3ème de l’Open A/5 à l’issue d’une saison difficile

Référence sur le championnat depuis plusieurs décennies, Francis Dosières reste un pilote très combatif. Il le démontre une nouvelle fois cette saison en accrochant la troisième place du Challenge Open A/5, au volant d’une Supercopa qui n’a pas été exempte de problèmes.

Cinquante-deux ans de carrière, un palmarès aussi fourni qu’une épopée homérique, une passion toujours aussi intacte et à 70 ans passés la même envie d’en découdre que lors de ses premières participations, aux débuts des années 70, au volant d’une BMW. La carrière sportive de Francis Dosières a valeur d’exemple pour bon nombre de jeunes Montagnards qui avouent une admiration non feinte devant le nombre de victoires et de titres que compte le Champenois.

Seul pilote français quintuple Champion d’Europe de la Montagne, Francis Dosières compte également un nombre impressionnant de titres acquis sur notre championnat national. Régulièrement sur le podium, il fut et reste un compétiteur hors-pair que les représentants de la jeune génération rêvent d’imiter.

Francis Dosières aime la rivalité, l’adrénaline qu’offre le combat. C’est ce qui le motive à animer le Championnat de France de la Montagne au sein du groupe A, le groupe le plus concurrentiel de la catégorie Production. Depuis son retour au volant d’une Cupra Léon Supercopa MK3 en 2023, il n’a pas manqué de se mettre en valeur. Vainqueur du Trophée FFSA du groupe A et du Challenge Open A/5 à l’issue de la saison 2023, il accrochait la sixième place du championnat. En 2024, c’est à nouveau au sixième rang du championnat que l’on retrouvait le pilote de l’Aube en fin de saison, cette fois à la deuxième place de cet Open A/5.

A l’heure d’aborder une nouvelle campagne en 2025, Francis Dosières décidait de poursuivre au volant de sa Cupra Léon Supercopa MK3 : « La voiture me convient et j’estimais qu’elle me permettait de m’exprimer pleinement sur le championnat », débute Francis qui ne cache pas que l’intersaison fut compliquée : « Durant l’hiver nous avons été contraints d’apporter plusieurs modifications pour nous conformer aux nouvelles exigences de la réglementation technique, ce qui ne nous facilitait pas les choses. » Mais pour le reste, la voiture ne bénéficiait pas d’évolution particulière.

En quête d’un nouveau Trophée du groupe A
En lice pour la victoire en groupe A ces dernières années, Francis Dosières ne cache pas qu’il se relançait dans la quête d’un nouveau titre : « Pour le compétiteur que je suis c’est l’objectif avoué en début de saison. Faut-il encore que tout fonctionne à la perfection, ce qui pour moi ne sera pas le cas. » Excepté une séance d’essais programmée par Michelin sur le circuit du Bourbonnais début février, Francis n’avait pas l’occasion avant d’entamer les débats de tester sa Léon Supercopa MK3, alors qu’elle présentait de nombreuses modifications supplémentaires : « C’était un peu pénalisant, parce que même si j’ai pu rouler, lorsque l’on fait une séance de développement pneumatiques pour un manufacturier, on ne touche aucun réglage pour avoir la certitude que les améliorations de chronos proviennent bien des pneus et non pas du set-up. »

C’est avec une auto préparée à la dernière minute que Francis Dosières se présentait au départ de la Course de Côte de Bagnols-Sabran sur laquelle débute la saison : « Je manquais de roulage, mais finalement ça se passe plutôt bien » reconnait le Champenois qui signe dans le Gard une victoire de groupe et une sixième place au scratch.

Satisfait de sa prestation sur la manche d’ouverture, Francis allait connaitre une réelle désillusion sur la seconde épreuve gardoise, le Col Saint-Pierre : « C’est certainement une des plus grosses déceptions de ma saison », avoue-t-il. « C’est une épreuve où j’ai toujours bien roulé. A l’issue des essais j’occupais la quatrième place du classement Production, et je me retrouve troisième de ce même classement sur la première montée de course du samedi soir, en partie parce qu’il n’y avait pas énormément de GTTS », rappelle Francis en toute franchise. « Je détiens toujours le record du groupe A sur le Saint-Pierre et j’étais samedi soir très proche de mon record. Mais dimanche, sous la pluie, j’avais un manque de puissance dès la première montée. Nous avons modifié pas mal de chose au niveau de l’alimentation d’essence, et pour la seconde montée du dimanche j’ai vraiment sorti la grosse attaque. » Une attaque qui ne sera malheureusement pas récompensée : « J’ai bien failli sortir sur le premier freinage, et sur le second je tire droit. » S’ensuivait un choc contre un rocher, à basse vitesses, ce qui réduisait l’ampleur des dégâts. « La déception ne provenait pas des dommages faits à la voiture mais du résultat final », concède Francis qui se classe troisième du groupe A. « Quand tu es en tête le samedi et que tu accroches finalement la troisième place, c’est toujours décevant. Heureusement que j’enregistre malgré tout un résultat. »

