Champion de France 2ème Division pour la deuxième année consécutive

Cyril Mallemanche disputait cette année sa dernière saison en GT de Série, et en guise de conclusion, il pouvait difficilement mieux faire au volant de sa Caterham. Vainqueur du Trophée FFSA GT de Série sur le Championnat de France, il conserve également son titre de Champion acquis l’an dernier sur la 2ème division.

Neveu de Guy Goutard, qui fut Vice-Président de la FFSA sous la présidence de Jean-Marie Balestre, fils de Guy Mallemanche, ancien directeur du Pôle Mécanique d’Alès, Cyril a toujours évolué dans l’environnement de la compétition automobile. D’ailleurs, c’est tout naturellement que dès 16 ans, il prenait sa première licence pour officier sur le bord des routes en qualité de commissaire. Une implication qui durera trois ans, avant que, absorbé par ses obligations professionnelles, il ne soit contraint de mettre le sport auto entre parenthèse.

Si son attrait pour la compétition était toujours aussi prégnant, Cyril patientera vingt longues années, avant qu’une solide assise professionnelle lui permette d’envisager une nouvelle implication dans le sport auto, mais cette fois derrière le volant. Sa première approche se fera en sport loisir, sur le circuit d’Alès, où Cyril proposait des baptêmes de piste à bord de sa Caterham 1600K. Le sport loisir procure certaines satisfactions, mais Cyril souhaitait connaitre la vraie adrénaline qu’offre la compétition. Il disputait alors quelques épreuves sur circuit, dans le cadre de la Coupe Caterham, avant de se diriger vers la Course de Côte. Durant quatre ans, Cyril Mallemanche sera un animateur assidu des épreuves du Comité Languedoc-Roussillon, et signera rapidement des résultats probants qui lui permettaient, en 2012, de se classer cinquième de son comité.

En 2014, il délaissait sa région natale pour se consacrer au Championnat de France de la Montagne. Au volant de sa Caterham R300, voiture pour laquelle il voue une réelle passion, il s’engageait sur le Challenge Open GT/1, qu’il remportait à l’issue de la saison.

Les performances enregistrées tout au long de la saison 2014 l’incitaient à accroitre son programme pour 2015, et conjointement à une nouvelle campagne au sein du Challenge Open, Cyril s’engageait sur le Championnat de France de la Montagne 2ème division. Absent à Quillan suite à une casse moteur sur le Col Saint Pierre, Cyril se classait deuxième du Production à Gémenos, avant d’imposer sa Caterham à Urcy. D’excellents résultats qui lui permettait de décrocher le Graal en remportant le Championnat Production.

2016, en quête d’un deuxième titre consécutif
Pour cette saison 2016, Cyril était engagé dans un Challenge Open GT de Série, où il se retrouvait confronté aux Porsche de Dominique Vuillaume et de Rémi Courtois : « Nous n’étions pas suffisamment de pilotes pour disputer deux Challenges distincts, GT/1 et GT/2, j’ai donc proposé à Dominique et Rémi que nous demandions la création d’un Challenge unique pour les GT de Série. Ils ont accepté, ce qui nous a permis de nous retrouver pour de belles et sympathiques confrontations. »

Mais l’objectif principal de Cyril, était avant tout de conserver son titre en 2ème division : « L’an dernier, la Course de Côte de Lodève, manche finale de la saison, a été annulée suite à des inondations. Je n’avais donc pas pu fêter mon titre, ce qui était un peu frustrant. Je n’avais également pas eu la possibilité de me battre jusqu’à la fin, ce qui était assez déplaisant » concède-t-il. « Je voulais de plus démontrer que l’obtention du titre n’était pas dû au hasard, et que je pouvais le remettre en jeu. Et puis le Championnat 2ème division permet à un pilote comme moi, qui évolue au volant d’une GT de Série, de se mettre en valeur, ce qui est quasiment impossible sur le Championnat de France, face notamment aux GTTS. »

