2ème du Challenge Open CM

En 2020, Maxime Dojat avait tout juste 20 ans lorsqu’il remportait à l’issue de sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, le Trophée du Meilleur Jeune en Production. En pleine ascension, le pilote de l’Ain a décidé de franchir un nouvel échelon cette saison en s’engageant avec un TracKing sur le Championnat Sport. A son programme, huit courses qui lui ont permis de poursuivre sa progression et d’accrocher la deuxième place du Challenge Open CM.

Lors de la saison 2019, après avoir participé à la Course de Côte de Lugny, Maxime Dojat décidait de venir tester les tracés du Championnat de France de la Montagne en engageant sa Clio Cup à Marchampt et au Mont-Dore. Et même si sa prestation dans le Beaujolais s’était soldée par une sortie de route dès les essais, par la suite, il se mettra en valeur dans le Massif du Sancy et sera récompensé d’une Coupe du Meilleur Jeune en Production. De quoi le motiver à s’engager sur le Championnat en 2020, pour venir avec son compère Maxence Passaquet animer la classe A/3. Et si son ami de longue date terminait la saison en tête de cette classe, Maxime savourait un premier trophée, celui du Meilleur Jeune en Production.

Le TracKing pour une saison de découverte
Rien de mieux pour progresser que de relever de nouveaux challenges. C’est dans cet esprit que Maxime Dojat faisait le choix de délaisser sa petite Clio pour s’installer dans l’habitacle d’une TracKing. De plus, le jeune espoir envisage de poursuivre par la suite sa carrière sportive au volant d’un Proto 2 litres, le TracKing lui permettait d’avoir une première approche du maniement d’une auto évoluant dans la catégorie Sport : « J’avais le sentiment qu’il ne fallait pas griller les étapes, et pour moi qui n’avais jamais eu l’occasion de rouler au volant d’un Proto, m’installer directement derrière le volant d’une 2 litres me semblait prématuré », débute Maxime. « Je n’ai jamais fait de karting, je n’avais donc aucune base du maniement d’une propulsion et je voulais faire mes armes dans une catégorie intermédiaire. Le TracKing offre un excellent compromis en étant une vraie auto de course, rapide mais abordable. »

Maxime Dojat avait de multiples raisons de porter son choix sur le TracKing : « Ce n’est pas uniquement parce que c’est une auto performante, mais également parce qu’elle est fabriquée en France, près de chez moi, qu’elle est très bien conçue et que la famille Bourgeon est fort sympathique », rappelle Maxime.

En novembre 2020 Maxime Dojat disposait donc de son TracKing, ce qui lui laissait le temps de prendre en mains sa nouvelle monture : « J’ai pu rouler à Château Gaillard, ensuite à Pouilly en Auxois avant de participer à la journée organisée par Nicolas Schatz sur le circuit du Bourbonnais. » De quoi se familiariser avec son Proto et ressentir de très bonnes premières sensations : « Ça change énormément de la Clio Cup… Ça freine tard, ça accélère fort, le moteur prend énormément de tour, mais l’auto est vraiment saine et je me suis rapidement senti en confiance. »

Bien évidemment, même si la confiance était au rendez-vous, Maxime Dojat ne pouvait afficher de prétentions démesurées pour sa toute première saison avec son TracKing. D’autant qu’il allait devoir découvrir plusieurs tracés sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne : « L’objectif était avant tout de découvrir, notamment la majorité des épreuves, mais également le comportement de ma voiture dans diverses conditions. De ce fait, je n’avais pas de réelles ambitions en termes de résultats. »

En progression au fil des épreuves
Parvenir à cerner le comportement d’une nouvelle voiture, en l’occurrence un Proto, sur un tracé tel que celui de La Pommeraye n’est pas chose évidente. Surtout lorsque comme Maxime on n’a jamais eu l’occasion auparavant de se confronter au parcours angevin : « J’avais eu de très bonnes sensations en circuit lors des essais préparatoires, mais arrivé à La Pommeraye, ce fut catastrophique ! J’avais l’impression que là où les autres passaient en sixième j’étais en troisième, que les virages me ’’sautaient à la gueule’’ et que mon cerveau avait du mal à intégrer les vitesses de passage. » Au fil des montées, Maxime allait prendre la mesure de son Proto, même s’il reconnait que sur cette épreuve l’approche fut difficile.

