Pour le plus grand plaisir du public

Quatre Mousquetaires croisent cette année le fer, aux volants de Mitjet, sur le Championnat de France de la Montagne. Une saine émulation pour les quatre protagonistes, parmi lesquels on compte Pascal Léonard. Si aujourd’hui le pilote lyonnais peut difficilement prétendre remporter le Challenge Open, en revanche, à l’applaudimètre, il fait l’unanimité auprès du public, tant son pilotage est spectaculaire.

En s’engageant sur le Championnat de France de la Montagne, l’objectif de Pascal Léonard est avant tout de se faire plaisir, la compétition passe en second plan. Mais il n’en a pas toujours été ainsi… La baston, face à des adversaires, le Lyonnais connait bien. Dès l’âge de six ans, il hantait les tatamis, en pratiquant le judo, le karaté et la boxe anglaise, mais également le Full Contact, discipline dans laquelle il évoluera sur des compétitions nationales. Pascal s’investira également dans des activités bien moins physiques, mais tout aussi prenantes, en pratiquant l’éducation canine, où là, il atteindra un niveau international.

S’il était dans sa jeunesse assez éloigné de la compétition automobile, Pascal Léonard a toujours apprécié les belles mécaniques : « Cela fait plus de trente ans que je roule aux volants de sportives. Je suis Porschiste dans l’âme, et aujourd’hui encore, je suis propriétaire d’une Porsche », confie-t-il. Mais ce chef d’entreprise, spécialisé dans la réparation, la préparation et la transformation pour tous les véhicules de la gamme Land-Rover, était jusqu’alors trop investi dans le développement de son activité professionnelle, pour disposer du temps nécessaire à s’essayer à la compétition automobile : « Aujourd’hui je suis le concepteur, fabricant et distributeur de tous les kits de transformation pour les Defender cabriolet, et nous distribuons nos produits dans plus de cent pays à travers le Monde. Ça me laisse peu de temps libre. »

Les débuts aux côtés de David Meillon
C’est aux côtés David Meillon que Pascal a vécu ses premiers pas en course, lors de l’ouverture d’un rallye où, dans l’habitacle d’une Porsche, il officiait à la place de copilote. Pascal a également participé à des Montées Historiques, bien évidemment au volant d’une allemande originaire de Stuttgart.

Par la suite, David Meillon faisait l’acquisition d’une Norma, et c’est tout naturellement que Pascal accompagnait les prestations de son ami en tant que sponsor : « J’ai alors suivi David tout au long de la saison, et en fin d’année, j’ai fait une journée de roulage avec Nico (Schatz)…A la fin de la journée, j’ai pris la décision d’acheter une voiture. »

Son choix se portait sur une Mitjet, une auto qui offre un excellent compromis : « Elle correspond parfaitement à ce que je voulais faire. C’est une auto qui est vive, simple dans sa conception, mais très difficile à faire rouler très vite. C’est avant tout une vraie voiture de course, exactement ce que je recherchais. »

L’intégration au sein de l’équipe Schatz Compétition se fera tout naturellement : « Grâce à Nico, je peux courir sans me préoccuper de logistique. Il prend en charge la gestion et le transport de ma voiture, ce qui pour moi est essentiel compte tenu de mon emploi du temps », explique Pascal. « Je peux me permettre de bosser jusqu’au vendredi soir, et rejoindre l’équipe le samedi matin en toute quiétude, sans avoir à me soucier de rien. »

Pas d’hésitation en ce qui concerne la discipline, pour Pascal il était logique de courir en Course de Côte : « J’aime cet environnement, l’ambiance qui règne sur les épreuves, le fait de se battre face au chrono, au volant d’une vraie auto de course, dans un milieu naturel », explique Pascal. « Je sais que je ne suis pas fait pour le circuit. Disons que je n’ai pas suffisamment bon caractère pour rouler en peloton », lâche-t-il dans un éclat de rire.

