Le vétéran du Championnat reste un compétiteur dans l’âme

L’envie de gagner ne s’estompe pas avec les années, Louis Granjon en est la preuve. Fidèle à sa BMW M3 groupe N, ’’Loulou’’ a connu une saison difficile, marquée par les ennuis mécaniques. Deuxième du Challenge Open N/4 à l’issue de cette saison 2019, il ne désespère pas en 2020, l’année de ses 79 ans, se battre pour les premières marches du podium.

Cela fait de nombreuses années que ’’Loulou’’ Granjon aurait pu faire valoir ses droits à la retraite. Mais sa retraite, le vétéran du Championnat la veut à points ; les points qu’il cherche à accumuler sur le Championnat de France de la Montagne. Car pour Louis Granjon il n’a jamais été question de faire de la figuration. Alors certes, ’’Loulou’’ est conscient que les pilotes face à qui il est en concurrence disposent d’atouts qui aujourd’hui peuvent lui faire défaut, mais le pilote rhodanien reste un compétiteur qui a toujours comme objectif d’améliorer ses performances.

En 2018, Louis Granjon avait étoffé son palmarès de deux nouvelles victoires en s’imposant en Groupe N sur les Courses de Côte de Marchampt et de Chamrousse. Pour cette saison 2019, il comptait bien signer de nouveaux succès, et pour être compétitif il faisait subir durant l’intersaison une révision à son moteur : « J’ai connu quelques soucis durant la saison 2018, et j’ai dû durant la pause hivernale intervenir sur le moteur, mais pour le reste, voilà 9 ans maintenant que j’évolue au volant de ma BMW M3 sur laquelle je n’ai apporté aucune modification. »

Avant de s’attaquer au Championnat, ’’Loulou’’ prenait part à la Course de Côte de Lugny, près de Mâcon, afin de valider les réglages de sa BMW et de reprendre ses marques. Une participation qui lui permettait de terminer troisième du Groupe N derrière la M3 d’Hugo Bourny et la Renault Mégane de Yann Thomas.

Toujours dans le sillage des meilleurs !
La saison de Louis Granjon sur le Championnat débutait à Bagnols-Sabran. Mais pour ’’Loulou’’, la priorité en ce dernier week-end de mars, c’était l’anniversaire de sa petite fille Eloïse, qui fêtait ses 20 ans : « Elle est l’ainé de mes petits-enfants, et il était hors de question que je ne sois pas présent pour son anniversaire. Samedi, à l’issue des essais, j’ai donc fait l’impasse sur la première montée de course pour retourner à Lyon fêter les 20 ans d’Eloïse. J’ai dû dormir 2 heures et je suis redescendu à Bagnols pour les montées du dimanche » confie ’’Loulou’’ qui a gardé l’âme d’un adolescent.

A Bagnols-Sabran, ’’Loulou’’ faisait donc l’impasse sur la première montée de course mais parvenait tout de même à se classer troisième du groupe N derrière l’expérimenté Pascal Cat et le régional de l’étape, Vincent Savary : « Je suis rarement satisfait de mes résultats, mais là tout particulièrement car j’ai l’habitude de me battre avec Vincent et de le devancer, mais sur ce tracé de Sabran qu’il connait par cœur, je ne suis pas parvenu à passer devant lui. »

’’Loulou’’ prenait sa revanche sur le Col Saint-Pierre où cette fois il devançait Vincent Savary : « J’ai réalisé sur cette épreuve d’excellents essais », se souvient ’’Loulou’’ qui se positionnait au deuxième rang derrière Bertrand Simonin. « Pour la course, je me suis battu comme un beau diable et je suis plutôt content de ma prestation », confie Louis qui termine quatrième de groupe mais qui devance de nombreuses M3 dont celle de Vincent Savary, René Dumas, Christian Sepchat…