Pour autant, sa prestation en demi-teinte n’allait pas affecter le moral du jeune pilote de l’Ain qui se présentait à Vuillafans dans d’excellentes dispositions. Là encore, il devait passer par une phase d’apprentissage du tracé Franc-Comtois : « C’est certainement une des courses de la saison sur laquelle j’ai pris le plus de plaisir. J’aime le rapide, et j’ai adoré ce tracé à sensations fortes. Ce fut une très belle découverte, et je suis réellement satisfait car je termine le week-end très proche du record détenu par Fabien (Bourgeon) avec le TracKing, et que je me classe deuxième à seulement deux secondes de Jérôme Jacquot. »

Par la suite, Maxime Dojat se lançait à la découverte de Dunières où il allait retrouver sur sa route les Speed Car de Jérôme Jacquot et Yves Tholy : « Avant toute chose je voudrais féliciter les organisateurs qui sont parvenus à nous faire rouler alors, qu’à cause du brouillard, il a fallu attendre 16h00 le samedi pour entamer les débats. Le tracé est génial, même si ce n’est pas celui qui me convient le mieux. Je pense que j’aurais certainement pu mieux faire si, lors de la dernière montée, je n’étais pas allé faire une escapade dans l’herbe », confie Maxime qui monte une nouvelle fois sur le podium du CM.

Sa prestation à Dunières permettait également à Maxime Dojat de prendre conscience qu’avec le moteur ancienne génération qui propulse sa voiture, il lui serait difficile de lutter face à des pilotes mieux loti en termes de mécanique, mais également plus expérimentés.

L’approche de Marchampt n’était pas la plus facile de la saison pour Maxime Dojat qui, en 2019, lors de sa dernière participation, était sorti de la route dès la première montée d’essais : « Cette fois les essais ce sont bien passés. Mais dimanche matin, je suis parti le couteau entre les dents car j’étais persuadé qu’à la fraiche, la première montée de course serait la plus rapide. Je m’élance parfaitement, et je suis allé chercher une trajectoire très ouverte dès la première épingle. Mais j’ai mordu dans l’herbe et l’auto a refusé de tourner. » Avec un demi-train arrière arraché et un fond plat endommagé, Maxime était alors persuadé que son week-end dans le Beaujolais s’arrêter là. C’était sans compter sur la solidarité qui règne dans l’univers des Montagnards : « Un immense merci à la famille Bourgeon, à la famille Cotleur et à tous les amis qui me sont venus en aide pour que je puisse réparer et repartir. Je pensais que compte tenu des dégâts ma saison pouvait s’arrêter là mais finalement je repars pour terminer deuxième du CM derrière Yves Tholy. »

Présent en 2020 sur le Mont-Dore, Maxime Dojat pensait profiter de son expérience passée pour être plus à son avantage dans le Massif du Sancy. C’était oublier qu’un TracKing ne se mène pas comme une Clio, et qu’il faut oublier les réflexes acquis précédemment : « Quelle galère ! J’ai eu énormément de mal à trouver le rythme et dimanche matin, sur la première montée de course, je tape le rail à la sortie du sous-bois. Ça tord une rotule et endommage la caisse, et je me retrouve avec une auto déréglée pour le reste de la journée… J’ai des regrets parce que je pense avoir fait preuve d’un excès d’optimisme et je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même. » Malgré tout, à l’issue d’un combat face à Emilien Thomas, Maxime parvenait à accrocher le podium du CM, derrière Yves Tholy et Julien Français. « Je suis tout de même content de terminer sur le podium de ma classe sur une épreuve où il y avait un gros plateau de CM. »

La première participation de Maxime Dojat à Chamrousse lui apportera de belles satisfactions. Le tracé rapide, qui offre beaucoup de rythme, convient parfaitement au pilote du TracKing qui allait se faire plaisir tout au long du week-end : « La seule chose qui nous a contrarié c’est l’altitude qui nous faisait perdre beaucoup de puissance moteur. Mais j’ai pu vraiment attaquer, je pensais même à un moment être en mesure d’accrocher la deuxième place. Finalement je termine troisième dans le sillage de Yves (Tholy) et de Jérôme (Jacquot) de quoi être comblé. »

Un changement d’activité professionnelle obligeait Maxime Dojat à faire l’impasse sur la Course de Côte de Turckheim : « C’était mon joker de l’année, mais je n’avais vraiment pas la possibilité de faire autrement. » Absent en Alsace, Maxime sera bien au départ de Limonest, dernière confrontation de la saison, sur laquelle il allait une nouvelle fois accrocher la deuxième place de la classe CM.