Cette année, ils sont quatre à évoluer au sein du Challenge Open GTTS/1, quatre Mousquetaires qui roulent au volant de Mitjet et qui partagent la même conception de la course : « J’ai pour ma part autre chose à faire que de me prendre la tête. Et j’apprécie particulièrement la saine confrontation qui nous oppose dans le Challenge. On échange, on s’entraide, on se fait plaisir », reconnait Pascal. « En plus, j’ai la chance de courir en famille, face à Elies (Benbetka), mon gendre, cela nous permet de passer des week-ends ensemble, c’est vraiment fabuleux. »

L’entraide compte également énormément pour Pascal, qui relate la mésaventure dont a été victime Jérémy Avellaneda au Mont-Dore : « Il a connu un problème mécanique. Nous sommes tout de suite allés le voir pour savoir s’il avait besoin de pièces, que l’on pouvait éventuellement lui en fournir. J’aime cette approche. »

Pour ce qui est des performances, elles ne sont peut-être pas encore optimales, mais le pilote en est totalement conscient. Pour améliorer ses chronos, il sait qu’il va devoir mettre entre parenthèses ce qui fait aujourd’hui sa réputation… le sens du spectacle : « Comme me dit Nico, ’’le jour où tu arrêteras de glisser tu feras des chronos.’’ Et je sais qu’il a raison. Mais je prends tellement de plaisir quand les spectateurs viennent me voir pour me dire qu’ils ont adoré mes passages », avoue Pascal. « Je me fais plaisir, ça me coûte des centièmes et parfois quelques figures de style inopportunes. Mais je me dis que lorsque ça passe, c’est payant. »

S’il n’a pas vraiment le respect du chrono, Pascal a en revanche celui des spectateurs : « Je sais que quand il pleut, certains pilotes préfèrent ne pas monter. J’estime que, par rapport aux spectateurs qui ont payé pour nous voir, nous nous devons d’assurer le spectacle. Alors certes on passe moins vite, mais on leur fait plaisir. »

La saison du plaisir
La saison 2016 du Lyonnais débutait à Abreschviller, épreuve que Pascal découvrait : « Ce n’est pas l’épreuve idéale pour une Mitjet, pour un pilote qui n’a pas roulé depuis six mois, et quand, de plus, on a comme contrainte de faire les cinq montées sous la pluie », analyse-t-il. « Ce fut un week-end un peu compliqué. »

Après Abreschviller, Pascal découvrait le tracé de La Pommeraye, et allait connaitre ses premières satisfactions : « J’ai fait une montée sur le sec où je suis cinq secondes plus vite que les gars qui font habituellement les mêmes chronos que moi, ce qui a de quoi me contenter. Mais par la suite, la pluie s’est systématiquement mise à tomber cinq ou six voitures devant moi, et je n’ai pas pu faire une montée sur le sec. C’est dommage, parce que dans de meilleures conditions, ça aurait été nettement plus sympa pour moi. »

A Saint-Gouëno, Pascal rencontrait quelques soucis mécaniques qui bien évidement allaient le pénaliser : « Sur la deuxième montée, j’ai eu une casse de la liaison entre la tringlerie et la boîte », regrette Pascal, qui n’allait pas pour autant lâcher l’affaire. « Au départ de la troisième montée, je suis à quatre dixièmes de Jean-Michel (Lestienne). Il était logique de vouloir aller le chercher, et en attaquant peut-être un peu fort, je suis sorti dans le Fer à Cheval. » Un gros tête-à-queue au freinage, qui l’obligeait à renoncer. « Ça m’a permis de voir passer les autos, c’était sympa », plaisante-t-il.