Cyril ne voulait pas pour autant délaisser le Championnat, sur lequel il avait eu l’occasion d’engranger de l’expérience durant les deux précédentes saisons : « Il aurait été dommage de ne pas pérenniser la bonne évolution réalisée durant ces deux années. Et puis je souhaitais découvrir des tracés, comme Vuillafans, où je n’avais jamais eu l’occasion d’aller. »

Engagé en GT de Série, Cyril Mallemanche n’a pas la possibilité d’apporter de grosses évolutions à sa Caterham. Mais il tenait à se présenter au départ de la saison dans les meilleures conditions : « Nous voulions travailler intelligemment. Nous avons essayé de parfaire le châssis, et nous avons changé l’ensemble des éléments de freinages, qui en fin de saison dernière donnaient des signes de fatigues. Mais nous n’avons pas apporter de changements révolutionnaires. »

Natif du Gard, Cyril Mallemanche se devait d’être au départ des deux premières épreuves de la saison, Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre. Pour ce qui est de Sabran, Cyril ne se souvient même plus qu’il se soit classé sixième, leader des GT : « Il n’y a rien à dire, si ce n’est que nous avons perdu un ami et que nous étions tous atterrés. La Montagne est une discipline où tout le monde se connait, s’entraide, et j’ai connu là le week-end le plus affligeant depuis le peu de temps que je cours. »

Le Col Saint-Pierre allait permettre à Cyril de s’illustrer puisqu’il classait sa Caterham à la quatrième place, deuxième du GT de Série derrière le vainqueur de l’épreuve, Léo Rossel : « Rappelons quand même que nous avons été avantagés par les conditions météorologiques », n’oublie pas de préciser Cyril. « J’ai eu la chance de ne prendre que quelques gouttes sur le casque qui ne m’ont absolument pas gêné. Ceux qui s’élançaient après moi ont en revanche pris la pluie. Mais c’est la course, et sur les épreuves suivantes, la loterie météorologique ne tournera pas toujours à mon avantage. »

Pour Cyril, le Col Saint-Pierre est certainement avec Turckheim la Course de Côte la plus difficile à apprendre. L’épreuve de Saint-Jean-du-Gard est pour lui la plus prestigieuse du calendrier, ce résultat est donc important : « Je ne peux que m’en féliciter. En GT de Série, je suis devancé par Léo Rossel qui est un excellent pilote. Il est tout jeune mais a déjà démontré, notamment en circuit, des aptitudes assez exceptionnelles. Il a 20 ans, j’en ai 47, nous n’abordons bien évidemment pas la course de la même manière », analyse Cyril qui termine à seulement 26 millièmes du podium : « Il n’y a rien de frustrant, car être aussi près d’un pilote aussi rapide que Joël Cazalens est là encore une belle performance. »

C’est sur la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais, que Cyril fera sa deuxième apparition en Championnat de France. A l’issue d’une belle empoignade avec Dominique Vuillaume, il terminait à moins de sept dixièmes de la Porsche : « La configuration du Beaujolais ne m’avantage pas. Sur les lignes droites qui jalonnent le parcours, en vitesse de pointe, je lâche près de 40 km/h aux meilleures GTTS, il m’est donc difficile de m’illustrer. Donc, au final, je ne peux être que satisfait du résultat, d’autant que, comme sur toutes les épreuves cette saison, j’ai amélioré mes chronos de l’an dernier. C’est pour moi extrêmement positif. »

La Course de Côte de Vuillafans permettait à Cyril Mallemanche de découvrir un tracé sur lequel il n’avait auparavant jamais roulé : « C’est une découverte qui ne s’est pas faite dans les conditions idéales. J’ai rencontré des problèmes dont nous pensions que l’origine était électronique alors qu’en fait, cela provenait d’un souci électrique », explique Cyril. « Ce problème m’a pénalisé sur les épreuves du début de saison, mais plus spécialement à Vuillafans. La voiture fonctionnait correctement sur la dernière montée que nous avons effectuée, mais j’ai eu plusieurs drapeaux rouges, et je me suis relancé à trois reprises, après avoir attendu près d’une demi-heure sur la ligne de départ. Dans ces conditions il était difficile de rivaliser avec Dominique, qui a super bien roulé sur cette épreuve, et qui connait parfaitement le tracé. »