La dernière victoire scratch en Production signée par Francis Dosières remonte à l’édition 2016 de la Course de Côte d’Abreschviller, alors que le Champenois évoluait au volant d’une Renault Mégane Trophy. Et une nouvelle fois Francis allait s’illustrer en Lorraine en remportant le groupe A, 120 millièmes devant Baptiste Thomasset : « Le week-end débutait mal parce que je casse un turbo dès la première montée d’essais et je pensais sincèrement que j’allais devoir abandonner », se souvient Francis. « Grâce à l’efficacité et la réactivité de mon équipe nous sommes parvenus à réparer rapidement et j’ai même pu prendre part à la seconde montée d’essais. »

Après une sortie de route sur le Saint-Pierre et une casse de turbo dès les premiers tours de roues à Abreschviller, Francis reconnait que le moral n’était pas au beau fixe : « On était un peu désespéré, mais finalement ça se termine mieux que ça n’avait débuté, et c’est l’essentiel. »

A Hébécrevon, Francis Dosières se hissait sur le podium du groupe A en terminant derrière Baptiste Thomasset et deux dixièmes derrière David Dieulangard : « Je pensais sincèrement faire mieux parce que j’ai toujours été assez performant sur cette épreuve. Mais là je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, c’est moi qui étais en dessous, c’est comme ça, un week-end sans. » A La Pommeraye, Francis sera une nouvelle fois devancé par Baptiste Thomasset et David Dieulangard : « Nous avons engagé une belle bagarre lors des essais, mais le problème c’est qu’ensuite ils ont bien progressé alors que moi j’ai eu beaucoup de mal à améliorer. A l’issue des deux premières montées nous nous tenions dans un mouchoir de poche, mais ensuite ils ont pris les devants alors que je n'ai que stagné. »

A Saint Gouëno, Francis Dosières livrera ce que l’on peut considérer pour un pilote de sa stature comme une prestation en demi-teinte : « Mais là, avec le recul, je pense que j’avais déjà un souci avec la gestion moteur. La voiture n’offrait pas son plein rendement. Quand je fais un comparatif des datas par rapport à la précédente édition, je n’atteints pas les mêmes vitesses de pointe et je pense que l’auto souffrait déjà des prémices d’une panne », analyse Francis qui accrochait la quatrième place du groupe.

Dix-septième au scratch, septième du groupe A, le résultat obtenu par Francis Dosières à Marchampt confirme que sa Léon Supercopa MK3 n’était plus en mesure de lui permettre de défendre ses chances : « Là je suis carrément en panne. Je me suis escrimé à poursuivre avec l’espoir que les choses iraient en s’améliorant, mais il n’y avait rien à faire, c’était juste catastrophique », reconnait-il. « Le problème c’est que nous ne parvenions pas à identifier la panne et que nous avons dû changer énormément d’éléments, sans résultat. »

A Vuillafans, Francis Dosières ne sera pas au départ de la première montée de course, la panne sur sa Supercopa MK3 l’empêchant de s’élancer : « Là encore nous n’avons pas lâché l’affaire. Thierry Tierce m’avait prêté son boîtier suite à son abandon et j’avais bon espoir que ça fonctionne. Ce fut le cas jusqu’à la première épingle avant que je ne sois à nouveau en panne », se désole Francis qui devait se contenter en Franche-Comté d’une sixième place de groupe.

Pour affronter la Course de Côte de Dunières, Francis Dosières bénéficiait d’un nouveau boîtier électronique prêté par Sarah Bernard-Louvet : « C’était un boîtier de réserve et il n’était pas optimum, mais je parviens tant bien que mal à boucler le week-end pour accrocher un résultat », commente Francis qui se classait en Haute-Loire quatrième de son groupe. La situation ne sera guère meilleure sur le Mont-Dore où une nouvelle fois le Champenois devait composer avec une voiture en panne : « Les problèmes restaient insolvables et c’était particulièrement frustrant d’essayer de tout donner avec finalement de piètres résultats. »

Histoire de se remettre un peu de baume au cœur, Francis Dosières décidait de se faire un week-end de pur plaisir en s’engageant sur la Course de Côte de Montgueux : « Pour l’occasion nous avions quatre voitures sous la structure. Yann Durieux alignait une Porsche 911 GT3, j’avais prêté à Evan mon jeune mécano la Léon Supercopa MK3, Philippe Marion nous avait rejoint avec sa Porsche et pour ma part je roulais avec l’Alpine A110 GT Sport avec laquelle Yann (Durieux) animait cette saison le CFM », rappelle Francis. « C’est une course proche de la maison, la première épreuve de ma carrière, et donc c’est plutôt très sympa d’être au départ. C’était un week-end détente », confie Francis qui ne manquait pas de jouer les premiers rôles, car si Yann Durieux impose sa Porsche en Production, Francis termine deuxième avec l’Alpine.