Malgré tout Pascal garde un excellent souvenir de cette participation à Saint-Gouëno : « C’est certainement une des plus belles épreuves du Championnat. Le tracé est magnifique, l’accueil est fantastique, l’organisation fabuleuse. J’ai vraiment passé un superbe week-end. »

A Marchampt en Beaujolais, Pascal retrouvait un tracé qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter. Et en matière de confrontation, les 4 Mousquetaires des Mitjet étaient de la partie, de quoi nous livrer une bataille d’anthologie : « Là encore, c’est une superbe course. L’organisation est au top, l’accueil est génial, et on a l’assurance de faire sept montées durant le week-end. Le Beaujolais est à mon sens une course de pilotes, organisée par un pilote. Pour cela il faut tirer un coup de chapeau à Daniel Demare et à son équipe. Pour ce qui est de la course elle-même, je n’ai pas voulu mettre de pneus neufs, et je termine à six dixièmes de Jean-Michel. C’est dommage, mais ce n’est pas grave. »

Pascal Léonard connaissait également l’épreuve de Vuillafans, qu’il a eu l’occasion de disputer la saison passée : « Ce tracé est magnifique, on peut juste regretter de n’avoir fait que quatre montées durant le week-end. »

En dehors du Championnat, Pascal Léonard était présent sur la Course de Côte de Donzy-Le-Pertuis où, en compagnie de son gendre, il réalisait le doublé en GTTS/1 en terminant deuxième de la catégorie derrière Elies : « C’est une course fétiche, sur laquelle on roule à domicile avec le Team Schatz Compétition. Là encore, on a passé un week-end fabuleux. »

Une nouvelle auto pour 2017 ?
Rien n’est encore arrêté pour ce qui est de la saison à venir. Pascal compte bien être présent sur le Championnat de France de la Montagne, mais n’est pas encore sûr que ce soit au volant de la Mitjet : « Il est clair qu’il y a des autos qui font rêver. Je jette un œil du côté des TracKing, mais pour l’instant rien n’est définitif. »

Pour ce qui est d’un avenir à plus long terme, Pascal sait qu’il restera en Course de Côte, discipline sur laquelle il s’épanouit pleinement : « Après, j’aimerais bien participer à un rallye avec mon épouse, mais c’est à l’état de projet, et je n’ai pour le moment pas le temps de me consacrer à ça. »

Mais avant de penser à 2017, Pascal Léonard sera au départ des dernières manches de la saison, à Chamrousse et à Turckheim, où une nouvelle fois il partagera sa passion avec ses adversaires et amis évoluant en Mitjet. Une passion partagée également avec ses partenaires, et notamment avec le plus fidèle d’entre eux : « J’ai la chance d’être soutenu, depuis ma première course par Selectiv Immo, une jeune agence immobilière de la région lyonnaise, en pleine expansion. Dom et Jérôme, qui en sont les patrons, sont de vrais passionnés, qui n’ont pas hésité à nous suivre dans l’aventure, et qui viennent nous voir sur les épreuves. Je tiens à les remercier chaleureusement, car non seulement ils nous apportent une aide précieuse, mais en plus ils suivent réellement nos performances, et n’hésitent pas à parler de nos prestations auprès de leurs connaissances. »

Pascal ne veut pas oublier Patrice, de chez AS Auto Pièces, qui vient de créer sa boutique et qui, passionné de sport auto, n’a pas hésité à soutenir la structure du pilote lyonnais : « Dom, Jérôme, Patrice, sont plus que des sponsors, mais des gens qui partagent notre philosophie, notre art de vivre. Je me dois également de citer Challenge 4x4 à Dardilly, qui nous apporte son soutien. »

Pascal n’oublie évidemment pas de remercier le Team Schatz Compétition : « Grâce à Nico, Geoffrey et Bruno, je pense que nous avons plus appris en deux ans que certains en dix ans de course. Je leur dois d’avoir progressé, non seulement sur le pilotage, mais également sur les à-côtés de la course. Et je profite de l’occasion qui m’est donné pour remercier mon épouse Laurence, et ma fille Alizé qui assurent toute la logistique et qui nous permettent d’assouvir pleinement notre passion sans avoir à nous préoccuper de l’intendance », conclut Pascal.


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