Deuxième du GT de Série derrière Dominique Vuillaume, Cyril avoue être satisfait de sa participation au Mont-Dore, où il améliore son précédent chrono de près de deux secondes : « Je me souviens d’une excellente ambiance, et d’avoir passé de très bons moments sur cette épreuve. Même si je concède une seconde et demie à Dominique, je garde un excellent souvenir de cette édition. »

Sur la Course de Côte de Chamrousse, Cyril Mallemanche sortait vainqueur de la confrontation qui l’opposait une nouvelle fois à Dominique Vuillaume : « Dominique m’a dit qu’il m’avait laissé gagner », confie-t-il dans un grand éclat de rire. « Pour être plus sérieux, je reconnais que le week-end a été un peu compliqué. Nous avons été affectés par la sortie de route de David Dieulangard qui, s’il sort indemne de cet accident, a endommagé sa Porsche. Ce fut difficile par la suite de repartir au combat, il a vraiment fallu que je me motive, alors que Dominique semblait avoir perdu sa motivation », explique Cyril. « Et là j’ai fait un chrono extraordinaire, en améliorant de près de trois secondes. Tout s’est parfaitement enchainé et la voiture fonctionnait à la perfection sur cette course que j’adore », avoue Cyril, qui termine neuvième des Production.

A Turckheim, où prenait fin le Championnat de France de la Montagne, Cyril devait se contenter d’une quatrième place en GT de Série, derrière les Porsche de Paul Retteur et Dominique Vuillaume, et la Caterham de Thiebaut Meyer : « J’ai connu quelques soucis électriques, je n’ai pas une parfaite connaissance de Turckheim, je ne pouvais pas donc espérer beaucoup mieux. »

Champion de France Production 2ème Division
La campagne de Cyril Mallemanche en 2ème Division ne pouvait pas mieux commencer. A Quillan, il imposait sa Caterham à la deuxième place, et s’installait d’entrée de jeu en tête du Championnat. Quatrième à La Broque, où il se retrouvait confronté aux GTTS de Nicolas Werver et Francis Dosières, Cyril engrangeait là encore de précieux points. Deuxième à Urcy derrière la Supercopa de Geoffroy Bouhin, Cyril conservait la tête du Championnat. En Andorre, il accrochait une belle deuxième place, derrière la Porsche 997 Cup de l’intouchable Nicolas Werver. A l’issue de la manche andorrane, Cyril pouvait d’ores et déjà fêter son deuxième titre consécutif de Champion de France Production 2ème division.

« Je dois reconnaitre que je suis un peu déçu de ne pas avoir eu plus de concurrence. La 2ème Division propose de belles courses, et je suis étonné que ce championnat ne suscite pas plus d’intérêt auprès des pilotes », avoue-t-il. « Etre titré dès Andorre, m’a permis d’aborder la dernière course à Lodève sans pression. C’était un vrai bonheur, car j’ai pu profiter pleinement de ce week-end pour moi quasiment à domicile, et fêter mon titre avec mes amis. »

Champion de France 2ème Division, vainqueur du Trophée GT de Série sur le Championnat de France, Cyril Mallemanche rentre dans le top 10 du Championnat Production. De tels résultats ne peuvent évidemment que le réjouir. Mais s’il conservera un souvenir impérissable de cette saison 2016, c’est également parce qu’elle lui a permis d’engager une belle confrontation avec Dominique Vuillaume, dans un excellent état d’esprit : « C’est un super gars, qui a su conserver la philosophie de ce qu’est à l’origine le GT de Série. Nous sommes amis avant d’être rivaux, et nous sommes compétiteurs dans le bon sens du terme. Nous nous entraidons du mieux que nous pouvons, nous reconnaissons ensemble, et il n’est jamais avare de conseils lorsque je dispute une épreuve que je découvre. »

