Le Jurassien fait ses adieux à la BMW M3

Recordman de victoires en Groupe N, avec un palmarès affichant 75 succès - dont 74 acquis au volant de sa légendaire BMW M3 - Pascal Cat a décidé de changer de monture. La vénérable allemande va laisser place à une Renault Mégane RS, avec laquelle il terminera cette saison 2016.

Avec le départ de la BMW M3 rouge du plateau des épreuves du Championnat de France de la Montagne, c’est une page de la Course de Côte qui se tourne. Durant 16 ans, Pascal Cat, a accumulé les succès au volant d’une BMW qu’il manie avec une surprenante fluidité. Référence dans la catégorie, le pilote natif du Jura est cité en exemple par de nombreux jeunes talents, qui ont comme objectif de le devancer. Aujourd’hui encore, la BMW avec laquelle il a acquis six Trophées de Groupe, reste la voiture à battre. On peut donc s’étonner de voir Pascal la délaisser au profit d’une Mégane.

Mais ce changement vient en conclusion d’une longue réflexion. Car si Pascal a eu, durant sa longue carrière de rallyman puis de Montagnard, l’occasion d’exprimer son talent aux volants de différentes voitures, cela faisait plusieurs saisons qu’il observait de près la petite bombe de la marque aux losanges. « Si j’avais les moyens, j’opterais pour une Mégane. D’ailleurs si, j’avais l’opportunité de me faire prêter une Mégane, j’aimerais bien disputer une course, ne serait-ce que pour faire la comparaison avec la BMW », confiait-il fin 2014.

Mi-juin, à Marchampt en Beaujolais, Pascal Cat a donc peut-être disputé sa dernière épreuve dans l’habitacle de la BMW : « Je dois avouer que je n’ai pas réellement profité de ces instants, car je n’avais pas la certitude que je m’alignais au départ avec la M3 pour la dernière fois. »

Une vraie auto de course
S’il n’a pas encore eu l’occasion de tester sa nouvelle Renault en course, Pascal a pu mener à bien des essais sur circuit. Mais la voiture ne disposait pas encore d’une configuration adaptée à la Montagne : « Elle affichait un excès de poids d’environ 100 kilos, il lui manquait une soixantaine de chevaux, et elle était chaussée de pneus rallye. Cela permet de se faire une idée du potentiel, mais pas vraiment de savoir quel sera son niveau de performance par la suite », analyse Pascal. « Je dois avouer que l’équilibre me plait, que la boîte me convient parfaitement. Avec la M3, j’avais le sentiment de rouler dans une auto de série améliorée. Là, je suis vraiment dans une vraie auto de course. »

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Pascal a toujours considéré qu’il ne savait pas piloter une propulsion. Celui qui a fait son apprentissage aux volants de tractions, notamment à bord de Renault 5 GT Turbo et de Clio Williams, dans le cadre du Challenge Renault Diac, retrouve donc avec la Mégane une auto qui devrait parfaitement lui convenir : « Repartir avec une traction ne me pose pas de problème. Ce qui me gêne le plus, c’est la brutalité du turbo », avoue Pascal, dont la Mégane est dotée de l’Anti-Lag System, plus communément appelé Bang-bang. « Sur la M3, l’accélération peut être très progressive, alors que sur la Mégane, quand tu veux remettre légèrement les gaz, si le turbo se déclenche, c’est vraiment brutal. Pour le reste, le comportement m’a l’air sain, il faudra juste que je me méfie du train arrière au moment de lever le pied, car il peut avoir tendance à se dérober. »

La M3 ou la Mégane à Vuillafans ?
Pour l’heure, c’est au volant de sa vénérable BMW M3 que Pascal Cat figure sur la liste des engagés de la Course de Côte de Vuillafans-Echevannes. Mais le multiple Champion du Groupe N ne s’interdit pas de changer de monture à la veille de l’épreuve : « Nous avons pris du retard dans la préparation, suite à une panne du banc sur lequel devait être contrôlé le moteur », explique Pascal. « En début de semaine, nous bouclons la cartographie avec la nouvelle bride, et le moteur doit être déposé du banc ce mercredi, avant que mes parents ne l’apportent chez Mag’ Auto, jeudi, pour qu’il soit réinstallé dans la voiture. »