Pourtant, le jeune espoir allait devoir relever un défi supplémentaire sur cette épreuve : « Avon n’était pas en mesure de me fournir des pneus pour la Finale de la Coupe de France, et il me paraissait inopportun de me rendre sur la Finale en ayant l’obligation de découvrir de nouvelles gommes. J’ai donc opté pour les Pirelli dès Limonest. Cela nous a obligé à partir d’une feuille blanche au niveau des réglages, ça semblait mal engagé… Sur la première montée d’essais je me fais ’’coller’’ une dizaine de secondes, autant dire qu’on partait de très loin. Mais dimanche, j’avais une auto au top et sur une des montées je termine dans le sillage de Yves malgré une grosse erreur sur le dernier virage où j’ai voulu être trop gourmand… C’est selon moi ma prestation la plus aboutie de la saison, et ça reste un super souvenir que j’ai pu partager avec mes amis et mes partenaires présents ce week-end-là. »

Pour un pilote qui aime les épreuves offrant des hautes vitesses, la montée des Sarmentelles, théâtre de la Finale de la Coupe de France, est un terrain de jeu idéal. Et Maxime Dojat n’allait pas manquer de se faire une nouvelle fois plaisir : « Je savais que sur ce parcours j’allais souffrir côté performance moteur par rapport aux autres. Mais nous sommes parvenus à trouver les bons réglages pour terminer à quelques dixièmes de Yves (Tholy) et à un peu plus d’une seconde de Julien (Français), ce fut pour moi un excellent week-end. »

Deuxième du Challenge Open CM
Pour sa toute première saison au volant d’un TracKing, Maxime Dojat termine à la deuxième place du Challenge Open CM, de quoi être pleinement satisfait de sa prestation : « Je suis conscient que si Jérôme (Jacquot) avait fait plus de courses et que si Julien (Français) était inscrit au championnat, j’aurais difficilement pu prétendre à mieux que la quatrième place », reconnait humblement Maxime. « Mais bien évidemment je suis satisfait du résultat, de la régularité dont j’ai fait preuve et de l’amélioration de mes chronos au fil des épreuves. En plus Maxence (Passaquet) termine pour la seconde année consécutive leader de la classe A/3 sur le Championnat, pour l’équipe ce sont là d’excellents résultats. »

« Je retiendrai également que, finalement, ce fut une bonne chose de découvrir un maximum d’épreuve avec le TracKing. Je me suis rapidement rendu compte que sur les trois épreuves que j’avais déjà affrontées avec la Clio, j’avais des automatismes dont il fallait que je me débarrasse », ajoute Maxime.

Le jeune espoir de la discipline bénéficie de soutiens importants, grâce auxquels il peut courir dans d’excellentes conditions et qu’il veut remercier : « Un immense merci à mes partenaires, Odac’yeux, Corbioli Bâtisseurs Créateurs, Groupe Manjot, Gf Concept, Écurie Luisandre, Greg Barbier, Config Racing. Un grand merci également à ma famille, mon frère, Tina, mes parents ainsi que l’équipe Bourgeon, Jeje et toutes les personnes qui nous donnent un coup de main sur chaque courses ! »

L’intersaison de Maxime Dojat sera consacrée à la recherche de budget pour 2022 et à la vente de son TracKing : « Je voudrais trouver un acquéreur, pour moi-même faire l’acquisition d’un nouveau TracKing disposant des dernières évolutions. Nous sommes pour le moment en phase de finalisation du projet, qui est dépendant bien évidemment de la vente de ma voiture. Mais si je ne trouve pas preneur, l’actuel TracKing bénéficiera d’évolutions pour que je puisse repartir sur le Championnat dans les meilleures conditions. Le but est de me rapprocher des meilleurs pilotes évoluant en CM. » A 21 ans, Maxime Dojat a encore le temps de viser un autre trophée qui lui tient à cœur, celui qui porte le nom de Lionel Régal et qui récompense le meilleur pilote de moins de 25 ans sur le Championnat Sport.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Maxime Dojat.

 


← Retourner à la liste d'articles