Que serait Satanas sans Diabolo ?
Les plus anciens se souviennent d’avoir, dans leur enfance, été captivés par les aventures de Satanas et Diabolo, le pilote et son fidèle acolyte. C’est par ses pseudonymes attachants que se définissent Cyril Mallemanche et son complice Olivier Riellant. Plus qu’un mécanicien, qu’un assistant logisticien, Olivier Riellant est pour Cyril l’homme de l’ombre qui lui permet d’appréhender la course dans les meilleures conditions : « Au-delà du fait qu’il s’occupe de ma voiture, il m’apporte des connaissances techniques et une approche psychologique qui m’aident énormément. Il a l’art de trouver les mots justes lorsque je me présente au départ, de savoir dans quel état d’esprit je suis et ce dont j’ai besoin. Il joue en fait le rôle d’un copilote qui ne m’accompagne pas dans la voiture. C’est un réel plus pour moi. »

« Je me dois d’ailleurs de remercier chaleureusement Olivier, car ce n’était pas évident pour lui de pouvoir assurer l’ensemble des déplacements », confie Cyril. « J’avais cette saison un calendrier très chargé entre Championnat de France et 2ème division. A deux reprises, nous avons dû nous déplacer sur quatre week-ends consécutifs, et pour lui qui est gérant du Garage Pomarède Access, entreprise en pleine expansion, ce n’est pas évident. Nous avons dû faire de nombreux efforts, et je pense que nous méritons pleinement nos titres », estime Cyril. « Et puis au-delà de l’ami, je dois vraiment remercier Olivier pour ce qu’il m’apporte sur l’approche psychologique, on n’évoque pas suffisamment cette dimension en Course de Côte, mais une bonne partie du chrono se passe dans la tête, et j’ai la chance d’avoir à mes côtés quelqu’un qui fait, que je sois dans mes meilleures dispositions pour courir. »

Cyril n’oublie pas son père, Guy, « qui n’est plus tout jeune, mais qui nous a également suivi cette saison et qui s’occupe de l’intendance. Merci également à mon épouse, Audrey et à ma fille Lily-Rose et à mon fils, Tom, qui est venu avec moi sur trois ou quatre courses cette saison. Un grand merci aux Etablissements Escuret, et notamment à Julien qui s’occupe de la partie moteur de la Caterham. Comme Olivier, il se situe à Lattes, près de Montpellier. Je n’oublie pas Gilles de Pomarède Access, Freddy de chez A.M.I., Ben de la carrosserie Auto Lift, et Fabrice de chez TS Rallye pour la déco de la voiture. »

Cyril a également une pensée pour sa maman : « Elle nous a quitté il y a trois ans. Ce fut pour moi un choc difficile à encaisser, et aujourd’hui, je voudrais lui dédier mes titres. »

L’avenir en Norma
Le duo Olivier Riellant – Cyril Mallemanche va se lancer de nouveaux défis pour la saison à venir. Fini le GT de Série, c’est dans la catégorie Sport que l’on retrouvera le pilote héraultais : « J’ai réalisé l’ensemble des objectifs que je m’étais fixés en GT de Série. Je ne pense pas pouvoir faire mieux, et il était donc temps pour moi de passer à autre chose. » Un autre chose qui a pour nom Norma M20, puisque c’est au volant de la voiture avec laquelle évoluait cette saison Anthony Oya, que l’on retrouvera en 2017 Cyril Mallemanche. « Je ne veux pas griller les étapes, je tiens à faire mon apprentissage du CN sur les épreuves de mon comité. C’est pour cela que l’on devrait me retrouver l’an prochain sur les épreuves du Languedoc-Roussillon. Si je vois que je suis en mesure de bien maitriser cette auto, il y a des fortes chances que dans les années à venir, on me retrouve sur le Championnat de France. »

Pour l’heure, la Caterham R300 double Championne de France est à la vente. Si vous souhaitez en devenir l’heureux propriétaire, vous pouvez contacter Cyril a son adresse e-mail : cyril.mallemanche@gmail.com. Cyril est également en quête de partenaires pour le suivre lors de la saison 2017. Là encore, si vous souhaitez apporter votre soutien à un pilote aussi talentueux que sympathique, n’hésitez pas à prendre contact avec lui à la même adresse e-mail.


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