A l’issue de la Course de Côte de Montgueux, la Supercopa retrouvait les ateliers de Digitronic Performance à Haguenau pour une révision du boîtier : « Et effectivement on trouvera une panne. La voiture passait par la suite au banc et il en ressortait une courbe qui me paraissait bien. Mais je vais rapidement déchanter. » A Turckheim, dès les premiers essais, Francis prenait conscience que sa voiture n’offrait pas son plein rendement : « Je ne suis pas dans mes chronos habituels et c’est donc une nouvelle déception. »

Avant de se rendre à Limonest, où se concluait la saison, Francis Dosières parvenait à disposer d’un nouveau boîtier électronique, « et même si je n’avais toujours pas la puissance maxi, la voiture fonctionnait nettement mieux », estime-t-il. « Ce n’est pas l’épreuve que j’affectionne le plus, mais j’avais le sentiment d’avoir retrouvé enfin une auto compétitive », ajoute Francis qui sous des conditions météorologiques capricieuses accroche la troisième place du groupe A.

Un podium sur l’Open accroché dans la difficulté
La saison de Francis Dosières aura été pour le moins compliquée. Mais malgré les difficultés, le Champenois parvient à se classer troisième du Challenge Open A/5 et à accrocher la neuvième place du Championnat Production : « Sur le classement final du Championnat Production, je termine neuvième à un point seulement du huitième qui n’est autre que Mickaël Bonnevie, deuxième de l’Open A/5. C’est comme ça, c’est la course, ça se joue à rien », lâche Francis fataliste. « Il est clair que ce fut une saison frustrante, marquée par les problèmes. Je ne dis pas pour autant que sans les ennuis que j’ai rencontrés j’aurais gagné, parce que je sais que Baptiste a fait une super saison. Mais c’est rageant de ne pas parvenir à accrocher la deuxième place et surtout c’est compliqué d’avoir constamment le stress parce que l’on a peur d’être en panne. »

Mais Francis Dosières dégage toutefois un aspect très positif de cette saison 2025 : « J’ai réellement apprécié de me retrouver confronté à des petits jeunes comme Baptiste (Thomasset) et Mickaël (Bonnevie). D’une part parce qu’ils m’ont motivé, mais également parce qu’ils sont supers sympas et qui n’ont absolument pas la grosse tête, ce qui n’est pas toujours le cas de jeunes pilotes qui se prennent pour des champions avant même d’avoir prouvé quoi que ce soit. J’ai adoré l’ambiance qui régnait cette année au sein du groupe. Ça fait réellement plaisir. » Un bel hommage de la part d’un pilote qui bénéficie d’un énorme respect de ses jeunes adversaires, toujours motivés et enthousiastes à l’idée de se confronter à celui qui depuis de nombreuses années est une référence dans la discipline.

Durant cette saison, les soutiens de Francis Dosières ont été particulièrement sollicités et le Champenois tient à les remercier chaleureusement : « Un immense merci à Jeannot (Natter) mon fidèle mécano, à mon frère Marc, à Evan le jeune mécanicien qui travaille chez moi, à ma fille Juliette, à mon épouse Claudine, à Anne-Marie et Régis (Court) ainsi qu'à Jean-Lou et Marina. Un immense merci également à mes partenaires, Yacco, Michelin et notamment Philippe Planeix, Bafti Nerguti et la société MEP (Manosque Electricité Plomberie), Eric Mosimann de la Concession Seat Audi VAG Skoda Troyes du Groupe Jeannin Automobile ainsi que mon préparateur Digitronic Performance à Haguenau. Je veux profiter de l’occasion pour remercier Yann Durieux qui fait partie de l’équipe et avec qui nous avons passé de très bons moments, et un salut à l’ensemble de mes adversaires du groupe A, c’est toujours sympa de les retrouver. »

La seule certitude que l’on peut avoir c’est que Francis Dosières sera au départ de la saison 2026, une nouvelle fois pour animer le Championnat de France de la Montagne Production, mais il n’est pas dit qu’il relance sa Supercopa : « Je suis en pourparlers pour éventuellement m’élancer avec une autre voiture. Mais comme rien n’est encore finalisé je ne peux rien confirmer pour le moment. » Une chose est sûre, les futurs adversaires de Francis Dosières ont quelques soucis à se faire.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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