Pascal devrait donc disposer de sa Mégane vendredi matin, et c’est en fin de journée qu’il ira tester sa nouvelle monture sur le Circuit de Bresse : « A l’issue de ces essais, je déterminerai s’il est judicieux de me présenter à Vuillafans avec la Mégane, ou si elle n’est pas encore prête à affronter une épreuve du Championnat. Auquel cas, je ferai mon ultime apparition au volant de la BMW », précise Pascal, qui est en droit de changer de voiture, la M3 et la Mégane évoluant dans le même groupe et la même classe.

« Bien évidemment, j’aimerai être au départ avec la Mégane. Mais si je dois affronter le tracé franc-comtois avec la BMW, ce sera une course très particulière, car j’aurai alors conscience que c’est vraiment la dernière avec une voiture qui m’a apporté autant de satisfaction que de moments riches en émotion », avoue Pascal.

S’il se présente à Vuillafans avec la Mégane, Pascal aura avant tout comme objectif de peaufiner les réglages de sa nouvelle monture : « Si ça veut sourire c’est évidemment mieux, mais je sais que je vais devoir mettre à profit toutes les montées, pour apporter des modifications aux réglages. Les ajustements de suspensions sont assez complexes, il va falloir travailler là-dessus. Ensuite, il faudra voir comme je me comporte au volant de cette nouvelle auto. »

Il y a fort à parier que la prestation de Pascal Cat sera observée de près. Car si aujourd’hui les M3 tiennent le haut du pavé en Groupe N, les performances d’une Mégane pourraient inciter certains pilotes à venir se mesurer à armes égales avec le Jurassien : « Il est clair que cela peut valoriser le Groupe N dans le cadre du Championnat de France de la Montagne. Maintenant, je suis conscient que nous ne sommes pas sur les mêmes budgets, et que le prix d’achat et de fonctionnement d’une Mégane est nettement supérieur à celui d’une BMW M3. »

Sortie des ateliers de Renault Sport, cette Mégane a d’abord été dévolue aux mains expertes de Robert Consani, avant que Jean-Claude Demessine n’en fasse l’acquisition pour la confier à Anthony Cosson. Et c’est Jean-Claude Demessine qui l’a cédée à Pascal.

S’il fait aujourd’hui des infidélités à sa BMW, en revanche, ses partenaires lui restent fidèles. Et dans sa quête d’un nouveau Trophée de Groupe, Pascal Cat sait pouvoir compter sur ceux qui le soutiennent depuis de nombreuses années : « A ce titre je voulais remercier mon mécanicien de longue date, Bernard Roch, et mes parents qui m’aident et ont toujours été des soutiens indéfectibles. Mais également remercier H2O, une société qui vend des fontaines à eau, et qui vient de nous rejoindre. C’est d’ailleurs Patrick Levray le patron d’H2O, qui a racheté la M3 pour rouler avec. Merci à Benoit Mottet, de Motter Moteur situé à Villeneuve lès Maguelone. Je tiens également à remercier également mes partenaires, qui me sont fidèles depuis de nombreuses saisons, c’est le cas de Yacco, Gérard Rendu Carrossier à Gex, le Groupe Patrick Metz BMW, Mag’ Auto à Bellegarde, les Assurances Aviva par l’intermédiaire de Christian Mercier à Lons-le-Saunier, Auto Sécurité Contrôle Technique à Cessy et Alain Pneus. »

Reste à souhaiter à Pascal Cat autant de réussite avec la Mégane qu’il n’en a eu avec la BMW… On peut espérer que la Renault lui permette de passer allégrement le cap de sa 100ème victoire de groupe.


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