A Marchampt, Louis Granjon devra quitter la course à l’issue des essais suite à un souci mécanique : « J’ai eu un problème de boîte de vitesses », regrette ’’Loulou’’ que l’on retrouvait ensuite à Dunières, où il se classait au quatrième rang du Groupe N : « J’avais devant moi des mecs très rapides », estime Louis Granjon qui est devancé sur l’épreuve auvergnate par Guillaume Gillet, Bertrand Simonin et Pascal Cat. « Mais ce qui compte pour moi, c’est que les écarts ne sont pas si importants, donc je suis plutôt satisfait du résultat. »

Pour ’’Loulou’’, sa participation à l’édition 2019 du Mont-Dore ne restera pas un souvenir impérissable. Brouillard et pluie ont gâché la fête, et ne lui ont pas permis de se faire plaisir sur la montée qui mène au sommet du Col de la Croix Saint-Robert : « J’avais regardé la météo avant de venir au Mont-Dore, et je n’avais pas pris de pneus pluie. Bien évidemment, après les essais, je me suis dit qu’il fallait que je retourne à la maison récupérer mes gommes pour le pluie. Mais Steve Compain m’a dit que c’était une folie de faire 400 bornes pour aller chercher des pneus, et il a tenu à me prêter les siens », se souvient ’’Loulou’’. « C’est très gentil de sa part, mais bien évidemment je ne voulais pas lui flinguer ses gommes et je n’ai pas voulu trop attaquer. Mais quand j’ai vu à quel point c’était pourri, je n’ai pas insisté. »

A Chamrousse, Louis Granjon retrouvait sa course fétiche, une épreuve sur laquelle à cinq reprises il s’est imposé en Groupe N. Malheureusement, l’édition 2019 se soldera pour lui par uniquement deux montées d’essais : « J’ai déjà eu en venant un problème avec mon camion d’assistance. Ensuite, sur la voiture, c’est un mécanisme d’embrayage à deux balles qui m’a lâché. Je ne l’avais pas pour le remplacer et j’ai dû abandonner. » Même cause, même effet à Limonest, où une nouvelle fois c’est une pièce dérisoire qui sera à l’origine de l’abandon de Louis Granjon à l’issue des essais.

Le regard tourné vers la saison 2020 !
Louis Granjon reste un compétiteur qui ne peut se contenter de résultats en demi-teinte. Malgré tout, ses adversaires lui font prendre conscience que les prestations qu’il réalise sont de véritables prouesses : « Cela fait déjà de nombreuses années que mes amis et concurrents me disent qu’à mon âge ils signeraient tout de suite pour faire comme moi. Christophe Poinsignon, avec qui je suis bien pote, n’arrête pas de me dire : ’’Loulou, arrête de te plaindre, on aimerait tous être comme toi à ton âge !’’, ça me rassure tout de même », reconnait-il dans un éclat de rire.

Louis Granjon avoue malgré tout être satisfait de sa saison, même s’il n’a pas pu mener au bout les objectifs qu’il s’était fixés : « J’avais des objectifs en termes de participations que je n’ai pas pu réaliser parce que j’ai été stoppé dans mon élan par des soucis mécaniques. Je n’ai donc pas pu défendre mes chances sur l’ensemble des épreuves inscrites à mon calendrier, c’est la course, il faut l’accepter ! Il est clair que j’en veux toujours plus, mais je reconnais que je suis malgré tout content. »

Le vétéran du Championnat de France de la Montagne compte de nombreux supporters, mais également des partenaires qui lui sont fidèles : « Je profite de l’occasion pour les remercier. Un grand merci donc à Philippe Ville de BML (Béton des Monts du Lyonnais), à l’Entreprise Soredal spécialisée dans le dallage industriel et à Jean-Louis Rivollier de la société Soroc. Merci également à mon ami Jean-Louis Janioud. »

Pour 2020, Louis Granjon souhaite être au départ de six ou sept manches du Championnat de France de la Montagne, toujours au volant de sa vénérable BMW M3 : « Je ne suis pas parvenu à réaliser ce que je voulais faire en 2019, et je veux mener à bien mon programme. Je n’étais pas au départ de Turckheim en 2019, et c’est une épreuve que je veux impérativement refaire. Je vais donc tout mettre en œuvre pour être une nouvelle fois au départ du Championnat », conclut ’’Loulou’’ qui fêtera en juin prochain ses 79 ans.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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