manche de clôture du Championnat de France de la Montagne 2ème Division : « C’est une belle course, avec un tracé très sympa et j’ai voulu y participer uniquement pour me faire plaisir », évoque le pilote du Team BP Autosport. « Mais avec seulement quatre rapports de boîte, ce ne fut pas évident », reconnait Jean-Marc qui se classe finalement à la 12ème place du scratch. « Mais ce que je retiendrai surtout, c’est que lors de cette participation à Lodève j’ai pu trouver l’origine des problèmes que j’avais rencontrés tout au long de la saison. A ce titre c’est très productif. »

Le Challenge Open CM était cette année particulièrement fourni, et Jean-Marc Tissot accroche au final la cinquième place. Mais plus que le résultat, c’est l’approche de cette saison qu’a énormément apprécié le pilote rhodanien : « Il y a une excellente ambiance parmi les concurrents évoluant en CM. C’était vraiment très sympa. J’ai vraiment apprécié cette saison de découverte et je suis ravi d’avoir fait le choix de troquer la Mitjet pour un Proto BRC. En fait je voulais une voiture ’’ouverte’’ mais ’’fermée’’, c’est le compromis idéal. »

Jean-Marc Tissot tourne donc sans regret la page de cette saison 2021 et en profite pour remercier ceux qui l’ont accompagné : « Un immense merci à Mhac Technologies distributeur du logiciel Esprit et à son Président Patrick Gaspard, à l’entreprise Tissot Mécanique de Précision , à tous les membres de l’équipe BP Autosport et bien évidemment à ma compagne Nathalie. »

Pour la saison 2022, Jean-Marc Tissot sera de la partie sur le Championnat de France de la Montagne, toujours au volant de son BRC. Mais avant d’entamer cette nouvelle saison la voiture va subir une cure de jouvence : « Elle doit surtout perdre du poids, car pour le moment elle est trop lourde d’une quarantaine de kilos, c’est conséquent », confie Jean-Marc. « Pour ce qui est du programme, je vais essayer d’aller faire un tour dans l’Ouest, certainement à La Pommeraye et à Saint Gouëno, et je pense établir un calendrier de huit ou neuf manches du championnat », évoque le chef d’entreprise qui sait que ses obligations professionnelles ne lui permettront pas d’être au départ de toutes les épreuves inscrites au calendrier.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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