Le Tourangeau seul face aux Norma

Troisième du Challenge Open CN/2 en 2014, Bruno Berton retrouvait le Championnat en 2017 après deux saisons durant lesquelles ses obligations professionnelles l’avaient empêché de mener à bien une campagne nationale. Fidèle à sa Ligier JS 49, le Tourangeau a pris énormément de plaisir au sein d’une meute de Proto 2 litres, constituée essentiellement de Norma.

C’est à l’adolescence, que Bruno Berton allait découvrir la compétition automobile, en accompagnant un beau-frère passionné de sport auto sur diverses épreuves, et notamment sur les Courses de Côte. Le jeune Chinonais s’enthousiasmait aux passages des divers bolides qui animaient les courses, et naissait rapidement en lui l’envie d’imiter ces as du volant.

Parmi les passions de Bruno Berton, aujourd’hui artisan menuisier, on compte celle du bricolage. A cela s’ajoute chez lui un goût immodéré pour la mécanique. Il n’en fallait pas plus pour qu’il songe à construire sa propre auto de course. C’est ce qui le poussera à préparer une Dauphine Proto pour disputer, à l’aube des années 80, ses premières compétitions. Un petit passage par le rallye au volant d’une Rallye II permettait à Bruno de peaufiner son pilotage, et de prendre conscience que sa discipline de prédilection restait la côte.

Du Proto Dauphine au Proto 2 litres
A partir de 1986, quatre saisons allaient se succéder, durant lesquelles Bruno Berton arpentait les Courses de Côte de sa région au volant de sa Dauphine Proto. Par la suite, il fera l’acquisition d’une ARC MF3 dont il aura du mal à prendre la mesure, avant de retrouver sa Dauphine.

Durant les saisons 1994 et 1995, Bruno Berton alignait sa Dauphine sur plusieurs rallyes régionaux. De quoi se faire plaisir, mais également de quoi faire souffrir une auto plutôt inadaptée à ce genre d’exercices.

Comme pour de nombreux amateurs, la compétition automobile n’est pas une priorité pour Bruno Berton qui, au milieu des années 90, créait sa société et décidait de mettre entre parenthèses le sport auto. Il y reviendra en 2003, après avoir fait l’acquisition d’un Proto Fun Boost avec lequel il évoluera durant sept ans. Animateur des épreuves régionales, il décrochait sa qualification pour plusieurs Finales de la Coupe de France, et c’est ainsi qu’il participera à celles de Remiremont, de Hébécrevon et de Saint Gouëno. Il sera également présent à Chatel-Guyon en 2010 et à Bournezeau en 2011.

Une succession de bons résultats incitait alors le Tourangeau à franchir une nouvelle étape, en faisant l’acquisition d’un Proto Ligier JS49 propulsé par un moteur 2 litres. A son volant, Bruno Berton prenait part à des épreuves régionales, et s’engageait sur des épreuves du Championnat, Hébécrevon et La Pommeraye. Après deux saisons d’apprentissage, il décidait de venir se mesurer aux animateurs du Championnat de France de la Montagne, et de confronter sa Ligier aux Norma qui font l’essentiel du plateau en CN/2. Particulièrement en verve, il terminait la saison 2014 sur la troisième marche du podium du Challenge Open CN/2.

Son programme en 2015 sera essentiellement composé d’épreuves régionales, Bruno prenant part toutefois à quatre manches du Championnat, La Pommeraye, le Beaujolais, Vuillafans et le Mt-Dore. En 2016, pour ce qui est du Championnat, le natif de Chinon ne sera au départ que de La Pommeraye : « J’ai eu ces années là un emploi du temps professionnel particulièrement chargé, et le boulot étant bien évidemment une priorité, je n’ai pas eu l’occasion de vraiment courir », confie Bruno.

Retour en 2017, toujours avec la Ligier
Pour un passionné, les bruits des moteurs, les sensations de pilotage, peuvent rapidement devenir un manque lorsque l’on reste trop longtemps éloigné des courses. Bruno décidait donc de replonger dans le grand bain en s’engageant sur le Championnat 2017, toujours au volant de sa Ligier JS49 : « Je suis parvenu à me libérer certaines plages de loisir, et quitte à faire des courses, je préfère prendre part à de belles manches du Championnat plutôt qu’à des épreuves régionales beaucoup plus courtes. »

Même si sa Ligier lui donne entière satisfaction, Bruno songeait durant l’hiver à changer de monture, ne serait-ce que pour se mesurer à armes égales avec les pilotes évoluant en Norma : « Cela n’a pas pu se faire, mais ce n’est pas très grave, la Ligier m’offre de très belles satisfactions. Après avoir refait le moteur fin 2015, j’ai d’ailleurs profité de l’intersaison pour faire une révision et refaire une partie de l’électronique avant d’aborder la saison 2017. »

Avec dix-sept concurrents engagés sur le Championnat en CN/2 pour cette campagne 2017, Bruno Berton savait qu’il lui serait difficile de jouer les premiers rôles face à une concurrence particulièrement affûtée : « Ma priorité n’était pas de contester les podiums, mais d’améliorer mes chronos et surtout de progresser. Disputer le Championnat permet de côtoyer de nombreux pilotes, d’échanger des informations, de partager de vrais moments de convivialité, ce qui était pour moi le principal. »

En termes de découverte, Bruno Berton débutait la saison par un gros morceau, puisque pour la première fois de sa carrière sportive il prenait part à la Course de Côte du Col Saint-Pierre : « Ça vaut le déplacement », débute-t-il. « Bien évidemment le parcours est très compliqué à assimiler, et malheureusement je n’avais pas eu le temps de beaucoup reconnaitre. Mais plus on effectue de montées et plus on apprend, et ce tracé est vraiment fabuleux. Je me suis fait plaisir ! »

A Thèreval, Bruno retrouvait un terrain connu, puisqu’il a dû prendre part à cette course à sept ou huit reprises : « Ça manque de rythme sur le bas, c’est plus rapide sur le haut et c’est à mon sens un peu court. Quand tu sors du Saint-Pierre, ça surprend… Mais ça reste une très belle épreuve où je me suis fait plaisir. »

Plaisir également au rendez-vous à La Pommeraye où le Tourangeau poursuivait sa saison : « J’ai passé un excellent week-end, avec des gens très sympas et des organisateurs qui font tout pour que nous soyons accueillis du mieux possible. J’ai disputé cette épreuve à maintes reprises, les premières fois avec ma Dauphine Proto, et c’est un tracé sur lequel je ne suis pas trop mal. »

A Marchampt en Beaujolais, Bruno Berton allait affronter un tracé qu’il affectionne particulièrement : « En 2014, lors de ma première participation, je me suis tout de suite senti à mon aise sur cette épreuve. J’adore vraiment cette course, je la considère comme ma préférée du Championnat, et même si j’ai fait un tête-à-queue au Portail, je garde d’excellents souvenirs de cette édition. »

Bruno Berton enchaînait les tracés qu’il affectionne, puisque c’est à Vuillafans, épreuve qu’il classe en deuxième position parmi ses préférées, qu’il poursuivait sa campagne de France : « Ce tracé offre des sensations indescriptibles, il faut vraiment vivre le truc et connaitre au moins une fois les montées d’adrénalines que cela procure. J’apprécie énormément cette épreuve et les épingles qui jalonnent le parcours », confie le Tourangeau qui a eu l’occasion de se faire plaisir tout au long du week-end. « La pluie était au rendez-vous, et rouler sur le mouillé ne me gêne pas, bien au contraire. Quand on est correctement chaussé et que l’on a un minimum d’expérience, c’est plutôt sympa. »

On peut difficilement ne pas aimer Chamrousse, pure épreuve de montagne, avec son tracé long, large et technique : « Je mettrais toutefois un petit bémol, concernant le revêtement sur le haut du tracé. Il est passablement dégradé et la situation empire au fil des éditions. Ça ne facilite pas les choses. Mais j’ai cru comprendre que la route avait bénéficié d’une réfection en fin de saison. » Bruno reconnait que malgré tout, cette épreuve est magnifique et que l’accueil est particulièrement chaleureux.

C’est en Alsace, sur la Course de Côte de Turckheim, que Bruno Berton concluait sa saison. Une épreuve qu’il découvrait et qui visiblement l’a enchanté : « La longueur du tracé fait que le parcours reste difficile à assimiler, toutefois moins qu’au Col Saint-Pierre. Mais là encore j’ai découvert une magnifique épreuve, sur laquelle je reviendrai. Et puis l’hospitalité des Alsaciens ne peut que t’inciter à revenir. »

Prêt à remettre ça en 2018 !
Au volant de sa Ligier, qui est aujourd’hui à la vente, Bruno Berton avait terminé en 2014 troisième du Challenge Open CN/2. Pour cette saison, face à une concurrence nettement plus importante et certainement plus affutée, le Tourangeau savait qu’il ne pouvait pas viser le même genre de résultat. Mais même s’il n’a pas été en mesure de se battre pour les podiums, Bruno tire un bilan très largement positif de sa saison : « J’ai appris plein de choses, rencontré des gens forts sympathiques, pu observer qu’il y avait une réelle entraide parmi les animateurs du CN/2. Il règne une excellente ambiance au sein du Challenge, et ce Championnat est vraiment top. »

Satisfait de sa prestation et des moments qu’il a pu vivre durant ce Championnat de France de la Montagne 2017, Bruno Berton devrait en toute logique renouveler l’expérience en 2018 : « Je devrais établir à peu près le même programme. Je sais que je ne pourrai pas faire le Championnat complet, mais je repartirai pour un Challenge Open et on devrait également me voir sur quelques épreuves régionales. » Des épreuves régionales où Bruno a brillé en 2017, en terminant notamment cinquième au scratch et troisième de groupe sur la Course de Côte de la Choisille ou en terminant sixième et deuxième du groupe CN à Exmes.

La seule incertitude pour Bruno concerne la voiture au volant de laquelle il évoluera dans les prochains mois : « La Ligier est une très bonne voiture, mais comme je le disais précédemment, j’aimerais bien me mesurer aux pilotes évoluant en Norma à armes égales. Si je parviens à vendre ma Ligier, je repartirais en Norma, sinon on verra une nouvelle fois la Ligier sur les épreuves du Championnat. »

En pur amateur, Bruno Berton bénéficie du soutien d’un entourage toujours prêt à le suivre : « Je veux avant tout remercier ma sœur Brigitte et mon beau-frère Gilles et tous les amis qui me suivent et qui se reconnaitront. »

Propos recueillis par Bruno Valette


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